Le gouvernement Rajoy est donc tombé vendredi. empêtré dans sa gestion sans retour de la crise catalane, il a été achevé par la révélation de l’étendue des systèmes de corruption mise en place. La plupart des autres partis se sont donc ligués pour le faire chuter, sous la houlette du PSOE. Mais le nouveau chef du gouvernement se trouve dans une position délicate, la composition du Parlement n’ayant pas changé. Avec 84 députés sur 350, il n’est pas assuré de pouvoir mener une politique robuste.
Le premier front qui se dégage en partie est celui des relations avec les différents mouvements régionalistes. Les partis basques représentés au Parlement avaient annoncé comme prix de leur ralliement un accroissement des attributions de compétences de leur province. Mais le coeur du sujet est naturellement la Catalogne dont les députés indépendantistes ont soutenu le nouveau gouvernement. Officiellement, rien n’a été négocié et Pedro Sanchez a annoncé vouloir respecter la constitution. Mais le Président de Catalogne désigné par le Parlement local a choisi de prêter finalement en même temps que le premier ministre espagnol, offrant de son côté après sept mois sans gouvernement un acte symbolique de rapprochement. Quelles évolutions peut-on imaginer? D’abord naturellement la fin de judiciarisation d’un conflit politique. Il est scandaleux de traiter des hommes politiques se situant dans un cadre relativement démocratique uniquement sous un angle de police. Ensuite des transferts de compétence complémentaires dont le blocage avait initialement entraîné la crise. ceci peut demander un peu de finesse constitutionnelle, mais c’est un des des rares points sur lesquels le gouvernement pourra compter sur un discret soutien de Podemos, dont les représentants locaux ne savaient plus comment se dépêtrer d’un conflit identitaire absurde surdéterminant tout autre discours, notamment social.
Reste le gros morceau: gouverner l’Espagne, sur fonds de désaccord entre le PSOE et Podemos. A l’été 2016, c’est Podemos qui avait fait échouer la formation d’un gouvernement de gauche en Espagne sous le prétexte de la question catalane, conduisant à de nouvelles élections favorable aux conservateurs, par défaut. A présent Podemos demande à entrer au gouvernement et Pedro Sanchez se montre circonspect. Si ces deux mouvements ne parviennent pas à s’entendre sur un programme de gouvernement, et surtout sur des places au gouvernement l’Espagne risque d’entrer à son tour en turbulences.
Cette analyse part sur un très mauvais pied. La chute du gouvernement de Rajoy est due à la corruption, et en particulier, dans ce cas, au cas Gurtel. Dans la politique espagnol, il y a plus de 850 inculpés faisant parti du PP, ou en relation avec le PP. Les « socialistes » sont à peine moins corrompus, eux aussi ont un grand nombre d’inculpés.
Pendant l’investiture de Rajoy, si un membre du parti n’etait pas absout à l’issue du jugement, le ministère de la « justice » changeait le juge, pour un élément partial.
En même temps c’est la première phrase de l’article ?