En 2017, dans l’Union Européenne, le droit à l’avortement, le droit à disposer de son corps, droit fondamental pour la liberté des femmes, reste au milieu du gué : il relève encore de la compétence de chaque État. Dans le cadre de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, le collectif européen « Avortement : les femmes décident ! » auquel participe Sauvons l’Europe appelle à une mobilisation à Bruxelles où sera remis une pétition aux parlementaires.
La Charte européenne des droits fondamentaux, signée en 2000 à Nice, réaffirme l’interdiction de la discrimination et le principe d’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines et le traité de Lisbonne rend la Charte juridiquement contraignante pour l’Union Européenne depuis 2009.
Et pourtant, les féministes de toute l’Europe doivent poursuivre leur lutte pour garantir ce droit et en rendre l’accès effectif dans tous les pays européens.
Pourquoi faut-il défendre le droit à l’avortement pour toutes les femmes ?
Parce qu’il garantit le droit à disposer de son corps, de vivre sa sexualité librement, de choisir ou pas d’avoir un enfant, sans culpabilisation, et d’en assumer seule la responsabilité, et il fait partie intégrante du droit à la santé sexuelle : toute femme qui veut avorter avortera, de façon sûre et sécurisée, ou en mettant sa vie en danger.
Que signifie de la part de pouvoirs politiques le refus du droit ou de l’accès effectif à l’avortement ?
Il s’agit pour ces États de garder la maîtrise sur le corps des femmes, et de les réduire à leur rôle de procréatrice. C’est une volonté de maintenir la domination masculine dans des rôles sociaux bien déterminés faisant fi du choix des femmes à décider pour elles-mêmes, la perpétuation de la domination d’une moitié de la population humaine sur l’autre, le refus de l’égalité entre les femmes et les hommes. Cela constitue, à travers le refus de soins et les risques pour leur santé, une violence faite aux femmes.
C’est pourquoi la question du droit à l’avortement reste subversive car elle remet en cause les fondements mêmes du patriarcat.
Ce droit est fragile. En 2014 en Espagne et en 2016 en Pologne, les femmes ont dû se mobiliser pour défendre leurs droits. Avec le soutien de nombreuses organisations féministes européennes, elles ont fait reculer leurs gouvernements qui voulaient encore restreindre la législation de leur pays sur l’avortement.
Malgré des décennies de luttes internationales des femmes, cette atteinte à leurs droits et à leur liberté, et la mise en danger de leur vie et de leur santé sont indignes de pays démocratiques.
Au sein de l’Union Européenne, il existe de fortes inégalités d’accès à ce droit fondamental entre les pays : il est interdit à Malte, sous hautes contraintes en Irlande, en Hongrie et en Pologne. Dans les pays où il est légalisé, l’accès à ce droit peut être remis en cause par le maintien de la clause de conscience des médecins, l’absence de structures hospitalières adéquates, les restrictions de personnels et les suppressions des centres pratiquant l’avortement lors de restructurations hospitalières. Dans tous les pays il est menacé si des gouvernements réactionnaires, conservateurs et rétrogrades sont à la tête des pays.
Ce n’est plus acceptable. Nous devons changer de paradigme. Nous lançons un appel à une mobilisation collective.
Nous avons créé ce Collectif européen pour que le droit à l’avortement soit enfin reconnu comme un droit humain fondamental dans tous les pays. Il réunit de nombreuses associations féministes et citoyennes, organisations syndicales et politiques qui appellent à la mobilisation du 28 septembre 2017 et invitent à signer la pétition en ligne pour le droit à l’avortement : https://lc.cx/c6FW
Une mobilisation européenne a lieu autour du 28 septembre, journée internationale pour le droit à l’avortement, avec des manifestations dans de nombreux pays et différentes villes de France; une délégation du collectif français et des délégations d’autres pays seront présentes à la manifestation belge qui se tiendra à Bruxelles le 28 septembre 2017 où sera remise la pétition aux député-es européen-nes.
2017 : c’est le début d’une mobilisation qui se poursuivra jusqu’à ce que les droits des femmes et l’accès à ces droits soient reconnus pour toutes les femmes en Europe. Nous n’abdiquerons pas !
Participent en France à ce Collectif :
Marche Mondiale des Femmes France, Le Planning Familial, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception, ANCIC, La CLEF, Collectif Tenon, Collectif National pour les Droits des Femmes, Les effronté-es, Osez le Féminisme, Femmes Solidaires, Nuit Féministe, Regards de Femmes, Ligue du droit International des Femmes, Nous d’abord Pologne, Alliance des Femmes pour la Démocratie, Réseau Féministe Ruptures, SOS Sexisme, Elles sans Frontières, Assemblée des Femmes, Chiennes de Garde, FEMEN, Coordination Lesbienne en France, FièrEs, Libres MarianneS, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL), Encore féministes !, Organisation Femmes Égalité, Association nationale des Études féministes, Fédération Nationale des Centres d’Information sur les Droits des femmes et des Familles, MMF 26/07, MMF Midi-Pyrénées, MMF PACA, MMF22, Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des Femmes, Caféministe 26/07, Bagdam Espace lesbien Toulouse, Réseau féministe 37, APIAF, Collectif 84 Droits des Femmes, Émission Femmes Libres Radio Libertaire, Centre de conseil familial de Nouméa, PF35, Collectif 13 Droits des Femmes,Centre Evolutif Lilith, Céramistes et Artistes de Lilith, Dis-formes, Evreux 13, Femmes Solidaires13, Forum Femmes Méditerranée, Images & Paroles, Les Ailes de Siligi, Mouvement de la Paix, Planning familial 38, Mouvement Jeunes Femmes, SOS Femmes 13, Sylka Beauté Santé, Osez le féminisme 13, les effronté-e-s 67, 3 G, Femmes contre les intégrismes, Féministes pour une autre Europe, Association Pleiraa Grenoble, Association Rue’L, Zeromacho, SKB Union des Femmes socialistes de Turquie (en France), Mouvement de l’Économie solidaire, Ligue des Droits de l’Homme, Europe solidaire sans frontières (ESSF), France Grèce Solidarité, Fasti, Attac France, Attac Toulouse, Association La Case Bordeaux, FIDH, Union Syndicale Solidaires, CGT, CFDT, FSU, UNEF, SNPES Pjj, SUD Santé Sociaux, FSU 13, SNUipp-FSU 13, Coordination nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Fédération SUD Santé, Solidaires31 et SUD santés sociaux 31, Union syndicale de la Psychiatrie, Réseau Syndical international de Solidarité et de Luttes, CGT Santé et Action sociale, Commission féministe EELV, PCF, MJCF, Ensemble, Alternative Libertaire, NPA, Alternative et autogestion, Sauvons l’Europe.
Autres Pays d’Europe participant : Pologne, Belgique, Grèce, Suisse , Allemagne, Royaume-Uni, Espagne , Catalogne, Serbie, Albanie, Lituanie, Portugal, Arménie , Roumanie, Estonie, Tadjikistan, Autriche , Suède, Monténégro, Chypre, Turquie, Italie, Macédoine , Moldavie.
Ce domaine doit être traité comme tant d’autres, en créant des cercles concentriques d’intégration dans l’Europe et sur la base exclusive du volontariat. Le centre de ce cercle n’exclut personne mais comprend les pays les plus pragmatiques et progressistes.
Par exemple, les pays qui ne souhaitent pas telle ou telle avancée, peuvent rester en dehors de ce cercle mais la dualité droit/devoir s’ajuste en conséquence, pour eux. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Fini la naïveté !
Si on ne fait pas cela, on restera comme l’ONU, bloqué par le droit de véto ! Il se trouve des européens qui préfèrent ce blocage qui nous est très défavorable en nous retardant vis à vis des autres grandes puissances concurrentes. Avec MACRON, nous voulons une Europe puissante et réactive qui ne s’en laisse pas conter par les chinois, indiens ou USA.
Ce qui est très intelligent dans ce processus, c’est sa souplesse :
Exemple 1 : le groupe central progresse en matière de fiscalité commune, permettant ainsi de voir les Google et consorts, contraints de payer leur impôt pour exercer en Europe. Notre division actuelle régale les grands groupes et en plus cet état de fait est défendu par le très incompétent Mélanchon. Les grands groupes doivent se marrer d’avoir pareil allié !
Exemple 2 : Le « cerclage » permet d’inclure (à faible intensité) des pays aux limites de l’Europe géographique comme la Turquie et la Russie. Bien sûr le dualité {droit/devoir} sera adaptée à leur capacité à nous rejoindre sur les droits de l’homme (et de la femme), sur la séparation de l’église et de l’état, sur des enjeux commerciaux qui devraient bénéficier à tous. Regardez par exemple, ces relations de défiance sur la lutte contre le terrorisme avec la Turquie et la Russie. Doit-on rester dans ce type de relation perdant-perdant ?