Pour une fois, savourons le moment ! Voilà Une ONG, qui félicite l’Union européenne. Ce satisfecit vient de l’ONG « Friend of the Earth » : « L’UE mérite des éloges pour avoir été la première région à introduire de nouvelles lois visant à réduire la pollution par les plastiques à usage unique et les déchets plastiques dans nos champs, rivières et océans ». En effet, l’Union Européenne adoptait à la fin de l’année une directive sur l’usage des emballages plastiques.
Naturellement rien n’est jamais parfait, et il reste quelques regrets : « Ce qui est moins louable, c’est que le lobby du plastique – soutenu par certains gouvernements – a réussi à retarder et à affaiblir son ambition» ». Bienvenue donc au cœur de « l’Europe qui marche », celle du Marché Unique et des dispositifs environnementaux. Dans cette configuration, l’ensemble des acteurs de la machine de Bruxelles – y compris les lobbies – fonctionnent encore en synergie, et produisent in fine de la plus-value pour les citoyens Européens. Après une nuit d’âpres négociations, la Commission européenne, le Parlement et le Conseil ont trouvé un premier accord visant à lutter plus efficacement contre la pollution due au plastique. La directive sera promulguée au cours de l’année 2019.
Pour rappel, plus de 80% des déchets marins sont des plastiques, soit justement les produits concernés par la nouvelle norme européenne dont les restrictions représentent 70% de l’ensemble des déchets marins. Voilà donc bien une Europe qui innove : » Cette nouvelle directive européenne constitue un premier pas inédit pour sortir de notre culture du ‘tout jetable’ « , s’est réjouie l’association Zero Waste. Du coup, couverts, assiettes, pailles, et gobelets vivent leurs dernières années. Plus novateur, 90 % des bouteilles en plastique devront être collectées d’ici 2025, et les fabricants de cigarettes devront financer une filière de collecte et de recyclage des mégots. D’après le rapporteur du projet de directive, le filtre à cigarette est l’un des déchets plastiques les plus fréquents sur les plages. Autre mesure forte, le principe « pollueur-payeur », décliné en France sous la forme de filières à Responsabilité élargie des producteurs (REP), doit s’étendre aux industriels du tabac et aux fabricants de filets de pêche. Les entreprises devront prendre en compte les coûts de gestion des déchets, mais aussi les coûts de nettoyage, ainsi que les initiatives visant à sensibiliser le public.
Le texte adopté par Bruxelles devra être transposé au niveau national dans les deux ans à venir, pour s’intégrer dans la législation de chaque Etat Membre. Pour une fois, cette action rapide de l’Union Européenne semble avoir franchi avec un certain succès le barrage des lobbies à lire leur réaction » la directive a été adoptée dans la précipitation. La discussion entre les institutions n’a duré que 7 mois, ce qui est extrêmement court pour des dispositions aussi techniques qui auraient nécessité des études d’impact plus approfondies ».