Ne jamais oublier l’Europe, cher François !

  1. De par ses nombreuses vies, le parcours de François Bayrou a souvent croisé celui de Sauvons l’Europe, en s’engageant bien sûr dans notre démarche pour une Europe des territoires, mais dès avant 2017 lorsqu’il s’agissait pour notre mouvement d’inventer les contours d’une majorité euro-progressiste qui mette fin à la cogestion PPE-PSE du Parlement européen. Cette cogestion est d’ailleurs crépusculaire depuis le dernier scrutin européen.

De crépuscule, il est beaucoup question aussi en France, du côté de l’Elysée notamment, avec un Président ayant apparemment perdu Lanterne et Boussole. Au moment de choisir sa propre lanterne pour Matignon, rappelons juste au nouveau Premier ministre le socle européen de son identité politique, forgée notamment au cours de nombreux mandats au Parlement de Strasbourg et Bruxelles. Nous savons la tentation, souvent observée, pour de fervents européens de mettre leur conviction sous le boisseau une fois arrivés vraiment aux manettes de l’exécutif…

Et pourtant, s’il choisit à nouveau résolument l’Europe comme lanterne, le premier des Palois trouvera pour la nourrir les rapports Letta et Draghi qui dessinent un projet de société performant et solidaire. Elle éclaire déjà le chemin, à l’heure où l’Europe doit faire face au triple choc de Messieurs Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi-Jinping.

L’Europe comme lanterne, mais aussi comme boussole, pour ne pas se perdre dans les recoins noirs des alliances possibles au sein de l’Assemblée nationale. L’échec d’Emmanuel Macron ne doit pas emporter l’engagement européen de notre République.

Il y a des valeurs, posées par les pères fondateurs qui posent des lignes jaunes. C’est justement ce que le roi Philippe VI d’Espagne est allé défendre récemment, non sans panache, devant les députés et sénateurs italiens et l’ensemble du Gouvernement Meloni. « Nous sommes deux pays dotés de mémoire, d’une claire conscience du passé, en particulier de celui qui ne peut ni ne doit se répéter, même sous forme de caricature. » Il a notamment entrepris une défense des « traités, institutions et forums multilatéraux, qui subissent une érosion accélérée, alors que leur efficacité — admettons-le, très perfectible — ou même leur raison d’être est remise en question. Une dangereuse glissade vers quelque chose d’incertain et de peu lumineux. »

Rappelons juste en ces jours bien sombres que choisir l’Europe comme lanterne est avant tout affaire de courage pour celui qui se retrouve dans l’étrange position de précéder ses concitoyens, pour s’aventurer sur les chemins de l’Histoire.

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6 Commentaires

  1. Ces « traités, institutions et forums multilatéraux, qui subissent une érosion accélérée, alors que leur efficacité — admettons-le, très perfectible — ou même leur raison d’être est remise en question. Une dangereuse glissade vers quelque chose d’incertain et de peu lumineux. » participent de la confusion persistante qui règne dans la gouvernance de l’Union européenne. Combien de temps encore devrons-nous attendre que la légitimité démocratique soit installée à la tête des institutions de l’UE ? Il faut définitivement ranger les traités internationaux qui régissent le fonctionnement de l’UE dans le magasin des accessoires qui permettent de soutenir, comme à Notre-Dame de Paris, les murs et les voûtes jusqu’à la fin du chantier. Jusque-là, l’édifice reste instable et risque de s’effondrer à tout instant. Il n’y aura pas d’institutions démocratiques tant qu’elles ne seront pas régies, non par un ersatz, mais par une vraie constitution ratifiée par les citoyens européens. La mascarade doit cesser. Ne soyons pas dupes : Bayrou ne croit qu’en une coopération molle entre les États membres.

    • Bonsoir Monsieur MENNERAT.

      100% d’accord avec vous sur l’Europe, elle n’est plus crédible à mes yeux.

      Dans de nombreux secteurs, dans des pays de l’EST et sans doute ailleurs, les fonds sont détournés par des oligarques ou des mafieux, on invente même des maladies dans certains cheptels pour s’accaparer des terres, pour détourner les fonds destinés à une éventuelle indemnisation, pas de contrôle ou si peu sérieux, manipulations et mensonges divers, ce sont nos impôts qui paient cela, ou va t’on ?

  2. Pour parodier une expression familière, l’important, dans la conjoncture internationale actuelle, est de ne pas prendre la Russie pour une lanterne. Il semblerait que l’on puisse être rassuré à ce sujet du côté du nouveau Premier ministre.

    • Prôner la construction européenne à travers la définition d’un ennemi commun (aujourd’hui, la Russie, demain, la Chine et, pourquoi pas, après-demain, le reste du monde, me paraît peu pertinent pour réaliser les objectifs sociaux et environnementaux de l’Europe. Cela me fait penser au roman de George Orwell où le monde est divisé en trois parties : l’Eurasia, l’Océania et l’Estasia, se livrant à une guerre perpétuelle.

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