Le projet de nouvelle déclaration de principes du Parti socialiste (PS) proclame que « le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l’Union européenne qu’il a non seulement voulue, mais en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l’Union européenne et de la construction d’une Europe politique. Pour les socialistes, celle-ci doit avoir pour mission, par ses politiques communes, d’assurer la paix sur le continent et d’y contribuer dans le monde, de favoriser une croissance forte et durable et le progrès social, de promouvoir la créativité et la diversité culturelle, d’aider à relever les défis planétaires par l’exemple d’association qu’elle offre. Membre du Parti socialiste européen, le Parti socialiste entend tout mettre en oeuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe.
L’attachement du PS à l’Union européenne, dans sa déclaration de principes, n’est pas récent. La déclaration de principes stipule déjà que « le Parti socialiste fait le choix de l’Europe pour donner aux nations qui la composent les moyens d’affronter les défis de l’avenir. La communauté européenne, à condition quelle ne se réduise pas à un simple marché, en sera un élément moteur. Les socialistes s’attachent à accélérer la construction européenne dans toutes ses dimensions : politique, économique et sociale. » Peut-être aurait-il fallu rappeler ces quelques phrases aux socialistes qui ont défendu le non au référendum sur le Traité constitutionnel européen?
Le Parti Socialiste se place toujours dans le cadre de la construction communautaire.
Suite à cet épisode tragique pour la France et surtout pour tous ceux qui croient en une gauche viscéralement européenne, on pouvait craindre que le PS tourne le dos à ses gènes pro-européennes à l’occasion de la nouvelle déclaration de principes. Celle-ci comprend un article entier dédier à l’Europe et à ce sujet, il n’aurait pas été si surprenant que les socialistes essaient de retrouver une unité sur le dos de l’Europe avec une formule du style « l’Europe, c’est plus ce que c’était. De plus, ce n’est pas l’Europe que l’on nous avait promis. Alors, faisons l’Europe tout seul puisque les autres ne comprennent rien… ».
JL Mélenchon et ses copains nonistes allaient-il avoir la peau de cette Union européenne ultra-libérale? Les héritiers de Jaques Delors allaient-ils s’incliner devant ce que certains appellent les sociaux-nationalistes?
En effet, sur la question européenne, il y a clairement deux camps au PS : celui de ceux qui voient en l’Europe le moyen de défendre nos valeurs humanistes et notre modèle de développement solidaire dans un contexte de mondialisation ; et celui de ceux qui pensent que l’Europe est le cheval de Troie de l’ultralibéralisme en France.
Heureusement, le pire n’est jamais certain et la raison, voir l’intelligence, peuvent parfois l’emporter. Ainsi, en l’espèce, point de critiques populistes ou nationalistes qui pointent le bout de leur nez. Pas plus que de compromis sur des formules vides de sens ou chacun verra ce qu’il voudra…
En effet, le PS a décidé de s’assumer comme « un parti européen qui agit dans l’Union européenne » qui revendique même, et à juste titre, une « Union européenne qu’il a non seulement voulue, mais en partie, conçue et fondée« . Si la formule « qui agit dans l’Union européenne » est un peu étrange, ne cachons pas pour autant notre soulagement. Les forces réformistes du PS l’ont emporté sur les partisans du village gaulois
Pro-européen dans le texte… et dans les actes ?
Si le reste de l’article n’a rien de bien original, on peut relever à la fin de celui-ci que le PS s’inscrit dans le cadre du Parti socialiste européen et qu’il « entend tout mettre en oeuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe« . Espérons que les socialistes français auront ce passage en tête lorsque, minoritaires au sein des députés PSE du parlement européen, il faudra passer au vote!
Ainsi, si la présence de cet article 17 dans la nouvelle déclaration de principes du PS est quelque chose de positif et marque un immense progrès par rapport à 2005, n’oublions pas qu’une déclaration de principes n’est pas un programme politique. Il conviendra donc de suivre avec vigilance le congrès de novembre prochain du PS pour que ces beaux principes se matérialisent un peu plus.
Car cette déclaration ne doit donc pas dispenser le PS de faire les propositions concrètes et non-démagogiques que l’on attend de l’opposition dans une démocratie, des propositions que l’on attend avec impatience à un peu plus d’un an des élections au Parlement européen et à quelques mois de la présidence française de l’Union européenne.
Après cette clarification sur les principes, on attend des Socialistes une clarification dans les actes. Prochaine étape : le Congrès de Toulouse.
Fabien CHEVALIER
Président de Sauvons l’Europe – Collectif Ile-de-France
Article également publié sur le site du Taurillon.