C’est dans les petits détails que l’on constate la manière dont, au-delà des textes, le Parlement européen construit patiemment son pouvoir. Les diplomates européens dépendant directement du service des affaires extérieures sont entendus par les députés au moment de leur nomination. Sans vote. Rien que de bien inoffensif.
Sauf que Catherine Ashton vient de s’opposer à l’audition publique du futur ambassadeur au Japon, et réclame que cette audition se déroule à huis clos. Pourquoi donc? Officieusement, pour éviter une gaffe publique des ambassadeurs qui pourrait compromettre leur nomination. Nous voilà rassurés, l’Union européenne ne risque pas d’être privée des ambassadeurs les plus incompétents capables de se faire honte en dix minutes de tête à tête avec un micro.
En réalité, c’est bien la manière dont le Parlement s’impose petit à petit qui crée la tension. Sans qu’il y’ait officiellement de vote, les questions posées peuvent mettre sous pression les ambassadeurs et réduire la légitimité de leur nomination. Naturellement, le pouvoir budgétaire des députés européens donne, au fil du temps, un certain poids à des remarques informelles…