« L’impasse politique et les mouvements (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron », écrivait ce vendredi l’agence de notation Fitch dans un communiqué qui a annoncé la dégradation de la note française d’un cran, à « AA- », contre « AA » précédemment.
Que dire alors quand les événement d’hier, 1er mai, nous sont même annoncés à l’avance par une agence de notation internationale, qui sanctionne à son tour le président Macron pour son jusqu’auboutisme et « in fine » son échec politique ?
Dans ce contexte inédit, Sauvons l’Europe tient plus que jamais comme boussole politique le Pacte de 45.
A la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des pays européens mettent en place, sous des formes voisines, un Pacte de sécurités collectives autour de deux grandes innovations politiques que sont l’Etat providence et la construction européenne. Dans l’épaisseur historique de l’après-guerre, elles sont indissociables dans la volonté d’une même génération de dirigeants européens de bâtir un nouvel ordre démocratique et social. C’est en cela qu’existe un Pacte européen de 45, qui définit un projet politique d’émancipation de la personne dans sa forme démocratique et dans ses objectifs de solidarité.
Ce pacte vient de loin. C’est au plus profond de la guerre que sont rédigés le rapport Beveridge et le programme des jours heureux du Conseil national de la Résistance. En captivité sur l’île de Ventotene, Altiero Spinelli et Ernesto Rossi rédigent, dès 1941, un « Manifeste pour une Europe libre et unie ». A Alger, dès août 1943, Jean Monnet pose la question de la reconstruction européenne et des moyens d’éviter un « Versailles bis ».
Aujourd’hui, ce pacte dessine plus sûrement que jamais nos frontières extérieures, et d’abord le long du front ukrainien. Il est devenu l’ADN de nos sociétés, définissant sur le fond et sur la forme ce qui est aujourd’hui acceptable de la part de nos dirigeants.
C’est en restant fidèle à ce Pacte que Laurent Berger a réussi à incarner une victoire morale et « in fine » politique face à l’exécutif. Il faut maintenant s’entendre sur celui qui sera « le bon Berger » du « Pacte de 45 » pour les prochaines élections européennes.
Aujourd’hui le pacte dont vous parlez n’existe plus. Il a volé en éclat dès les années Pompidou et depuis n’a eu de cesse d’être démantelé par les politiques. Il y a eu d’abord, Nixon puis Reagan et Tatcher, puis en Europe la commission Barroso et en France, Sarkozy et maintenant Macron. Tous se sont battus pour le plus grand profit des multinationales et des conglomérats privés. Ceux-ci ont pris le pas aujourd’hui sur les politiques en agissant sur différents paramètres financiers et dictent l’agenda politique en fonction de leurs intérêts. C’est ce qu’on peut appeler la mondialisation malheureuse pour la majorité des habitants et leur planète, en cours de destruction.
Il faudrait effectivement un sursaut pour donner une lueur d’espoir car l’avenir paraît bien sombre à la vue de la faible lumière d’aujourd’hui.
Quand tous les pays se seront coulés mollement dans le nationalisme, s’entendront-ils encore ?
Bonjour, intéressant votre article, mais c’est quoi exactement ce « Pacte 45 » ? Merci
La réponse à votre question se trouve dans le texte d’Henri :
Ce pacte vient de loin. C’est au plus profond de la guerre que sont rédigés le rapport Beveridge et le programme des jours heureux du Conseil national de la Résistance. En captivité sur l’île de Ventotene, Altiero Spinelli et Ernesto Rossi rédigent, dès 1941, un « Manifeste pour une Europe libre et unie ».
Bonjour.
Comme le souligne RAHLF, ce pacte a volé en éclat à cause de la cupidité, de la stupidité, de nos gouvernants actuels et passés, que ce soit au niveau national ou européen.
Comme je l’ai déjà écrit, ce sont des criminels à col blanc, certains ont du sang sur leurs mains.
Oui, notre France est en piteux état, nos gouvernants ne connaissent même pas les règles minimales d’une bonne gestion, ils pensaient être au dessus du lot et ce sont les agences de notation financière qui les sanctionnent comme elle l’ont fait pour le ROYAUME UNIS et la GRECE, quelle honte.
De plus, cela était prévisible.
Maintenant, que fait ‘on, pour qui voter, ou est l’idéal européen, qui le porte sérieusement ?
S’il n’y a pas un évènement majeur qui nous redonne de l’espoir, alors j’ai bien peur d’assister à la montée des extrêmes en France et peut-être également en Europe, cela ne vous rappelle t’il rien ?
Petit délire comme dab, à discuter :
On voit à quel point ce pacte de 45 est efficace tant au niveau de l’état providence qu’au niveau de la démocratie pris dans son sens originel de démocratie directe du peuple décisionnaire de son destin !!!
L’UE avec le referendum de Maastricht a montré ce qu’elle en avait à faire de l’avis du peuple, elle s’est assis dessus et n’a plus jamais retenté l’expérience. D’autre part l’UE devait ne plus laisser renaître l’hydre immonde de la peste brune et loin de l’interdire, l’a laissé croître pour s’en servir d’épouvantail et devenir le seul critère de sa propre sainteté démocratique ! Le problème du national-socialisme n’a jamais été réglé (on ne peut pas dire que l ‘Allemagne se soit acharnée à poursuivre et condamner les nazis) ni celui du fascisme mussolinien, ni du franquisme ! Quant à la défense de l’État providence, cela devient une plaisanterie car dans tous les pays de l’UE les états providence de 45 sont obligés de se vendre, avec l’encouragement de l’UE, aux financiers de la dette qui n’ont pas de nom, pas de visage…, nouvelle providence UE.
Quand l’UE va-t-elle réellement combattre le nazisme, le fascisme, le franquisme, l’islamisme radical, toutes les dérives d’extrême droite, quand va-t-elle demander aux religions de respecter les droits des femmes, la liberté ce n’est pas : tout laissez faire comme en une économie libertarienne à la E.Musk ! La liberté se défend ! Quand l’UE va-t-elle imposer le droit au referendum, le droit de grève, de manifester pacifiquement, réguler les méthodes policières, la gestion des masses, la transparence des infos, la fin des secrets en tous genres, les flux monétaires, la fin des paradis fiscaux, au moins déjà sur son propre sol, le refus de céder aux lobbies… ?
Quant au trader Macron, je ne crois pas qu’il souhaite un retour à L’État providence de 45, du CNR, il est là pour vendre les derniers bijoux de famille aux actionnaires de la dette et appliquer à la lettre la sourate de M.Friedman : « le seul devoir moral d’un entrepreneur est d’augmenter les profits de ses actionnaires » et il y réussit fort bien ! Les idéologies, la morale, ne sont pas sa tasse de thé, s’en servir, les rentabiliser, oui !
Quant à Laurent Berger and co, un capitalisme, une exploitation de l’homme à visage humain, un peu empathique, sympa et cool, quelques rondelles de carotte pour apaiser les coups de matraque, cela semble lui suffire !
Il s’agit aujourd’hui pour l’UE d’opérer un renversement des valeurs négatives du libéralisme Macron: celles d’une compétition sauvage pour le profit individuel où tous les coups sont permis, compétition truquée où les riches partent gagnants, pour rétablir les valeurs positives de solidarité, d’équité, du faire ensemble pour l’intérêt, le profit commun du vivant, celui donc de chacun!