La formule tranchante du journaliste Jean Quatremer, grand témoin des coulisses européennes définissant la crise catalane comme « l’affrontement de deux intelligences limitées » ouvre à elle seule une perspective de temps long… D’autant plus long que les indépendantistes catalans savent maintenant que l’Europe des régions, voir des régionalismes tient surtout du fantasme au sein d’un club fermé d’Etat Nation bien décidés à s’épauler les uns les autres. « J’ai un interlocuteur en Espagne, c’est le Premier ministre Rajoy » explique sans ambiguïté le Président Macron avant l’estocade finale de JC Juncker « je ne voudrais pas que demain l’Union européenne se compose de 95 Etats membres ». Aucun arbitrage politique européen à l’horizon donc, et déjà, se profile le prochain rendez vous symbolique avec la date du 22 mai prochain. Au delà, faute d’élection d’un nouveau président régional catalan, un nouveau scrutin s’imposera …Bis Repetita alors que les sondages reflètent une opinion publique partagée à quasi égalité depuis le début de la crise.
Ce temps long qui s’impose doit il tant nous étonner ? La Diada, « fête nationale » catalane marquée depuis 2012 par de grandes manifestations indépendantistes, commémore la prise de Barcelone en 1714 par les troupes du roi d’Espagne et la soumission de la Catalogne « aux lois de Castille ». L’arrestation de Carles Puigdemont, dimanche 25 mars, à la frontière germano-danoise peut se lire comme un énième chapitre de la « martyrologie catalane ». En miroir, Lluis Companys, qui avait proclamé en 1934 un « État catalan de la République fédérale espagnole ». Faute de soutiens, il n’avait tenu que quelques heures. Mais, les photos du dirigeant dans sa cellule avaient galvanisé les Catalans. Exilé en France, puis remis par les Nazis à l’Espagne, il sera fusillé…
Et pourtant, l’histoire en Europe s’écrit depuis autrement avec la construction lente et imparfaite d’un Etat de droit commun qui s’impose à tous, même aux chefs d’Etat et de gouvernement. En Belgique, en Allemagne, en Ecosse, ce sont des juges indépendants qui vont dire le droit dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen et sous le regard des cours européennes. Ainsi, Clara Ponsatí, Universitaire respectée à l’université écossaise de St Andrews, fugace ministre de l’éducation à Barcelone (4 mois), faisant l’objet d’une demande d’extradition pour présomption de sédition, a été libérée sous caution par un tribunal d’Edimbourg en attendant une audience complète au printemps prochain. A nouveau le temps long en Europe, mais celui du droit…
Une première version de cet article a été publiée par nos amis de Témoignage Chrétien
[author image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2011/09/henri-lastenouse.jpg » ]Henri Lastenouse, Secrétaire général de Sauvons l’Europe[/author]
Si l´Europe c’est cette incroyable collusion entre les services secrets de deux pays au passé plus que lourd il vaut mieux essayer de ne pas la sauver . Qu’elle meure dans une indifférence quasi générale . Il ne nous restera plus qu’ à souhaiter qu’elle ne fasse pas le lit de régimes populistes à la limite de la dictature . Comme l’Espagne !
J’ai un peu de mal à savoir où veut en venir l’auteur de cet article…
Je récapitule : les États-nations membres de « l’union » €uropéenne, en majorité endettés à hauteur de leur PIB, qui ont renoncé à la plupart de leurs droits régaliens en acceptant des délégations successives de souveraineté de plus en plus grandes, dont les frontières ont disparu, dont la monnaie a disparu, dont l’armée est au service de l’OTAN, dont la langue nationale est soumise à la fois à l’omniprésence de l’anglais d’un côté et à la recrudescence des revendications des langues régionales et minoritaires, légitimées par la Charte du même nom que ces États sont invités à ratifier, soutenues par les transferts de pouvoirs aux régions, régions dont le périmètre a curieusement été redéfini récemment, ces États, dont le rôle se résume aujourd’hui à transposer en droit national l’ensemble des directives et recommandations de l’UE, n’auraient en réalité aucune raison de douter de leur devenir et devraient continuer à croire que l’UE ne les remet pas en question ?…
Pourquoi, dans ce cas, ce M. Puigdemont s’est-il donc « réfugié » à Bruxelles ?
Pourquoi les catalans défilent-ils donc avec le drapeau de l’UE, mais pas le drapeau espagnol ?
Pourquoi l’UE invite-t-elle les régions à traiter directement avec elle ?
Il faut arrêter d’être naïfs : la cause est entendue.
Les « dirigeants » de l’UE font preuve de couardise et d’hypocrisie. Ils refusent officiellement de prendre une position explicite concernant cette question et préfèrent laisser le doute et M. Puigdemont se débattre pour échapper aux juges espagnols.
Rien de très glorieux, en somme…
Les dirigeants d’ Europe, Merkel, Macron, Tusk, May, Gentiloni (1) et j’en passe ont été extrêmement clairs : ils n’ont qu’un seul interlocuteur : le premier ministre d’Espagne, en dépit de sa gestion calamiteuse de la crise catalane. Puigdemont n’a été reçu par aucune autorité européenne, c’est tout aussi clair. Ou donc sont la « couardise et l’hypocrisie?
Pourquoi s’est il réfugié a Bruxelles demandez vous? Tout simplement que c’est a Bruxelles qu’il trouve une oreille auprès des indépendantistes flamands et l’avocat Paul Beckaert (qui avait defendu des membres de l’ ETA) prêt a sa défense. Le fait qu’il soit a Bruxelles n’a strictement rien a voir avec l’ UE.
En dépit (ou peut être a cause) du nationalisme jacobin qui vous habite vous refusez de voir ce qui motive profondement Puidgdemont : le nationalisme (micro-jacobin).
Admettons, je retire couardise et hypocrisie.
Il n’en reste pas moins que cette attitude des autorités européennes est pour le moins paradoxale.
Je vous ai énuméré tout ce qui est mis en place qui concourt à l’éclatement des nations en eurorégions et vous me dites que l’UE n’aurait aucunement cette volonté ?…
Quant au nationalisme, c’est curieux pour Puigdemont.
Lui, c’est plutôt une ambition d’indépendance par rapport à l’État espagnol, tout en revendiquant la légitimité de la Catalogne à être membre de l’UE.
Moi, plus que « nationalisme » ou « souverainisme », je revendique l’indépendance de mon pays et le retour à la liberté pour les Français de disposer d’eux-mêmes et de leur avenir, autrement dit, le rétablissement d’une véritable démocratie.
Il me semble que c’est l’un des articles de la déclaration des droits de l’homme, non ?
Si vous sortiez un peu de vos frontières, si vous alliez à Bruxelles par exemple, vous pourriez voir – à 50 mètres du Berlaymont siège de la Commission européenne- un énorme batiment, place Robert Schuman, sur lequel s’affiche CATALOGNiA… c’est là que la plupart des indépendantistes catalans se réunissent et essaient de contourner les autorités espagnols dans leurs relations européennes ..que Puigdemont s’y réfugie n’a rien de surprenant …il s’y croyait en terre d’avenir européen pour lui si la Catalogne devenait un état souverain à l’image de la splendeur du bâtiment !
La Catalogne est un beau symbole des constructions historico- identitaires …vos belles phrases sur la seule démocratie authentique « nationale » ressemble aux argumentaires identitaires bretons, corses, bavarois, écossais etc… le Brexit est une belle illustration que pour parvenir à faire croire que notre monde d’aujourd’hui peut se dispenser de construire un monde concerté et coordonné- les démagogues ont besoin de mentir et de s’appuyer sur des simplismes fallacieux … expliquer pourquoi les changements d’echelles demandent des acteurs à différentes échelles, apprendre et imaginer des représentations adaptées est un objectif nécessaire …opposer les niveaux au lieu de les rendre complémentaires est une bêtise voire une faute au regard d’une planète à rendre solidaire et paisible… votre couplet sur l’independance Est puéril .
Ah, comme j’aime ce genre de commentaire !…
Rempli de professions de foi qui tiennent lieu « d’arguments » et bourré de mots choisis et jugements de valeur qui suintent la morgue.
Comparer les revendications de minorités bretonnes ou corses à celles, légitimes, des citoyens d’un pays, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, il faut oser…
Nier une « identité » française pour lui préférer une hypothétique identité européenne, c’est gonflé.
Les « niveaux » ne sont pas complémentaires, mais exclusifs, l’un chasse inévitablement l’autre.
Est-il besoin de « délégations de souveraineté » pour obtenir un monde concerté, là où les accords bilatéraux ou multilatéraux convenaient parfaitement ?
Comment se fait-il que le rôle de nos parlementaires se résume aujourd’hui à transposer en droit français des règles venues de Bruxelles ?
Et qu’ils ont obligation de voter…
Quand leur gouvernement daigne les consulter et s’abstient de faire appel à l’article 49.3.
Et comment justifiez-vous l’existence des différents déclarations de notre Constitution qui continuent d’interdire ce que la « construction européenne » tend à obtenir ? Et que nos « élus » ont dû « charcuter », à l’insu des Français, pour lui faire avaler ce qui était incompatible ?
Ceux qui écrivirent notre Constitution seraient aujourd’hui méprisés par les personnes qui, comme vous, aspirent à voir disparaître leur propre pays.
Mais ces polémiques stériles auraient été inexistantes si ce processus de substitution de la France dans l’UE avait été précédé par de véritables débats sur le fond et suivi par une consultation des Français sur le principe même de l’intégration dans l’UE.
Le véritable problème, c’est que ça n’a jamais été le cas !
La légende indépendantiste, basée sur la vieille
historiographie romantique, prétend que la guerre de succession du début du
XVIIIe siècle fut une guerre de sécession, d’indépendance de la Catalogne
vis-à-vis de l’Espagne. Il n’en fut rien. Charles II L’ensorcelé étant mort
sans descendance directe, deux candidats revendiquèrent la succession. Philippe
V de Bourbon, petit-fils de Louis XIV et l’archiduc, Charles d’Autriche. En
principe, Barcelone, mercantile, eût dû soutenir le Habsbourg. Mais, au départ,
le Bourbon, habilement, sut leur faire miroiter la promesse de deux navires
annuels pour les Amériques et surtout Barcelone port franc. Mais, poussé par le
syndrome anti-français, dû à la récente annexion par la France de 1640 à 1652,
ils changèrent de camp et rallièrent l’archiduc… qui les abandonna pour aller
se faire couronner empereur à Vienne. S’est donc déclenchée une guerre
internationale, doublée d’une guerre civile en Catalogne opposant les classes
aisées pro-bourbon, aux classes modestes, artisans et boutiquiers, formant une
milice pro-Habsbourg et qui furent défaites à Barcelone. La fin de la guerre
amorça la révolution économique de la Catalogne, agricole et marchande d’abord,
pré-industrielle ensuite.
La constitution de 1978 – approuvée à 91% en Catalogne – est
typique d’un état profondément décentralisé, bien plus proche du modèle fédéral
allemand que de la centralisation française de l’époque. Ainsi l’article 2
garantit le droit à l’autonomie des nationalités et régions qui composent le
pays. Le statut de 1979 a établi un système d’autogouvernement sans précédent
dans l’histoire de l’Espagne. La reconnaissance officielle de la langue
catalane a permis son notable rétablissement ; la responsabilité fiscale et la
collecte des impôts sont partagés ; éducation et santé et pour une large part
la police sont des compétences du gouvernement autonome. Mis à part le Pays
Basque, la Catalogne est sans doute une des régions les plus autonomes de l’UE.
La démocratie espagnole s’est construite avec les catalans, ils ont pu
participer à 38 consultations électorales à tous les niveaux, dont quatre
référendums (dont deux portaient sur leur statut) et ils participent de plein
droit aux institutions du pays. Il est donc difficile d’invoquer un joug dictatorial
!
La situation en Catalogne est grave. Fuite des sièges fiscaux des entreprises, mauvaise image de Barcelone et montée des populismes…. un cocktail détonnant.
Hier à VIC, la municipalité a interdit la tenue d’une réunion publique organisée par les parti anti-indépendance CIUTADANOS. cela en dit long sur l’état de la démocratie en Catalogne….
La chute du gouvernement de Mariano Rajoy va permettre de renouer les fils du dialogues, espérons