Angela Merkel et Martin Schulz semblaient avoir trouvé de concert dans le projet européen « un élixir de pouvoir sans fin ». Angela Merkel est chancelière depuis 12 ans et Martin Schulz élu européen depuis 1994. Il s’agit du projet européen, bombardé priorité n°1 d’un contrat de coalition qui prévoit que le prochain mandat de quatre ans de la chancelière soit placé sous le signe de la relance de l’Europe, au diapason des priorités du chef de l’Etat français Emmanuel Macron. Le contrat en question accepte prudemment l’idée française d’un budget d’investissement pour la zone euro et d’une meilleure protection des pays membres face aux crises financières. Une augmentation de la contribution allemande au budget de l’UE ne serait plus taboue. La nouvelle coalition prévoit d’augmenter sa contribution au budget de l’UE pour compenser le départ du Royaume-Uni, qui va engendrer un déficit de 8 milliards d’euros.
Pourtant, cet Elixir semble avoir faut long feu car l’accord de coalition annoncé la semaine dernière a déjà été fatal à l’un des deux protagonistes, Martin Schulz (qui a renoncé à devenir ministre des affaires étrangères) et reste suspendu au vote de 464.000 militants du SPD d’ici au 4 mars prochain. Par conséquent, une question se pose. L’Allemagne avec son excédent commercial de 227 milliards d’euros et ses 40 milliards d’excédent budgétaire, peut elle du seul faut de ses performances présentes échapper à la vague démocratique de dégagement de ce début de siècle ? Est il encore possible en 2017 d’attendre, tel la fumée blanche au dessus du Vatican, l’annonce calibrée et un brin fastidieuse par deux sexagénaires d’une énième « Grande coalition ? »
Aujourd’hui, la chancelière est dos au mur et n’a plus droit à l’erreur pour rester au pouvoir. Elle a dû multiplier les compromis jusqu’à prêter le flanc à l’ironie des médias allemands estimant qu’il s’agit là d’un « gouvernement socialiste dirigée par une chrétienne-démocrate ». À présent le maître-mot devient « investir ». A ce sujet, la plus belle prise de guerre du SPD reste sans nul doute le ministère des Finances. Cela va changer bien des choses et laisser sur la touche l’obsession du budget à l’équilibre parfait -voire excédentaire- si cher à Wolfgang Schäuble, ministre des Finances de 2009 à 2017.
Et pourtant, le SPD, plus vieux parti allemand créé à la fin du 19ème siècle, reste très divisé sur l’opportunité même de servir à nouveau d’appoint aux conservateurs au pouvoir. Laminé aux législatives, il continue depuis à baisser dans les sondages. Une dernière enquête ne le crédite plus que de 17%, soit presque le même niveau (15%) que l’extrême droite. Si le SPD retourne au gouvernement avec la CDU, les membres du parti savent qu’ils doivent présenter un visage complètement différent. La nouvelle présidente Andrea Nahles, 47 ans, est censé être le nouveau visage du SPD. Pourtant, celui qui fait le plus de bruit au SPD est encore une génération plus jeune. Kevin Kühnert, leader des jeunes du SPD, 28 ans, fait campagne contre l’accord de gouvernement. Il sait que l’Europe qui n’est pas l’une des 10 priorités des allemands selon les sondages n’est hélas pas le meilleur des Elixir, surtout si l’on a son avenir devant soi…
Une première version de cet article a été publiée par nos amis de Témoignage Chrétien
[author image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2011/09/henri-lastenouse.jpg » ]Henri Lastenouse, Secrétaire général de Sauvons l’Europe[/author]
L’Europe n’était pas plus une priorité au Royaume Uni lors du Brexit.
Elle l’est devenue en creux.
Les Français sont europhiles, ce qui ne fait pas de l’Europe leur priorité, bien que les discours pro-européens et certains utopiques de Macron aient fait remonter l’Europe de quelques échelons.
Votre opinion sur le SPD est frappée d’esprit partisan.
Schultz est européen.
La débâcle du SPD n’est pas celle de l’Europe
Le SPD comme le PS français, sont des partis qui existent pour défendre le social (en principe !). Mais depuis plus de 20 ans maintenant. ils ont pratiqué la « realpolitik » en suivant les directives de la Haute Finance, de Merkel ,de Schaubble, Sarko &Cie, en passant par les hauts dirigeants des grandes entreprises qui n’ont qu’un mot d’ordre : mettre par terre toutes les revendications sociales, réduire le coût du travail, « dégraisser le mammouth » comme disait un célèbre socialiste il y a déjà bien longtemps. Bien sûr que le SPD et le PS en France se sont écroulés, comment voulez-vous qu’il en soit autrement? Quand on se dit de gauche on fait une politique de gauche et si l’Europe virait un tout petit peu de bord et devenait plus « rose », vraiment social-démocrate, on pourrait espérer créer un continent modelé sur les régimes du nord de l’Europe, en Scandinavie, où les citoyens vivent dans un régime plus égalitaire et à mon sens plus juste.
Ce sont des régimes avec moins de turpitudes et de corruption, où les responsables le sont vraiment, qui sont là pour servir leur pays donc les humains, et pas les privilégiés qui se cramponnent à leurs foutus avantages et bénéfices, la plupart du temps en frodant le fisc!
Mais bon… mes idées sont inaudibles à ce qui paraît. J’espère quand même que l’Allemagne sera plus souple désormais.
@Danielle.
Vos idees sont parfaitement audibles et il est fort probable que le futur gouvernement de l’ Allemsgne sera plus souple (avec en particulier une nouvelle tete aux finances).
Vous avez mentionné la Suede, bon exemple; mais permettez moi de rappeler que la Suede (les gouvernements Socio- Democrates d’Ingvar Carlsson et de Goran Persson, mais egalement le centriste Carl Bildt) a conduit des reformes que la droite française n’aurait jamais imaginé, même dans ses rêves les plus fous :
– fonctionnaires reduits en effectifs de 30%, (et désormais sous contrat privé pour la plupart) ,
– baisse des impots sur le capital et les revenus du capital, libéralisation des situations de rente (taxis, pharmacies etc…),
– privatisations diverses totales ou partielles (la Poste)
– reforme décentralisée des soins
– réduction du déficit et de la dette publique, –
– reforme des retraites etc…
bonjour Henri, tout le monde avance ce chiffre de 7 ou 8 milliard d’euros de déficit et malgré la demande des syndicats de la Commission, aucune information n’est venue éclairer l’origine de ce chiffre, notamment sur la prise en compte des bénéfices générés par les gains des programmes auxquels le roayune-Uni ne participera plus, le coût augmenté de sa participation dans les agences, etc.
selon le Président de la commission du budget (Jean Arthuis) le trou sera plutôt de 12 a 13 Milliards, soit grosso modo 2,50 € par mois et par citoyen, ceci pour la mise en perspective.
Cela étant la bagarre promet d’être dure entre états.
Eh ben, toutes ces manœuvres du microcosme politique allemand montrent à l’évidence que la question n’est pas « l’union » €uropéenne, mais bien plutôt que peuvent faire les gouvernements empêtrés dans leurs problèmes pour accréditer encore l’idée, si tant est que ce soit possible, que la question européenne est toujours d’actualité.
Quant à dire, comme jlcatalan que « Les Français sont europhiles », c’est une contre-vérité.
D’une part, les Français étaient (dans) les premiers à rejeter le projet de traité de « constitution européenne » en 2005 et il est admis que le désaccord s’est accru depuis. En effet, on voit difficilement, compte tenu des piètres résultats obtenus depuis, comment il pourrait en être autrement…
D’autre part, Macron l’a admis dans une interview récente qu’il a donnée – en anglais, lui, le président de la France ! – que les Français sont majoritairement favorable à un Frexit.
Ne confondez pas, ce ne sont pas les Français qui sont europhiles, c’est seulement l’ensemble de l’oligarchie, nos « grandes fortunes », nos « dirigeants », nos politiciens professionnels, les « grands » patrons de nos grandes entreprises et la quasi totalité des salles de rédaction de nos stations de radio, de nos chaînes de télé et nos « grands » médias et sites Internet d’information.
Nous vivons dans une propagande pro-UE depuis des décennies…
Je commençais à m’inquiéter du silence de certains spécialistes de la caricature à gros traits parmi les commentateurs qui nourrissent le site de « Sauvons l’Europe ». La réapparition de « Ruoma » – pseudo qui, inversé de SA droite à MA gauche, se lit « amour » – m’a rassuré.
Passons sur le florilège de vocables formatés (oligarchie, politiciens professionnels, etc.) qui témoignent d’une savante maîtrise de leçons bien apprises dans le registre de la « pensée inique » – avec, cependant, un amalgame qui prête à sourire lorsqu’est évoquée l’ « europhilie » des médias… alors que « Sauvons l’Europe » s’est précisément illustré dans la dénonciation de la place trop réduite accordée à l’information sur l’UE par les chaînes de télévision (campagne en faveur de « plus d’Europe à la télé ») ou les stations de radio (campagne contre la suppression de la revue de presse européenne d’Alex Taylor sur France Inter).
Passons aussi sur la superficialité avec laquelle, une fois de plus, le résultat du referendum de 2005 est interprété… là où c’est une imbrication complexe de motivations, dont certaines sans aucun rapport avec la question posée, qui appelle une analyse plus sérieuse.
Mais, à mon sens, ce qui mérite d’être le plus nuancé est l’affirmation selon laquelle « Les Français sont europhiles » constituerait une contre-vérité. J’insiste bien sur le terme « nuancé » dans la mesure où les enquêtes d’opinion révèlent surtout une grande volatilité de la perception à cet égard.
Ainsi, pour prendre des exemples récents, selon les études de l’ « Eurobaromètre » – merci d’éviter de répondre que cet outil scientifique est au service de je ne sais quelle « oligarchie » – les sondages montraient qu’à l’automne 2016, 26% des personnes interrogées en France affichaient leur confiance dans l’UE, puis que ce pourcentage montait à 41% au printemps 2017 et redescendait à 33% à l’automne suivant. Certes, même à 41%, on n’atteint pas 50%… mais, en moyenne, les indécis se situent dans une fourchette de l’ordre de 10% – ce qui fait que c’est tantôt le verre à moitié vide qui retient l’attention, et tantôt le verre à moitié plein. Il suffit d’une conjoncture alimentée par un frisson défavorable – telle l’ « affaire Barroso » – pour que le verre se vide avec plus ou moins d’intensité.
Toutes ces explications ne doivent pas me faire oublier la sympathie dont je tiens à témoigner à l’égard de Béatrice Thomas qui, elle, pose une bonne question…
Les « grands » médias ne seraient pas européistes ?
Comment expliquer, dans ce cas, le battage médiatique impressionnant pour le oui au référendum en 2005, puis plus récemment, le même battage unanime pour nous convaincre que le seul vote britannique valable était le Remain ?
Dans ce domaine, nos « grands » médias se comportent surtout comme des instruments de propagande et de manipulation de l’opinion publique, avec efficacité comme on a pu le constater avec l’élection de E. Macron.
Battage médiatique suivi, après la déconvenue des résultats, et comme dans le cas de Donald Trump, de perpétuelles critiques, prévisions d’échecs, quand on n’attaque pas directement la personne ou les électeurs britanniques pour les tourner en ridicule, comme pourraient le faire de mauvais perdants et comme ils le font d’ailleurs régulièrement avec leurs propres compatriotes, moqués dès qu’ils manifestent la moindre réticence à ce qu’on (l’oligarchie ?) attend d’eux, ce fameux « french bashing » que pratiquent aussi nos « zélites » françaises…
Nous avons, là encore, un exemple de la façon de minorer le choix français de 2005 : les Français ne savent pas vraiment pourquoi ils votent.
Par contre, s’ils avaient été majoritaires pour le OUI, le résultat n’aurait jamais été remis en question.
Sans parler de l’utilisation des sondages, avant, pendant et même ici, après, comme véritables prophéties auto-réalisatrices dont les résultats peuvent toujours être choisis et surtout interprétés pour défendre telle ou telle opinion.
Il suffit le plus souvent de chercher qui a commandé le dit sondage pour savoir quel résultat était attendu.
Alors selon vous les grands média sont « européistes »… Propagande et manipulation … Tout cela relève du fantasme ou du complot.
Pour ne parler que de la presse écrite contentez vous de jetez un coup d’oeil sur cet échantillon de la presse d’aujourd’hui et dites nous ou est le battage.
http://www.lemonde.fr
http://www.liberation.fr/
https://www.ouest-france.fr/
http://www.leparisien.fr/
Allez y faites le test : non seulement on n’y relève aucun « battage europhttps://www.express.co.uk/iste » mais le mot Europe n’apparaît nulle part.
Ah si! j’oubliais : BFM TV / RMC a interviewé ce matin un de vos amis.
Pour ce qui est du vote leave. J’ai pu lire tous les matins les unes du Daily Express ou du Sun, et voir le bus de Boris passe au bas de ma rue (avec ce fameux slogan mensonger sur le NHS) . Il y avait d’un cote des media type BBC qui ouvraient leurs temps d’antenne aux remainers et aux brexiteurs, de l’autre des media matraqueurs dont le battage anti EU etait truffe d’insultes et de mensonges grossiers. Voila pour « l’equilibre ».
Tiens rien que pour vous amuser regardez la une du Daily Express d’aujourd’hui .
https://www.express.co.uk/
Fantasme et complot ?…
Ce n’est pourtant pas moi qui ai classé les médias français récemment bons derniers dans l’UE pour leur manque d’indépendance et d’impartialité, mais une ONG (je ne sais plus s’il s’agit de RSF, de Transparency ou autre).
Ensuite, vous prenez une photo des unes d’aujourd’hui de quelques sites « d’information », comme si c’était révélateur du traitement de l’UE par nos médias tout au long des années. Soyez sérieux…
Enfin, vous allez chercher des contre-exemples parmi les médias britanniques, alors que nous parlons des médias français.
Eh oui, la liberté d’expression est plus grande et le traitement de la question européenne plus honnête au Royaume-Uni…
Et comme ils ont voté pour sortir de l’UE et que là-bas, les médias respectent ce choix, ils n’ont pas vraiment de raison de se montrer européistes.
Vous n’êtes pas honnête, et donc inutile pour moi de continuer sur ce sujet.
En effet, vous avez raison de raison de jeter l’éponge.
Non seulement vous n’êtes pas convaincant, mais surtout, si vous étiez un de mes étudiants, votre copie ne pourrait échapper à l’appréciation: « hors sujet ».
Quelle prétention, quelle suffisance, quelle morgue…
Exactement le genre d’attitude des personnes qui manquent d’arguments. Bonne soirée !
il est vrai que « morgue », « suffisante », « pas honnête » constituent une argumentation de poids lorsqu’on defend une cause.
Bah ! Disons que c’est une légère perte de contrôle de soi, assez naturelle lorsque le défaut de la cuirasse est mis à découvert.
La seule chose qui me rassure un peu, c’est que, face à de tels relais de propagande pour les Trump et autres Erdogan, les bâtisseurs-rénovateurs d’une UE plus proche des préoccupations citoyennes comme le sont les promoteurs de Sauvons l’Europe n’ont pas trop de soucis à se faire.
Je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises dans ces colonnes, mais les propos de notre interlocuteur illustrent de manière emblématique cette regrettable confusion entre « vox populi » et « intox populiste ».
@Gerard
Oui; cela dit la raison pour laquelle vous et moi prenons le temps de contrer les trolls, si possible rationnellement, et si possible avec bienveillance, n’est pas de les convaincre; même avec des arguments, cela ne marche pas.
Par contre c’est bien a travers eux (au sens littéral du terme) que nous pourrons convaincre la véritable cible, celle des indécis, ou les citoyens qui , pour des raisons légitimes, sont peu informés sur l’Union Européenne.
J’apprécie votre formule opposant vox populi et intox populiste. J’en rajouterais une couche en disant que le leader populiste est celui qui tient le peuple pour idiot.
A titre de réciprocité, je souscris à votre expression « contrer les trolls » – qui, en raccourci, pourrait donner naissance au néologisme « controller »… action (« contrer », pas « contrôler ») qui est une des vocations éminentes de « Sauvons l’Europe ».
Je partage également votre souci des « citoyens qui, pour des raisons légitimes, sont peu informés sur l’Union européenne ».
C’est bien en effet le défi auquel les meilleures volontés sont confrontées en matière de « défense et illustration de la construction européenne ».
Certes, les sources d’information ne manquent pas… à commencer par les institutions elles-mêmes qui, avec parfois (mais, heureusement, pas trop souvent) le risque de « jargonage » ou de ton inconsciemment paternaliste, s’efforcent de porter à la connaissance du public les initiatives et réalisations qu’elles promeuvent. Le site « Europa » contient de solides indications à cet égard… mais le connaît-on vraiment ? et l’exploite-t-on à la mesure de ses multiples potentialités ?
En fait, au-delà de la source elle-même, le point crucial concerne les « tuyaux » et les « raffineries » à travers lesquels transite l’information. Les bureaux d’information des institutions ainsi que des relais comme les « Maisons de l’Europe » constituent des outils précieux… mais, là encore, peut se poser la question de leur visibilité et de leurs ressources dans un environnement médiatique qui, n’en déplaise à certains, fait assez peu de cas de l’UE.
Et puis, je le dis également assez souvent, ne négligeons pas des ouvrages tels que « L’Europe pour les nuls » (le plus célèbre) ou « l’Europe au banc des accusés » qui font justice de quantités d’idées reçues… sans mettre le lecteur en position de « béni-oui-oui ».
Tiens, les sources d’informations ne manquent pas, en effet…
Toutes plus objectives et indépendantes les unes que les autres.
Et là, c’est un confrère qui le dénonce.
http://www.telerama.fr/television/la-reforme-de-la-sncf-jugee-salutaire-a-lunanimite-des-editorialistes,n5504569.php
Cela dit Ruoma est parfaitement cohérent : son argument final étant : « vous n’êtes pas honnête », « quelle morgue » (on en finit toujours avec des arguments ad hominem). Ce genre d’argument ne se discute pas. On ne discute pas avec des gens qui ne sont pas honnêtes.
Egalement cohérente cette affirmation de Ruoma : « Eh oui, la liberté d’expression est plus grande et le traitement de la question européenne plus honnête au Royaume-Uni », alors que plus haut il cite le « score » moyen de la France par Reporters sans Frontières …. lequel place cependant la Grande Bretagne est a la 40 e place, ….donc derrière la France. French bashing ou bâton pour se faire battre?
C’est ballot hein?