En matière de défense comme en plusieurs autres domaines, l’ Union européenne, qui possède indubitablement les moyens d’occuper une place importante, semble vouloir s’acharner dans la médiocrité et la stagnation. Pourtant, sur le papier, tous chiffres cumulés, que ce soit en termes d’hommes, de matériel ou de ressources industrielles, elle figure toujours sur les plus hauts podiums de la puissance militaire. Sans plus un soupçon de Jingoïsme, tenant la guerre en très haute horreur, pourquoi faut-il cependant que nous, Européens, fassions encore le choix de l’attentisme et du désengagement en matière de défense et de sécurité ? D’où nous vient cette illusion, cette naïveté de penser qu’on pourrait créer un état européen viable sans mettre en pratique la première idée de l’État, celle qui le justifie avant tout autre, c’est à la dire la protection du peuple et du territoire ? Car la première des libertés est et sera toujours l’indépendance. C’est par l’affirmation de son indépendance et par l’institution des moyens qui lui permettront de la préserver qu’un État commence par se légitimer et donc par exister factuelement. Et ces moyens ne sont autres que des services diplomatiques et militaires concrets, précisément ce qui manque à l’Europe aujourd’hui, cette Europe qui s’est souciée de construire à peu près tout sauf cela, c’est à dire la première marche.
On sait d’où vient cet « oubli ». L’Europe, nous en sommes très conscients, est un continent profondément traumatisé par la guerre. Elle a sans doute porté plus de champs de bataille qu’aucune autre terre au monde, et c’est justement pour rompre avec cette tradition du massacre que se sont constitués les ancêtres de l’Union actuelle. L’européisme est un pacifisme, et il ne pourra jamais être autre chose, certes. Mais doit-il être forcément un anti-militarisme ? Le fait est que si l’Union ambitionne toujours de dépasser le strict cadres des nations, d’inventer une nouvelle forme d’état, de porter un message universel et de protéger cette paix si chèrement acquise, elle ne pourra pas se passer d’une armée.
I. Le budget :
A) L’état des lieux :
L’addition des vingt-sept budgets de la défense européens nous amène à un chiffre proche des 300 milliards de dollars (moyenne établie entre 2007 et 2010). Cela représente un peu moins de la moitié du budget états-unien, mais plus du double des dépenses chinoises (selon les plus hautes estimations). La part de P.I.B. que nous consacrons à la défense est par ailleurs moindre que dans les pays sus-cités, oscillant entre 1.5 et 2% (plus de 3% en Amérique). La Russie, l’Inde, le Japon et le Brésil se trouvent quand à eux loin derrière.
Une des premières tares qu’il nous faut noter, c’est qu’il n’existe pas à proprement parler de budget de la défense européen. Il y a seulement des institutions et des « capacités » que je qualifierai de pré-défensives (la P.E.S.D., l’A.E.D., l’I.E.S.D., l’U.E.O., etc… et dont j’aurai l’occasion de dire un mot un peu plus bas) financées sur le budget total de l’Union sans qu’elles ne constituent un domaine d’investissement groupé. Ce budget s’élevait à 120,7 milliards d’euros en 2007, c’est à dire environ 1% la richesse globale des pays membres. En comparaison, les dépenses de l’état français pour 2004 étaient estimées à plus de 800 milliards d’euros. Cette pauvreté relative de notre communauté continentale, qui ne peut lever d’impôt ni emprunter d’argent en mains propres, se répercute inévitablement sur les efforts qu’elle consacre à sa défense.
Mais ces efforts, d’ailleurs assez timides et dispersés comme nous le verrons plus tard, sont en plus fort pauvrement dotés même au regard des possibilités européennes. En effet, la Politique européenne de sécurité commune (P.E.S.D.), principal support en la matière, n’a reçu que 102,6 millions d’euros en 2006, soit 0.08% du budget de l’Union. Un peu moins que le budget luxembourgeois de la défense en 2002.
B) Des solutions possibles :
> Augmenter progressivement la contribution versée au budget de l’U.E. par chaque état membre. Prélevée sur le Revenu national brut, son taux actuel est de 0,73%.
> Moduler la ressource R.N.B. en fonction des possibilités économiques et financières de chaque état. Elle ne doit cependant pas tomber en dessous de 1%.
> Donner la possibilité à l’U.E. d’emprunter par elle-même, mais seulement auprès de prêteurs européens afin de ne pas augmenter la part étrangère de notre dette.
> Créer un budget de la défense et de la sécurité commune fixé à 2.5% du budget de l’U.E. et réparti ensuite entre les différentes organisations bénéficiaires.
II. Les ressources humaines :
A) L’état des lieux
Tous personnels confondus (professionnels, conscrits, réservistes et « paramilitaires », qui est la qualification anglo-saxonne habituelle pour les forces de gendarmerie), les potentielles forces armées de l’Union pourraient compter un peu moins de 6.500.000 combattants (1.3% de la population), comprenant plus de 1.500.000 personnels d’active, plus de 4.000.000 de réservistes et un peu moins de 800.000 « paramilitaires ». Cela représente une masse considérable si l’on considère que, pour les mêmes critères retenus, les Etats-unis ne seraient capables que de mobiliser 2.300.000 personnels et la chine 7.500.000, ce qui nous place juste derrière elle avec un rapport de qualité bien supérieur tant en termes de qualification que d’équipement.
En proportions humaines, le peloton de tête de la défense européenne est emmené par la France, le Royaume-uni et l’Allemagne, chacune de ses nations pouvant aligner de 250.000 à 350.000 combattants d’active. Viennent ensuite l’Italie, la Grèce, l’Espagne et la Pologne, après la quelle on ne trouve plus d’armée comptant plus de 100.000 professionnels (ils sont près de 2.250.000 en Chine, plus de 1.400.000 aux États-unis et quelque chose comme 1.000.000 en Russie). Comme nous le verrons par la suite, le rapport qualité/quantité ajouté au facteur matériel varie beaucoup d’une de ces armées à l’autre.
Pour ce qui est de l’expérience, les forces armées les plus aguerries de l’Union sont incontestablement celle de la France et du Royaume-Uni. Ces deux états ont été appelés tout au du siècle à déployer leurs forces en différents endroits du monde et à maintenir pour longtemps, parfois même de manière permanente, des garnisons outre-mer. Elles ont de ce fait développé un savoir-faire particulier, et notamment une bonne connaissance de la guerre asymétrique.
Là encore, comme dans le domaine budgétaire, le problème est que l’U.E. ne dispose pas de ressources propres. De fait, les principales structures combattantes de l’U.E. telles que l’Eurofor, les Battle Groups et le Corps européen (théoriquement capable de mobiliser 60.000 hommes), n’ont pas d’autres permanents que leurs personnels administratifs. Ce sont les états encore une fois qui, en cas de demande, doivent fournir les unités et le matériel, suivant une procédure dont je ne pense pas qu’elle soit adaptée à toutes les situations d’urgence. On est donc en droit de se poser des questions sur l’efficacité réelle de ces structures en situation de combat : comment engager une soi-disant armée faite d’unités qui ne se seront pas (ou peu) entraînées ensemble, qui n’utiliseront pas le même matériel, n’obéiront pas aux mêmes doctrines et ne suivront peut-être pas les mêmes objectifs ? L’Europe de la défense ne peut se contenter d’être une coalition perpétuelle.
Le meilleur compromis qu’on puisse atteindre dans l’état actuel des choses me semble avoir été réalisé par la Brigade franco-allemande. Intégrée au Corps européen, elle est la seule grande unité interarmes placée dès le temps de paix sous son commandement opérationnel. Son plus gros défaut et qu’il s’agit d’une initiative plus franco-allemande qu’européenne, et que son modèle n’a pour l’instant pas été reproduit.
B) Des solutions possibles
> Reproduire à grande échelle le modèle de la Brigade franco-allemande, essayant de faire en sorte qu’à chaque frontière corresponde une unité interarmes permanente et placée sous commandement européen.
> Faire des cours de langues européennes une part importante de l’apprentissage du métier de soldat, et ce à tous les niveaux de compétence.
> Créer un stage militaire européen obligatoire pour les élèves-officiers de tous les pays membres.
III. Les ressources matérielles :
A) L’état des lieux
Étant donné la très grande diversité du matériel militaire utilisé en Europe, nous allons nous contenter d’évoquer les exemples les plus déterminants. Ainsi, l’Union disposerait en théorie d’à peu près 6.500 chars de combat et de presque 3.500 avions militaires. Là encore, les plus grosses contributions sont assurées par les armées française, allemande, britannique, italienne, grecque, espagnole et polonaise. L’exemple des blindés illustre bien ici la distorsion qu’il peut y avoir entre le poids des chiffres et la qualité du matériel, les Polonais et les Grecs alignant les deux plus vastes composantes blindées de l’Union, mais constituées à plus de 50% d’engins vieillissants (M-48 et M-60 américains des années 50-60, T-72 des années 60-70). La France, le Royaume-uni, l’Italie et l’Allemagne emploient quand à elles des systèmes d’armes emblématiques de leur puissance industrielle, à savoir respectivement le Leclerc, le Challenger 2, l’Ariete et le Leopard 2. Ces quatre modèles de blindés sont les seuls représentants « autochtones » de la troisième génération de chars de combat principal en Europe.
Pour ce qui est des avions militaires, le paysage européen semble un peu plus homogène. Cette impression tend d’ailleurs à se renforcer avec l’affirmation progressive des avions de combat multirôle (Rafale, Saab Grippen, Eurofighter Typhoon, etc…). Aujourd’hui, la majeure partie des pays européens n’ayant pas participé au programme de l’Eurofighter Typhoon (mise en service en 2004, équipant le Royaume-uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et l’Autriche) combat soit à bord de F-16 (lancé en 1978, utilisé par les Pays-bas, la Belgique, le Danemark, la Norvège, la Pologne et la Grèce) ou bien de Mig-29 (plus vieux d’un an, servant encore en Pologne, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie). Là encore, le contraste de l’âge est assez frappant entre les deux types de parcs aériens, occidental et est-européen. La différence n’est pas tant due à la date de mise en service du système initial, mais plutôt à la qualité de ses évolutions et de ses adaptations, ainsi que de son approvisionnement en pièces de rechange. Quand aux avions de transport, la plupart des pays européens utilisent encore le C-130 Hercules et le C-160 Transall, tous deux guettés par l’âge et dont nous attendons pour 2012 le fameux remplaçant, l’Airbus A-400M, qui devrait équiper la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-uni et le Luxembourg.
Rappelons que l’Union dispose en outre de treize porte-aéronefs dont sept porte-avions (deux britanniques, un français, deux espagnols et deux italiens) de relativement bonne qualité, aucun d’entre eux ne remontant d’avant les années 80. Cela constitue une force aéronavale plus que respectable, à vrai dire la première du monde par la taille mais aussi l’une des plus modernes avec la flotte américaine. Les États-unis ne disposent en effet que de quatre porte-avions actuellement (bientôt six), avec des capacités d’emport supérieurs aux nôtres mais aussi un âge moyen plus avancé. Quant à la Russie, seule autre puissance capable de concevoir seule un porte-avions, elle arrive loin derrière avec un seul bâtiment en service (tout comme la Chine). Cette supériorité théorique de l’Union européenne en matière d’aéronavale (théorique uniquement, car les chiffres avantageux ne doivent pas masquer le fait que ces navires sont très différents les uns des autres et difficilement compatibles) est une donnée importante, car c’est précisément-là le secteur clé de la défense contemporaine. C’est en effet par les porte-aéronefs que passent la projection des forces, la logistique et l’action humanitaire de grande échelle, trois types d’opération qui sont aujourd’hui essentiels.
Tous arsenaux cumulés, « Bruxelles » aligne actuellement quelque chose comme cinq-cent têtes nucléaires actives contre un peu moins de six-mille en Russie, un peu plus de cinq-mille aux U.S.A. et moins de deux-cent en Chine (les chiffres sont toujours peu sûrs en ce qui concerne la R.P.C.). Nous comptons en plus comme vecteurs huit Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (S.N.L.E.) d’excellente qualité (Classe le Triomphant pour la Marine nationale et Classe Vanguard pour la Royal Navy), contre un chinois (en très mauvais état), théoriquement plus de vingt russes (mais combien en état de marche ?) et douze américains (de la Classe Ohio, a priori excellents).
En terme de capacité de projection des forces, ce sont la France, le Royaume-uni et l’Italie qui paraissent les mieux préparées en Europe. Elles seules, de part leurs moyens logistiques, aériens et maritimes sont capables d’emmener et de conduire indépendamment (bien qu’à un moindre échelle d’un point de vue américain) une force opérationnelle sur un terrain d’opération éloigné. De ce point de vue, la Bundeswehr souffre encore de sa lourdeur structurelle, sa logique stratégique ayant été orienté plus intensément et plus longtemps que la notre sur la défense du territoire.
Pour conclure sur les qualités propres de chaque pays, d’un point de vue tant matériel (qualité/quantité), qu’humain et budgétaire, quatre pays font très largement la course en tête en Europe : la France, le Royaume-uni, l’Allemagne et l’Italie. Ces quatre pays disposent chacun d’une industrie militaire reconnue et efficace. Ils sont les seuls (dans le cadre de l’Union) à pouvoir produire eux-même la quasi-totalité de leur équipement. Les pays qui viennent ensuite observent tous un certain déséquilibre, avec parfois des effectifs conséquents mais du matériel vieillissant (la Pologne : sous-équipée en hélicoptères et en moyens de projection) ou alors importé dans sa quasi totalité (la Grèce et l’Espagne, toujours très dépendantes de matériels américains et allemands), et parfois du matériel excellent et « autochtone », mais alors servi par des moyens humains trop réduits (la Suède, l’Autriche, la Belgique et les Pays-bas). C’est justement dans le domaine de l’équipement que l’unité européenne a fait ses plus grands progrès : l’hélicoptère de combat Tigre, l’avion de transport A400M, l’avion de combat multirôle Eurofighter Typhoon, le missile de croisière SCALP, l’hélicoptère de gtransport N.H.90 etc… Autant de bons systèmes d’armement fruit de la coopération des états membres, majoritairement conçus et produits par E.A.D.S., qui se trouve être le principal instrument de cette collaboration.
Le problème est que la plupart des pays de l’Union ne participent pas aujourd’hui à ces programmes et n’en achètent pas les produits. Pour des raisons souvent politiques (et aussi financières il est vrai, le matériel européen plutôt cher), ils préfèrent se fournir à l’étranger ou continuer de développer leurs propres projets. Dans le premier cas, il s’agit surtout de démontrer leur attachement à l’O.T.A.N. (achat de F-16 par la Pologne, participation du Royaume- Uni, des Pays Bas, de l’Italie et du Danemark au programme américain F-35 Lightning II, etc…) ou de satisfaire à une certaine fierté nationale. Quel meilleur exemple pour l’illustrer que le Rafale français, construit en même temps et exactement pour les mêmes missions que l’Eurofighter ? Ainsi, même si le matériel militaire européen tend à s’homogénéiser de lui-même, le manque de contrainte en la matière fait qu’aujourd’hui les différentes forces armées de l’Union ne sont pas prêtes à se fondre dans un même corps. L’U.E. reste encore aujourd’hui un espace de concurrence extra et intra-européenne en matière de défense sans véritable projet de normalisation.
B) Des solutions possibles
> Créer de nouveaux groupes industriels européens sur le modèle d’E.A.D.S. pour produire de l’équipement terrestre et maritime.
> Prévoir par un traité qu’aucun état membre ne puisse à l’avenir développer ou acheter unilatéralement du matériel militaire.
> Créer une Commission spéciale chargée de faire correspondre les cahiers de charge nationaux jusqu’à ce que la totalité de l’équipement ait été uniformisé.
IV. Les organismes
A) L’état des lieux
La défense européenne, tout juste embryonnaire, s’organise depuis le Traité de Nice (2001) au sein de la Politique européenne de sécurité et de défense (P.E.S.D.), elle-même branche de la Politique étrangère et de sécurité commune (P.E.S.C.) dont elle constitue l’outil pratique. Ses créateurs ne l’ont pas pensé comme un moyen d’affermir la souveraineté de l’Europe sur ses propres forces (aux dépends de l’ O.T.A.N.) ni même comme un substitut de la compétence nationale pour les affaires militaires. Il s’agit plutôt d’une sorte de commission de coordination pour la gestion des crises internationales et extra-européennes, d’où son peu de prérogatives. On est vérité bien loin d’un socle de défense commune. Son application militaire se limite en pratique aux missions dites « de Petersberg », qui concernent l’évacuation de ressortissants ou les opérations de maintien de la paix. Elle ne subit aucun contrôle de la part des institutions communes (notamment le Parlement) et son action est soumise à l’approbation unanime des vingt-sept états membres. Elle ne dispose en outre d’aucun corps de troupe permanent, pas plus d’ailleurs que d’un état-major. On se rend bien compte que cet organe, s’il peut-être utile au développement de la coopération, n’est pas apte pour répondre à une situation de crise. Quand à son financement annuel, il atteignait 62.6 millions d’euros en 2005, soit à peu près deux millions de plus que le budget de la défense slovaque.
De surcroit, cette institution déjà peu consistante et peu reconnue est confrontée à la concurrence de nombreux autres organismes. Il y a premièrement l’Agence européenne de défense (dotée de peu de moyens et menacée d’un retrait britannique, elle a pour mission de stimuler la coopération militaire entre les différents états membres de l’Union et notamment de favoriser le développement de matériels en commun), l’Identité européenne de sécurité et de défense (un accord de partenariat stratégique passé en 2002 avec l’ O.T.A.N. qui permet aux U.S.A. d’intervenir directement, mais non en tant que tels, dans le règlement de crises intra-européennes), l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne (chargé promouvoir une culture de sécurité commune et d’enrichir le débat stratégique, ce qui me semble bien être le summum de l’inutile), l’ État-major de l’Union européenne (qui s’occupe du relais entre les différents états-majors nationaux et le Haut Représentant de l’Union, ainsi que de la planification stratégique d’on se demande bien quoi), les Groupes tactiques (battlegroups) de l’Union européenne (15 bataillons renforcés comprenant entre 1.000 et 2.500 hommes chacun placés sous le contrôle direct du Conseil européen, non-permanents et articulés communément par des pays frontaliers).
Il existe en plus de tout cela et en dehors de la P.E.S.D. des initiatives séparées qui ont déjà été évoquées, telles que la Brigade franco-allemande, l’ Eurocorps ou la Force de Gendarmerie européenne, sur les quelles l’Europe n’a peu ou pas de pouvoir. Nous n’allons pas nous attarder sur les attributions de ces différents services, qui ont pour trait commun leur manque criant de moyens et d’ambition, et la volonté de stimuler la coopération militaire européenne sans faire d’ombre à l’ O.T.A.N. ni aux états. En bref, l’Europe ne dispose d’ aucun corps de troupe permanent mise à part la Brigade franco-allemande. Sa politique de défense est visiblement polluée par des organismes trop nombreux, trop faibles et mal définis. Or l’homogénéisation qui nous fait tant défaut ne pourra venir que d’une autorité militaire centralisée et déterminée. Et une autorité résolue non pas à remplacer l’O.T.A.N., mais bien à couvrir le même éventail de mission, ce que la P.E.S.D. à ce jour ne prévoit pas.
B) Des solutions possibles
> Créer une commission spéciale chargée d’homogénéiser les différentes structures, doctrines et dénominations militaires actuellement en vigueur. (# corps, division, brigade, régiment, etc…)
> Réduire le nombre des organismes et regrouper les compétences au sein d’un état-major général européen.
> Créer une coordination européenne du renseignement comme embryon d’un futur service de renseignement européen.
> Instituer une commission spéciale chargée d’émettre des propositions quant à la question de l’armement stratégique européen, à savoir sa nature, sa doctrine d’emploi, ses moyens et les impératifs institutionnels qu’elle requiert. La mise en commun des armes nucléaires sera sans aucun doute la question la plus difficile à régler pour la réalisation de l’Europe de la défense.
Matthias
J’ai du mal a suivre comment vous effectuer les calculs concernant les portes-aéronefs.
Car si vous comptabilisez tout ce qui susceptible de mettre en œuvre un aéronef en Europe, vous ne tenez visiblement pas compte des LHA/LHD outre Atlantique.