Il y a un article fort intéressant sur le Conseil Européen de la Recherche (CER) dans le numéro de mai 2008 de « La Recherche », page 62.
Le 7e programme cadre de recherche et développement PCRD (2007-2013) porte sur 53,2 Md, mais contient une nouveauté le CER, avec 7,6 Md. La stratégie de Lisbonne de 2000 étant pratiquement enterrée, le CER a pour but de recentrer l’intervention européenne sur la recherche fondamentale et de rattraper ainsi le retard européen en matière scientifique et technologique.
Le CER est une super-agence qui finance les chercheurs sur les seuls critères d’excellence scientifique, toutes les disciplines étant représentées. Le Conseil a un président qui est un biologiste moléculaire grec, deux vice-présidents (le physicien français Daniel Estève et une sociologue autrichienne), un secrétaire général qui est un biochimiste allemand.
Le CER jouit ainsi d’une légitimité scientifique indiscutable. Le premier appel d’offres a été un grand succès avec 9 000 dossiers déposés par des jeunes chercheurs, 430 atteignant le niveau d’excellence requis, mais seulement 300 projets seront financés, ce qui est peu.
Cette campagne montre que le CER répond à un besoin réel, mais elle montre aussi que le financement, insuffisant, est restreint par la faiblesse du budget de l’Union, que les Etats membres limitent à 1% du PIB européen.
Il faut aussi signaler la légèreté des dossiers de candidature aux appels d’offres du CER, qui se distingue de la lourdeur agaçante des dossiers traditionnels de demande de financement par le PCRD.
Il faudrait que la prochaine présidence française de l’Union soulève ce problème.
Une remarque : l’Agence nationale de la Recherche, pourtant fondée dans un optique assez différente, envisage de financer des dossiers considérés comme excellents par le CER mais pas retenus faute de moyens.
André Landesman