L’après BREXIT s’annonce aussi exquis que le BREXIT « itself » ! Moins d’un mois après l’accord de Noël sur le BREXIT, les rois mages s’en sont allés… et, à Bruxelles, on s’étrangle déjà ! Fraîchement tombé au rang de pays « tiers », le Royaume-Uni refuse d’octroyer le statut d’ambassadeur à l’ambassadeur de l’UE à Londres. Le motif invoqué est que le diplomate serait le simple représentant d’une « organisation internationale ». « Le signal n’est guère des plus amicaux », commente le chef de la diplomatie européenne l’espagnol Josep Borrell. On ne saurait dire moins… Plus dure encore, est le souvenir, qu’il fut un temps, où le Royaume-Uni, dans le giron de l’UE, défendait le statut diplomatique maximaliste des émissaires de l’Union à l’étranger. Des émissaires placés jadis sous l’autorité d’une Britannique, Lady Ashton…
Pour rappel, l’Union européenne dispose de 143 délégations. Sans exception, tous les états hôtes confèrent à ces délégations le statut de protection diplomatique conformément à la Convention de Vienne. Donc, Bruxelles n’acceptera « en aucun cas que le Royaume-Uni soit le seul pays sur la planète qui ne reconnaisse pas à la délégation de l’UE le statut de mission diplomatique auquel elle a droit ! » Petit détail que rappelle incidemment le quotidien belge « le Soir » « Jusqu’ici, le seul qui avait ourdi contre l’UE ce crime de lèse-diplomate était un certain… Donald » ! Dans un tel contexte, il est à fort à parier, que le tout nouvel ambassadeur britannique arrivé à Bruxelles» pour diriger la mission britannique auprès de l’UE, doive lui aussi attendre encore quelque temps son agrément de l’UE, et les privilèges associés.
Cette mesquinerie de chancellerie cache en fait la chevauchée solitaire engagée par Boris Johnson sur le front de la coopération diplomatique post-Brexit. Tout à son fantasque étendard d’une « Global Britain » Londres a refusé de s’engager sur un cadre de coopération en matière de politique étrangère avec l’Union Européenne. De là une association avec le Canada pour des sanctions contre le régime biélorusse, sans attendre l’UE. D’où également des sanctions à l’encontre d’entreprises britanniques bénéficiant du travail forcé des Ouïghours en Chine, à l’heure, où les Européens signent un accord sur les investissements avec Pékin. Chacun jugera la forme et le fond…
Reste que traiter l’Union Européenne « d’organisation internationale » fait effectivement mal, et remue le fer au cœur du différent fondamental qui exista, de tout temps, entre les pères fondateurs sur le Continent, et les héritiers insulaires de Churchill. Un différend sur la nature même du projet européen. Côté pile, un Marché Unique des biens et des services. Côté face, une Union Politique. Comme le rappelait Jean Monnet « nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes ». Des femmes et des hommes qui font désormais « monnaie et chancellerie commune »…avec des ambassadeurs pour représenter !
Comme l’avait dit en substance Michel Rocard peu avant sa mort: messieurs les anglais f.. le camp et laissez nous faire l’Europe. Au fait, la bourse de Londres a perdu sa première place.
Mais qu’attend l’Europe pour soutenir Ouighours et Tibétains ?