N’était ce donc que cela ces 60 années de construction européenne ? Un vieux couple en Union libre, jamais vraiment marié car ayant soigneusement évité de s’engager pour le meilleur et pour le pire…La crise grecque semble bien représenter le point de non-retour de la construction européenne.
Bien plus que tous les élans fédéralistes et les énergies militantes, quelques Hedge Funds ont mis les européens et leurs dirigeants en demeure de mettre leurs projets et leurs actes en cohérence : cohérence en matière de choix économique, cohérence en termes de solidarité paneuropéenne.En effet, nos déficits publics autant que l’opportunisme de circonstance des marchés financiers viennent d’enterrer l’accord politique Kohl – Mitterrand qui aura encadré la naissance et l’enfance de la zone Euro.
La crise économique succédant à une décennie de déficits a déplacé le centre de gravité de l’Euro des rives du Rhin aux salles des marchés, désormais en charge de fournir à nos nations des expédients nécessaires à leur train de vie, comme naguère Fouquet ou Necker.
Ce passage en quelques mois du politique à la transparence des marchés renforce la position maintes fois affirmée par Sauvons l’Europe sur l’indispensable cohérence politique à laquelle la construction Européenne doit s’astreindre.Il ne suffit pas de regretter que l’on soit cigales au sud et fourmis au nord. Il est temps que des options politiques, qu’elles soient progressistes et écologistes, conservatrices ou encore libérales, s’affrontent pour constituer une majorité et une minorité au niveau européen.
Aujourd’hui, ce qui est demandé à l’Europe ne relève plus des modalités techniques et juridiques de son vivre ensemble, sur lesquelles nous venons de nous épuiser durant une décennie.Au travers de la crise de confiance que traverse l’Euro, un siècle nouveau et une économie mondialisée interrogent notre continent sur ses choix et ses valeurs.
Quelles solidarités au sein du continent européen ? De quoi les européens sont-ils porteurs dans la nouvelle économie monde telle qui se dégage de la crise financière ?Après 60 ans de fiançailles consacrées à discuter des conditions du mariage, voilà les époux putatifs directement interrogés par l’ensemble de la noce sur le fond même de leur projet !Pour Sauvons l’Europe, le nécessaire retour de la confiance en Europe passera par le choix d’une majorité d’européens d’une politique claire pour un temps donné.
Il s’agit d’une condition nécessaire à la cohérence de toute politique, préalable à toute confiance de la part de nos partenaires. Ce choix dépasse de beaucoup les enjeux évoqués lors des élections européennes de 2009 ou même l’autorité du Conseil.
Sauvons l’Europe