La corruption de députés européens par des puissances étrangères a créé une onde de choc en Europe. Après une forte période de réflexion sur les mécanismes ayant abouti au Qatargate, le Parlement européen a décidé d’obliger les anciens députés à s’inscrire en tant que représentants d’intérêts lorsqu’ils font du lobbying. On ne comprend guère pourquoi ils en étaient jusqu’alors exemptés… La Commission travaille pour sa part sur une obligation de déclarer des financements extérieurs, ce qui prend tout son relief quand on se penche sur les relais associatifs ou d’opinion que se constituent en particulier les pays du Maghreb, la Chine et bien entendu la Russie.
Mais prenons garde : les bonnes idées peuvent être plus dangereuses qu’on ne le croit. L’accusation de bénéficier de financements extérieurs est un élément classique de discrédit des forces de la société civile dans les Etats qui n’aiment pas les contrepouvoirs. La Géorgie a tenté d’introduire une telle loi, baptisée « loi Russe » par les citoyens qui y ont vu une menace directe à leur liberté. C’est avec le symbole du drapeau européen qu’ils ont occupé la rue et fait reculer le pouvoir. La Hongrie de Viktor Orban a fait usage de telles obligations de déclaration pour s’attaquer à la société civile de son pays, que la Cour de justice a déclarées illégales en 2020 car de nature à créer un climat de méfiance à l’égard des associations.
S’il faut rechercher les réseaux par lesquels des puissances hostiles sabotent notre démocratie, des obligations de transparence aussi générales ne peuvent que conduire à créer des soupçons indus envers des garde-fous de la société civile dont la force est précisément d’exister dans plusieurs pays. Au surplus, il n’est pas garanti que ce soit efficace contre des Etats qui interviennent rarement directement. La Russie passe par des faux nez, comme le font d’autres forces étrangères. Il n’est pas clair que les cas les plus dangereux soient ainsi repérés par un tel système de déclaration qui risque de se montrer plus pernicieux que protecteur.
Nous appelons ici à la plus grande prudence.
On peut se demander quel démocratie quand on voit madame Van der Leyen qui vante la démocratie européenne alors qu’elle refuse de répondre aux enquêtes sur les marchés pour les vaccins, ou alors c’est une démocratie des lobbying et non des citoyens.
BRAVO !!!
Influences délètères des Chine, Russie, Qatar, etc. Merci Arthur pour cette juste mise en garde !
Mais quand nous parlerez-vous de l’influence des États Unis d’Amérique en Union Européenne (dont ils ne sont officiellement pas membres à ce que je sache) ?
D’avance merci, européennement vôtre, JP.
Bonjour,
Je pense qu’il ne faut ni la nier, ni la traiter sur le même plan. Elle est très concentrée sur l’action économique, et nous ne sommes pas tout à fait sans défense de ce point de vue. Les tentatives pour arracher une baisse des protection de la vie privée, sanitaire ou culturelles ne sont jamais passées en 30 de lobbying intense.
En ce qui concerne les influences politiques, elles passent plus par un leadership diplomatique et intellectuel que par des financements directs, même si des programmes comme les young leaders existent. Si les valeurs promues peuvent pour partie différer des nôtres, elles restent globalement dans le domaine de la promotion de la liberté et de la démocratie et ne représentent donc pas non plus une menace pour notre modèle de société. Le néolibéralisme est bien partagé par ailleurs…
Enfin, et c’est le coeur de la discussion, nous devrions plutôt nous féliciter de l’implication de la Fondation Soros et autres structures en Europe que le pointer du doigt 🙂
Bonjour Arthur
J’aurais souhaité des propositions au delà de vos avertissements.
Au nom de la démocratie les États-Unis ont commis des crimes impunis qui nuisent à la démocratie tant qu’ils n’auront pas été face à une juridiction internationale. Le mensonge de collin powell est exemplaire sur les raisons iniques de la deuxième guerre du Golfe.
L’Europe conduite avec un irénisme mercantile est maintenant face à ses risques et ses responsabilités. Elle est soumise aux mêmes périls qu’un état en soi.
Le fait de s’interroger sur la question de notre fragilité face aux manipulations de l’étrange nous oblige à court et moyens termes de se doter des outils nécessaires à notre intégrité politique et territoriale. Mais l´universalisme européen n’a pas voulu penser comme une unité politique et stratégique laissant la charge à l’OTAN.
semblable à un jeune adulte sous tutelle…
Des pays rêvent de notre confort sans vouloir endosser les valeurs qui sont le substrat de ce confort.
Le parlement européen serait aussi bien avisé de limiter ou d’interdire les revenus ou salaires supplémentaires à ses députés qui touchent déjà une indemnité très conséquente. Il faut rappeler le scandaleux comportement de Sylvie Goulart qui a perçu plusieurs années du fonds Berggrün un traitement représentant le double ou le triple de son indemnité l’Eurodéputée. Elle a été incapable de la justifier et cela lui a coûté son investiture à la presidence de la commission. Il faut interdire ce genre de chose. La lutte contre la corruption ne se limite pas du tout à la question des ingérences étrangères.
Cet article confond deux choses différentes qui sont respectivement le financement d’associations et d’autre part le versement d’argent à des députés. Les régimes de Poutine et Orban poursuivent des associations qui leur sont hostiles parce qu’ils veulent mettre au pas la société civile. C’est un atteinte non avouée à la liberté associative. Les députés eux sont la représentation de la nation. Ils ne sont pas la société civile. Il est très grave ou tres dangereux qu’ils se placent sous la dépendance économique d’intérêts privés et il est normal et légitime de sévir contre ce danger de corru5et de trafic d’influence.
Il semble que la Commission fasse cette confusion. Je vous rejoins sur la différence nécessaire entre les deux.
Bonjour.
Quand arrivera t’on à comprendre que la seule alternative possible est la finition de la construction européenne.
C’est le seul et unique combat à mener actuellement pour résoudre une multitudes de problèmes et de dérives.
A quoi bon écrire sur tels ou tels sujets alors que l »essentiel n’est pas dit, on ne cesse de tourner en rond, on ne cesse de s’affaiblir à cause de l’inertie de nos gouvernants nationaux et européens.
Sauvons l’Europe, c’est ce combat qu’il faut mener, je l’ai déjà écrit, arrêtons de tourner en rond, nous jouons contre nous en ne croisant pas le fer sur ce thème essentiel, synonyme d’indépendance vis à vis de toutes les puissances USA inclus, de liberté, de vrai démocratie, d’économie à grande échelle puisque certains domaines régaliens (Défense, Douanes, Immigration, Fiscalité, Ecologie, etc, etc…) seront traiter au niveau de la nation européenne.
Certains états dont la France rêve encore de grandeur, c’est du passé, nous serons grand et fort que si nous sommes unis, aujourd’hui, nous ne sommes rien, les faits nous le démontrent tous les jours.