La Commission européenne vient de condamner un certain nombre de compagnies aériennes qui s’étaient mises d’accord pour augmenter le prix du fret.
L’amende est salée: 800 millions d’euros! Ne pleurons pas trop sur les entreprises, elles ont sans doute récupéré plus d’argent que ça pendant les années où le cartel a fonctionné.
Et cet argent, ce sont les consommateurs qui l’ont payé, à travers les frais de livraison et de transport.Notre gouvernement, fervent adepte du libéralisme et grand pourfendeur des rigidités économiques va donc féliciter la Commission! Eh bien non.
Notre préposé ministériel aux déclarations anti-bruxelles, Pierre Lellouche, condamne fortement: l’amende est « totalement disproportionnée » et tombe en pleine crise.
J’aurais tendance à penser que, 1) l’appel qui va avoir lieu est suspensif et que d’ici 6 ans que tout ça soit fini, on ne sera peut être plus en crise, et 2) pour que l’amende soit proportionnée, il aurait sans doute fallu qu’elle fût plus élevée…
Mais le pire, c’est que l’Allemagne ne paiera pas! « La décision prise par la Commission est, de surcroît, discriminatoire car elle dispense de poursuites les compagnies aériennes qui, tout en étant à l’origine de l’affaire incriminée, ont dénoncé leurs concurrentes« .
Lufthansa sauve son cou, car elle a dénoncé le cartel aux autorités et apporté les preuves qui ont permis d’attraper les autres. C’est cynique, mais ça permet de punir beaucoup plus de cartels.
Au fait, le Président est au courant qu’un de ses ministres s’élève aussi violemment contre la procédure de plaider coupable contre peine négociée?
[…] d’expulsion visant les Roms. Il avait encore vendredi dernier les honneurs du blog, pour sa défense vigoureuse des institutions européennes confrontées à des bandits en col blanc. Il quitte les affaires européennes pour le commerce […]