En Espagne, rien ne va plus. Les députés Podemos viennent de voter au Parlement contre un gouvernement de gauche. Officiellement, le sujet est le suivant: une coalition entre Podemos et les socialistes du PSOE n’est pas majoritaire à elle seule. Il faut un troisième larron. Celui-ci peut être le parti centriste et liberal Ciudadanos, ou bien le parti Catalan indépendantiste. Le PSOE veut s’allier à Cuidadanos, Podemos aux indépendantistes et a choisi de s’opposer au Parlement à la constitution d’une coalition différente.
En d’autres termes, la position officielle de Podemos est aujourd’hui que la question politique centrale en Espagne est l’indépendance catalane. La remise en cause de la politique d’austérité, en cours au Portugal voisin, ne présente pas le même niveau d’importance et ne peut servir de base principale à la constitution d’un gouvernement de coalition entre Podemos et le PSOE.
Or une prise de position favorable à l’indépendance de la Catalogne est impossible à prendre pour le PSOE. Ce parti a en effet des résultats électoraux très importants dans nombre de territoires qui ont un besoin vital, dans la crise, du maintien de la solidarité économique entre les différentes régions espagnoles. Une telle décision de la part du PSOE serait un suicide électoral et politique, et Podemos le sait naturellement. Autant dire qu’en présentant une telle demande inacceptable, Podemos cherche en réalité un prétexte pour ne pas entrer au gouvernement.
Pourquoi? Deux hypothèses. La première est que Podemos se soit nettement moins structurée politiquement que Syriza, par exemple, et ne puisse donc affronter en réalité la difficulté de l’exercice du pouvoir et des choix que celui-ci impose. La bonne santé électorale du mouvement, et donc ses progrès locaux, imposerait ainsi de se tenir éloigné du calice de la gestion gouvernementale. L’autre hypothèse est un pari politique: un blocage institutionnel qui impose de nouvelles élections, auxquelles Podemos espérerait progresser pour devenir le premier parti d’Espagne. Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, a en effet donné comme explication de vote que le PSOE était coupable « de crime d’Etat et de trafic d’influence », avait « de la chaux vive sur les mains » et pratiquait « une politique suicide » à la solde de l’UE, ceci tout en l’enjoignant à continuer à négocier avec lui dans le même discours.
Dans les deux cas, c’est peu reluisant. L’Espagne n’a toujours pas de gouvernement et rien n’indique que l’issue ne soit pas une grande coalition entre le PSOE, Ciuadadanos et le Parti Populaire conservateur, avec ou sans nouvelles élections.
Sens de l’Etat ou part de marché?
PODEMOS démontre, comme d’autres ailleurs, qu’entre son intérêt et celui de l’Etat et/ou du peuple, son choix est clair: Lui Podemos.
Quant au PSOE qui craint de perdre des voix, voire sa légitimité, ça ne mérite pas un claquement de castagnettes.
L’indépendance de la Catalogne est indifférente au sein de l’Union Européenne.
La Corse des ultras Talamoni et Simeoni aussi!
Le principal danger qui risque d’aboutir à l’éclatement de l’UE, ce n’est pas Podemos ou Syriza, c’est l’autisme des dirigeants européens. Combien de Brexits seront nécessaires avant qu’ils ne comprennent que les peuples d’Europe sont en train de se détacher de l’Europe, pour se vouer à tous les populismes, à tous les fascismes possibles et imaginables ?
Pourquoi ? La réponse est simple: l’Europe n’a pas tenu les « promesses de Maastricht »: la prospérité et le plein emploi. Tout paraissait clair à l’époque: l’Europe, c’était Jacques Delors; l’anti-Europe, c’était Margaret Thatcher. Or voilà que nos dirigeants ont tous adopté les dogmes thatchériens, la doxa ultra-libérale.
Le président Mitterrand nous avait pourtant prévenus: « Mes successeurs ne seront au mieux que des comptables »… Je n’ai rien
contre les comptables, mais leur vision du monde me paraît plutôt étriquée; difficile pour eux de voir plus loin que leurs lunettes à triple foyer: un sou est un sou. Et l’on sacrifie des populations entières sur l’autel de la phynance, sur l’autel de la concurrence pour complaire aux banquiers, aux actionnaires, aux rentiers. On laisse contaminer des populations entières pour complaire à Monsanto et à Bayer et autres empoisonneurs patentés. On va autoriser le Glyphosat, la belle affaire ! Dans le cocktail de pesticides que nous ingurgitons déjà quotidiennement, un de plus ou de moins…
« There will be no U-turns » disait Lady Margaret; bien sûr, quand on fonce tout droit dans le mur, pas question de faire demi tour !
Il faut sauver l’Europe. Mais comment faire ?
A mon humble avis, l’Europe doit à nouveau se faire aimer, et pour cela, remercier les lobbyistes et les comptables – tous ceux qui ont une calculette en guise de cerveau et un portfeuille à la place du coeur – oublier la concurrence et la globalisation, cesser d’adorer le Veau d’Or, et retrouver ses vraies valeurs, celles qui ont fondé la civilisation Européenne, les valeurs de Montaigne et de Spinoza, de Montesquieu et de Kant, de Mazzini et d’Einstein, de Lévi-Strauss et de Bourdieu… et de tant d’autres: l’humanisme, la solidarité, la générosité…
Peut être faudra-t-il en passer par des mesures d’un radicalisme démocratique extrême… allez, soyons fous… élire la Commission au pour couper court à tous les tripatouillages.
très bien dit, fondamental pour une Europe unie: « l’humanisme, la solidarité, la générosité… (…) passer par des mesures d’un radicalisme démocratique extrême… allez, soyons fous… élire la Commission au suffrage universel direct pour couper court à tous les tripatouillages. »
Comment pouvez-vous encore penser que le parti socialiste espagnol, comme en France, est un parti de gauche, en s’alliant avec le centre droit ?
Ce que nécessite l’Espagne comme la France et les autres pays, ce n’est ni un gouvernement de gauche ni de droite avec leurs querelles de clocher mais de bons gestionnaires qui prennent en compte toutes les demandes du pays en essayant de faire le moins de favoritisme possible. L’Eglise catholique ne paie pas d’impôts en Espagne.
En ce qui concerne la Catalogne, si les autorités centrales lui accordaient le même statut qu’elles ont accordées autrefois au Pays Basque, à savoir ètre le premier gestionnaire des impôts prélevés en Catalogne, le souverainisme catalan serait beaucoup moins ardent.
« Les députés Podemos viennent de voter au Parlement contre un gouvernement de gauche. » :
Ne pas savoir reconnaître sa gauche de sa droite porte un nom : trouble de latéralisation. C’est une affection fort répandue de nos jours, particulièrement depuis 1983.
Curieusement, ce sont les mêmes qui confondent modernité (aka retour au 19ème siècle pour les droits et la protection des travailleurs) et archaïsme, réforme et régression, concertation et diktat, pédagogie (bande de nazes, vous êtes tellement nuls que vous ne comprenez pas que c’est pour votre bien qu’on veut vous ramener à l’esclavage) et enfumage …
Reprocher à Podemos de ne pas vouloir gouverner avec deux partis de droite frise la malhonnêteté intellectuelle, mais peut aussi s’expliquer si l’auteur de l’article est atteint de la forme de dyslexie évoquée plus haut.
J’ai ma petite idée sur la question.
« L’Espagne n’a toujours pas de gouvernement et rien n’indique que l’issue ne soit pas une grande coalition entre le PSOE, Ciuadadanos et le Parti Populaire conservateur, avec ou sans nouvelles élections. » :
Et donc l’Espagne sera dirigée par trois partis de droite, comme en France, et partout en Europe.
What else ?
Sinon, on croit comprendre que le PSOE et Ciudadanos ne mèneraient pas la même politique d’austérité que leurs voisins Portuguais (pourquoi ne pas parler de la politique d’austérité en France, en cours et à venir ?) s’ils étaient autorisés à gouverner : très drôle.
En fait, il s’agit juste d’amuser le lecteur, non ?
L’électeur français, quant a lui, ne votera plus JAMAIS pour un représentant de la droite (P$-LR-FN), et ce, quel que soit l’échelon de l’élection.
Merci quand même pour la tranche de rigolade.
Hm, vous pourriez regarder un peu quelle est la politique économique du gouvernement de gauche au Portugal? Et la question de l’austérité n’est pas esthétique: le déficit, c’est un emprunt. Il n’est possible que si on trouve auprès de qui emprunter. Quand, ce qui est arrivé à la Grèce et de manière moins grave en Europe du Sud, un Etat ne trouve plus auprès de qui emprunter, ben…
Gné ? Le rapport avec mon propos ?
Toujours la confusion sur le sens des mots : en France, le déficit à la base, ce n’est pas un emprunt : c’est 50 milliards d’euros (annuels) de fraude fiscale + 40 milliards de CICE versés gracieusement aux actionnaires et dirigeants d’entreprise + 30 milliards d’exonérations (annuelles) de « charges » sociales. On attend toujours le premier emploi créé.
Et il faut emprunter (finances publiques) pour boucher le trou creusé par la fraude, les crédits et exonérations susdits (poches privées), ce qui justifie les politiques d’austérités menées depuis plus de 30 ans ? Vous avez tort, vu du coté des 1%, où manifestement vous vous situez, ce casse du millénaire est d’un esthétisme absolu.
Si je peux me permettre, Franck, j’ajouterai quelques remarques à votre propos auquel je souscris :
– Les 3 partis de droite dont vous parlez : FN, PS et UMP (je refuse « Républicains ») se trouvent être justement ceux dont le taux de présence dans les médias est le plus élevé. Ce qui est la cause première du nombre de leurs électeurs. L’expérience montre que les médias évitent de donner la parole aux vrais opposants. Ce sont donc les « partis du système » (ou pro-système).
– J’appelle de mes vœux la réalisation de votre déclaration « L’électeur français, quant a lui, ne votera plus JAMAIS pour un représentant de la droite (P$-LR-FN) ». C’est ce qui devrait se passer logiquement. Malheureusement, la puissance de persuasion des médias, alliée à une méconnaissance et un désintérêt des problèmes et des offres politiques existantes d’une grande partie de l’électorat suffit à leur assurer un avantage considérable en nombre de voix.
– Ce que vous dites du pillage fiscal est très juste. On peut aussi ajouter que la loi de 1973, renforcée par le traité de Maastricht, constitue un « suicide » financier de l’État qui s’oblige à payer des intérêts sur tous ses emprunts au profit des marchés privés, alors qu’il pouvait emprunter sans intérêt à sa banque centrale, ce qui aggrave encore le pillage de ~55 milliards d’euros tous les ans.
Il est facile, après ça, de claironner qu’on dépense trop et qu’il faut faire des économies !
« L’électeur français, quant a lui, ne votera plus JAMAIS pour un
représentant de la droite (P$-LR-FN), et ce, quel que soit l’échelon de
l’élection »
Heu, sérieux vous vivez sur quelle planète ? cette affirmation est contredite à chaque élection. Il ne suffit pas d’affirmer péremptoirement une volonté (que je pourrai pourtant partager ) pour la faire advenir ! Toutes les consultations démocratiques qui ont eu lieu depuis, disons 10 ans, place ces 3 partis en tête des choix des électeurs français. peut être que si ceux qui se revendiquaient de la « vrai gauche » n’étaient pas constamment dans le déni ou dans l’outrance, leurs propos paraitraient plus crédible. Mais vous n’en prenez pas le chemin , pour le coup j’aimerai dire que j’en ai ri mais c’est surtout pathétique.
Le « que je suis » implicite suivant « L’électeur français » vous a manifestement échappé.
Etant d’un naturel fort modeste, je n’ai pas imaginé que quelqu’un me prêterait l’incroyable prétention de parler au nom du corps électoral tout entier.
Mea culpa., j’essaierai de mieux m’adapter à votre niveau de compréhension la prochaine fois.
En ce qui concerne le déni et l’outrance, il est bien entendu chez ceux qui votent à gauche (restons simple) mais en aucun cas chez les possédants et leurs larbins.
Et sur la pompe à milliards, ce serait outrancier de demander si vous avez quelque chose à dire ?
Je dois dire que mon « niveau de compréhension » doit être assez faible, car je n’avais pas compris l' »implicite » non plus. Cela dit, entièrement d’accord sur le reste.
Bonjour à tous, j’ai 70 ans je suis donc un vieux con, mais moi je le sais, cf Socrates. Je suis évidemment un « archaïque » puisque mes idées remontent au 19ième siècle et je rigole vraiment de la modernité des jeunes cons qui se réfèrent au 18ième siècle. Nous avons une fois de plus l’illustration magnifique de la justesse des démonstrations d’Antonio Gramsci, quasi mort dans les geôles de Mussolini. Quant à cet infâme Pierre Bourdieu, merde il est du 20ième siècle lui aussi.
Yves moi aussi j’ai 70 ans. mais je n’ai rien compris à votre diatribe.Quel rapport avec le sujet traité ici? C’est pour le moins ésotérique, sauf votre respect de vieux con, j’en suis un autre.
Excusez-moi, mais je vous prie de bien vous informer: Ciudadanos centriste??? Cherchez un peu mieux, vous verrez qu’il n’en est rien! Plutôt extrême droite, oui!!!
Bah, de nos jours la sémantique a perdu beaucoup de terrain : l’auteur de l’article pense, ou feint de croire que le PSOE est de gauche. Ici, chez nous, Hollande se prétend socialiste et de gauche, d’aucuns prétendent que nous avons un gouvernement de gauche, alors que l’extrême droite commence à Manolito Valls.
C’est la « modernité » …
Pierre, de Barcelone a tellement raison!
L’idéologie « de gauche » (si cela a un sens?) s’est fracassée contre la réalité.
Les anachorètes persistent à bramer, lorsqu’un parti réputé de gauche et au pouvoir, s’essaie à la réalité.
Pour eux l’idéologie précède les faits.
Ceux qui regardent ailleurs que dans les livres du catéchisme de gauche, ont évidemment tort, pire, ils trahissent la cause!
Pauvres fous.
Podemos ne renie pas (pour le moment ) les points sur lesquels il a été élu :
– non à l’austérité – indépendance de la Catalogne;
c’est là son engagement et non de suivre le PSOE
Cela est-il inconcevable ?
A quoi joue Podemos? …??? Pitoyable titre, et révélateur de la peur qu’inspire le peuple révolté. Vous ne pensez pas sérieusement que ces gens de Podemos « jouent »…? Vous insultez leur engagement, et la mémoire de ceux qui se sont battus en Espagne depuis le siecle dernier pour que leur société soit une société de droits. Pensez-vous vraiment qu’ils aient envie de jouer?…
Qui a ecrit cet article plein de contre sens
Bizarre cette gauche
Podemos ne veut de pouvoir mais veut etre le premier parti.
Apparement selon l auteur etre premier parti ne veut pas vouloir le pouvoir!!!
Signe. JO
Ils ont bien raison de ne pas vouloir faire le jeu du PSOE qui, comme les socialistes en France, suivent les directives de Bruxelles, c’est-à-dire Schaubble, Merkel, et la finance! « Podemos » ne peut s’allier que s’il devient majoritaire, et j’approuve!
Voilà longtemps que je voulais m’enquérir de votre position concernant l’indépendantisme catalan (pour, contre, neutre?); cet article m’en donne l’occasion.
J’ajoute une autre question: pourquoi reviendrait-il à Podemos (pour lequel je n’ai pas de sympathie particulière je précise) de renier son engagement de soutenir la demande d’un referendum en Catalogne? Ne pourrait-on aussi bien rappeler au PSOE qu’au Congrès de Suresnes (1974) il faisait figurer « la reconnaissance du droit à l’autodétermination de toutes les nationalités ibériques » parmi les « mesures nécessaires au rétablissement de la démocratie » (point 11)? Et qu’il n’a jamais dénoncé le « Pacte d’avril » signé avec le PSC en 1977, qui « reconnaît le droit à l’autodétermination des nations et peuples de l’État espagnol » (point 5)? Mais évidemment, quand on choisit de s’allier avec Ciudadanos/ Ciutadans, mouvement créé en Catalogne, voici dix ans, précisément dans le but de s’opposer à l’indépendantisme catalan…
Un peu rassuré par les réactions outragées à cet article calamiteux.
Je ne comprend pas comment on peut vouloir l’indépendance de la Catalogne.
Elle ne s’est pas créée seule, pourquoi maintenant vouloir garder le gâteau pour elle seule.
Les gens ne comprennent ils pas la stratégie: diviser pour mieux gégner.
On veut l’Euro et on veut diviser son propre pays. C’est pas très logique, je trouve.
C’est marcher sur la tête,où se faire pleurer par les tireurs de ficelle qui sont derrière ce désir de nationalisme.
C pareil pour la corse, la Bretagne et pourquoi pas l’aveyron…
C dingue…, c comme instaurer l’obligation de la langue basque ou autre.
C pour diviser les gens, tout simplement.
On n’est pas sorti de de la M…
Dan.
Je vis actuellement en espagne et je ne suis pas du tout d’accord avec cet article. Podemos a été cohérent avec ses propositions électorales. Comment va-t-il accepter un accord avec PSOE et CIUDADANOS dont le programme est un copié collé de celui du parti populaire (conservateur) en plus light. CIUDADANOS a dit depuis le début que c était leur proposition à l ‘accord ou rien et qu’il n’acceptait aucun gouvernement avec PODEMOS. CIUDADANOS 4 millions d’électeurs et PODEMOS 7 millions. A vous de juger!!