Le 9 mai est la journée marquant l’évènement fondateur de la construction européenne par la déclaration, ce jour de 1950 de Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères.
Cette déclaration historique fut rédigée conjointement avec son conseiller et ami Jean Monnet. Le 9e projet sera le texte définitif validé par Jean Monnet le samedi 6 mai 1950 à 4 heures du matin.
Une déclaration dont les bases sont toujours de pleine actualité : « la paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent… ». Très concrètement, la déclaration fonde les relations entre les pays : « par la mise en commun de productions de base et l’institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne, et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix… ».
C’est lors du Conseil européen qui s’est tenu à Milan en juin 1985 que les Chefs d’Etats et de gouvernements des dix Etats membres de l’époque, sur proposition de la Commission européenne que présidait Jacques Delors, ont décidé de commémorer chaque année par « une journée de l’Europe », cet évènement de notre histoire commune.
Le 9 mai est l’occasion d’initiatives un peu plus nombreuses chaque année, prises par des villes et des villages, des syndicats, mouvements, associations, partis politiques, et entreprises pour faire de cette journée un rapprochement de l’Europe avec les citoyens.
A l’occasion du 9 mai 2006, j’avais avancé une idée qui fait débat : et si le 9 mai devenait journée de l’Europe fériée dans tous les Etats membres ? Ne serait-ce pas un des moyens supplémentaires pour une meilleure reconnaissance par plus de 492 millions d’européens de leur appartenance individuelle et collective à l’Union européenne ? Une action tant symbolique que concrète pour cimenter l’appartenance à l’Europe chez les européens…Une journée pour poursuivre les débats, réflexions, actions participant ainsi à la construction de l’Europe que nous voulons. Une journée de l’Europe où, la veille, serait organisée une grande sensibilisation et information dans les écoles, collèges, lycées et universités et pourquoi pas obtenir un nouveau droit pour que les salariés, à travers leurs organisations syndicales représentatives, puissent participer à une heure d’information sur l’Europe dans les entreprises ?
Certes, en France, les jours fériés du 8 mai et du 11 novembre sont là pour marquer la fin des conflits armés en Europe et notamment entre la France et l’Allemagne. Ce sont naturellement des dates importantes pour l’histoire, pour celles et ceux qui ont combattu ainsi que pour leurs familles. Mais des formes de célébration peuvent être trouvées sans pour autant opposer ces dates là à celle du 9 mai qui est la journée fondatrice de l’Europe et donc de la consécration de la Paix. Pour ma part, à choisir entre le maintien du 8 mai férié et décider que le 9 mai serait férié dans tous les Etats membres de l’Union européenne, je choisi la seconde option. Et vous ? Le débat est lancé. Des initiatives pourraient être prises pour se faire entendre dans ce sens. Avec un objectif : que chaque citoyen de l’Europe, participe activement à la construction de l’Europe des citoyens.
Jean-Pierre Bobichon