Malgré leur incapacité à juguler la crise grecque ou d’accueillir dignement des réfugiés qui meurent en Méditerranée et ailleurs, les dirigeants de l’Union européenne ont décidé lors du Conseil européen du 26 juin dernier de nommer Jacques Delors « Citoyen d’honneur de l’Europe », lui le champion d’une Union « sans cesse plus étroite ».
Quel paradoxe dans cette nouvelle période de divisions européennes que ce soit à propos de la dette grecque, des populations réfugiées ou encore de la perspective du référendum britannique prévu en 2017 sur son devenir dans l’Union européenne.
Cette décision du Conseil européen fait, notamment, suite à une demande adressée aux autorités européennes par près de 130 professeurs et acteurs académiques issus de toute l’Union européenne.
Un titre honorifique pour la reconnaissance du travail accompli, et notamment à la Présidence de la Commission européenne de 1985 à 1995, qu’il partage désormais avec Jean Monnet (1976) et l’ancien Chancelier allemand Helmut Khol (1998).
Parmi les nombreuses réalisations historiques auxquelles Jacques Delors a contribué, retenons : l’Acte unique européen et le marché unique, le Traité de Maastricht, l’Union économique et monétaire, le développement des fonds structurels et la création du fonds de cohésion, la citoyenneté européenne, le programme Erasmus, la Charte sociale européenne, l’adhésions du Portugal et de l’Espagne, puis de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède, le lancement du processus d’élargissement de l’Union européenne dans la foulée de la chute du mur de Berlin…
La création de « Notre Europe » en 1996, avec le soutien du Conseil européen, qui porte aujourd’hui le nom « d’Institut Jacques Delors » – www.institutdelors.eu
Nous avons besoin, plus que jamais, de ces grands témoins, de ces grandes voies pour nous rappeler, toujours et sans cesse, que l’Europe c’est avant tout celle des femmes et des hommes de toute l’Union européenne, mais aussi du-reste-du-monde
Jean-Pierre Bobichon
Membre Fondateur de Sauvons l’Europe
oui, il faut donner une âme à l’Europe
au secours Jacques Delors, Robert Schumann !
Jacques Delors citoyen d’honneur d’Europe
C’est une évidence et l’illustration d’un regret!
L’évidence d’un temps où la Commission était vecteur d’avenir et l’UE moins difficile à gouverner, évidence soulignée par les 10 ans Barroso embourbée dans la médiocrité.
Ceci me rappelle les « Césars d’honneur » remis aux acteurs jamais primés !
Illustration d’un regret, que je retrouve dans la pétition pour une nouvelle gouvernance de la zone €uro et de l’UE, et le souhait du contrôle par le Parlement.
Il faut une gouvernance qui ne saurait se résumer à l’indépendance de la BCE et à l’excellent Mario Draghi, mais il faut séparer les réflexions, analyses et principes de l’action et leur mise en application.
Les premiers sont conceptuels, l’action est intangible.
On a bien vu avec la crise grecque le double jeu de Tsipras discutant les principes mais récusant leur application, au profit d’une décision politique du Conseil Européen.
Jacques Delors proposait, obtenait mission après discussions, et appliquait sans tolérer d’interférence. L’inter-gouvernemental n’existait pas, le Parlement n’était pas coproducteur.
Une nouvelle gouvernance, telle que souhaitée, rendrait au Parlement un rôle d’analyses et d’édition de principes, au lieu du seul Conseil Européen des Présidents et Premiers.
Mais qui serait chargé de l’action?
Jacques Delors l’était avec la Commission.