La Cyclade et le FMI

La Cyclade ayant emprunté

De tous côtés,

Elle se trouva fort mal vue

Quand la crise fut venue.

Pas un seul petit vaisseau,

Bateau-Mouche ou Calypso.

Elle alla crier « combine ! »

Chez le FMI, son Potemkine,

Le priant de lui prêter

Quelques fifrelins pour flotter

Jusqu’à cargaison nouvelle.

« Je vous paierai, lui dit-elle,

Avant la soulte, foi d’amiral,

Intérêt et principal. »

Le FMI n’est pas Crésus :

Il veille au moindre euro.

« Que faisiez-vous, sans cash-flow ?

Dit-il avec astuce.

– Nuit et jour, à tous les vents,

Je m’endettais, ne vous déplaise.

– Des dettes ? Même le Péloponnèse ?

Eh bien ! Remboursez maintenant ! »

 

 

Gerard Vernier

  

     Gérard Vernier, ancien fonctionnaire à la Commission, enseignant à l’Université Libre de Bruxelles

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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14 Commentaires

  1. Amusant, mais les « institutions » ne se sont pas comportées comme la fourmi à l’égard de la Grèce. Elles ont continué à prêter avec intérêt à un État que tout le monde savait insolvable. Ce faisant, elles ont jusqu’à présent touché leurs intérêts, mais au prix d’une dégradation de l’économie et du niveau de vie. Cette logique financière est une impasse dénoncée par presque tous les économistes, mais comment en sortir ? La plupart des membres de l’eurogroupe campent sur une position de « fermeté » pour ne pas créer un précédent. C’est là un « argument d’ancien combattant » : comme j’en ai bavé au service militaire, il n’y a pas de raison que mon fils n’en bave pas aussi, cela lui fera les pieds !
    Ils refusent de reconnaître la spécificité de la Grèce, dont le clientélisme et la corruption empêchent à un État de droit d’organiser une fiscalité moderne. Pourtant, cette situation était connue avant même l’entrée de la Grèce dans l’euro. Cet égoïsme à courte vue, par l’incertitude financière qu’elle installe, va paralyser la timide reprise économique. Comment les entrepreneurs pourraient-ils investir dans un tel climat ? Errare humanum est ; perseverare diabolicum !

  2. Bien entendu c’est un fonctionnaire de l’Europe des marchands de Bruxelles qui ironise sur la Grèce ! Problème : en France nous avons aussi nos cigales : les communes en faillites dont la gestion est reprise par le Préfet ! Qui va payer pour ces maires en faillites : le contribuable français sans doute. Il serait sans doute plus important de s’attaquer enfin à la mise en place d’une Europe fédérale des peuples et des institutions ( pouvoirs et contre pouvoirs) nécessaires au fonctionnement démocratique de cette Europe. 70 ans d’Europe des Nations et des lobbys bancaires et industriels de Bruxelles ça suffit. Reconnaissons enfin que Jean Monnet s’est trompé en proposant une construction de l’Europe petit bout par petit bout, pour le seul profit de la City de Londres et des entreprises multinationales.Il serait grand temps que les fédéralises européens se ressaisissent et se regroupent pour faire face aux projets délétères de l’extrême droite.

  3. Vous êtes ici plus chez des fédéralistes européens. Nous regrettons effectivement que ça ne progresse que petit bout par petit bout, c’est une des causes du crash grec.
    Ceci dit: il y’a une volonté d’une partie des peuples de ne pas payer les cigales des autres. Il va bien falloir trouver un compromis là dessus un jour…

  4. Il est un point où je me démarquerai amicalement de certains de mes « complices » de « Sauvons l’Europe »: pour ma part, je persiste en effet à penser que, si la méthode Monnet répondait à une intuition géniale, c’est précisément dans le processus de la gradualité: pas à pas… et non une construction d’ensemble qui s’apparenterait à du préfabriqué. Les promoteurs de certaines initiatives paraissent avoir négligé cet aspect. Heureusement, un exemple récent – dont on ne parle pas suffisamment et qui mériterait que l’on s’y attarde quelque peu – se rapporte à l’Union de l’Energie, qui semble avoir remis en selle les approches sectorielles.

  5. Les banques ont prêté aux banques grecques ,si j ai bien compris ,pour que les grecs puissent acheter divers armes inutiles et autres bricoles pour faire tourner nos sous .. Et on demande aux pauvres qu on a dupés de se serrer la ceinture un peu plus pour rembourser ces dettes dont ils n ont rien a faire .. On les a dupé sur toute la ligne . Les états ,les politiques ,les banquiers .. Meme le plus inculte .. Et qu est ce que çela veut dire en l occurence ,des  » gens de peu  » comprent que tout çela est de la niaiserie au mieux ou du cynisme de ces puissants tous plus étranges les uns que les autres .. La psychose nous cerne de toutes parts .. Ou est le bon sens .?,

    • Ce n’est pas tout à fait exact. Les grecs achètent en effet en Europe car ils produisent peu eux-même. Ils ont de fortes dépenses militaires car ils sortent d’une dictature et ne veulent pas facher leur armée et qu’une partie de leur territoire est occupé par la Turquie.

      Pour le reste, l’équation est: dépenses publiques à peu près dans la moyenne, très peu d’impôts. Pendant 30 ans. C’est la grosse masse de la dette quand la crise a éclaté.

  6. (à Charles Kohler)
    Il est toujours délicat de se prévaloir de ses propres expériences. Mais, puisque nous évoquons la Grèce, où je compte nombre d’amis auxquels j’ai souhaité mettre un peu de baume au coeur en stigmatisant à la manière d’Esope le comportement de leurs anciens dirigeants, permettez-moi de procéder à la petite mise au point suivante.

    J’ignore bien entendu votre âge et si vous étiez déjà de ce monde en 1967. Toujours est-il que c’est cette année-là que j’ai combattu, à mon modeste niveau mais avec succès, un projet d’exposition consacrée à ce pays et appelée à se tenir à Paris. Mon souci était d’éviter qu’on offre ainsi une vitrine plus ou moins « innocente » au régime des Colonels alors en place à Athènes.

    De même, quelques années plus tard, nous avons été un certain nombre de jeunes fonctionnaires européens – n’est-ce pas, « Le Chinois » ? – à favoriser l’accueil et le séjour de stagiaires hellènes en butte à l’hostilité du même régime. Libre à vous d’en tirer les conclusions qui vous semblent bonnes à propos de ces salauds de « valets » qui sévissent à Bruxelles.

    Quant à l’Europe des marchands, si vous saviez où je me la mets depuis des années et des années, vous rougiriez. Durent ces années, en effet, je me suis davantage senti concerné par le sort des populations africaines et l’aide que l’UE pouvait leur apporter sous de multiples formes que par la circulation des capitaux.

    Quant à votre appel à se ressaisir et se regrouper pour faire face aux projets délétères de l’extrême droite, j’y souscris avec détermination.

    • Merci de votre réaction. En ce qui concerne mon âge, j’avoue sans honte avoir 88 ans. Vous n’étiez pas né lorsque je revenais de la guerre. Je n’ai pas l’intention ici de déballer ma biographie mais je voudrais souligner que j’ai rapidement adhérer à l’UEF de l’époque. Pour nous, qui avions laissé beaucoup de nos camarades sur ce que l’on appelle le « champ d’honneur », il était clair qu’après deux guerres atroces il fallait mettre fin à l’Etat Nation, et le remplacer par les Etats fédérés d’Europe. Il n’était pas question alors de repasser par la case Etat Nation. Puis est venu la création du pool charbon acier, il est vrai première institution supra -nationale, créée sur proposition de Robert Schumann, avec la promesse qu’il s’agissait là d’une première démarche vers une Fédération Européenne. Depuis lors les Etats Nations, créant d’autres institutions n’ont eu de cesse de nous berner sur la route de la création de l’Europe fédérale, pour en arriver aujourd’hui à l’Europe des souverainistes et demain, peut-être, revenir à une Europe dont rêvait déjà le guide sinistre qui a fondé l’Europe du racisme. Moi, fidèle au serment que j’ai fait en revenant de la guerre, j’en appelle maintenant aux jeunes de poursuivre le combat pour une Constituante européenne et la création rapide d’une Europe Unie en remplacement de l’Europe EEE dont rêvent les anglais. L’Europe de Bruxelles n’a pas besoin des forces militantes pour se défendre, elle a suffisamment d’argent pour le faire. Ce que nous citoyens devons absolument entreprendre rapidement, c’est la création d’un mouvement fédéraliste indépendant, puissant, capable de contre balancer les forces qui veulent déstabiliser l’Europe. C’est ma profonde conviction. En ce qui concerne la Grèce, je suis d’accord avec vous, il faut qu’elle reste dans l’euro et il faut trouver une solution pour que les grecs soit à même de contribuer à nouveau au développement économique de l’Europe.

    • Bravo Messieurs, Vernier et Kohler,

      Bel échange respectueux et plein d’humour.

      Je pense que le gouvernement grec actuel a raison de consulter sa population par le biais d’un référendum. Car des décennies de profits des familles dirigeantes grecs ont mis le pays à genou par la corruption, l’absence d’imposition des plus riches.
      Ce n’est pas au peuple actuel de payer pour ces « Jean Foutre ». Et ces complices que sont la BCE et le FMI. Ces institutions ont prêté à un pays insolvable dirigé par des escrocs.

      L’avenir de l’Europe passe par une révision de son fonctionnement, qui devra être démocratique et dont les représentants devront tous être élus par le suffrage universel direct.
      Et une constituante au travers toute la communauté européenne actuelle est le meilleur moyen de connaitre les besoins et des désirs des peuples.
      De plus il faut arrêter, pour le moment, d’accepter de nouveaux membres tant que les problèmes de bases du fonctionnement actuel ne sont pas résolus.

      En absence de changement de l’économie et donc du capitalisme l’Europe et le monde vont droit dans le mûr à défaut d’y être déjà. Les problèmes de réchauffement climatique est le plus bel exemple de ce que le capitalisme est capable de faire.

  7. L’Europe, comme la Suisse, s’est construite sur une culture du consensus. Le gouvernement grec ne peut prétendre qu’il a raison contre tous les autres gouvernements.
    Je ne sais pas si la dette due par la Grèce est juste ou non, mais je sais que l’Etat grec s’est endetté vis-à-vis d’autres pays et d’institutions internationales. Le gouvernement grec actuel dirige cet Etat et doit en assumer les dettes même si d’autres gouvernements les ont contractées.

  8. C’est un immense gâchis. L’Europe laisse la Grèce partir dans un cataclysme dont nous ne connaissons pas encore les conséquences. Ni pour ce pays, ni pour le reste de l’Union européenne. Comment en avons-nous pu en arriver là ?
    Depuis plusieurs années, la crise grecque rythme notre actualité alors que ce pays ne représente que 2% de la population européenne. Notre incapacité à trouver des solutions européennes à cette crise est ainsi prouvée. Il est difficile de connaître les réelles responsabilités de chacun car du fait des négociations intergouvernementales entre Européens, l’opacité est totale sur le contenu des discussions. Les seules informations sur ces négociations nous viennent des conférences de presse et des communiqués communs à la sortie de chaque Conseil ou Euro groupe.
    Ce qui est clair en revanche, c’est la montée depuis plusieurs années dans l’Union européenne des oppositions entre les pays et des égoïsmes nationaux. Nous ne devrions pourtant pas avoir à choisir entre défendre l’intérêt des citoyens grecs et celui du reste des citoyens de l’Union. Aider les Grecs, cela passe par sauver leur avenir dans la zone euro.
    Au-delà, il est temps de demander une véritable gouvernance politique de la zone euro.
    La gouvernance actuelle a montré ses limites, il faut en tirer les conséquences. La monnaie unique est un formidable atout pour notre continent. Nos pays n’ont plus à faire face aux pressions des marchés mondiaux de manière isolée. La France n’a plus pour seule ligne économique la lutte contre l’inflation comme dans les années 80. Cela aurait dû nous mettre en position de force pour sortir rapidement de cette crise économique. Malheureusement, nos dirigeants nationaux sont en incapacité de prendre des décisions fortes pour nous sortir de cette crise. Cela nous pousse à demander un changement de gouvernance.
    Nous demandons également qu’il y ait désormais un contrôle parlementaire européen de la zone euro. Que cela soit l’action de la Commission au sein de la Troïka en Grèce ou les décisions prises à la sortie des Euro groupes, jamais cela n’a été défendu et expliqué devant les représentants directs des citoyens européens. Un contrôle parlementaire n’est pas une fin en soi mais un moyen d’apporter de la lumière aux négociations menées derrière des portes closes.
    Il nous faut aussi dire que cette manière de faire l’Europe a désormais vécu. L’Union européenne reste aujourd’hui la construction politique la plus extraordinaire dans son développement démocratique et économique. Force est de constater que cette aventure incroyable n’est plus comprise par les citoyens.
    Les forces populistes et anti-européennes proposent une vision différente de l’Europe. Une vision destructrice, mais elles sont les seules à exprimer une autre offre politique sur l’Europe, tandis que nous pro-européens restons frileux sur le futur politique de notre continent. Depuis trente ans, les populistes montent partout tandis que les forces pro-européennes décroissent.
    Aux pro-Européens de proposer une véritable perspective, un nouveau projet pour l’Europe, avec une meilleure gouvernance politique de la zone euro comme un premier pas vers une véritable Europe politique.
    Signataires chez les eurodéputés:
    Jean-Marie Cavada, ALDE
    Karima Delli, EELV – Les Verts
    Marielle De Sarnez, Modem – ALDE
    Sylvie Goulard, Modem – ALDE
    Yannick Jadot, EELV – Les Verts
    Gilles Pargneaux, Parti Socialiste – S&D
    Michèle Rivasi, EELV – Les Verts
    Robert Rochefort, Modem – ALDE
    Virginie Rozière, Radicaux de Gauche – S&D
    Associations :
    Benjamin Abtan, Président du Mouvement antiraciste européen – EGAM
    Yves Bertoncini, directeur de l’Institut Jacques Delors
    Maurice Braud, président de l’Association Jean Monnet
    Fabien Cazenave, porte-parole de l’UEF-France
    Jessica Chamba, ancienne vice-présidente du MEI
    Fabien Chevalier, président de Sauvons l’Europe
    Yves Clément, vice-président du Mouvement Européen – France
    Chloé Fabre, présidente des Jeunes Européens – France
    Aude Faravelli, Les Cabris de l’Europe – 27etc.eu
    Dominique Gambier, Maire de Deville les Rouen
    Pauline Gessant, présidente de la JEF Europe
    Marcel Grignard, président de Confrontations Europe
    Philippe Jurgensen, président exécutif de LECE-France
    Guillaume Klossa, auteur, membre fondateur du New Pact for Europe, fondateur d’Europanova
    Roselyne Lefrançois, ancienne eurodéputée, bureau du Mouvement européen International (MEI)
    Anne Macey, déléguée générale de Confrontations Europe
    Martine Méheut, vice-présidente du Mouvement Européen – France
    Hervé Moritz, rédacteur en chef du Taurillon.org
    Cindy Pétrieux, présidente de la Fabrique, le réseau des étudiants
    François-Xavier Priollaud, secrétaire national de l’UDI en charge de la construction européenne
    Jacques Rabier, ancien directeur de cabinet de Jean Monnet
    Yvan Ricordeau, secrétaire national à la CFDT, responsable de la politique internationale et européenne
    Dominika Rutkowska-Falorni, déléguée générale du Mouvement européen France

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