Henri Lastenouse s’entretient avec Andrew Duff au sujet du Brexit et de l’état de la démocratie britannique.
Pensez-vous que la crise du BREXIT s’inscrit dans une crise plus vaste de la démocratie britannique, ou ne relève hélas que d’un accident de parcours, le référendum de 2016 ?
Tous les deux. Le fait que le Parlement britannique ait eu recours à un référendum en 2016 relève d’une erreur historique décidé de son plein gré ! Mais cette fuite en avant était déjà révélatrice de l’état de faillite de la politique des partis britanniques et de son Parlement non réformé.
Pour ou contre un second référendum ?
Le premier référendum est à l’origine de la crise profonde actuelle. Un deuxième référendum ne ferait qu’aggraver la crise. Les députés qui imposeraient aux malheureux citoyens la responsabilité d’une décision qu’ils sont incapables de prendre eux-mêmes au sein du Parlement seraient des individus sans vergogne ou stupides, voire les deux. Les pseudo-solutions simplistes doivent être évitées.
Quel est votre pronostique concernant la démocratie britannique post BREXIT ? Pensez-vous à un basculement politique du même ordre que celui incarné par Emmanuel Macron en France ?
La crise a donné une voix forte au nationalisme anglais de droite. Elle a également mis en lumière l’anachronisme du travail et la faiblesse des forces « pro-européennes » classiques (mais anti-fédéralistes…) en Grande-Bretagne (telles que les démocrates libéraux).
La Grande-Bretagne n’est pas la France. Sans élection présidentielle et sans représentation proportionnelle des partis au sein du Parlement Britannique, il est impossible pour de nouveaux mouvements politiques d’émerger rapidement, à la manière de Macron.
À moins d’une réforme électorale des Communes, les deux principaux partis de droite et de gauche sont condamnés à rester des « coalitions impies » et dysfonctionnelles entre des politiciens qui se détestent avec des points de vue totalement incompatibles sur l’Europe.
Faut il en conclure que dissoudre le Parlement est une fausse piste ?
Une élection générale dans les circonstances actuelles serait inutile. Aucun parti national traditionnel ne saurait quoi mettre dans son manifeste. Ni May ni Corbyn n’ont la confiance de leurs propres partis (et encore moins celle des autres) pour devenir Premier ministre. Le taux de participation serait faible et la colère dans les rues élevée.
Comment envisagez vous les semaines à venir ?
À moins que l’accord de retrait ne soit passé avant le 10 avril, Il faudrait juste « débrancher » le Royaume Uni de l’UE ! Après avoir vécu quelques temps comme un pays tiers à l’UE, les Britanniques changeront un jour leur fusil d’épaule et reviendront vers l’EU. Si un autre référendum devait avoir lieu un jour, ce devrait être sur l’article 49 (Accession à l’UE ) et non sur l’article 50 (Quitter l’UE).
[author title= »Andrew Duff » image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2019/04/Andrew-Duff.jpg »]Andrew Duff a été député européen pendant 15 ans pour les libéraux démocrates anglais, entre 1999 et 2014.[/author]
Merci à Andrew Duff, son analyse sonne parfaitement juste. Il soulève bien le problème des référendums irréfléchis et celui des partis politiques …Mais que penser d’une prolongation de la situation actuelle, d’un report de la décision britannique jusqu’à la fin de l’année, comme semble l’envisager certains dans l’intérêt du pays et de l’UE ?
Quitter l’UE pour y revenir plus tard suppose que la Grande Bretagne adoptera l’Acquis communautaire, Euro et Schengen… En plus, si elle est de nouveau candidate, un référendum s’imposera dans des pays membres dont la France.
Assez d’accord avec vous mais jamais nos amis grands-bretons ne réintègreront une UE qui sera (peut-être enfin !) devenue fédérale.
les britanniques auront sans doute plaisir a y revenir si cesse la dictature actuelle de cette vieille union européenne totalement irrespectueuse du désir fort de maintien de souveraineté des états et imbue de ses certitudes sur la supériorité du gros capital international…
a Claude
Dictature
Les mots ont ils encore in sens?
oui oui , j’ai bien dit « dictature »……
le mot oui. Mais le sens?
oui ! …l’UE « dicte » bien a chaque état chaque année sa feuille de route interieure….la GOPE….
Preuve que l’on peut écrire n’importe quoi dans le confort feutré de son salon. Ayant pu apprécier sur place, dans les milieux populaires, ce que fut la dictature de Ceaucescu en Roumanie, je ne vous suivrai pas dans la superficialité de vos propos.
En revanche, si l’on se donne la peine de creuser un peu les références historiques, on ne peut s’empêcher de penser, en considérant la mainmise de plus en plus affirmée des Etats membres sur l’évolution de l’UE, que l’on retrouve aujourd’hui quelques échos du « Concert des Nations » issu de la restauration de valeurs d’avant 1789 voulue par le Congrès de Vienne.
Je rejoins Claude Gazengel qui ne me semble pas si superficiel que ça.
J’ai le même ressenti, qui est celui d’un obscur dictat (enfin pas si obscur que cela car il ne se cache plus) des milieux éco. et financiers qui nous formatent partout, pas seulement en Europe, sur le même mode opératoire : s’infiltrer partout en premier lieu dans les cercles du pouvoir politique pour influencer et infléchir l’opinion en finançant…l’information, des partis, du matériel, des étudiants, de la publicité, des études et des contre études commanditées à des experts payés au résultat demandé…
Sauf que ces milieux, qui se recoupent d’ailleurs avec ceux de l’évasion fiscale, ne voient hélas pas plus loin que leur « money » et investissements, en étant complètement sourds aux dégâts collatéraux et aveugles aux cataclysmes qui s’annoncent. Cataclysmes dont sont en train de prendre conscience des populations qui, elles ont encore leurs pieds sur terre (au sens littéral, sans imaginer vivre un jour sur Mars). Cataclysmes qui ne se résolveront ni avec de l’IA, ni en invoquant les sacro-saintes lois du marché.
Alors oui, pour certains, tout va bien dans le meilleur des mondes européen. Dormons sur nos deux oreilles et ne critiquons pas la dernière dictature en « isme », celle issue de la philosophie du XVIIIème siècle, qui nous permet de si bien vivre, si confortablement dans nos salons…et « en même temps » de
mourrir de l’air respiré, de la nourriture et des eaux ingérée tout comme le reste du vivant qui disparaît comme fond la glace des pôles et des montagnes.
Oui, le capitalisme est la dernière dictature à avoir survécu au siècle passé !
Et oublions les laissés pour compte, dont le nombre augmente en fonction de l’augmentation des inégalités.
Le « marché » de la mort s’en chargera !
Votre référence aux « Grandes orientations de politiques économiques »(GOPE) n’est peut-être pas l’illustration la plus pertinente de ce qu’il convient d’entendre par « dictature » – fût-ce sous forme de « dictée ».
Ces « préconisations » ne relèvent pas, en effet, de mécanismes contraignants comme le sont, en droit européen, les règlements, les décisions ou les directives. En tant qu’ « orientations », comme leur dénomination l’indique, elles se limitent à « recommander » des lignes que chaque Etat membre est convié à suivre dans l’esprit d’une certaine cohérence, assortie en aval d’un mécanisme plutôt souple de surveillance multilatérale auquel est associé le Parlement européen.
Si la Commission, comme pour d’autres procédures, agit au point de départ pour enclencher le mécanisme, l’adoption proprement dite des GOPE relève de la compétence du Conseil en tant qu’instance regroupant les Etats membres, et ceci en vertu d’un processus à plusieurs étages formulé dans l’article 121 du Traité sur le fonctionnement de l’UE:
– il revient à cet échelon ministériel d’adopter d’abord un « projet », dont il fait rapport au Conseil européen composé des chefs d’Etat et de gouvernement;
– sur cette base, le Conseil européen débat d’une conclusion;
– en tenant compte de cette conclusion, c’est de nouveau le Conseil qui adopte enfin une « recommandation » fixant les grandes orientations… et sans omettre d’en informer le Parlement européen.
Un tel processus emprunte en quelque sorte à l’imagerie maritime: la Commission fait office de boussole, mais ce sont bien les Etats membres qui tiennent le gouvernail. Faut-il pour autant en inférer une « dictature » comparable au régime des galères ? Libre à chacune et à chacun de se faire une opinion. Mais encore faut-il avoir au moins une notion de l’agencement dudit processus avant de basculer dans ces images d’Epinal qui font le lit de la démagogie.
Dans le prolongement de mon commentaire sur les GOPE – et dans une approche plus générale – il me semble utile d’apporter une précision complémentaire au sujet du processus situé en amont des soi-disant « diktats » bruxellois.
Ce complément constitue un bref rappel d’une chronique consacrée il y a quelques années sur le présent site à ce que recouvre la qualification de « Bruxelles ».
Il serait en effet réducteur que ce « label au bois dormant » soit attaché à la seule Commission européenne. En un sens, cette dernière – certes abondamment feuillue en termes de compétences – n’est que l’arbre qui cache la forêt. Une forêt dont la densité se mesure aussi à la prolifération des comités et autres groupes de travail gravitant autour d’elle et surtout au sein du Conseil.
Les décisions, recommandations, etc. estampillées du sceau des ministres ne représentent en effet que la partie émergée de l’iceberg. Le coeur du dispositif se situe à un échelon inférieur, quoique politiquement majeur,celui du « Comité des Représentants Permanents » (COREPER) regroupant les ambassadeurs des Etats membres auprès des institutions que je prends la liberté de qualifier encore de « communautaires ». C’est à ce niveau que se prépare la décision sur les actes législatifs ponctuant la vie de l’Union et auxquels le Parlement européen est souvent aussi associé, soit comme co-législateur, soit comme instance de consultation. Or, dans les faits, les ministres ne discutent pas eux-mêmes nombre de ces projets d’actes, la prise de décision étant déléguée à ces Représentants permanents. Seuls les dossiers les plus sensibles ou pour lesquels la majorité requise, ou l’unanimité, ne semble pas a priori acquise se retrouvent sur la table des ministres.
Mais les travaux des Représentants permanents – je vous épargne des détails de procédure – sont eux-mêmes préparés dans des comités ou des groupes de travail où, en plus de représentants des services de la Commission, siègent des fonctionnaires des Etats membres: soit des fonctionnaires en poste dans les Représentations permanentes à Bruxelles, soit des fonctionnaires des ministères nationaux qui, en fonction de la nature ou de la technicité des dossiers, effectuent un déplacement spécial à Bruxelles. Habitué de la liaison ferroviaire Bruxelles-Paris ou retour, il m’arrive souvent de partager – même silencieusement – le voyage avec ces personnes.
Pour conclure: là encore, pour le respect de la vérité, il est utile, voire fondamental, de ne pas se bercer d’illusions (notamment d’optique) à propos de la tour d’ivoire dans laquelle se mureraient des bataillons de « gnomes » engoncés dans leur technocratie.
Merci Gerard pour ce rappel factuel, je crains que cela suffise pour convaincre. « Dictature », « diktat » et marche de la mort » sont evidemment plus efficaces.
J’aimerais pouvoir atteindre Rahlf en lui disant ceci:
j ai egalement des proches ayant vecu en RDA : pas d opposition, pas de separation des pouvoirs, pas d’opposition, ecoutes et prison pour les recalcitrants. C’etait il y a apeine 25 ans. Si les mots ont encore un sens cela s’appelle dictature, et encore pas la pire.
J’ignore si c’est le cas de Rahlf mais je m’etonne de l’indulgence avec laquelle certains leaders dits populistes traitent les regimes qui s’orientent vers la dictature comme en Russie ou la Hongrie.
Ensuite cette diatribe contre le capitalisme est paradoxale lorsque le sujet du jour est le Brexit. Rahlf est il pret a reconnaitre que les tenors du Brexit sont pour l’essentiel des capitalistes libre-echangistes purs et durs, des ultra riches dont beaucoup sont des adeptes de l’evasion fiscale, certains cites dans les Panama Papers comme Arron Banks,Jacob Rees-Mogg, les freres Barclays etc… Meme l’industriel (de talent) James Dyson , souvent cite en exemple par les brexiters, vient de de demenager son quartier general a Singapour.
Enfin je souhaiterais que Rahlf nous cite des exemples d’experiences « anticapitalistes » qui n’ ont pas sombre dans la dictature avec son cortege de misere et de mort, la derniere version en date etant la version bolivariene.
Rahlf? Si vous etes encore la…
Cher Andrew, alors que l’Union est rongée de l’intérieur par un phénomène croissant de populisme, nationalisme, souverainisme dans une majorité de ses États membres et de plus en plus menacée à l’extérieur par les trois plus grandes puissances mondiales – le départ du RU serait un affaiblissement supplémentaire à tous points de vue (démocratie, libéralisme, puissance économique/commerciale/ financière/stratégique …). Si le RU devient une sorte d’électron libre aux portes de l’UE, on peut s’attendre à toutes sortes de problèmes déstabilisants pour l’Europe. D’autre part, quel autre moyen qu’un referendum peut être proposé à une population lorsque son régime constitutionnel et partisan traverse une telle crise ? Cette crise ne risque-t-elle pas en fait de s’aggraver si le Royaume est livré à lui-même ? JGGiraud
A votre avis, pourquoi l’UE est-elle dans cet état que vous décrivez ici, (populisme, souverainisme etc…) ? Parce que la gouvernance fait encore et toujours la part trop belle à la Finance, et les gens en ont marre. Tant qu’on donnera l’impression de fonctionner dans cette Europe pour les banques, les investisseurs, les fonds de pension, au détriment de ce qui est nécessaire pour les gens, vous aurez cette sourde colère qui gronde de plus en plus fort en France comme au R.Uni, et même ailleurs.
Une fois de plus, chère Danielle, vous vous faites la porte-parole du bon sens. En fait, ce qui m’interpelle en particulier dans votre cri du coeur est la formule « Tant qu’on donnera l’impression ». Vous mettez en effet le doigt sur un des éléments majeurs du problème, à savoir que, parfois sinon souvent, il est davantage question d’ « image » exagérément agrandie – voire « pixellisée », comme on dit aujourd’hui en langage photographique – que de vision panoramique.
Certes, les aspects financiers semblent occuper le premier plan du tableau… et certaines maladresses de communication au niveau des institutions de l’UE ne contribuent pas à dissiper l’illusion d’optique. Mais, lorsqu’on prend le temps de porter son attention sur l’ensemble de la fresque des activités de l’Union, on constate que la scène est beaucoup plus riche que ce que pourrait laisser entrevoir le premier plan. Même en petites touches, sinon en clair-obscur ou en pointillé, l’attention portée à l’environnement a sa place dans la composition et le social n’en est pas totalement absent, bien qu’à l’heure actuelle encore solidement encadré par les acteurs fondamentaux que sont les Etats membres de l’UE. Et je ne parle pas de la fiscalité…
Bref, pour en revenir au terme d’ « impression » sur lequel j’ai rebondi, ne laissons pas l’impression des billets de banque obscurcir l’ « impression soleil levant » qui marqua un tournant décisif dans le domaine artistique et qui pourrait aujourd’hui être l’ « expression » d’un renouveau de l’espérance en l’Europe… tout en respectant, certes, l’appellation de « soleil levant » telle que le Japon se l’est appropriée.
Danielle
Si vous ressentez que l’ UE donne cette impression de donner la priorite aux puissances d’argent, alors que dire des Etats Unis, de la Chine, du Japon? Et je ne parle pas de la Russie ; en gros le « reste » du Monde…
Oui, vous avez raison tous les deux Gérard Vernier et vous. Je sais que dans le reste du monde tout est pire, mais justement en Europe on a pris l’habitude que tout le monde vive correctement et que les lois marchent dans le bon sens (je viens d’aller en Afrique et j’ai pu voir pourquoi ces populations n’ont qu’une envie, c’est d’essayer de nous rejoindre). Il faut que l’Europe soit un modèle en même temps qu’une courroie d’entrainement pour le reste du monde. On doit arrêter d’exploiter encore et toujours leurs ressources, et les aider à installer des Etats qui marchent (l’Algérie partira-t-elle dans le bon sens ?). Et bien que profondément de gauche, je souhaite une grande Europe, avec un libéralisme controlé…et je trouve les parlementaires anglais pitoyables, mais avant tout David Cameron qui aurait pu faire l’économie de ce ce referendum.
Roger Briesch,
Andrew Duff, un gentlemen, un vrai dans tous les sens du terme. J’étais en contact avec lui lors de la convention préparatoire au projet constitutionnel. Un homme droit, engagé et pugnace, une référence tout simplement.
absolument.Comme quoi un handicap de la parole magnifie la precision et l’equilibre de la pensee et de la communication
Je ne suis pas aussi politicien et compliqué que vous ; faisons simple:
lorsque vous avez payé par beaucoup d’efforts et d’engagements pour la construction de votre maison comme pour votre pays, exemple, des lois, des protections, la SNCF ,barrages, centrales nucléaire, aviation, réseaux routiers, secu,..,il est normal que l’on s’associe en village, villes, nations..pour mieux en vivre….
Cependant lorsque certains se regroupent uniquement en voulant vous gouverner tout en vous excluant de vos propriétés établies sous prétexte de monopole pour se partager par corruption presque gratuitement entre quelques rares personnes ce que vous avez construit, ne vous étonnez pas de méfiances puis de rejets qui en plus ne tiennent pas compte de particularisme sur lesquels se sont construits maisons, village, travail , nation!
.
Libre à chacun d’aménager sa maison, chez lui grâce à sa peine,ses choix, ses idées ; à plusieurs villages ou ville, mais pas de se livrer pieds et mains liés, décérébrés , par des organisateurs pensant qu’à leurs intérêts et leurs potes..
CECI à tous les niveaux de constructions. Où la libéralité, où la démocratie existe t’elle dans l’UE actuelle et pire, en France, en Grande Bretagne,….?
(nouvelle réponse à Bernard Schmitt au regard de son commentaire du 7 avril):
Merci pour votre commentaire.
En fait, je ne me berce d’aucune illusion: ceux qui ont des préjugés et s’obstinent dans le déni au mépris des réalités refuseront toujours de se laisser convaincre.
S’agissant de l’UE, leur raisonnement est comparable à celui des « créationnistes » américains affirmant que le texte de la Genèse sur la Création doit être pris au pied de la lettre. C’est, du reste, à dessein que j’évoque l’autre côté de l’Atlantique, sachant que dénigrer systématiquement l’Union fait amplement le jeu de la CIA et autres « trumperies », qui ne demandent qu’à affaiblir un concurrent plus que sérieux sur la scène internationale. D’une certaine façon, c’est de la collaboration à la sauce « malgré nous ».
Pour ma part, mon objectif reste modeste: contribuer à donner au citoyen qui, souvent dans un contexte préoccupant de désinformation, cherche à mieux comprendre l’UE, des explications (voir mon précédent commentaire) sur la manière dont celle-ci fonctionne – sans, du reste, nier les défauts d’un acteur qui, par son embonpoint (28 – ou 27 ? – Etats membres, inflation de réglementations pas toujours utiles), emprunte parfois plus à Sancho Pança qu’à Don Quichotte – démarche prenant appui sur des faits et des réalités dont ma longue expérience peut témoigner.
Cela étant précisé, il est évident que mes contributions sporadiques restent bien en-dessous de ce formidable outil pédagogique que constitue l’ouvrage « L’Europe pour les nuls », enrichi d’actualisations judicieuses au fil de ses éditions successives.
Je profite de ma réponse à B. Schmitt ci-dessous pour réagir à votre propos.
Etes-vous sérieux quand vous citez l’UE comme un concurrent des EU sur la scène internationale alors qu’elle n’est plus qu’un de ses vassaux satellite avec des dirigeants et ex-dirigeants qui ont été à la solde d’acteurs financiers ou économiques pro-US voire américains ?
Personnellement, c’est cette UE là qui, à l’instar de beaucoup d’autres personnes ne me fait pas envie.
Ne parlons donc pas de dénigrement et restons sérieux, facétieux Gérard.
Si l’Europe voulait séduire ses électeurs, elle devrait non plus faire la part belle aux multinationales qui la dirigent en lui donnant une direction presque uniquement économico-financière, mais aux populations qui sont dans l’attente non pas de directives contraignantes, non-contraignantes ou de GOPé mais bien plus prosaïquement d’un meilleur…à venir.
En miroir à votre poussif Sancho nous les électeurs nous répétons et demandons :
– « Anne ma sœur Anne, ne vois tu rien venir ?
– Non, je ne vois rien… »
Et ce n’est pas avec un verre à moitié plein ou à moitié vide, selon le point de vue, que vous étancherez la soif des jeunes générations envers un avenir meilleur : « Les élections européennes ? Ça sert à rien… »
Désolé, mais je maintiens que l’on sous-estime parfois inconsidérément la rivalité UE-EU… au point de faire, j’insiste sur ce point, le jeu des Américains en dénigrant inconsidérément l’UE. Cette constatation ne relève d’aucune facétie, pas plus que la lutte que la Commission a entreprise – déjà dans les années 60 – contre les positions dominantes occupées par des firmes multinationales. Permettez que je me réserve de développer tout cela – certes, avec des nuances qui s’imposent – dans un prochain article et non dans un commentaire.
Quant à la soif des jeunes générations, encore faut-il bien la connaître. Mon milieu familial baignant dans l’enseignement – primaire, secondaire et universitaire – j’ose me prévaloir d’une constante attention à cet égard.
Peut-être une façon de se démarquer de ceux qui, l’oeil constamment rivé sur le rétroviseur, en arrivent à négliger ce qui se passe au-delà du pare-brise.
Pour répondre à M. Bernard Schmitt qui m’interpelle qq paragraphes plus haut, je lui dirai que je ne nie nullement les dictatures passées et présentes qui sont avérées. Je n’ai ni indulgence, ni admiration naïve envers le RN en France, la Russie ou le Vénézuela. Je ne citerai pas non plus d’exemples, comme si une preuve devait venir de son contraire.
Là n’est point mon propos.
Par contre ma « diatribe » (Sic !) ne me semble pas tout à fait hors sujet et, vous me rejoignez même en apportant de l’eau à mon moulin…
Effectivement, je comprends tout à fait que le Brexit soit l’oeuvre de capitalistes purs et durs et vous l’écrivez vous même, les deux sujets sont intimement liés !
Comme le sont les intérêts des politocards milliardaires « démocratiquement » élus (ou plutôt qui ont su faire preuve de malignité en se servant des règles démocratiques pour se faire élire en « arrangeant » les faits pré-électoraux en leur faveur) et donc intimement liés à toute l’oligarchie financière de notre planète.
Vous voulez peut-être des noms ?
Dear Mrs Theresa May,
Just to say you that I’m a great fan of England, living in France, originally from Holland.
I regularly come to England (once or twice a year!) because I love your country, its language, and the people.
However, since your attitude concerning the Brexit and inacceptable conditions which are the origin of the Brexit vote, I’m completely changing my attitude and opinion concerning England. Since the Brexit vote was based on a large number of lies, Yes I insist “LIES” of from Boris Johnson and others, the people voted for the Brexit. You didn’t take into account the great number of people who realized they voted based on lies, they asked after the vote to cancel, which you never accepted.
It’s a severe situation, because I’m sure England will encounter a lot of difficulties, commerce, trade, exchange, travel, industry and … tourism !
If the Brexit is confirmed I will not come back to England and will go to the EU part of Ireland.
67% of my friends, colleagues, neighbours, etc are agreeing with me.
So why do you not cancel the Brexit and yes or no restart a new referendum?
This is all I wanted to say.
Wishing you sincerely that your brains will at last realize the risky situation of England’s Brexit,
Yours sincerely,