Stefan Seidendorf est Docteur en Sciences politiques et Directeur adjoint de l’institut franco-allemand de Ludwigsbourg, fondé il y a 70 ans pour ouvrir les chemins de la réconciliation franco-allemande. Il répond aux questions d’Henri Lastenouse, Secrétaire général de Sauvons l’Europe
La Bavière a voté ce dimanche 14 octobre. Le « Freistaat Bayern », Etat libre de Bavière, est un « Land » déterminant en Allemagne, l’un des plus riches et des plus peuplés avec ses 12 millions d’habitants. Que révèle ce vote de l’Etat d’esprit des électeurs en Bavière et peut être aussi en Allemagne ?
A plus d’un titre, la Bavière représente une exception en Allemagne et même en Europe. C’est une région peu industrialisée jusqu’à récemment, agraire et plutôt reculée, avec sa géographie compliquée, mais qui a remarquablement bien réussi la transformation et l’adaptation à la modernité. Elle est aujourd’hui à la pointe de l’innovation et possède des atouts industriels comme BWM ou Siemens. La particularité de cette modernisation rapide réside dans le mélange habile entre adaptation aux exigences d’un temps nouveau et maintien des traditions et coutumes, pour en forger une « identité ». C’est le fameux « Laptop und Lederhosen », le mélange entre l’ordinateur portable et la culotte en peau de vache, et derrière ce slogan, ainsi que derrière cette politique se trouve un seul parti, le CSU, au pouvoir depuis les années cinquante. Ils ont même réussi l’exploit de gagner 12 des 13 dernières élections régionales avec des majorités absolues, constellation rare dans le système allemand.
Ses chefs pouvait donc à juste titre clamer que le CSU est « le parti bavarois » et que la Bavière, c’est le CSU. Mais cette situation de monopole amène aussi son lot d’affaires, de mélange souvent en marge de la légalité entre les forces économiques, le pouvoir politique et les petits arrangements entre copains. En quelque sorte, les électeurs toléraient cette situation tant que les résultats étaient là. Le CSU a toujours su se moderniser et s’adapter, tout en gardant un policy mix très « social-chrétien » entre une politique économique moderne et innovatrice et une protection sociale confortable et adaptée aux temps, avec un rôle fort pour les autorités publiques et l’Etat.
Allié au CDU de la chancelière Merkel au niveau fédéral, le parti a souvent joué un rôle clé pour apporter des majorités à l’alliance conservatrice quand le CDU seul n’aurait pas été assez fort pour gouverner.
Tout en restant aux affaires à Berlin, les dirigeants du CSU et de la Bavière ont de plus en plus souvent ces derniers temps pris le contre-pied de la politique défendue par la Chancelière, Angela Merkel, obligeant le gouvernement à trouver des synthèses improbables voire carrément farfelues. Le CSU a ainsi empêché une politique plus « verte » et écologique, notamment à travers le ministère des transports qu’il occupe à Berlin. Les différentes « solutions » politiques pour venir à bout du scandale des manipulations des moteurs diesel par les grands constructeurs allemands (afin de paraître moins polluants), les tergiversations pour remplir les objectifs en matière de pollution d’air et de réduction de taux de carbone, en faisant apparaître pour de grandes réformes des propositions qui au fond ne changent rien, sont imputables au CSU. Dernièrement, ce sont la « question des réfugiés » et la politique européenne de la Chancelière qui ont été violemment mis en cause par le CSU et son représentant au gouvernement, Horst Seehofer, le ministre fédéral de l’Intérieur. Ce patron historique du parti bavarois est allé jusqu’à risquer, à plusieurs reprises, l’éclatement du gouvernement et de l’alliance CDU-CSU.
Les réactions incrédules, voire franchement hostiles des électeurs face à ce spectacle d’un parti en même temps au gouvernement et dans l’opposition sont sans doute pour beaucoup si l’on veut expliquer le rejet du personnel dirigeant du CSU, plus que du parti en tant que symbole de la Bavière…
Economiquement, la Bavière va bien : le taux de chômage est le plus bas d’Allemagne avec 2,8%, l’économie est dynamique, les salaires planent et les caisses de l’Etat bavarois sont excédentaires. La clef d’explication du vote AFD de dimanche n’est donc certainement pas celle d’une frustration économique ou sociale…
Le succès des populistes de droite s’inscrit dans une dynamique nationale. Il trouve son explication dans le clivage entretenu au sein du gouvernement fédéral même concernant sa politique de réfugiés et sa politique européenne, notamment le « sauvetage de l’Euro », défendues par Angela Merkel. Le spectacle d’un gouvernement qui se veut pro-européen, qui s’accorde avec la France d’Emmanuel Macron (« déclaration de Meseberg », juin 2018) pour demander un budget de la zone Euro, le début d’une assurance chômage européen, une harmonisation de l’impôt sur les entreprises entre la France et l’Allemagne et la taxation des grandes sociétés numériques (« GAFA »), et qui dans le même temps comporte en son sein une fraction dure qui remet tous ces éléments aussitôt en question, voire exclut directement leur réalisation, compte doublement pour le succès des extrémistes de droite : directement d’abord, à travers le dégoût et le rejet qu’inspire aux électeurs une telle politique incohérente et souvent hypocrite. Indirectement, ensuite, car pour entretenir leurs conflits au sein du gouvernement, les protagonistes, en premier lieu le chef du CSU et ministre de l’intérieur Horst Seehofer, ont eu recours à des joutes verbales, à des incriminations permanentes et insinuations perpétuelles qui ont envenimé le débat et qui étaient ensuite facilement récupérables par les extrémistes qui les poussaient plus loin.
Le résultat du AfD en Bavière est la conséquence des partis au pouvoir qui font ainsi doublement le lit des extrémistes. Ils le font d’une part en donnant l’impression de ne pas être capable de trouver des solutions, de « gérer » les réfugiés ou de « réformer » l’Euro, et d’autre part en insinuant, en leur sein, que ce que les extrémistes crient haut et fort n’est pas dénué de sens, mais représente une vérité que personne au pouvoir n’ose admettre. Si l’on relie cette constellation au climat de l’opinion publique en Europe en général, il serait étonnant qu’un seul pays au cœur de l’Union européenne résiste aux sirènes venues de l’extrême droite. Avec une politique qui a plutôt tendance à courir derrière les extrémistes, voir à essayer de les doubler sur la droite (en Bavière), il manque une alternative de fond, où les forces du centre proposeraient de manière crédible les solutions d’un « projet » convaincant, pour renvoyer l’extrême droite vers ses incohérences et ses mensonges.
Dans le cas de la Bavière, on peut même s’étonner du résultat de l’AfD, qui, selon les sondages aurait pu se retrouver à 15%, voire 18% des voix (et non pas à 10%, leur résultat final). Surtout si on admet que les électeurs ont massivement choisi une autre alternative, celle du projet écologique et raisonnable, humaniste et tourné vers le progrès social que représentent les Verts en Bavière. Longtemps marginalisé dans cette région traditionnelle et conservateur, ils ont réussi l’exploit de doubler les sociaux-démocrates du SPD et de se retrouver en deuxième position au parlement. Si leur agenda libéral semble surtout soutenu par les jeunes élites urbaines, leur côté écologique, présenté sous un manteau conservateur (protéger le paysage, les petits agriculteurs des montagnes, empêcher les « grands projets » pharaoniques défendus par le CSU, qui viennent avec des coûts environnementaux considérables…) a su massivement attirer les voix venant du CSU, ainsi que du SPD. Le fait de se présenter en « alternative raisonnable », refusant les extrêmes et rejetant les solutions faciles vouées de manière trop visible à un échec certain, leur a garanti une crédibilité qui manquait peut-être encore à leurs aînés, et qui manque désormais au CSU, mais encore plus certainement à l’AfD.
La CSU, l’Union chrétienne-sociale, était depuis toujours le parti de Bavière, qui rafle traditionnellement la majorité absolue à une seule exception près. Elle totalise 60 ans de pouvoir ininterrompu. Ne faut-il pas se féliciter de voir la CSU débarrassée de son aile la plus extrémiste et forcer de partager le pouvoir avec les écologistes ?
Vous avez sans doute raison, le résultat de dimanche soir comporte aussi de cela. Les prédécesseurs de l’actuel « ministre-président » (premier ministre) de la Bavière, Markus Söder, luttaient déjà contre l’usure au pouvoir, contre les débordements et les affaires qui découlaient d’un lien trop longtemps entretenu entre les milieux politiques, l’administration et les affaires. A ceci s’ajoute le changement sociétal en Bavière même, où les générations plus jeunes voient dans les traditions soigneusement et sérieusement entretenues par le CSU au mieux un côté folklorique, au pire un cirque étouffant et de moins en moins supportable. Ainsi, quand le CSU au pouvoir ne se contente pas d’interdire la Burka, mais oblige en même temps tous les bâtiments publics, ainsi que les écoles, à accrocher un « crucifix », la version bavaroise et alpestre de la croix chrétienne, afin d’illustrer l’identité régionale de la Bavière. Ce sont les milieux chrétiens eux-mêmes, le noyau dur de l’électorat du CSU, qui se sont sentis offusqués par l’hypocrisie avec laquelle le pouvoir mondain osait récupérer à des fins de politique politicienne le symbole religieux qui renvoie vers l’au-delà et l’intimité transcendantal de chaque croyant.
La démocratie étant justement synonyme de changement au pouvoir, le moment était donc propice pour envoyer un signal fort au pouvoir en place – il ne faut pas oublier que le CSU reste le parti dominant, contre lequel aucun gouvernement ne saura se former, et qui rafle toujours des résultats qui feraient rêver les « grands partis populaires » d’ailleurs.
Si le CSU s’allierait aux Verts, on aura le troisième exemple (après le Bade-Wurtemberg, l’autre grand Etat-région du sud de l’Allemagne, gouverné par un premier ministre vert, et la Hesse) qu’écologie et démocratie chrétienne ne sont pas incompatibles, qu’ils peuvent même fournir une alliance attractive pour beaucoup d’électeurs des couches moyennes, du milieu académique, mais aussi pour les jeunes familles en quête de « qualité de vie », ainsi que les seniors qui partagent cet objectif et cherchent à préserver leur environnement… Ce qui s’est déjà fait sentir au niveau communal, ou le bon sens a obligé ces partis et leur milieu politique de s’unir autour d’un projet « raisonnable », pourrait ainsi devenir un exemple pour Berlin, où la montée des extrêmes et la faiblesse des libéraux et des sociaux-démocrates (FDP et SPD) nécessiteront rapidement un élargissement des « constellations possibles », des différents coalitions envisageables. On prête ainsi depuis longtemps à la chancelière Angela Merkel les velléités pour un tel projet noir-vert. Comme jusqu’au weekend dernier, le CSU allait empêcher une telle coalition de tous ces moyens, les résultats de dimanche soir pourraient changer la donne, si le CSU finit par accepter une coalition avec les écologistes.
Pour l’instant, nous n’en sommes pas là, le CSU et son ministre-président Söder vont tout faire pour trouver une solution alternative. En l’occurrence, un petit groupe protestataire, qui a quitté le CSU depuis longtemps, soit pour des raisons personnelles de carrière non réalisée, soit par dégoût pour le côté affairiste et mégalomane du CSU, a réussi à transformer ses succès au niveau communal en résultat considérable (11,6%) lors des élections régionales. Au moment d’écrire, il paraît certain que cette constellation CSU – « électeurs libres » aurait une majorité. Il s’agirait d’une solution préférée de loin par les chefs du CSU. Une « coalition bourgeoise » (dixit Markus Söder, ministre-président de la Bavière), qui aurait, pour lui, l’avantage de la « solidité » et de la « stabilité », et qui ferait sans doute que « tout change pour que rien ne change »…
Les résultats auront un impact sur la coalition au pouvoir à Berlin puisque le président de la CSU bavaroise n’est autre que le ministre de l’Intérieur du gouvernement Merkel, Horst Seehofer ? L’implosion de la « Grosse Koalition ». Merkel est elle à l’ordre du jour ? Alternativement, que reste t il à madame Merkel et à la CDU sinon réussir le pari de la souveraineté européenne avec Emmanuel Macron ?
Pour le moment, le scrutin tant attendu n’a pas encore produit d’effet direct au niveau fédéral, mais cela pourra changer rapidement, à fur et mesure que les instances des partis analyseront le résultat et tireront les conséquences. Trois évolutions semblent possibles.
Il semble aujourd’hui difficile pour Horst Seehofer, le ministre fédéral de l’Intérieur d’Angela Merkel et chef du CSU, de conserver les deux postes. Qu’il quitte le gouvernement, ou qu’il y reste mais perde la responsabilité du parti, le travail d’Angela Merkel sera plus facile. C’est en effet Seehofer qui a joué le rôle de trublion du gouvernement, allant jusqu’à menacer de le quitter et de faire éclater la coalition. Une fois de plus, la stratégie Merkel de se tenir calmement au centre de l’échiquier politique et d’attendre que les autres se plantent aura permis à la chancelière de tirer son épingle du jeu. Paradoxalement, un gouvernement de coalition en Bavière, avec les Verts, mais même avec les « électeurs libres », pourrait ajouter à l’accalmie. Markus Söder, l’actuel et probable futur ministre-président de la Bavière, a lui-même essayé un revirement sur la dernière ligne droite, afin de paraître plus présidentiel, en représentant de « tous les Bavarois », au-dessus des clivages attisés par Seehofer.
Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer le vieux lion. Si Seehofer réussit à passer la première semaine après les élections au pouvoir, son maintien à la tête du CSU pourrait arranger pas mal de monde. Officiellement, il est élu jusqu’en 2019, et il faudrait un congrès extraordinaire pour changer la direction du parti avant cette date. Dans ce cas de figure, la performance mitigée, pour dire le moins, du gouvernement fédéral ne s’améliora pas de si vite. Tiré entre la gauche du SPD et la droite du CDU, et à l’intérieur de la droite, entre les conservateurs « modernes », les quadras de la CDU qui se rêvent en héritiers d’Angela Merkel, et les ultras de la CSU, prêts à tout pour rester au pouvoir, il ne sera pas facile pour Angela Merkel de convaincre ses électeurs qu’elle « gère » les affaires en bonne « mère de famille », son image-fétiche, à défaut de vision ou de projet bien établi.
Un troisième élément d’incertitude vient de la gauche du gouvernement fédéral. Derrière le tremblement de terre qui voit le CSU perdre sa majorité absolue, les sociaux-démocrates du SPD ont vécu leur propre désastre, en perdant 10,9% des électeurs, plus que le CSU (-10,5%). En se retrouvant sous la barre symbolique de 10 % (9,7%), le SPD a réussi à surpasser les pires estimations. Si la Bavière est une terre traditionnellement hostile au sociaux-démocrates, le parti vit cette fois sa Bérézina. Relégué au cinquième rang, derrière le CSU, les Verts, les « électeurs libres » et l’AfD, avec la migration de son électorat vers tous les autres partis, même vers le CSU, ce n’est certainement pas du noyau d’irréductibles d’un certain âge (avancé) qui s’identifie encore avec ce parti qu’il faudrait espérer le sursaut tant attendu par la direction nationale des sociaux-démocrates. Le contraire pourrait même se produire : La présidente du parti et chef du groupe au Bundestag, Andrea Nahles, et le vice-chancelier et ministre de finances Olaf Scholz arrivent à peine à contenir la grogne des militants et à maintenir le parti au gouvernement. C’est seulement les sondages dévastateurs en cas d’élections anticipées qui empêchaient jusqu’ici la base du parti de se révolter contre leur direction. Si la nouvelle « grande coalition » fut entamée sans enthousiasme, ce ne sont pas les résultats des élections en Bavière qui arriveront à convaincre le parti du bien-fondé d’une politique qui les oblige à avaler couleuvre sur couleuvre, à être associé à la « reine du drame » (Der Spiegel) au gouvernement, Horst Seehofer (CSU) et ses alliés, et qui complique énormément le travail de reconstruction et de modernisation qui serait nécessaire pour ce parti comme pour toute la gauche réformiste en Europe. Il n’est donc pas exclu que la situation évolue rapidement. Le changement viendrait d’ailleurs que des régionalistes du CSU, mais serait peut-être encore plus dramatique pour la stabilité du système politique allemand.
Qu’est-ce que cela implique pour la chancelière ? Dans un premier temps, elle va chercher (comme souvent) à rester au centre du jeu, sans froisser personne, et en restant l’incontournable pierre angulaire de la politique allemande. Les prochaines élections régionales, en Hesse, région gouvernée par la CDU en coalition avec les Verts, arriveront très rapidement, et il s’agira encore pour la Chancelière de limiter les dégâts… Cependant, après cette séquence des élections régionales, traditionnellement importante dans un Etat fédéral, les yeux se tourneront vers les élections européennes du mois de Mai 2019.
N’y aurait-il alors pas une vraie rationalité politique pour la Chancelière à chercher à occuper le terrain européen, domaine réservé du Chancelier (plus encore que les affaires internationales, occupées par le SPD et son ministre des affaires étrangères) ? Libérée des petits calculs de politique politicienne, elle pourrait chercher, comme Helmut Kohl, comme Konrad Adenauer, à terminer son long mandat à la tête de l’Allemagne avec une politique européenne courageuse et audacieuse… Paradoxalement, les éléments pour formuler une telle politique sont sur la table. Les dernières déclarations franco-allemandes (déclaration de Meseberg, cf. supra), la dynamique du couple, avec le projet d’un nouveau traité d’Elysée et le traité entre le Bundestag et l’Assemblée nationale, tous les deux prévus pour janvier 2019, les urgences du projet européen (le Brexit), et même les commémorations « disponibles » (le centenaire du 11 novembre) pour créer des moments symboliques propices à la formulation d’une vision franco-allemande et européenne se rejoignent. Ils permettraient de lancer la campagne européenne autour d’un projet politique pour l’Union autour d’un noyau franco-allemand, afin de permettre de réaliser la « souveraineté politique » chère au président Macron. Si dans le passé, Angela Merkel a souvent attendu très (voir trop) longtemps avant de se positionner, c’est cette patience qui lui a permis de durer et de dominer avec sa politique l’Allemagne et l’Europe. Après les élections en Bavière, et avant le scrutin européen, il pourrait encore y avoir des surprises qui feront que la « maîtrise du temps », signe des grands hommes et désormais des grandes dames en politique, joue en la faveur d’Angela Merkel. Il faut espérer qu’elle l’utilisera pour le bien du couple franco-allemand et de l’Europe.
[author title= »Stefan Seidendorf » image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2012/09/seidendorf_drup1.jpg »]Stefan Seidendorf est Directeur adjoint de l’Institut franco-allemand de Ludwigsbourg[/author]
L’Italie qui préfère comme d’autres pays de l’UE employer des chauffeurs routiers roumains à 200€/mois sans que l’UE intervienne voulons-nous de cette Europe du fric?