Johnny, l’éternel déraciné fiscal

Johnny Hallyday a marqué son époque et chacun de nous peut fredonner un de ses airs. On peut toutefois, comme chacun, être attristé de ce départ et s’étonner un peu de l’hommage à marche forcée qui lui est rendu. Si la mort emporte tous les torts, on peut être surpris de voir un cortège de descente des champs Elysées et la prise de parole du Président de la République à la Madeleine. Pourquoi pas baptiser une cour en son nom à Bercy?

Car Johnny est un grand déraciné de l’impôt, cette ponction un peu désagréable qui paye les écoles, les hôpitaux, les retraites et le RSA.

Pour avoir oublié de s’en acquitter, il a fait dans les années 70 l’objet d’un premier redressement fiscal de plusieurs centaines de millions de francs, qu’il mettra vingt ans à éponger. Depuis ce déraciné a cherché toujours une terre d’accueil pour lui, ou pour domicilier ses revenus. Il s’éprend d’abord de la Belgique, qui est sa patrie et dont il souhaite retrouver la nationalité. Après enquête un peu embarrassée, la Belgique refuse sa demande de nationalité au motif que n’y ayant pas posé les santiagues en trois ans il ne peut démontrer un lien personnel. Johnny s’installe alors en Suisse, à Gstaadt. C’est fiscalement très bien, mais c’est un peu petit pour y vivre la moitié de l’année. Les médias nous confient le calvaire de Johnny qui s’y ennuie comme pas permis pendant une décennie. Il file alors à l’autre bout du monde et devient résident californien. Il est revenu s’éteindre en France, et reposera désormais loin de ses fans à Saint-Berthélémy, joyau pacifique que la Belgique a porté sur sa liste noire des paradis fiscaux.

Au revoir Johnny! Ceci n’efface pas cela et, comme tout le monde, on pense surtout aux bons souvenirs que tes chansons ont accompagnés! Mais ce sont des moments privés auxquels l’Etat pourrait éviter de s’associer. Bruno Le Maire, qui appelait à ce que nous « ayons la même rage pour défendre la France que Johnny », nous vous suggérons d’observer une petite minute de silence.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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28 Commentaires

  1. Arthur le vice-président sans nom l’auteur de ce ramassis merdeux bourré de fautes d’orthographe qui voudrait sauver l’Europe sans avoir été à l’école.

      • Ben moi j’aime bien cette mise au point et je trouve aussi que ce n’est pas normal qu’un responsable politique en charge de la nation encense un type qui a chercher toute sa vie à frauder. Ca s »appelle du populisme et c’est lâche.

        • Euh je suis d’accord, en fait mon message était une réponse à la réponse haineuse de « gege » !! Sur le fond je suis d’accord avec Arthur et avec vous. Je me rappelle bien à quel point JH a fait la campagne de Sarkozy en 2007 pour soutenir en particulier son « bouclier fiscal » pour les pauvres petits riches…Et à quel point il a lui-même trahi son poulain en ne faisant rien pour revenir fiscalement en France, malgré les cadeaux qui ont été faits.

    • A propos de fautes, on ne dit pas « avoir été » mais « être allé » !
      Mais, sans parler de fiscalité, je suis d’accord avec lui sur le fait que tous ces hommages sont disproportionnés. Certes, c’est un chanteur emblématique mais de là à en faire autant c’est excessif.

    • Très symptomatique de lire qu’un certain « Gege » – sans autre précision – reproche au vice-président de « Sauvons l’Europe » d’être « sans nom » !
      Inspirons-nous donc de Pierre Dac s’adressant à Henriot sur les ondes de Radio Londres au sujet de la tombe de son frère, mort pour la France: si, cher Gege (c’est ainsi que me surnomment aussi certains familiers), vous vous donnez la peine de vous reporter à la barre d’accueil ci-dessus et si vous cliquez sur « L’Association », vous trouverez sous cette rubrique, entre autres, la composition de son bureau… et donc le patronyme d’Arthur qui, je le connais bien, est tout sauf un requin…

      Quant au fond de l’article, je ne puis m’empêcher de faire un lien -sans doute fortuit – entre le regretté Johnny et le regrettable Balkany: il me semble en effet qu’un certain attrait pour Saint Martin (celui qui a partagé son manteau avec un pauvre) et Saint Barthélémy (de sinistre mémoire dans l’Histoire de France) – mais transposés dans les Antilles – semble donner tout son sens à l’expression « abris de fortune(s) »…

  2. Bravo c’est exactement ce que je pense. C’est bien de vivre en ayant du succès, mais ce succès il faut savoir le rendre en finançant la progression personnelle de tout un public…Sinon un jour il n’y a plus de public. RIP.

    • Malheureusement, les fans sont tellement éblouis par « la star » qu’ils n’ont plus de jugeote pour analyser la réalité, même si elle les concerne !

  3. vous me rappelez les écolos qui s’opposent aux lâchers de ballon parce qu’ils ne sont pas biodégradables.
    Vous avez raison en faits et vous êtes inaudible, outre votre amalgame franco-fiscalo-européen qui ne sauve vraiment pas l’Europe.
    C’est un pas de clerc Arthur.
    Je suis curieux de lire vos contorsions

  4. En 2011 « Le Ficanas » publiait la liste suivante (sans doute à mettre à jour mais bon,
    je m’arrête là) :
     » … En Suisse : Charles Aznavour, David Hallyday, Johnny Hallyday, Patricia Kaas, Alain Delon, Marie Laforêt. On y trouve également de nombreux sportifs : Jean Alesi, Marion Bartoli, Julien Benneteau, Arnaud Boetsch, Arnaud Clement, Nicolas Escudé, Guy Forget, Richard Gasquet, Jean-Claude Killy, Henri Leconte, Sébastien Loeb, Paul-Henri Mathieu, Gaël Monfils, Christophe Moreau, Amélie Mauresmo, Stéphane Peterhansel, Cédric Pioline, Alain Prost, Fabrice Santoro, Florent Serra, Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga.
    Mais il n’y a pas que des célébrités en Suisse. De nombreux hommes d’affaires, patrons ou actionnaires de grandes entreprises françaises : les membres de la famille : Baud (Franprix et Leader Price), Claude Berda (AB Groupe), la famille Bich
    (Groupe Bic), Michèle Bleustein-Blanchet (héritières de Publicis), Benjamin de
    Rothschild, Corinne Bouygues, Pierre Castel (Cristalline, Vichy Célestins et
    Saint-Yorre), Georges Cohen (informatique et armement), Jean-Louis David (la
    coiffure), Paul Dubrule (co-créateur du Groupe Accor et ancien sénateur-maire
    de Fontainebleau), la famille Despature (Damart et Somfy), résident en
    Suisse et en Belgique, la famille Ducros (ceux qui se décarcassent), Daniel
    Hechter, la famille Mimram, la famille Nonancourt (champagnes Laurent-Perrier),
    la famille Peugeot, Jean Pigozzi (héritier des voitures Simca), Michel Reybier
    (ancien PDG de Justin Bridou), la famille Wertheimer, (Chanel), Antoine
    Zacharias (ancien PDG de Vinci), Roger Zannier (Kookaï, Absorba).
    Certains préfèrent d’autres pays. La Belgique en particulier a hérité de Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, José Garcia, Jacques Badin (Carrefour), Lotfi Belhassine (ancien président d’Air Liberté), la famille Mulliez (propriétaire de Auchan, Décathlon, Mondial Moquette, Norauto et Kiabi), Bernard Darty (le fondateur de Darty), la famille Defforey (à l’origine de la société Carrefour),
    Pierre-François Grimaldi (iBazar), Philippe Hersant (groupe Hersant), Jacques
    Tajan (ancien premier commissaire-priseur de France).
    D’autres ont choisis la perfide Albion pour se domicilier : Laetitia Casta, Eric Guerlain, Marc Levy (l’auteur à succès) mais son confrère Michel Houellebecq vient de quitter l’Irlande pour l’Espagne. Vincent Rives, lui, est resté en Irlande et Eric
    Cantona (le footballeur et maintenant acteur) réside à Jersey. Certains ont
    changé de continent, c’est le cas de David Habibi au Canada ou de Florent
    Pagny, Michel Polnareff et Jean-Philippe Gatien aux Etats-Unis.
    Et le cuisinier français le plus célèbre au monde, Alain Ducasse, avec ses multi restaurants étoilés, a carrément changé de nationalité, il est devenu monégasque. »
    Je ne sais plus quelle association avait été à un entrainement de l’équipe française de tennis avec une banderole « Allez la Suisse » et s’était fait jeter par les gardes du corps.

  5. Utile mise au point – mais nos dirigeant doivent laisser leurs « circenses »aux français.

    Pour le reste, c’est au fisc de faire son travail.

  6. Je suis totalement navré de voir qu’un article (d’ailleurs très bien) sur Johnny déclenche un nombre certains de réactions (et réveille les trolls!) alors que pour d’autres sujets qui impactent nettement plus notre vie et le futur il n’y a personne. Il y a un gros travail de re-politisation à faire (la politique étant la conduite de la cité et non des petites phrases à déclencher les trolls!)

  7. Je ne suis pas d’accord avec cet article qui est dénigrant. Johnny Hallyday a fait gagner des centaines de millions d’Euros au fisc, ne fussent que par la vente des objets qui le rattachent, mais aussi les impôts perçus par les recettes de ses concerts, ses investissements etc …

    • Ce n’est pas le sujet, ce qui lui est ici reproché -avec beaucoup de doigté par Marc Domec- c’est d’avoir eu la volonté de soustraire une part de ses gains au fisc français,oubliant ainsi qu’il s’agit ,outre d’assurer la mise à disposition de services et d’infrastructures à l’ensemble des citoyens, d’un principe de solidarité qui veut que chacun puisse avoir accès aux mêmes service selon ses besoins et participe à leur financement selon ses moyens. Comme la majorité d’entre nous je n’ai pas la possibilité de faire ce qu’il a fait et n’en aurais pas eu l’intention si mes moyens l’eussent permis.

  8. Il est évident que le charisme de Johnny, c’est du « pur belge ». Entre lui et le « Grand Jacques », tous les deux dégoulinants de sueur, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à siguarette. Tel est le sort des Belges dans l’Hexagone : abasourdir les Français avec un charisme phénoménal, dont seuls les Belges sont capables, et se retrouver « nationalisé » dans le meubles de la République, « héros national » des Français.

    • Le grand Jacques était un vrai poète, un créateur, et surtout il avait du coeur, les Marquisiens s’en souviennent bien, il les aidait autant qu’il le pouvait. Ne mélangez pas les torchons et les serviettes.

  9. Je suis d’accord avec ces remarques d’Arthur. Certes, Johnny nous a tous faits chanter et nous rappelle notre jeunesse avec bonheur, mais il y a de l’exagération dans ces célébrations et ce problème de l’attitude non-citoyenne de l’évadé fiscal est réel. Sans doute veut-on sauter sur l’occasion de souligner l’unité nationale autour du chanteur. Instrumentalisation politique de ce décès, donc !

    • Yes, bonne façon de récupérer le côté transcendant du personnage pour en faire un héros républicain, qu’il n’était pas. Le discours d’EM était assez risible à cet égard. Enfin pour moi…

  10. Bravo pour oser dénoncer ce faux-jeton qui se faisait passer pour un homme proche des gens et refusait de contribuer à la hauteur de ses revenus exorbitants à la solidarité nationale. Ahurissant de voir tous les politicards cracher au bénitier.

    • ^Vous avez raison d’autant plus que ce sont les Fançais qui ont fait sa renomée et sa richesse, en achetant ses disques et en fréquentant ses concert!

  11. Bonjour à toutes et tous,
    L’article de « sauvons l’Europe » est pertinent et équilibré, comme c’est souvent le cas….Johnny Halliday disparait, et c’est un pan de notre jeunesse qui disparait, en particulier pour ma génération…
    Ceci dit, l’évasion fiscale est un vrai problème, dont les couches sociales dites « populaires » subissent les conséquences……et les responsables de notre République devraient y être plus attentifs, car la France est très mal classée dans la liste des pays vertueux….Bien sûr, Johnny Halliday était , avec ses collaborateurs, une vraie PME française, au C.A. essentiellement français, et comme tout chef d’entreprise qui devrait se respecter et respecter ses concitoyens, il aurait du payer ses impôts. L’heure n’est sans doute pas à la polémique, mais rien n’interdit de rappeler les grands principes d’égalité et de solidarité…..
    Mais on peut aussi admirer la vitalité extraordinaire du personnage, qui a su bâtir une carrière hors norme et se faire une place dans le coeur de beaucoup de français. Cordialement à toutes et tous. Marc Domec

  12. « Johnny est un grand déraciné de l’impôt, cette ponction un peu désagréable » ; c’est peut être aussi cela qui fait son succès auprès des Français! cet article aurait du aussi évoquer tout ce qu’il a fait gagner en impôt par ses activités ! il donne l’impression de « régler des comptes » ! peu digne dans la période et peu à l’image de « Sauvons l’Europe » . L’évasion fiscale est un réel problème , ce n’est pas le seul problème de Johnny Hallyday !

  13. Vous dites quoi aujourd’hui sur le fait qu’il déshérite ses deux enfants David et Laura ?
    Sur le fait qu’il s’est réfugié en Californie pour pratiquer cette injustice, à l’abri d’une législation américaine ? Alors qu’il a gagné toute sa fortune en France , grâce aux Français, ces braves pépères, qui ont traversé l’Atlantique pour certains, afin d’aller pleurer sur sa tombe!!!
    Je n’ai jamais été fan du chanteur (qui n’avait qu’une voix et une « gueule »), et je l’ai toujours considéré comme un mec pas trop malin, dominé par ses pulsions de jeune voyou qui a réussi et échappé à sa condition de gamin de la rue. Instabilité sentimentale, beuveries, coucheries, bringues, mauvaise gestion de son capital, bref, Laetitia est arrivée pour le remettre sur les rails…sur SES rails à elle, bravo madame.
    Et dire qu’on lui a fait des funérailles nationales !!! Que disait De Gaulle déjà des Français ?

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