Un coup d’oeil outre-manche, vers le pays le plus eurosceptique

 

 

Sauvons l’Europe entame sa rentrée avec une série de trois articles de Jean Comte sur la campagne des élections européennes, ailleurs. Voici le premier, qui porte l’un des pays les plus en pointe dans la construction européenne depuis l’origine, nous avons nommé la Grande-Bretagne.

 

Après avoir longuement traité de la France, il serait peut-être bon de dire un mot de nos voisins européens. Nos amis anglais, par exemple : leurs médias ont-ils suivi la campagne ? Et bien, non !

Les professeurs Simon Hix et Stuart Wilks-Heeg, respectivement de London School of Economics et de l’Université de Liverpool, ont comparé le nombre d’articles où apparaissaient à la fois les mots « Juncker » et « Schulz », dans la presse anglaise et allemande. Leurs conclusions, publiée dans le Washington Post, sont sans appel : les journalistes anglais ont très peu parlé des deux candidats, au contraire de leurs confrères allemands.

 

Graphique 1

crédit : Stuart Wilks-Heeg/The Monkey Cage

Autrement dit, le débat entre les deux principaux candidats à la présidence de la Commission a été, dans une large mesure, ignorée par la presse anglaise.

Mais a-t-elle, pour autant, traité des candidats indépendamment les uns des autres ? Le graphique suivant reprend les mêmes dates que le précédent, mais en se concentrant sur la presse anglaise et en examinant les mentions de chaque candidats.

 

Graphique 2

crédit : Stuart Wilks-Heeg/The Monkey Cage

Bizarrement, c’est surtout après le scrutin – c’est-à-dire à-partir du 26 juin -, que la presse britannique parle le plus de Juncker. Pourquoi ? Parce que c’est le moment où Cameron commence à s’opposer à ce dernier, en refusant de le nommer à la présidence de la Commission.

Autrement dit, les médias anglais n’ont que très peu suivi les élections européennes. En revanche, ils accordent une attention soutenu à la lutte de Cameron contre l’élection de Juncker à la Commission. Un bon exemple de traitement national des élections européennes.

 

CV Jean Comte

 

 

 

Jean Comte

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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8 Commentaires

  1. personnellement j’ai suivi l’actualité européenne et je suis très dubitatif sur l’état de la de la démocratie en Europe :

    http://www.europaforum.public.lu/fr/actualites/2014/06/pe-accord-ppe-sd-alde/index.html

    peut on en conclure qu’il n’y a qu’une voix en Europe et que l’alternative c’est les extrêmes ?

    C’est triste ne nous étonnons pas si un jour l’expérience européenne qui était porteuse d’espoir tourne mal, car elle ressemble de plus en plus à un monstre à l’oeil unique qui ne se préoccupe plus de l’intérêt des ces citoyens.

    Attention Ulysse à résolu ce problème dans le passé terrassant la force brute et la cruauté par la ruse et l’intelligence surprenant celui qui se croyait invulnérable.

  2. Créons une fédération européenne avec un sous-ensemble significatif de la zone euro. Les autres pays y viendront ensuite à leur rythme. Et cela évite politiquement de voir l’angleterre sortir officiellement de l’Europe.

  3. Les USA ayant créé l’UE et l’€, cf Daily Télégraph sur archives déclassifiées USA, la Grande-Bretagne (Cameron/Blair, même combat) la Grande-Bretagne représentée par Cameron ne se permettra pas une opposition franche. Je pense que la prise de position cameronesque visait juste à sauver les meubles devant Farage. Le peuple britannique s’en fiche royalement, sauf dans les urnes. Il a assez de mal à survivre, alors la presse s’en fiche aussi, pourquoi perdre des lecteurs ?

  4. Je réside au Royaume-Uni depuis bientôt 30 ans et peux confirmer par observation quotidienne l’exactitude de cette enquête. Les Britanniques sont sans doute les citoyens européens les plus mal informés sur l’Europe. Cette triste désinformation explique en partie le phénomène UKIP qui a permis à des populistes habiles et peu scrupuleux de récupérer à leur compte le débat sur des problèmes certes souvent réels, et ainsi de racoler large par un argumentaire outrancier et de proposer, à l’instar du FN en France, des solutions aussi irrationnelles que dangereuses. Il se pourrait néanmoins que le débat sur le referendum soit l’occasion pour les électeurs britanniques de se voir confrontés aux vraies questions. Rien n’est joué!

  5. Bonjour Jean-Marc Trouille,
    Il me paraîtrait, je ne suis pas devin :
    que le Référendum n’aura lieu que si Cameron est assuré du résultat pro-UE.
    Son opposition n’est que de façade et totalement conjoncturelle (il a ses sondages quali/quanti).
    Ensuite, j’aimerais savoir quelles solutions sont « irrationnelles  » et quelles solutions sont « dangereuses  » et pour qui.
    Cordialement

  6. Bref l’on a le droit de savoir que les Anglais l’ont toujours jouée…..perso,eux les grands conquérants des 17 èmes au 20 ème. siècle, (commenwaels),et puis comment demander aux humains qui habitent SEULS sur leur Ile de la jouer….collectif,malgré leur humour,leur humanisme…….d’anciens…Colonialistes,déja qu’ils n’arrivent qu’à s’entendre entre eux! guerre de religion en Irlande entre le 20 ème et le 21 ème. siècle!L’Ecosse qui veut faire un référendum pour leur soi disant Indépendance,une Ile restera une Ile,à part qu’un Président Français leur a permis de profiter du Sud-Ouest de la France avec la construction d’un tunnel….sous-marin!Vous avez dit « La Perfide Albion »?

  7. INFO SPECTACLE – Les mass médias préfèrent les conflits aux débats. Et les duels aux dialogues. Tout comme ceux qui les consultent… pour s’informer !

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