A peine la fierté et l’émotion de la victoire passée se dessine la future compétition européenne du président Macron, soit les élections européennes. C’est une compétition à plusieurs tours de très haut niveau où le coaching présidentiel sera essentiel.
Pour rappel, le président Macron devra d’abord au premier tour qualifier le plus de députés « En marche » possible via une élection proportionnelle à un tour au niveau national. Il devra veiller à la fois à son couloir droit et à son couloir gauche, tout en faisant un pari gagnant quant au capitaine qu’il désignera en tête de liste, qui se devra d’être fédérateur dans les vestiaires et capable d’incarner une équipe qui gagne…
Une fois ses 23 hommes qualifiés au soir de l’élection, le plus dur commencera avec le second tour, soit la constitution d’un groupe parlementaire en association avec d’autres afin de peser au sein du Parlement. Il va devoir choisir entre deux modèles-types de stratégie de match.
Soit une stratégie centrée sur le parti libéral européen et son charismatique meneur de jeu Guy Verhofstadt. Déjà deux fois vainqueur aux élections belges de 1999 et 1994, qualifié d’office durant huit années au sein du Conseil européen et médaille de bronze à la dernière coupe, Guy connaît parfaitement la compétition européenne de haut niveau.
Soit tenter d’imposer au niveau européen la même stratégie de jeu que celle qui l’a fait remporté la compétition en France en 2017. Novatrice, elle consiste à occuper le centre seul pour ensuite attirer les ailes droite et gauche du jeu. Cette stratégie n’est pas impossible. In fine, l’ailier aux affaires étrangères du président vient de la Bretagne, terre chrétienne démocrate devenue rocardienne. En face, le capitaine adverse du Parti Populaire Européen, Equipe favorite de la compétition et vainqueur sortant, vient lui aussi du centre de formation de la démocratie chrétienne, mais de son antenne alsacienne…
Le troisième tour sera dominé par la technique et les calculs tactiques. En effet la loi D’Hondt est la méthode mathématique d’attribution des postes de pouvoirs et d’influence au sein du Parlement Européen. C’est un peu le « VAR » de la compétition, en ce que le jeu politique y perd de sa spontanéité et de son incertitude. Quel que soit le charisme et le talent de ses 23 députés, le Président Macron devra subir la loi du plus grand nombre. Les deux partis au sein du Parlement se verront automatiquement attribués les postes les plus stratégiques selon la règle suivante. Le parti le plus puissant choisira le premier un poste et ensuite le parti en second exposition etc… Mais attention l’arbitrage doit être précis et le parti le plus puissant peut choisir les deux premiers postes si son nombre de députés est plus de deux fois supérieur à celui du second parti !
Heureusement pour l’intérêt du citoyen, le poste de président du Parlement échappe aux règles mathématiques et peux s’offrir éventuellement à tout compétiteur capable de dribler habilement entre les alliances et les intérêts au sien du Parlement et entre les différentes institutions. A ce niveau la capacité de Coaching du président retrouvera toute son importance. A lui de réaliser la meilleure sélection et complémentarité pour son team de départ. A lui de lancer quelques jeunes pépites capables de s’enfoncer dans le rideau défensif adverses jusqu’au perchoir européen… Mais c’est les faire partir avec un gros handicap que de ne pas leur dire d’entrée quel maillot ils porteront fièrement sur le terrain.
[author image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2011/09/henri-lastenouse.jpg » ]Henri Lastenouse, Secrétaire général de Sauvons l’Europe[/author]