A un cheveu !

On apprend donc que le gouvernement grec avait préparé la sortie de la zone Euro. Ce n’est que sagesse: dès lors que plusieurs autres gouvernements européens exprimaient publiquement leur souhait de voir la Grèce quitter la monnaie commune, ne pas se préparer à cette éventualité aurait été un crime.

La méthode retenue est d’apparence rocambolesque et a fait les choux gras de la presse à scandale économique, mais se comprend parfaitement dans le contexte: dès lors que le gouvernement ne souhaitait pas sortir de la zone euro, rendre publique l’existence d’une réflexion à ce sujet aurait été extrêmement dangereux. Le système financier grec aurait connu un bank run (ce qui est effectivement arrivé in fine) et les partisans de cette issue auraient poussé leur avantage. La préparation s’est donc réalisée dans le plus grand secret, au sein d’un petit groupe comprenant au moins James Galbraith. Il a abordé et planifié des problèmes essentiels tels que la disponibilité immédiate d’essence, de nourriture, de médicaments…

La préparation d’un système de paiement parallèle fait couler beaucoup d’encre. Yanis Varoufakis l’avait publiquement envisagé dès avant l’arrivée de Syriza au pouvoir, avec une proposition originale : créer une monnaie électronique à partir de la technologie Bitcoin. Le gouvernement aurait émis des bons numériques dont la valeur aurait été assurée par sa promesse de les racheter à l’euro l’euro à tout moment, ou de les accepter au bout de deux ans pour payer 150% de leur valeur en impôts. Le montant aurait été limité autour de 10% du PIB pour éviter que le gouvernement soit incapable de payer et donc asseoir la confiance dans le système.

Cette proposition a été préparée, jusque dans les logiciels de paiement. Mais existant sous forme électronique, elle nécessitait un registre numérique des citoyens à qui attacher chacun un compte. Ce registre existe: il s’agit de la liste des personnes imposées. Ne pouvant requérir l’administration (le Secrétariat général aux recettes publiques national), d’après Varoufakis parce qu’il est sous contrôle de la Troika mais en réalité parce que la Troika a imposé qu’il soit indépendant, compte tenu de la corruption des ministres successifs, et à notre opinion surtout parce que le plan aurait immédiatement été public, Varoufakis a donc apparemment fait pénétrer le système informatique de son propre ministère pour obtenir la liste numérique des contribuables. Le pretexte de lancement de ce système de paiement électronique aurait été de permettre des compensations électroniques entre les impôts non payés (la TVA en particulier) et les sommes non versées par l’Etat (pour rester sur les entreprises, le paiement des fournisseurs). Une fois établi, chacun aurait pu utiliser le système entre particulier, comme une sorte de Paypal ou de porte monnaie électronique.

Une telle technique de monnaie secondaire est très efficace en cas de disparition de la liquidité, ce qui est effectivement arrivé à la Grèce. Mais elle doit être ponctuelle. Dès lors qu’elle s’installe, elle est le signe que l’Etat ne peut dans les faits garantir la circulation de la monnaie officielle, et donc qu’il ne peut en réalité non plus garantir le taux un crédit pour un euro. En présence de bank run, il est cependant très douteux que la confiance dans la capacité de l’Etat à honorer cette parité se soit imposée. Cette monnaie électronique se serait donc rapidement dévaluée dans l’usage, seuls les plus aisés détenant des euros (à l’étranger). Il s’agit d’un phénomène connu et massif qui conduit à une explosion des inégalités dans un pays entre ceux qui disposent d’un patrimoine en euros et ceux qui vivent sur la monnaie parallèle.

La suite du plan impliquait la réquisition de la banque centrale grecque, ouvrant une crise institutionnelle avec la BCE dont le rôle est très controversé car il n’existe aucun consensus sur ses missions. Doit-elle assurer la liquidité des banques, ou aller jusqu’à garantir leur solvabilité pour éviter que le système s’effondre? Si la distinction théorique est évidente, l’appréciation pratique est plus que délicate. La BCE a injecté 130 milliards d’euros dans les banques grecques, pour partie sous-capitalisées et détenant des obligations pourries (des dettes sur l’etat grec), et pour partie victimes d’un bank run. Elle a assuré la liquidité jusque très tard dans le jeu face à une opposition importante d’une large partie des gouvernements, mais a indiqué qu’elle ne remplacerait pas la politique des gouvernements sur une éventuel effondrement du système bancaire grec.

Que se serait-il passé? C’est le saut dans l’inconnu. Un blocage total avec la BCE aurait sans doute contraint dans les faits les crédits électroniques à devenir des drachmes, réalisant ainsi le scénario de sortie progressive souhaité par une partie du monde financier allemand. Un rapprochement alternatif avec le monde russe est évoqué de manière instante, mais c’est une pauvre alternative (dans tous le sens du terme).

Au lendemain du référendum, Alexis Tsipras a décidé de ne pas entrer dans cet engrenage et de trouver un accord, écartant son ministre des finances qui a semblé prêt à prendre tous les risques. Il est désormais plus clair qu’au delà de la situation actuelle, nous sommes passés à un cheveu d’une catastrophe sociale sans précédent pour un pays développé.

 

Arthur Colin

 

 

Arthur Colin – @arthurcolin

Arthur Colin
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18 Commentaires

  1. Varoufakis avait gagné l’image de l’arrogance, voilà celle de la démence arrogante.
    Qu’il faille préparer toutes les possibilités et occurrences certes, c’est le rôle des dirigeants de prévoir, d’anticiper, de ne pas être surpris et/ou dépendant.
    Le plan Varoufakis etait celui d’un idéologue sans aucun doute, et je ne suis pas persuadé qu’il ait simplement envisagé d’autres hypothèses que le succès de sa théorie. Ce n’était pas prévoir, c’était sauter dans le vide.
    Varoufakis est un fou furieux.

    • Je ne suis pas du tout d’accord avec vous, c’est des gens comme vous qui posent problèmes en soutenant la Troïka qui chacun le sait n’a aucune légitimité politique et qui veut seulement mettre en place un dictat de la finance, des multinationales à travers sa théorie ultralibérale.
      Ce qu’a voulu faire Y. Varoufakis, c’est juste essayer de sauver son pays des griffes de la « dette odieuse » et sans en chercher aucun avantage personnel. Il a montré que c’était possible d’être incorruptible mais que sans le soutien d’autres pays de l’UE c’était mission impossible de faire fléchir le pire de l’UE la Troïka. Le jour où Tsipras a démissionné son ministre Y. Varoufakis, L’UE est morte car elle a montré qu’elle était un monstre dévorant les peuples d’Europe et personne n’en voudra plus…

  2. Puisque je ne peux lire qu’un commentaire à ce Post, afin de faire bonne mesure je me permets de soumettre le mien.
    D’abord je suis d’accord qu’il ne fallait pas que la Grèce sorte de l’euro.
    Néanmoins d’une façon générale prévoir le pire afin qu’il n’advienne pas me paraît à recommander ( je crois que c’était la devise d’un très grand chef d’entreprise français Francis BOUYGUES ); or il y a un aspect potentiellement intéressant dans le mécanisme qu’avait préparé VAROUFAKIS dont le Post ne parle pas.
    C’est que la question ne concerne pas seulement la série grecque; elle concerne aussi la série grecque dans l’environnement européen, voire, dans l’environnement mondial. Or, comme je l’avais expliqué dans un récent Post ( https://www.sauvonsleurope.eu/a-mes-amis-allemands/#comments ) , le problème de la Grèce est aussi celui récurrent de l’organisation de l’économie mondiale et de son organisation des secours en cas de crise depuis environ 1945: dans une telle vision, la Grèce est tout le temps « entre deux portes » c’est-à-dire à la fois considérée comme un pays du Tiers-Monde et comme un important pays de l’EUROPE. Cela veut dire qu’elle doit résoudre tous les problèmes de liquidité au monde et pour tout le monde que ces problèmes soient bien réels, ou symboliques, imaginaires, fictifs, etc. D’où ces liquidités qui rentrent et qui sortent de Grèce, parfois du fait de Grecs résident à l’étranger, parfois de résidents grecs, parfois du fait d’intervenants extérieurs ( notamment des banques ) et leurs comportements opportunistes.
    Par contre, si on veut vraiment parler de malheur: qu’aurait apporté la désolation en Grèce? Si c’était une liquidation en effet il vaut mieux que le Grèce reste dans l’euro en effet il ne peut pas y avoir de liquidation dont le fait de rester dans l’euro se justifie déjà par des considérations techniques assurantielles pour parer au pire quand le pire a déjà commencé. Si c’était une faillite par contre ce n’était pas celle de la Grèce mais celle de l’UE. Donc commencer à prévoir la faillite et mettre à l’abri les trois secteurs humanitaires santé, logement, alimentation procédait du bon sens le plus élémentaire!!!…

  3. La Grèce n’est pas encore tirée d’affaire, le grexit a été évité mais finira peut-être par arriver quand les nouveaux plans d’austérités auront rendus le pays encore plus exsangue.

    Je ne pense pas que Varoufakis soit un fou furieux, il semble au contraire avoir fait du bon boulot de mon point de vue, dommage qu’il n’ait pas été suivi par ses pairs.

  4. Le grand mérite de  » sauvons l’Europe » est de fournir les textes et des analyses approfondies , trop parfois, et contradictoires … Ce qui suggère la réflexion . deux exemples inverses dans des revues de presse françaises : D.SK et sa lettre à ses amis Allemands : on a retenu un seul mot  » diktat  » , alors que la 1 ère phrase disait le contraire , ce qui n’était pas très serieux .Par ailleurs , notre ami grec , toujours en blouson sur sa moto multiplie les interviews : j’apprends donc que l’objectif de W. schauble était d’humilier les Grecs , c’est tout … Un peu court jeune homme !

  5. J’apprécie les informations contenues dans votre papier mais je ne comprends pas votre conclusion qui me semble contradictoire.

    En quoi sommes-nous passés à côté d’une catastrophe sociale si ce plan B avait été appliquée ? Au regard de celle qui s’annonce avec la capitulation de Tsipras face à l’Eurogroupe ?

    • Bonjour: les différents plan B grecs, français et allemand, pour ce qu’on en connait, prévoyaient tous des modalités d’acheminement de nourriture dans le cadre d’une aide humanitaire aux populations grecques. Il semblait communément admis que ce serait assez catastrophique, au moins pour la période de transition (combien de temps?)

  6. « Il s’agit d’un phénomène connu et massif qui conduit à une explosion des inégalités dans un pays entre ceux qui disposent d’un patrimoine en euros et ceux qui vivent sur la monnaie parallèle. »

    Pourriez-vous nous donner des exemples ?
    Merci

    • Le plus connu est naturellement Cuba, mais l’exemple le plus important a été donné il y a 15 ans par l’Argentine. La rupture du lien Peso / Dollar a relativement peu affecté ceux qui avaient un patrimoine, qui ont su le protéger, alors que les travailleurs non bancarisés ont vu leur pouvoir d’achat chuter de moitié. L’approfondissement des inégalités sociales a été terrible et a débouché sur un renversement du régime.

      • « Le plus connu est naturellement Cuba, mais l’exemple le plus important a été donné il y a 15 ans par l’Argentine. La rupture du lien Peso / Dollar a relativement peu affecté ceux qui avaient un patrimoine, qui ont su le protéger, alors que les travailleurs non bancarisés ont vu leur pouvoir d’achat chuter de moitié. »
        Absolument… Néanmoins, pour permettre à chacun de développer ses propres réflexions, voire, sa propre analyse: on peut raffiner ce diagnostic en commençant à ajouter une strate.
        En fait, avant la rupture entre Peso et Dollar, la monnaie argentine était partie prenant d’un accord de « Currency Board » avec le Dollar américain: en clair elle était arrimée à la tenue du Dollar mais à distance ( plus par le jeu des marchés financiers dont on sait à quel point toutes leurs réactions ne dépend pas que de la pure rationalité mais aussi de phénomènes de diffusion des nouvelles, contagions, parfois krachs, booms, etc. … ]. La différence avec la Grèce est nette: la Grèce est dans l’euro; l’intégration promise peut et doit être pensée comme intégration sectorielle, sociale, sociétale, et non comme un effet miroir: on parle de capilarité réelle entre marchés et non d’un élastique qui se tend et se détend… Par contre, si la Grèce était sortie de l’euro, c’est alors seulement que son cas aurait pu être comparé strictement à celui de l’Argentine. Néanmoins, ce n’est ici que ma propre analyse.
        Cependant, je crois qu’elle compte, car cela montre une fois de plus la durée du phénomène d’intégration souhaitable ( même s’il est loin de se dérouler à la perfection ).
        Il me semble la première source théorique très importante après 1970 ( il y avait aussi des contributions très importantes à la fin du XIX S et de 1890 à 1940 mais portant sur des supports de diffusion des nouvelles très différents pas d’internet ni ordinateur ) serait « la monnaie entre violence et confiance  » d’AGLIETTA & ORLEAN où il est dit que la monnaie est le lieu du dénouement souvent brutal et inattendu de promesses faites sur les marchés financiers: dans certains cas la négociation est favorable aux débiteurs et dans d’autres cas aux créanciers et on a alors soit des crises d’inflation soit des crises de déflation. Ce livre ( 1982 … ] montre aussi l’exemple de l’hyperinflation allemande en 1923 … Et une conclusion serait que la monnaie pourrait plus servir à l’intégration qu’aux spéculations ( si elle est correctement gérée ) car il faut intégrer de nombreuses structures , prévoir un grand nombre de jeux et figures , avant d’avoir une base sérieuse de discussion du sujet.

        Par conséquent ma propre conclusion ici serait davantage qu’en effet on peut se poser la question d’une continuité qu’elle qu’elle soit… Mais on peut aussi en forger beaucoup d’hypothèses différentes de ce principe de continuité … !!!
        Par exemple, si la rigueur allemande nous irritait, on pourrait toujours faire la remarque: la RFA a créé sa Constitution en 1948, puis sa monnaie le DM l’année d’après; au contraire l’UE a créé l’euro entre 1999(pour les banques) et 2002(pour les particuliers ; en résumant extrêmement) puis a voulu se doter d’une Constitution et a adopté de facto un Traité Constitutionnel … peut-être qu’en analysant les bornes institutionnelles de la continuité recherchée d’un côté et de l’effet de résistance de l’autre côté … on pourrait mieux anticiper les « crises de réalisation  » futures des promesses !!! …

  7. Dans quel état était l’allemagne après 1945? Sans doute pire que la grèce.Mais ce pays à bénéficié de l’aide extérieure d’investiseurs et de de l’effacement gracieux des ardoises nombreuses et énormes.Pourquoi alors tant d’intransigeance vis à vis de la Grèce de la part d’un pays qui a reçus beaucoup d’indulgence malgré leur responsabilité dans de nombreux conflits aux XIXème et XXème Siècle.Peut-être que l’Allemagne est Le Vortex d’entrée avec la Grande Bretagne de la Planification d’une solution finale pour le NOM.Les guerres divers et monstrueuses n’étant qu’un moyen(« problème ») parmi d’autres de faire plier les peuples et les manipuler vers des solutions déjà planifiées.On sait historiquement que Hitler était lié aux Grandes Firmes et au Capital.Les Nazis n’ont hélas pas perdu la guerre, ils ont juste rempli leur part du contrat en tant qu’entreprise de démolition de l’europe.Et cela continu encore maintenant.Les ressources des états sont en train d’être transvasées dans des caisses privées .Nous assistons au plus casse de l’histoire au profit d’individus minoritaires, inconnus et non élus par la volonté de citoyens, qui décident dans l’ombre de tout ce qui concerne notre quotidien et notre avenir.Nous vivons dans une grande secte mondiale qui a réussie à endoctriner la plupart dans cette croyance fictive que l’argent est la seule choses vitale et essentielle.Comme toujours le Nombre doit se sacrifier pour la Bête.

    • Entretemps on a quand même créé la sécurité sociale et les congés payés, donc postuler une continuité semble délicat…

  8. @pierre

    En 1953 l’Allemagne devait le solde de « l’Allemagne paiera » entériné par le Traité de Versailles, que la république de Weimar avait cessé de payer faute d’argent et cause de l’arrivée de Hitler, et une somme calculée après la seconde guerre. Une réduction de 60% fut effectivement consentie sur ces sommes, en 1953, un an après la fin du plan Marchal.

    La situation de l’Allemagne etait financièrement désespérée à une époque du Confinement Communiste par les USA, et l’aide massive à la reconstruction.
    L’origine de la situation financière et son contexte était fort différente du cas grec!

    Il y a bien eu remise des dettes, beaucoup des dépenses afférentes déjà assumées par les USA.
    Quand la RFA absorba la RDA, les pays europeens, dont la Grece, renoncèrent à toute revendication financière.

    Puis-je vous suggérer de lire l’Histoire et non pas répéter ce qu’a lancé Piketty sur la dette allemande, repris comme un argument opportun par les grecs et leurs soutiens?

  9. « Le plus connu est naturellement Cuba, mais l’exemple le plus important a été donné il y a 15 ans par l’Argentine. La rupture du lien Peso / Dollar a relativement peu affecté ceux qui avaient un patrimoine, qui ont su le protéger, alors que les travailleurs non bancarisés ont vu leur pouvoir d’achat chuter de moitié. »
    Absolument… Néanmoins, pour permettre à chacun de développer ses propres réflexions, voire, sa propre analyse: on peut raffiner ce diagnostic en commençant à ajouter une strate.
    En fait, avant la rupture entre Peso et Dollar, la monnaie argentine était partie prenant d’un accord de « Currency Board » avec le Dollar américain: en clair elle était arrimée à la tenue du Dollar mais à distance ( plus par le jeu des marchés financiers dont on sait à quel point toutes leurs réactions ne dépend pas que de la pure rationalité mais aussi de phénomènes de diffusion des nouvelles, contagions, parfois krachs, booms, etc. … ]. La différence avec la Grèce est nette: la Grèce est dans l’euro; l’intégration promise peut et doit être pensée comme intégration sectorielle, sociale, sociétale, et non comme un effet miroir: on parle de capilarité réelle entre marchés et non d’un élastique qui se tend et se détend… Par contre, si la Grèce était sortie de l’euro, c’est alors seulement que son cas aurait pu être comparé strictement à celui de l’Argentine. Néanmoins, ce n’est ici que ma propre analyse.
    Cependant, je crois qu’elle compte, car cela montre une fois de plus la durée du phénomène d’intégration souhaitable ( même s’il est loin de se dérouler à la perfection ).
    Il me semble la première source théorique très importante après 1970 ( il y avait aussi des contributions très importantes à la fin du XIX S et de 1890 à 1940 mais portant sur des supports de diffusion des nouvelles très différents pas d’internet ni ordinateur ) serait « la monnaie entre violence et confiance  » d’AGLIETTA & ORLEAN où il est dit que la monnaie est le lieu du dénouement souvent brutal et inattendu de promesses faites sur les marchés financiers: dans certains cas la négociation est favorable aux débiteurs et dans d’autres cas aux créanciers et on a alors soit des crises d’inflation soit des crises de déflation. Ce livre ( 1982 … ] montre aussi l’exemple de l’hyperinflation allemande en 1923 … Et une conclusion serait que la monnaie pourrait plus servir à l’intégration qu’aux spéculations ( si elle est correctement gérée ) car il faut intégrer de nombreuses structures , prévoir un grand nombre de jeux et figures , avant d’avoir une base sérieuse de discussion du sujet.

    Par conséquent ma propre conclusion ici serait davantage qu’en effet on peut se poser la question d’une continuité qu’elle qu’elle soit… Mais on peut aussi en forger beaucoup d’hypothèses différentes de ce principe de continuité … !!!
    Par exemple, si la rigueur allemande nous irritait, on pourrait toujours faire la remarque: la RFA a créé sa Constitution en 1948, puis sa monnaie le DM l’année d’après; au contraire l’UE a créé l’euro entre 1999(pour les banques) et 2002(pour les particuliers ; en résumant extrêmement) puis a voulu se doter d’une Constitution et a adopté de facto un Traité Constitutionnel … peut-être qu’en analysant les bornes institutionnelles de la continuité recherchée d’un côté et de l’effet de résistance de l’autre côté … on pourrait mieux anticiper les « crises de réalisation  » futures des promesses !!! …

  10. Varoufakis étant quasiment chauve,
    Vous faites preuve d’un humour inhabituel avec ce titre « à un cheveu »!

  11. Mr Varoufakis avait compris le sort de son pays préfigurant celui de l’Europe bientôt étranglée par le T.A.F.T.A avant de sombrer face à la statue de la Liberté sous la conduite de nos dirigeants zélés à nous vendre à leurs maîtres.

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