Crée en 2009, fruit d’un consortium formé par quatre magazines européens spécialisés dans l’actualité internationale – Courrier international (Paris), Courrier internacional (Lisbonne), Forum (Varsovie) et Internazionale (Rome) – avec le soutien financier de la Commission européenne, Presseurop.eu est un site d’information basé à Paris qui publie quotidiennement une sélection d’articles choisis parmi plus de 200 titres de la presse internationale, traduits en dix langues – anglais, français, allemand, espagnol, roumain, italien, portugais, néerlandais, polonais et tchèque.
L’information sur les questions européennes étant trop souvent mineure dans les grands media, nous avons voulu en savoir plus sur leur fonctionnement et avons interrogé Eric Maurice, rédacteur en chef de Presseurop.
1) Votre site existe depuis 2009. Quelles furent les motivations de départ pour créer Presseurop ?
Le but était de créer un média d’actualité qui parle d’Europe, du point de vue des Européens dans leur diversité, traduit à l’identique dans les langues européennes les plus parlées.
L’idée émane de la Commission européenne, qui a lancé un appel d’offre auquel a répondu un groupement de quatre magazines européens créé pour l’occasion. Courrier international (France), Courrier internacional (Portugal), Forum/Polityka (Pologne) et Internazionale (Italie), qui forment ce groupement, ont un point commun : ils ont l’habitude de sélectionner le meilleur de la presse internationale et de le traduire dans leur langue. Nous connaissions donc déjà, et former Presseurop a été dès le départ un projet commun conforme à nos savoir-faire.
2) Avez-vous des « concurrents » dans d’autres pays européens ?
Si l’on parle de sites d’information consacrés à l’UE et s’adressant à des lecteurs dans toute l’Europe, nos « concurrents » sont Euractiv, qui a des versions en plusieurs langues, EU Observer ou European Voice. Mais je parlerais plutôt de complémentarité, dans la mesure où chacun a sa ligne éditoriale et sa manière de couvrir l’actualité européenne. Nous, nous la couvrons par le biais des médias de l’Europe et du monde entier, avec un prisme moins institutionnel. A ce titre, nous sommes peut-être un site plus grand public, et c’est d’ailleurs notre objectif.
3) Comment est organisée la rédaction de Presseurop ? (les journalistes et les liens avec Courrier International ?)
Presseurop, c’est dix journalistes, en charge chacun d’une version du site, deux rédacteurs en chef et deux webmestres. La rédaction est à Paris, dans les locaux de Courrier international, mais quatre des dix journalistes sont basés à l’étranger : Varsovie, Rome et Lisbonne, c’est-à-dire chez nos partenaires, ainsi qu’à Madrid. Presseurop, c’est aussi un réseau d’une quinzaine de correspondants, pour les presses dans les autres langues que les dix du site, et entre quarante et cinquante traducteurs, pour couvrir un maximum de combinaisons linguistiques.
Les personnes basées à Paris sont salariées de Courrier international. Certaines, comme moi, étaient même déjà journalistes à Courrier. Nous avons des rapports étroits avec Courrier, qui reprend régulièrement des articles de Presseurop, et nous avons une chronique quotidienne sur courrierinternational.com.
4) Comment se déroulent les conférences de rédactions ? de quelle manière sont choisis les sujets relayés ?
Nous avons une conférence de rédaction chaque matin, après la publication des titres du jour. Chaque rédacteur propose les contenus qui lui paraissent les plus intéressants dans sa presse. Nous choisissons les articles qui seront traduits, ceux qui seront traités en bref, et les sujets qui seront traités en revue de presse en fonction de leur originalité, de leur clarté, de leur apport aux débats ou de leur capacité à donner des clés de compréhension aux lecteurs. Nous privilégions les analyses, qui permettent de comprendre les événements avec des points de vue variés, et les reportages, qui montrent comment vivent réellement les Européens.
5) Vous êtes basés à Paris mais publiez dans 10 langues. Constatez-vous des différences dans les thématiques privilégiées de lecture selon les pays ?
Les sujets politiques et économiques sont bien sûr les plus suivis, crise de la zone euro oblige. Mais les sujets de société, c’est-à-dire les reportages que l’on ne trouve pas ailleurs, marchent aussi très bien. On s’en aperçoit par le nombre de partages sur les réseaux sociaux.
Il n’y a pas de différences fondamentales dans la consultation des différentes versions linguistiques de Presseurop. Mais on constate certaines tendances. Par exemple, les lecteurs en espagnol préfèrent lire de l’économie, tandis que les lecteurs en allemand et en roumain s’orientent plutôt vers la politique. Les lecteurs en polonais, eux, s’intéressent autant aux sujets économiques, politiques ou sociétaux. Et alors que les lecteurs en italien plébiscitent les sujets culturels, les lecteurs en anglais se tourneront plus volontiers vers les sujets portant sur l’Europe. Cela peut d’ailleurs s’expliquer par le fait que la version anglaise est lue partout en Europe, voire en Amérique du Nord ou en Asie, et pas seulement au Royaume-Uni.
6) Selon vous, spécialistes de l’actualité, comment la presse européenne perçoit-elle la relation franco-allemande établie avec le nouveau président français ?
Avant mai dernier, la presse européenne ne voyait bien évidemment que le couple Merkzoy, qui était devenu une sorte de personnage dont on attendait la prochaine péripétie. Le personnage que l’on aimait critiquer mais sans lequel on ne pouvait rien faire. L’élection de François Hollande a changé la donne, d’abord parce qu’il a représenté une alternative à la position allemande, et aussi parce qu’il a laissé un peu de place à d’autres acteurs, notamment le président du Conseil italien, Mario Monti, ou le président de la BCE, Mario Draghi. La relation franco-allemande est donc considérée comme moins exclusive et moins centrale. Mais on voit avec le temps, notamment sur la question de l’union bancaire, que l’on ne peut pas sous-estimer l’importance du compromis franco-allemand, même s’il est atteint dans la douleur et que d’autres paramètres rentrent en ligne de compte. En fait, la presse européenne est un peu comme les diplomates, ou comme François Hollande et Angela Merkel eux-mêmes : elle est en train d’essayer de comprendre où va le « couple » franco-allemand. Et comme à chaque changement à Paris ou Berlin, cela prend quelques mois.
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pierre chibani .
Press-Europe est l’un des organismes créés par la Commission Européenne pour influencer les citoyens et permettre la survie de cet entité si peu démocratique qu’est la Commission Européenne, et dans son ensemble, la construction européenne. Le système économique Monétariste est une dictature qui a réussie à s’imposer au sein des Démocraties par le truchement d’organismes d’infiltration et de lavage des cerveaux. Reconnaissons leur victoire.
Nos très fervents démocrates acceptent sans broncher que l(Europe ne soit pas une Démocratie, maios une dictature, non seulement dans son système économique mais aussi dans son organisation politique. C’est dire combien noues, les citoyens, avons été désinstruits, réduits à l’état larvaire. Où est donc l’homo sapiens ?
Seul constat agréable, l’Europe n’arrive pas à sortir de ses limbes. Elle n’existera réellement que lorsque ses citoyens seront redevenus des sapiens.
Pierre.Bellenger@wanadoo.fr
Il serait facile de répondre de façon acerbe en utilisant la question posée. La force des mots se dilue, plutôt que de savoir où se trouve l’homo sapiens, il serait plus pertinent de savoir ce qu’est une dictature (serait-elle comparable à l’allemagne hitlérienne, au régime syrien, etc?) avant de galvauder ce mot. Que je sache, l’Union européenne n’est pas une entité abstraite, mais une série d’institutions créées de façon démocratique, dont la principale institution, en matière économique tout le moins, est le Conseil. lequel est composé des chefs d’Etat et de gouvernement, élus par leurs citoyens (il ne semble pas qu’il y ait parmi eux un dictateur). Leurs décisions reflètent – très démocratiquement – les intérêts des citoyens qui les ont élus, c’est-à-dire aussi Mr Bellanger.
Quant à Presseurop, loin d’être un média de propagande, c’est un média qui, utilisant des articles de toutes provenances (politiques et géographiques), donne un éclairage transversal des poblématiques, éclairage qui ne se trouve nulle part ailleurs et ui permet d’ovrir des débats démocratiques. Bien que financé par la Commission européenne, il dispose d’une charte éditoriale (consultable sur le site et qui a force de loi, pouvant ainsi être utilisée devant un tribunal) qui lui assure la totale liberté éditoriale et indépendance tant des instituions européennes, que des Etats membres. Les critiques et les débats sur le site ne manquent pas, aucune censure, ni auto censure. Peut-être est-ce cela la démocratie…
Wouhou!
Très significatif cet « échange »: des injures sans fondement et un rappel des faits. Merci monsieur Thierry V.
Pierre-Franck HERBINET est né le 23 Juin 1976 à Besançon ( Doubs ). Ancien élève de l’Ecole Supérieure de Commerce d’Amiens – Picardie promotion 2000, il appartient à la génération ERASMUS ( échange programmé en 1999 à Aston Business School – Birmingham ).
Animateur au pluriel chez Terre Démocrate en 2009 / 2010, réseau social à objet politique, il devint sherpa pour Corinne Lepage.
Au Mouvement…Européen depuis 2005, il milite en faveur de l’acception fédérale de la construction européenne, participe à des commissions et décrypte l’actualité via des chroniques à succès dans les médias électroniques.
Au Mouvement Démocrate depuis 2009, il fut nommé Secrétaire Général du Modem Jura en 2011 et il soutient le Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) au Parlement Européen. Intervenant en séminaires, il fut lauréat de – 100 idées pour la France, les journées de Strasbourg – organisées par Terra Nova et le Nouvel Observateur en 2011.
Membre de la Société Civile Européenne, il entra dans la diplomatie mondiale en 2012.
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