Cet été, Sauvons l’Europe a été l’un des mouvements moteurs du comité de soutien à Weld El 15, menacé d’emprisonnement pour une chanson qui dénonce la permanence du régime policier tunisien après la révolution. Engagés dans le mouvement pour les libertés du sud depuis le printemps arabe, et notamment à travers notre déclaration écrite pour un Erasmus euromed, nous proposons son nom pour le prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté de penser en 2014. Aujourd’hui, nous craignons qu’il le reçoive à titre posthume.
Aidez nous à le soutenir avec la pétition Weld El 15 !
Le 5 décembre prochain, au tribunal de Hammamet c’est la vie d’un jeune artiste de 24 ans qui est en jeu. Cet artiste se nomme Weld El 15. Il est tunisien. Il a 25 ans.
Il y a tout juste un mois, Walid Denguir, un jeune tunisien de 32 ans meurt sous le coup de la torture dans un commissariat de Tunis à deux pas de là où Weld el 15 a grandi. Selon les associations de droits de l’homme, il a été « victime d’une torture sauvage de la part des agents de police».
Cette année, Weld el 15 a déjà été condamné pour une chanson. Aujourd’hui, il risque de nouveau la prison pour avoir donné un concert.
Le 13 juin dernier, il est condamné à deux ans de prison ferme pour sa chanson « Boulicia Kleb », où il dénonce la violence policière et une justice à deux vitesses. Une mobilisation de la société civile tunisienne et une pression médiatique internationale, ont ramené sa peine à six mois avec sursis lors de son procès en appel le 2 juillet dernier.
Weld El 15 est encore en vie mais depuis sa libération, il vit dans une prison à ciel ouvert. Tout l’été, il a été victime d’intimidations policières et judiciaires quasi quotidiennes. Sur les réseaux sociaux, des fonctionnaires de police le menacent de mort. Il est même inquiété jusque chez lui où des policiers en civil viennent effrayer sa famille.
Le 11 août dernier, alors qu’il est à la terrasse d’un restaurant à Sousse avec son amie, Weld el 15 est reconnu par des policiers qui vont l’insulter et le pousser à bout, le jeune homme leur répond, il est immédiatement embarqué au poste où il se fait tabasser.
L’unique concert auquel Weld el 15 participe cet été se termine par l’irruption d’une trentaine de policiers cagoulés dans les loges. (Festival de Hammamet le 22 août dernier) Weld el 15 et le rappeur Klay BBJ sont arrêtés et violemment battus au point qu’ils ont du être admis aux urgences de l’hôpital.
Une semaine plus tard, Ghazi Mrabet l’avocat des rappeurs apprend par voix de presse qu’un procès s’est tenu le jeudi 29 août au tribunal de Hammamet et que les juges ont condamné par contumace les deux artistes à un an et 9 mois de prison ferme. Un procès auquel les artistes n’ont pas été convoqués et qui s’est donc déroulé en l’absence des prévenus et de leur avocat.
Aujourd’hui, la Tunisie met ainsi ses artistes en prison pour le simple fait de monter sur scène et de donner un concert. Et c’est toute une jeunesse qui sait que la justice tunisienne n’en est plus une ; qu’elle est capable de produire un simulacre au service du puissant corps de la police, héritier du système Ben Ali.
En écoutant le président Tunisien au Parlement Européen, on a pu croire que la Tunisie avait fait sa révolution ! Ce sont là des promesses d’Etat de Droit pour la Méditerranée « côté nord ». Côté Sud, à Tunis, c’est la violence des commissariats et des policiers qui continuent de torturer des citoyens ordinaires comme du temps de Ben Ali.
Depuis le 29 août, Weld el 15 était en cavale, il refusait de se rendre à une justice dont il avait la certitude qu’elle serait partisane et arbitraire. Mais après trois mois de cavale, sa situation devient intenable. Il ne veut plus vivre caché, hors du monde, loin des siens, mis à l’écart de la scène musicale, rongé par l’angoisse d’être arrêté à tout moment. Il a demandé à son avocat de faire opposition à son jugement du 29 août. Le procès a été fixé au jeudi 5 décembre.
Le 5 décembre, C’est la vie d’un jeune artiste de 25 ans qui est en jeu. Il risque une fois de plus de subir la violence de ses geôliers, une violence qui peut aller jusqu’à entraîner la mort.
Faut il mourir pour une chanson ?
Depuis la diffusion sur youtube du clip de sa chanson Boulicia Kleb (« les flics sont des chiens »), Weld el 15 est devenu une icône, la voix de la rébellion. En quelques semaines, le clip a dépassé le million de vues sur internet (3 millions et demi de vues à ce jour). Dans ce morceau, il raconte son histoire, celle d’un jeune arrêté pour consommation de cannabis, tabassé par les policiers et jeté en prison (en 2012, il passe 9 mois derrière les barreaux pour un joint). Il lance un débat sur la violence policière et remet en question l’une des principales forces en présence dans le pays, puisque malgré la fuite du dictateur, le corps de la police n’a toujours pas été réformé.
Weld el 15 a décrit la réalité et il a touché des millions de jeunes. C’est pour cette raison que la police crie vengeance sur les réseaux sociaux, et ne ratera pas une occasion de le faire tomber. Elle veut faire de lui un exemple. Et elle a le pouvoir d’influer sur la décision des juges.
Ne les laissons pas agir. Il est de notre devoir à tous de nous soucier de son sort et d’alerter l’opinion publique et les médias européens pour que la justice tunisienne se sente observée et n’agisse pas en toute impunité.
Une pétition témoigne depuis cet été du large soutien apporté à l’artiste en Europe et en Tunisie.
De par son prix Nobel, son histoire, et sa vocation, l’Union européenne sera vigilante et exigeante ce 5 décembre pour l’appel à la vie de l’artiste Weld El 15, l’appel au destin d’une jeunesse tunisienne.
Par Hind Meddeb, journaliste, animatrice du comité de soutien à Weld El 15
et
Henri Lastenouse, secrétaire général de Sauvons l’Europe
Soutenu par:
Hind Meddeb, journaliste et animatrice du comité de soutien à Weld El 15
Ghazi M’rabet, avocat Tunisien et animateur du comité de soutien à Weld el 15
Baki Youssoufou, Directeur de campagne et fondateur du site We Sign it.
Missy Ness DJ et animatrice du comité de soutien à Weld El 15.
Imhotep, Musicien du groupe IAM
Oxmo Puccino, Musicien
Joey Starr, Musicien
Gaël Faye, musicien signe
Abd Al Malik, Musiciens
Hamé , Musicien du groupe La Rumeur
Ekoué, Musicien du groupe La Rumeur
Le Bavard, Musicien du groupe La Rumeur
Passi Musicien
Médine, Musicien
Syrano, Musicien
Dr Najet Mizouni, Professeur de droit à l’université de Paris VIII.
Aïda EL AMRI Présidente de l’association Tunisie Culture et Solidarité
Monica Frassoni, Ex co-présidente des députés écologistes au Parlement Européen. Maître Dominique Tricaud, Avocat au barreau de Paris.
KAMAL LAHBIB Président de l’Observatoire Marocain des Libertés Publiques
Henri Lastenouse, Secrétaire Général du mouvement Sauvons l’Europe
Sophie Bessis, historienne
Bruno Laforestrie, Président de Hip-Hop Citoyen.
Dr Arthur Colin, Rédacteur en Chef du site Sauvons l’Europe
Benoit Thieulin, entrepreneur du Web, administrateur du mouvement Sauvons l’Europe.
Fabien Chevalier, Président de Sauvons l’Europe
Mouhieddine CHERBIB du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT
Lydia Samarbakhsh membre de la Coordination nationale du PCF
Moncef Ben Slimane, President de Lam Echaml
Jacques René Rabier, ancien directeur de Cabinet de Jean Monnet
Virgilio d’Astoli, Président du mouvement Européen italien
Hamadi Redissi, juriste
Fethi Benslama, psychanliste
Abdelwahab Meddeb, écrivain
Ali Mezghani, juriste
Juan Goytisolo, écrivain
Jean-Luc Nancy, philosophe
Benjamin Stora, historien
Catherine Clément, écrivain
Djel de la Fonky Family
Mouloud Mansouri, directeur de l’association Fu-Jo qui organise des concerts de rap en prison
Raashan Ahmed, rappeur américain de Oakland
Medine
Tarek Benhiba, président de la Fédération des Tunisiens des deux Rives
Nabil Ayouch, réalisateur
Darina el Joundi, comédienne et auteur
Alice Cherki, psychanalyste
Mgr Jacques Gaillot Évêque de Partenia
Mohamed-Lakhdar Ellala Président de l’ ÀT F (Bureau National )
Houda ZEKRI, citoyenne tunisienne
QUINTAL YVES association ETM31
Abdelwahed BEN HAMIDA Maître de conférences, Université Paris 6
Fabienne MESSICA, sociologue, LDH Paris
Mamadou Niang cgtm de mauritanie
Yacine Zaid Représentant de l’UITA en Algérie, Membre du conseil national de la LADDH
Professeur Kamel Daoud vice Président de la LADDH (Algérie)
Gérard Halie, Membre du bureau national du Mouvement de la Paix
Tewfik Allal, militant associatif, France.
MAY Michel doctorant, militant associatif Les Réseaux du Parvis
Noureddine Baaboura.
Hélène Dupont
Daniel Lindenberg
Christine Mendelsohn
Olivier Besancenot, NPA
Alain Krivine, NPA
Christine Poupin, NPA
Philippe Poutou, NPA
Yannick Jadot, député européen EELV
Pouvez-vous nous indiquer ou peut-on signer la pétition en question.
Merci
Pour signer la pétition cliquez sur le lien suivant en haut de la page :
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