2024 verra les élections européennes. La campagne électorale a déjà commencé mais les nouvelles manières dont elle se développe rendent les contenus et les logiques qui aspirent à s’affirmer pas immédiatement compréhensibles.
La comparaison entre la campagne électorale en développement aux États-Unis pour les élections de 2024 et la campagne des élections européennes est éclairante.
Aux États-Unis, deux candidats potentiels s’affrontent, soutenus par deux camps opposés. L’enjeu est la conquête du pouvoir, le contrôle des pouvoirs fédéraux pour mettre en œuvre des options démocratiques ou républicaines. D’autres objectifs complètent ce contenu stratégique ; l’enjeu fondamental est constitué par le contrôle politique du pouvoir.
En Europe, nous allons dans le même sens, mais le chemin est encore si long qu’il ne nous permet pas de définir clairement dès maintenant s’il est prévu de répéter l’expérience américaine, mutatis mutandis.
L’objectif de cet article consiste à vérifier s’il est possible d’esquisser une interprétation provisoire, sans développer une analyse des positions des gouvernements et des partis qui ont commencé à s’affronter. Ce sera aux candidats et aux partis de clarifier leurs positions, ce sera aux citoyens d’évaluer ces mêmes positions avec leur vote.
Retrouvez l’analyse complète de Dario Velo dans le FlipBook en bas de cet article. Une long et passionnant récit rédigé par cet illustre universitaire qui a participé au processus d’intégration européenne, en collaboration avec Jean Monnet, Robert Triffin, Altiero Spinelli et autres amis fédéralistes.
L’auteur revient sur le rôle joué dans le passé par les élections européennes, avant de s’interroger sur l’alternative fédération/confédération qui a marqué toutes les étapes du processus d’unification européenne, des prémisses à aujourd’hui.
Dario Velo se questionne également sur le processus d’unification européenne qui a progressivement transféré une série de compétences et de pouvoirs connexes du niveau national au niveau européen (à lire dans la partie « Présidentialisme et gouvernement parlementaire »). La Constitution européenne et l’ordre international, sous l’angle du problème de la Défense, est aussi évoqué en profondeur.
L’intellectuel transalpin revient par ailleurs sur le débat particulièrement animé au moment de définir le statut de la Banque Centrale Européenne en composant avec les souverainetés nationales. Dans une dernière partie, Dario Velo développe les points suivants : fédéralisme fiscal, État-providence, investissement et développement.
La profonde analyse de l’universitaire italien n’est que le commencement des débats qui vont alimenter la campagne des prochaines élections européennes.
En tant que citoyen électeur UE lambda, j’estime que, hors élection, cette UE ne me donne aucun moyen d’exercer mon pouvoir, de participer à sa construction.
D’autre part cette élection ne propose à aucun moment, me semble-t-il, de remettre fondamentalement en question cette UE, notamment ses structures responsables de ses dérives, de son inefficacité tant au niveau UE qu’au niveau international. On ne devrait pas voter pour des partis nationaux mais pour des partis communs à tous les citoyens de l’UE. Qu’a fait l’UE pour aider à la construction de ces partis UE ?
J’ai l’impression de voter pour la forme, pour un semblant, un simulacre pseudo-démocratique, que mon vote ne servira à rien, ne changera rien, ne sera pas pris en compte, d’être condamné à l’impuissance, à devoir continuer à subir des lois qui ne me respectent pas, ne me défendent pas, que cette UE est aux mains d’une petite élite technocratique, bureaucratique, non élue, non démocratique, corrompue par les lobbies, dépendante des USA, fuyant toute transparence.
Comment rester insensible face à la sincérité d’un cri du coeur… que même un vieux routier (plutôt « bêta » que « lambda ») des couloirs bruxellois – et à qui vous donnez à réfléchir – peut comprendre !
Vous ne serez guère étonné que je partage notamment votre interrogation sur l’absence de partis authentiquement « transnationaux » communs aux citoyens de l’UE… même si quelques exemples individuels, mais limités, ont montré dans le passé que ce n’était pas impossible. Diverses voix ne manquent pas de plaider actuellement en ce sens; mais il semblerait que, pour le moment, seul le désert s’en fasse l’écho.
Cela dit, permettez-moi de persister quant à au moins trois de mes leitmotiv, que la communauté des familiers de SLE connaît bien.
1. « Une petite élite technocratique, bureaucratique, non élue » ? Certes, à la lecture de cette stigmatisation, il est commode de songer en premier lieu aux commissaires européens. Mais on ne doit pas oublier que la réalité du pouvoir au sein des rouages de l’UE montre que son exercice incombe très largement, en fait, au Conseil. Et qui compose cette organe ? Comme vous le savez: les ministres. Or, ces représentants éminents de leurs Etats respectifs , aussi compétents -voire charismatiques pour certains d’entre eux- soient-ils, ne sont pas davantage directement « élus » pour l’exercice de leurs hautes responsabilités que les commissaires: en fonction de modalités qui peuvent différer d’un Etat membre à l’autre, ils sont « nommés » par leurs chefs de gouvernement. Et encore… ils ne passent pas nécessairement devant leurs parlements nationaux le « grand oral » souvent complexe, sinon »piégeux », auquel sont soumis, face au Parlement européen, les membres de la Commission avant leur investiture définitive.
Il se trouve par ailleurs qu’avec l’évolution graduelle des pouvoirs du Parlement ce dernier a acquis (ou conquis) suffisamment d’influence pour « co-décider » avec le Conseil dans des domaines importants. Là encore, permettez-moi d’évoquer, incidemment, un autre de mes refrains favoris: à savoir que les travaux en commissions parlementaires, qui donnent lieu en général à des échanges tout à fait sérieux, sont souvent plus importants que les discours en séance plénière au sein de l’assemblée siégeant alternativement à Strasbourg et à Bruxelles. En conséquence, si je puis vous rassurer, même de manière partielle: votre vote n’est pas à comptabiliser parmi les fruits du prunier…
2. « Une petite élite corrompue par les lobbies » ? C’est sans doute une image percutante, qui permet de mettre en évidence le pouvoir des « influenceurs » et qui n’est pas totalement dénuée de pertinence (sauf à atténuer le mot « corrompue », qui ne s’applique, me semble-t-il, qu’à une minorité … d’ « influençables »). Mais c’est peut-être, aussi, négliger le fait que Janus a deux faces… et que celle tournée vers l’intérieur des Etats membres n’échappe pas, elle non plus, à l’empreinte, sinon l’emprise, des groupes de pression. Sans nier leur utilité dans certaines circonstances, portons le regard vers le poids des adeptes de la chasse en France… et on pourrait évoquer quantité d’autres exemples.
3. « Une petite élite fuyant toute transparence » ? On peut craindre que, sur ce terrain sensible, vous ne soyez – si vous me permettez de recourir à cette expression familière – un peu à côté de la plaque ou, à tout le moins, insuffisamment informé.
D’une part, en effet, pour en revenir aux institutions, on ne saurait sous-estimer l’obligation qui incombe juridiquement à ces dernières d’approvisionner un « registre de transparence » propre à chacune d’entre elles. C’est à ce titre que, par exemple, celui dévolu à la Commission a été en particulier conçu pour pour consigner toutes les rencontres des commissaires avec des représentants des groupes d’intérêt. J’ose croire qu’un tel outil, destiné à pallier un excès de confidentialité, n’a pas une valeur seulement symbolique. Mais on peut me faire un procès en naïveté.
D’autre part, les informations relatives aux activités de l’UE et à ses décisions, loin d’être quantités négligeables, seraient même, d’une certaine façon, trop abondantes. Publications au Journal officiel de l’UE, communiqués de presse quotidiens, informations sur les activités hebdomadaires des commissaires, » communications » fréquentes des institutions (la Commission est orfèvre en la matière), fiches « pédagogiques », dossiers « questions-réponses » constituent autant de sources d’information disponibles sur le site « Europa », auquel tout citoyen muni d’un outil numérique peut accéder directement.
Certes, cette surabondance induit la nécessité d’une certaine sélectivité en considération des centres d’intérêt de chacun, voire de sa disponibilité en termes de temps. D’où l’importance des « relais » susceptibles de canaliser un tel flot de données et d’explications. Pour se limiter à un exemple parmi de nombreux autres, notamment au niveau associatif, les « Maisons de l’Europe », répandues sur une grande partie du territoire – et qui mériteraient sans doute davantage de visibilité – accomplissent en général un travail fondamental à cet égard. Et, en toute humilité, oserais-je évoquer la contribution que s’efforce de fournir le « coup de périscope » périodique que publie SLE ? … étant entendu que toute suggestion susceptible d’en améliorer la qualité est bienvenue.
Merci à Gerard Vernier pour cette réponse. On oublie souvent que la démocratie est réelle au niveau européen : le parlement représente les peuples ( bien sûr je préfèrerais voter pour un parti transeuropéen ; mais je constate une réelle vie de discussion dans le parlement, avec des votes, des accords, des compromis qui font avancer les choses, et sur des points importants) ; le Conseil représente les Etats ( ce sont nos élus qui y siègent, les ministres qui défendent les intérêts de nos pays) ; la commission représente l’intérêt européen ( et chaque commissaire n’est nommé qu’après un passage – pas si facile que cela – devant le parlement). Certes, c’est différent de nos systèmes nationaux, certes, c’est compliqué mais c’est le prix justement d’une pratique démocratique réelle
Merci d’abreuver ainsi la roue de mon moulin.
Juste une petite remarque complémentaire, qui serait à ranger, elle aussi, dans le recueil de mes ritournelles et sur laquelle je me permets d’insister: les ministres qui siègent au Conseil ne sont pas, à proprement parler, « élus »pour l’exercice de cette fonction exécutive. Comme je l’ai mentionné, ils sont « nommés » par le chef de leurs gouvernements respectifs. Cela n’empêche pas, bien entendu, qu’ils aient pu, antérieurement à leur nomination, occuper un siège, à une époque donnée, au sein d’une assemblée désignée par le suffrage des citoyens à divers niveaux: communal, départemental, régional, national ou au Parlement européen. Mais certains, appelés au gouvernement en raison, notamment, de leurs compétences techniques ou de leur notoriété dans la vie civile, ne sont pas nécessairement passés par la case « élection ». Il en va de même pour les commissaires, dont une partie non négligeable a, contrairement à une idée reçue, connu le baptême du vote au cours d’une carrière antérieure au bouclage de leurs valises à destination de Bruxelles.
autre sujet : l’article de 12 pages est illisible dans ce format minuscule
Ce fut en effet, pour moi aussi, la première réaction. Heureusement, j’ai pu faire appel à quelqu’un de plus doué que moi en informatique – ce qui, certes, ne constitue pas un exploit – un tiers, donc, qui, après quelques tripatouillages, a rétabli un texte enfin lisible.
Bonsoir.
Je rejoins le commentaire de ZORRO, mes divers commentaires passés montrent mon raz le bol « du politiquement correct ».
La réalité est que le citoyen lambda comme le dit ZORRO ne se reconnait plus et adhère de moins en moins à cette Europe là.
Rien n’est limpide, tout est obscur, on vote pour un député qu’on ne connait presque pas, il est élu et il disparait de notre horizon jusqu’à la prochaine élection, est ce cela la démocratie, est ce cela l’Europe ?
Qu’entendez-vous par « politiquement correct »? Cette expression n’est-elle pas un peu trop galvaudée de nos jours ? Elle mériterait au moins d’être explicitée par rapport au contexte de nos échanges.
Vous estimez que le citoyen « lambda » adhère de moins en moins à « cette Europe-là ». Admettons. Mais si l’on observe un peu plus précisément le comportement civique, l’Europe est-elle seule en cause en présence d’une telle désaffection? Pour ma part, je suis au moins autant préoccupé par le taux d’abstention aux scrutins locaux, comme on a pu l’observer à l’occasion des dernières élections municipales en France. Selon moi, c’est le signe le plus alarmant du « désamour de la base » vis-à-vis de la politique. Et je ne m’attarde pas sur l’épidémie de démissions qui a récemment frappé un certain nombre de maires…
Quant à l’assertion selon laquelle le député disparaîtrait de notre horizon une fois élu, elle est quelque peu sujette à caution. Certes, on n’entretient sans doute pas le même rapport avec un parlementaire européen qu’avec un député national de sa circonscription – qui, lui (ou elle), dispose d’une « permanence » accessible à proximité de la résidence de ses électeurs… et, assurément, le scrutin de liste ne favorise guère un tel rapport.
Mais, encore une fois, tout est par ailleurs une question de circulation de l’information. Si « rien » ne (vous) paraît limpide, c’est, j’insiste sur ce point, que cette dernière est insuffisamment relayée lorsqu’il s’agit de l’UE. Or, outre le fait que les grands médias ne s’intéressent vraiment à celle-ci que dans des circonstances particulières, parfois à la limite de la caricature – voyez le « Qatargate », qui a donné un os européen à ronger aux gazettes – la question fondamentale est que les sources d’information sur la vie de l’UE sont abondantes et accessibles, mais elles sont mal connues.
Ainsi, à l’heure où les réseaux (prétendument) « sociaux » envahissent notre quotidien, qui a conscience de l’existence du site « Europa », une mine d’informations pédagogiquement traitées ? Il n’est même pas nécessaire de s’aventurer dans des recherches complexes: sur abonnement gratuit, on peut recevoir des notifications quotidiennes sur « ce qui se passe » dans l’Union. En outre, comme il existe en France des chaînes parlementaires en mesure de rendre compte en direct des travaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, ceux du Parlement européen peuvent être également suivis.
Bref, de nombreux outils existent, mais encore faut-il s’en servir… et même commencer par savoir où ils sont rangés. C’est cela aussi être « artisan » de l’Europe.
(post-scriptum): sans souci de prosélytisme, mais dans l’intention de faciliter la démarche de celles et ceux qui souhaiteraient découvrir le trousseau de clés propre à « Europa » et les portes qu’il permet d’ouvrir, je me permets de mentionner l’adresse du site:
https://european-union.europa.eu/index_fr
Bonne exploration !… un encouragement qui n’exclut pas des « retours » critiques quant à la présentation, au contenu et à la maniabilité de l’instrument.
Bonjour Monsieur VERNIER.
D’après moi, j’entends par « Politiquement correct » la démarche qui consiste à plus ou moins occulter l’objectif qui doit être prioritaire de la finalisation de la construction européenne avec une véritable gouvernance, avec les attributs nécessaire pour l’exercer, ce qui est loin d’être le cas actuellement.
C’est l’objectif des objectifs, avant toutes nouvelles entrées de nouveaux pays, il évitera de nouveaux déboires à venir .
Ne sommes nous pas stupéfait de la discordances des discours tenus par nos responsables européens (conseil européen, commission, parlement) ?
Le citoyen lambda ne se donnera pas la peine de faire une recherche d’informations comme certains d’entre nous le font, elles doivent lui être fournies avec clarté et simplicité par divers canaux.
Quand au député, mon propos concernait surtout celui élu lors des élections européennes.
Avec un peu plus de proximité, il valoriserait sa fonction, il aiderait à mieux comprendre son rôle, son action au sein du parlement européen.
Mon souci de remettre quelques pendules à l’heure – qui coïncide opportunément avec le moment où l’on vient de passer de nouveau à l’heure d’hiver – au sujet de quelques « fondamentaux » de l’UE a peut-être fait perdre de vue aux lecteurs l’analyse développée par Dario Velo dans sa chronique.
Or, il me paraît important de souligner que celle-ci a le mérite de situer les élections européennes, appelées à se tenir dans sept mois, dans le contexte de long terme de l’histoire de l’Union… à commencer par les « nuances » qui ont pu opposer les conceptions respectives de deux « pères » de l’Europe (Jean Monnet et Altiero Spinelli) autour de l’antagonisme fédération/confédération. A cet égard, l’auteur fait remarquer, non sans raison, que la terminologie ainsi classiquement employée est considérée par beaucoup comme « une simplification qui ne rend pas compte de la complexité des positions qui se sont développées dans le processus d’unification ». Si je puis me permettre cette réflexion, peut-être une manière de surmonter celui-ci réside-t-il dans ce qu’affirmait dès les années 60 la jurisprudence de la Cour européenne de justice – à savoir qu’ « à la différence des traités internationaux ordinaires, le traité (de la CEE en l’occurrence) a institué un ordre juridique propre »… donc difficilement assimilable de manière stricte à l’une ou l’autre de ces catégories institutionnelles. C’est aussi cette singularité qui semble avoir inspiré à Jacques Delors la formule en forme de clin d’oeil selon laquelle il s’agirait d’un « OPNI » – au sens d’ « objet politique non identifié ».
Par ailleurs, si l’on peut toujours émettre quelques réserves sur les modalités de la création de l’euro, le Professeur Velo fait ressortir à juste titre qu’en regard de l’ambition initiale d’instaurer une « Union économique ET monétaire européenne », si l’Union monétaire a bien vu le jour, l’Union économique, elle, a été reportée. Ceci n’empêche pas de saluer la pertinence de l’observation selon laquelle la première est née comme une forme de « coopération renforcée » permettant à quelques Etats membres d’avancer – en pionniers – dans la conception, voire la mise en oeuvre, de telle ou telle politique, en attendant que d’autres (ou tous les autres) les rejoignent.
Bref, en présence de cette réflexion d’ensemble, il me semble que le sillon est bien amorcé avant de plonger dans les méandres de l’échéance électorale.
Cela dit, un point sur lequel je crois utile de manifester mon étonnement concerne, à la page 6 de l’analyse, la mention du « Conseil européen » comme « représentatif des Etats membres ». Il s’agit d’une confusion, sans doute involontaire, avec le « Conseil » (tout court). Si ce dernier réunit en effet les ministres nationaux, le premier se situe au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement… et compte parmi ses membres de droit, outre son propre président (aujourd’hui Charles Michel) , le président de la Commission (en l’occurrence une présidente: Ursula von der Leyen) – et cela sans négliger par ailleurs la participation à ses travaux du « haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité », qui est l’un des vice-présidents de la Commission (actuellement Josep Borrell). Hélas ! ce que l’on pourrait considérer comme un manque d’imagination des rédacteurs des traités dans les appellations institutionnelles peut parfois conduire à des confusions, même au niveau d’universitaires de haut vol…
Bonjour Monsieur VERNIER.
Merci pour vos explications qui nous permettent de mieux comprendre.
ll me semble avoir lu que vous aviez travaillé pour l’UE, vous connaissez mieux que beaucoup d’entre nous les rouages, vos éclaircissements nous permettent de bénéficier de vos compétences en la matière mais pour le citoyen lambda qui n’a pas cette chance c ‘est flou, incompréhensive, par conséquence, il s’y intéresse moins avec un fort risque de rejet.
Une refonte urgente des institutions européennes et de sa gouvernance allant vers une plus grande clarification est nécessaire, ne le pensez vous pas ?
Il me semble avoir répondu a votre demande de clarification du « Politiquement correct », je n’ai pas su voir de réponse dans votre dernier commentaire, vous a t’elle satisfaite ?
Merci encore pour ces échanges respectueux qui sont pour ma part fructueux.
Cher ami (si je puis me permettre cette formule… mais, depuis le temps que nous dialoguons via SLE, il me semble qu’une certaine complicité, certes parfois non exempte de « nuances », s’est installée entre nous),
Une fois de plus, je suis sensible à votre gratitude. Il est vrai qu’ayant « sévi » une quarantaine d’années au sein des institutions européennes – après avoir, du reste, centré la fin de parcours de mes études universitaires sur les thématiques européennes – j’ai pu disposer d’une sorte d’observatoire privilégié pour me familiariser avec le fonctionnement de ces institutions. Si cette proximité a permis d’en apprécier, jusqu’à une certaine profondeur, les aspects positifs, je tiens à souligner que je ne suis pas non plus « béat » au point d’en ignorer les dérapages.
L’heure de la « retraite » (pas au sens militaire, heureusement !) ayant sonné, je n’ai pas sacrifié pour autant cet intérêt au profit de la pêche à la ligne. D’où un suivi quotidien de l’actualité de l’UE… et, dans la mesure du possible, le souci de m’en faire une sorte de « caisse de résonance », en espérant -peut-être naïvement – que le son parviendra jusqu’à celui que l’on appelle « le citoyen lambda ». Une petite parenthèse à ce sujet: êtes-vous bien sûr que ce dernier est toujours bien informé du fonctionnement des institutions dans son propre pays ?
On peut parfois en douter… mais si l’on pense que oui, le « couple législatif » que représentent le Parlement européen et le Conseil au niveau de l’UE est-il si différent, en termes de gouvernance, du duo Assemblée nationale-Sénat dans le cas de la France ? Quant à la Commission, ses propositions législatives ne peuvent-elles être assimilées aux projets de lois que présente le gouvernement ? On peut certes nuancer en poursuivant la comparaison et en entrant dans des considérations plus détaillées, mais je me demande souvent si, avant de dénoncer une certaine « complexité bruxelloise », un petit coup de balai devant sa propre porte nationale ne serait pas salutaire.
Quant au « politiquement correct », j’apprécie votre clarification personnelle, mais je persiste à penser que, précisément, c’est une question éminemment subjective.
Bonjour Monsieur VERNIER.
Dans mon commentaire, pour être plus concis, je n’ai pas voulu parler de nos institutions au niveau national, mais vous avez tout à fait raison, ce n’est pas mieux et s’en doute pire, l’usage à répétition du 49-3 en est la preuve.
Concernant la subjectivité, la aussi vous avez raison, je prends soin de la revendiquer en utilisant souvent les mots « d’après moi » ou « pour moi », » il me semble », etc…
Je suis un européen convaincu comme beaucoup d’entre nous, j’ai la crainte permanente d’une implosion de l’UE causée par l’ incapacité de nos gouvernants à la finaliser, d’un retour à des périodes sinistres de notre histoire.
Pour moi, c’est du domaine de l’urgence, c’est un idéal qui devrait ‘être porté par des hommes politiques courageux, n’y a t’il pas un MARTIN LUTHER KING ou un GANDHI de l’Europe ?
Qui n’aurait pas bien sûr la même fin.
Je ne sais si un Martin Luther King ou un Gandhi (vos références sont bien choisies) serait à l’heure actuelle – ou, sans vouloir précipiter les choses, dans un avenir plus ou moins proche – susceptible d’émerger en Europe. Mais, avec le recul, je regrette d’autant plus que Jacques Delors, après le vent de progrès qu’il a su insuffler à l’UE, n’ait pu réunir suffisamment de consensus pour transformer l’essai au niveau de son propre pays, sur la lancée de son oeuvre européenne.
Monsieur Vernier,
Bonjour,
J’ai lu vos différentes interventions dans le débat Sauvons l’Europe. La date du 2 novembre touche à un aspect important, la distinction de l’équilibre des pouvoirs au sein du Conseil européen et du Conseil. Il y a de nombreuses années, un de mes Maître a attiré mon attention sur la distinction qui pouvait être faite aux États-Unis entre les citoyens de la fédération (Parlement) et les citoyens des États membres (Sénat). Juste une intuition de première approximation, à clarifier et à approfondir.
« Le Conseil européen en tant que représentation des États membres » est une diction simplifiée qui saute certaines étapes intermédiaires, qui dérive de mon Maître mentionné ci-dessus. Diction autorisée, si elle est licite, uniquement dans un écrit non juridique. Cela signifie que les citoyens des Etats trouvent une place pour s’exprimer au Conseil européen tandis que les citoyens de l’Union ont au Parlement européen la place privilégiée pour s’exprimer.
Le point devra être géré par la Constitution. Discutée par un ou plusieurs ouvrages scientifiques.
Mon document que vous avez eu la gentillesse de lire est un raisonnement synthétique de première approximation, qui suggère l’opportunité de réfléchir sur certains aspects de l’ordre du jour afin de prendre des décisions en temps opportun.
Je suis évidemment conscient de la justesse de la distinction que vous faites entre le Conseil et le Conseil européen. Merci pour votre attention
Dario Velo
1/1/2024
Je fais suite à nos échanges avec G. Vernier sur son dernier «Coup de Périscope». Sans vouloir paraître conspirationniste, je crois qu’il y a beaucoup d’informations cachées car elles ne concernent pas le citoyen lambda mais les multinationales. Et là, c’est secret d’affaires et la Commission, non élue et en accord avec les dirigeants nationaux fait ce qu’elle « pense » avoir le droit de faire. A l’instar de toutes les « tromperies » soigneusement organisées par l’UE et ses partenaires lobbyistes mais que très peu de personnes connaissent :
https://t6072d7f8.emailsys1a.net/c/127/7012223/10699/0/9442875/5506/329568/5ce63eb7e4.html
https://www.pan-europe.info/press-releases/2023/06/pestgate-why-eu-pesticide-control-does-not-work-way-it-should
https://www.pan-europe.info/blog/efsa-scandal-management-sabotages-effective-pesticide-neurotoxicity-assessment
Autre exemple, l’association Pollinis, porte-parole de centaines de milliers de citoyens européens et de quelques centaines de scientifiques, n’a eu accès que tout récemment cet été, à des décisions prises depuis 2014, par la Commission et son obscur SCoPAFF (Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux) et après de nombreuses demandes à la Commission depuis 2018 et un passage par le Tribunal de l’Union qui, en 2022, lui a finalement donné raison .
https://www.pollinis.org/publications/tests-abeilles-pollinis-au-tribunal-de-l-union-europeenne-contre-la-commission/
Et là je ne parle que de quelques dysfonctionnement dans la circulation de l’information…
Ne soyons pas naïfs, à ce niveau de pouvoir la plupart sont des psychopathes incapables de définir ou d’œuvrer à ce que pourrait être le Bien commun, en dehors du leur bien sûr. La plus grosse part du gâteau pour leur pomme et celle d’actionnaires dont on protège soigneusement les bénéfices et des miettes éparpillées pour le plus grand nombre dans l’UE et les pays du Sud.
Je fais suite à nos échanges avec G. Vernier sur son dernier «Coup de Périscope». Sans vouloir paraître conspirationniste, je crois qu’il y a beaucoup d’informations cachées car elles ne concernent pas le citoyen lambda mais les multinationales. Et là, c’est secret d’affaires et la Commission, non élue et en accord avec les dirigeants nationaux fait ce qu’elle « pense » avoir le droit de faire. A l’instar de toutes les « tromperies » soigneusement organisées par l’UE et ses partenaires lobbyistes mais que très peu de personnes connaissent :
https://t6072d7f8.emailsys1a.net/c/127/7012223/10699/0/9442875/5506/329568/5ce63eb7e4.html
https://www.pan-europe.info/press-releases/2023/06/pestgate-why-eu-pesticide-control-does-not-work-way-it-should
https://www.pan-europe.info/blog/efsa-scandal-management-sabotages-effective-pesticide-neurotoxicity-assessment
Autre exemple, l’association Pollinis, porte-parole de centaines de milliers de citoyens européens et de quelques centaines de scientifiques, n’a eu accès que tout récemment cet été, à des décisions prises depuis 2014, par la Commission et son obscur SCoPAFF (Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux) et après de nombreuses demandes à la Commission depuis 2018 et un passage par le Tribunal de l’Union qui, en 2022, lui a finalement donné raison.
https://www.pollinis.org/publications/tests-abeilles-pollinis-au-tribunal-de-l-union-europeenne-contre-la-commission/
Et là je ne parle que de quelques dysfonctionnement dans la circulation de l’information…
Ne soyons pas naïfs, à ce niveau de pouvoir la plupart sont des psychopathes incapables de définir ou d’œuvrer à ce que pourrait être le Bien commun, en dehors du leur bien sûr. La plus grosse part du gâteau pour leur pomme et celle d’actionnaires dont on protège soigneusement les bénéfices et des miettes éparpillées pour le plus grand nombre dans l’UE et les pays du Sud.
Je suis impressionnée par la qualité de ce débat organisé ou du moins favorisé par notre association …..Sans avoir eu le courage de lire jusqu’au bout les échanges qui ont suivi, j’ai appris (ou me suis remémoré ) beaucoup de notions nécessaires avant notre prochain vote……….
Si tous les courriers des lecteurs pouvaient ressembler à cela et éviter les invectives et les polémiques inutiles, en un mot être plus pédagogiques et …..démocratiques ( cadres essayer de comprendre la pensée de l’interlocuteur et ses arguments avant d’exposer la sienne (et non de combattre sans savoir ) ce serait formidable !
Bravo à « Sauvons l’Europe ! » et à ses meilleurs membres !
Bonjour.
Je viens de m’apercevoir qu’il manquait la page 8 dans l’analyse complète de Monsieur Dario VELO, pouvons nous svp l’avoir ?
Bonjour.
Enfin, j’ai eu accès à cette fameuse page 8, concernant la défense, intéressante, il en ressort que beaucoup de pays dont ceux de l’EST se sont mis sous le protectorat des USA, énorme erreur, un changement de président peut du jour au lendemain le faire disparaitre.
A partir de ce constat, d’après moi, seule une défense commune européenne indépendante doit ‘être mise en place rapidement, c’est une évidence.
Certaines nations seront récalcitrantes, commençons à la faire avec les pays qui seront clairvoyants, les autres suivront par la suite.
POURQUOI NE DEFENDONS NOUS PAS AVEC ACHARNEMENT CETTE CRUCIALE EVIDENCE ?
Je retiens dans votre texte l’idée de fédéralisme fiscal. Cela me paraît aussi très important de défendre l’idée de majorité qualifiée pour décider des questions d’ordre fiscal.