Les nouvelles générations d’Européens sont aujourd’hui priées, au travers de la règle d’or, d’accepter «la dette sans la dot». En effet, il est une génération, au sens large, qui a bénéficié successivement du rattrapage technologique de l’après-guerre, de l’inflation et donc d’un monde neuf et débarrassé des capitaux anciens, du progrès salarial dans les statuts professionnels et dans le partage des profits.
Puis l’inflation a été bridée à temps pour protéger leur patrimoine acquis, tandis que les règles de protection de leur statut ont été renforcées. La dette fut alors un tiers-payeur commode.
A ceux qui sont venus ensuite, a été réservée la plus grande flexibilité des emplois et des vies. Restait bien la dette sans la dot !
A l’aune de ce «casse économique», les déficits publics ne sont qu’un des éléments d’une rupture inter-générationnelle plus vaste, et nul en Europe ne devrait songer à solder ce casse en tirant l’échelle derrière soi.
Nous considérons que le débat autour d’un «deal budgétaire européen» est celui de l’espérance ouverte ou non aux nouvelles générations en Europe. Le choix qui sera fait de solutions populistes nationales de type «Règle d’or», ou inversement d’une consolidation budgétaire européenne avec les instruments financiers adéquats, va définir l’attractivité de l’espace européen dans les décennies à venir, et donc son avenir.
A ce titre, l’empressement de tous — gouvernement français compris — à faire voter la Règle d’or est particulièrement inquiétant. Tous se cachent derrière les silences anxiogènes de Mme Merkel pour éviter d’ouvrir un dialogue de fond sur l’ambition européenne.
De même, le débat des primaires socialistes aurait quelque chose de surréaliste s’il continuait à éviter par facilité la question européenne. Cela à l’heure même où l’ensemble de la classe politique et de l’électorat allemand accepte, même difficilement, d’ouvrir le débat.
Nous concernant, s’il y a dettes aujourd’hui, ce sont avant tout celles d’une génération envers, d’un part, ses aînées qui ont eu le courage de faire l’Europe et, d’autre part, envers de nouvelles générations laissées sans liberté de destin.
Ces mêmes générations qui, en Europe, ont bénéficié du «casse économique du siècle» résisteront-elles à la tentation facile de la règle d’or pour assumer la promesse des Etats-Unis d’Europe au travers d’un fédéralisme budgétaire? Elles auront alors largement commencé à payer leurs dettes… Pour les nouvelles générations, ce sera le début de la Reconquista.
Publié par le Collectif « Qui va payer » (dont Sauvons l’Europe)
Ce sont bien nos enfants qui vont payer, mais ils ne le savent pas. Et ils vont payer quoi ? L’enrichissement des financiers qui, par l’article 56 du Traité de Maastricht et son homologue de celui de Lisbonne, peuvent transférer comme ils le veulent la richesse que nous créons, vers leurs paradis fiscaux.
Et cela depuis 20 ans au moins. Nous ne nous en sommes pas aperçus parce que ces sommes étaient compensées par la vente de nos bijoux de famille (services publics et entreprises nationales). Il n’y a plus rien à vendre, et nous voilà pauvres pour de bon. Et les états n’ont plus de recettes suffisantes pour assurer les investissements collectifs, la redistribution et la solidarité.
Rappelons qie la finance c’est comme le sang dans l’organisme ; on ne peut le stocker, il doit circuler sans cesse pour apporter à chaque membre ou organe ce dont il a besoin pour vivre. Privilégier l’un par rapport aux autres, c’est la mort.
Il nous reste à mourir …….. ou inventer une autre organisation, plus éthique, de vie en société.
L’Europe ne pouvait se faire avec un tel système économique, la Pensée-Unique, alais le Monétarisme.Revenons au moins au système précédent, le « capitalisme amendé à la sortie du crack de 1929 ».
Pour cela, redonnons au Politique la primauté du pouvoir et remettons la Finance dans son rôle d’outil de fonctionnement du Politique et de l’Economie.