13 juin : 30ème anniversaire d’Erasmus au Parlement européen de Strasbourg

Le 13 juin prochain, une journée exceptionnelle se tiendra au Parlement européen européen pour célébrer le trentième anniversaire d’Erasmus. Cet événement est public, mais une carte d’identité sera nécessaire pour accéder au Parlement.

A cette occasion, nous reproduisons l’intervention prononcée pour Jacques Delors par Jean-Pierre Bobichon au Conseil Economique et Social Européen le 18 mai dernier.

 

Je vous prie de bien vouloir excuser Jacques Delors qui n’a pas pu répondre personnellement à votre sympathique invitation pour cette belle conférence marquant le 30e anniversaire du programme Erasmus.

Mais il est de tout cœur avec vous, avec nous, par les pensées profondes.

Merci au CESE pour cette initiative qui nous fait remonter dans le temps, 30 ans en arrière.

Dès la prise de fonction de Jacques Delors à la présidence de la Commission européenne, le 6 janvier 1985, parmi les sujets centraux pour tenter de redonner vie au projet européen par la réalisation du marché unique, on disait à l’époque marché commun, la relance du dialogue social européen, Jacques Delors a voulu à concrétiser l’Europe des citoyens à travers la préparation et l’aboutissement de deux programmes européens qui étaient à inventer, à écrire, et à proposer : Celui pour organiser la lutte des cancers en Europe pour lequel nous marquerons aussi son 30e anniversaire cette année et le programme Erasmus.

Pour l’un comme pour l’autre il a fallu batailler ferme.

Un des enjeux était de promouvoir l’identité européenne et permettre, pour Erasmus, à des étudiants de s’ouvrir sur l’Europe grâce à des périodes d’études dans différentes universités dans les Etats membres et au-delà, pour préparer la jeunesse à un marché du travail à dimension européenne grâce à l’acquisition de connaissances formelles et informelles (connaissances des langues, des cultures, des pensées, des modes de vies…)

Tout en faisant référence à cette dynamique européenne voulue, il faut souligner que les résultats positifs obtenus sont les fruits d’un travail d’équipe, sans qui rien n’aurait été possible, constituée, du Gallois Hywel Jones, de l’Italien Dominico Lenarduzzi, du Britannique Alan Smith, et de l’Allemand Peter Küpper.

Ils rédigeront le premier projet du programme début 1985, qu’ils transmettront à Michel Richonnier au cabinet du Commissaire Peter Sutherland chargé des affaires sociales. L’objectif est fixé : Faire qu’en 1992 (nous sommes en 1985) 150 000 étudiantes et étudiants puissent bénéficier de ce programme.

Jean-Michel Baer du Cabinet de Jacques Delors réussira à convaincre ses collègues lors d’une réunion spéciale des chefs de cabinets pour soutenir le projet de ce programme hors normes.

Le 18 décembre 1985, le Commissaire irlandais fait donc adopter le projet par le collège de la Commission

En janvier 1986, le Commissaire européen espagnol Manuel Marin qui a repris la responsabilité du programme, constate que le Conseil des Ministres « Education » et sous présidence britannique, est sur le point de décider de supprimer les bourses aux étudiants, avec l’appui de deux grands pays qui sont des contributeurs nets au budget européen : la France et l’Allemagne. Ce qui a fait dire au Commissaire Marin dans une conférence de presse « Erasmus doit se retourner dans sa tombe en apprenant que l’Europe était prête à dépenser une fortune pour ses vaches et rien pour ses étudiants » et à J. Delors de faire savoir que, dans ces conditions, la Commission était prête à retirer son projet et de l’annoncer en conférence de presse.

Il faut souligner les soutiens qui n’étaient pas nombreux, mais efficaces, comme l’Association des Etats Généraux des Etudiants de l’Europe (AEGEE) et la conférence européenne des Recteurs d’université, qui décidèrent d’interpeller les douze chefs d’Etats ou de gouvernements de l’époque

Avec le lancement, en 1987, des programmes Erasmus et de luttes contre les cancers, la Communauté européenne, aujourd’hui l’Union européenne s’est rapprochée de ses citoyens. La Commission Delors tout comme le Conseil européen de l’époque avaient bien conscience qu’il fallait non seulement bâtir une Europe économique, avec un grand marché, mais qu’il faillait aussi mettre sur pieds une Europe des citoyens, prenant en compte les besoins des Européens tant en termes d’employabilité des jeunes, que de qualité de vie de tous les Européens.

Avec le Traité de Maastricht en 1992, la santé publique, tout comme l’éducation, sont devenues parties intégrantes des domaines de compétences de l’Union européenne. Chacun de ces deux domaines y figure en bonne place et tous deux bénéficient du vote à la majorité qualifiée.

Que ces acquis, bien ancrés maintenant dans les Traités continuent de prospérer pour poursuivre notre action pour que l’Europe soit toujours plus et mieux celle des citoyennes et des citoyens

Tous ces enjeux restent d’actualité. Je vous remercie.

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1 COMMENTAIRE

  1. La plus belle réussite pour construire une identité européenne.
    L’Europe de l’enseignement supérieur est une réalité grâce au programme Erasmus.
    À développer et élargir à tout jeune public d’urgence (apprenti(e)s par exemple).

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