Afin de faciliter le travail du citoyen fatigué, Sauvons l’Europe suit l’exemple donné par d’autres et informe ses lecteurs sur la manière de reconnaître de bons eurodéputés. Il y’a quelques jours, nous expliquions comment savoir si votre député européen travaille ou fait le parlement buissonnier. Mais cela ne saurait suffire: quand arrive un nouveau venu qui n’a pas encore de bilan, comment le jauger? Hé bien il faut l’écouter parler d’Europe. Fort heureusement, certains sites hébergent gratuitement des tas de vidéos inutiles en ligne, et avec le nom du candidat (auquel on rajoutera parfois un mot clé du genre « Europe »), il est possible de se faire une idée assez rapidement.
Concentrons-nous sur une candidate rafraîchissante: Rachida Dati. Sa réputation la précède, et on sait déjà qu’il s’agit du premier Garde des sceaux a avoir jamais réussi l’union de l’ensemble des syndicats de magistrats, d’avocats, de policiers et de gardiens de prison. Il y’a là une disposition exceptionnelle à la fabrication du consensus qui ne peut que se révéler essentielle dans un Parlement européen fonctionnant beaucoup par la négociation. Voilà qui nous change agréablement des candidatures de recalés du suffrage universel ou de débarqués du gouvernement!
Mais quelle est sa pensée sur l’Europe, spécifiquement? Invitée à un meeting de jeunes UMP, elle en laisse deviner quelques bribes. La presse lui a fait beaucoup reproche d’une erreur technique sur le nucléaire, bien à tort car l’expérience du débat présidentiel montre que c’est un sujet difficile et méconnu.
Par contre, elle se révèle lorsque l’animateur lui demande – question faussement candide – « l’Europe s’occupe-t-elle trop des affaires nationales? ». On voit immédiatement la provocation, le piège sournois: par définition, l’Europe s’occupe des affaires européenne et pas du tout des affaires nationales. C’est le principe chéri par les juristes sous le nom de subsidiarité. Se gardant bien de sombrer dans un angélisme dénégateur ou dans un poujadisme facile (voire dans un débat complexe sur la taille optimale de l’Europe), Rachida Dati pointe immédiatement cette évidence logique. Qui plus est, elle le fait avec un grand souci de pédagogie, dans des termes qui sont accessibles à de jeunes UMP :
Rachida Dati : L'Europe la fait rire? par LePostfr
« Elle s’occupe de ce qu’on lui donne à s’occuper, et puis elle s’occupe de ce qu’on lui donne à s’occuper avec les personnes qui peuvent porter ces affaires à s’occuper, donc nous en l’occurrence. »