Si le progressisme en France s’incarne de manière plurielle pour les présidentielles, la question posée aux électeurs est simple et directe. Elle interroge l’ensemble du continent européen.
« Europe ou populisme » voilà la question que vont trancher les citoyens européens scrutin après scrutin. D’ici la fin de la décennie, nos démocraties auront ainsi redéfini par leur vote le degré d’ouverture ou de fermeture de nos nations et de notre continent.
Déjà les peuples britannique et américain y ont répondu au travers des événements majeurs de l’année 2016, soit le Brexit et l’élection de Donald Trump.
Les électeurs français sont face à un triple défi auquel messieurs Hamon, Mélenchon, Macron et Jadot vont maintenant devoir proposer une réponse.
Le premier défi est d’écrire enfin le projet français qui manque à la Nation depuis presque 30 ans. A cette époque s’est installée parmi nos dirigeants l’idée que le projet européen pouvait se substituer en tout à l’existence d’un projet français, et depuis aucun narratif sérieux ne s’est opposé à la vision lepéniste d’un destin français.
En particulier, il est urgent de mettre fin à cette idée que les élites françaises se concentrent à faire de la France une « Europe en petit », quand le partenaire allemand tend à vouloir l’Europe comme une « Allemagne en grand ».
Le second défi est de réussir un « Reboot » européen afin de redonner au projet européen son rôle de clef de voûte des pactes sociaux européens de l’après guerre. Ce moment où les sociétés européennes se sont données de nouvelles « tables de la loi » pour ne plus jamais quitter le lit de la civilisation.
Le troisième défi est d’articuler un projet français et un projet européen dans un cadre politique cohérent. Notamment au travers de pratiques démocratiques revisitées à l’aune d’une révolution digitale qui remet en question notre démocratie représentative et ses petits arrangements… Les bouleversements successifs qui se sont manifestés dans tous les partis ayant organisé une primaire démontrent une insatisfaction profonde des citoyens français.
Ces trois défis tournent autour d’une même nécessité qui est de trouver une voie pour notre pays. Il ne s’agit ni de défaire la France pour faire l’Europe, ni de défaire l’Europe pour sauver la France. Bref, Sauvons l’Europe, Sauvons la France !
Cher Arthur, il va falloir prendre clairement une position. «Sauvons l’Europe» ne peut pas continuer à développer des généralités sur l’élection présidentielle française après avoir analysé et commenté avec pertinence les situations politiques au Portugal, en Espagne, en Grèce ou ailleurs.
J’étais porte de Versailles quand Macron a fait longuement applaudir l’Europe par 15000 personnes debout. Si tu avais vécu cela, tu n’hésiterais plus à reconnaitre que Macron est le seul candidat à mettre l’Europe au cœur de son projet.
Je trouve malvenu de dire que « seul » le narratif lepeniste existe en France : est-ce si vrai? Cette affirmation est dangereuse car, d’abord, cela donne à penser que le FN a un discours parfaitement élaboré….donc, valable et sérieux! et ensuite cela revient à discréditer tous les discours républicains face à lui. On met involontairement le FN en valeur ce qui fait le lit du populisme, érigé en acteur crédible.
Je rejoins le commentaire de Bangor. Jusque récemment en France c’est le Front National qui détenait le monopole du langage sur l’Europe, langage auquel ses adversaires politiques opposaient un silence gèné, langage qu’aucun journaliste n’osait contredire lorsque des contre-vérités flagrantes étaient proférées. Cette situation est en train d’évoluer; le sujet ne fait plus peur aux « eurotiedes », comme on a pu le constater certes timidement lors des primaires de la gauche, et Macron désormais fait applaudir l’Europe lors de tous ses meetings.
Face a America First osons désormais Europa First.