D’un Munich l’autre

En 1938, l’Europe tenait la table de sa propre honte. Cette année, les négociations sur le destin de notre continent ont lieu sans nous – et sans l’Ukraine. L’Europe est seule. Elle n’a donc plus le choix que d’exister et de changer de nature.

Le discours du secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a retenu l’attention immédiate. Il confirme le départ programmé des USA, la fin de la protection de l’Europe qui peut prendre son destin en main et la recherche d’une paix avec la Russie fondée sur l’accord sur les revendications territoriales, politiques et stratégiques de Vladimir Poutine. Même si les éléments en étaient discernables, il a fait l’effet d’une douche froide tant de nombreux acteurs continuaient à espérer dans le caractère foncièrement imprévisible de Trump, qui annonce une chose et fait le contraire. Il n’est pourtant pas la prise de position la plus importante de ce sommet de Munich.

Le Vice-Président américain, J.D. Vance a prononcé un discours qu’il faut considérer comme fondateur. Effleurant à peine la Russie, il a consacré sa parole à la menace intérieure qui est seule vitale pour l’Europe : son refus de la droite extrême. Enrobée sous la rhétorique de la liberté d’expression, de la part d’un gouvernement qui assume désormais la sanction des médias ne reprenant pas ses lubies sur le Golfe du Mexique, il s’en est pris d’abord à l’ensemble des lois qui limitent la liberté d’expression ainsi qu’à celles qui protègent le déroulement démocratique des scrutins contre l’ingérence extérieure. En employant le terme de Commissar, il a renvoyé la Commission européenne à l’Union soviétique en la décrivant comme une force oppressive. Enfin, il a indiqué que les démocraties européennes ne pouvaient pas être fortes et légitimes sans répondre au défi migratoire qui ne se traduit que par le terrorisme, dont sont responsables les politiques qui ont ouvert les vannes sans demander leur avis aux citoyens.

Il s’agit d’une injonction faite aux Européens, non pas de prendre leur part du fardeau dans la défense du continent, non pas de se substituer aux USA, mais d’adopter la vision politique d’extrême-droite de la nouvelle administration.

Les principaux dirigeants européens, à l’invitation d’Emmanuel Macron, se réunissent cet après-midi à Paris. Ils vont naturellement affirmer leur solidarité et leur intention de compter lors des négociations. Ceux qui ne souscrivent pas à ce programme minimal ne sont pas invités. Mais au-delà ?

Sauvons l’Europe a l’habitude d’appeler à des mesures réalistes et limitées, tant le débat européen a souffert de visions grandioses et vouées à la mise sur étagères. Mais l’Europe est menacée aujourd’hui, par la Russie et par les Etats-Unis qui se conjuguent pour mépriser nos intérêts et saper nos démocraties. Nous avons besoin d’une armée européenne, et celle-ci ne vient pas sans une légitimité démocratique ni des ressources financières. L’Europe actuelle est conçue pour régir un espace économique dans un cadre de libertés publiques et de valeurs partagées. C’est le joyau que nous avons construit pour vivre dans un monde dont la guerre avait pris son congé. Elle ne nous permettra pas, telle quelle, d’aller plus loin.

Par dessus l’Europe actuelle, il faut une avant-garde qui mette en place l’Europe future. Une défense commune qui se confronte au fait que l’armée au sol faisant face à la Russie n’est plus américaine mais ukrainienne. Une capacité d’action qui demande des ressources propres : taxe carbone aux frontières, droits de douanes, impôt sur les grandes fortunes européennes, taxe sur les marchés de capitaux ou – notre petit favori – part européenne de l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Un mode de gouvernance qui met fin au veto et aux négociations absurdes qui en découlent. Une incarnation politique claire enfin, issue des urnes.

Appelons ça comme on voudra, un jour ça s’appellera l’Europe.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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30 Commentaires

  1. Et même mieux : « Pour une Europe-État », ce qui englobe une vraie défense européenne démocratiquement légitime, donc efficace.
    Bravo et merci Arthur ! Sauvons l’Europe !
    Nous n’avons plus le temps de procrastiner.

    • Si l’UE n’est pas, en effet, un « Etat » stricto sensu, on ne peut cependant ignorer que – timidement, jugeront certains – elle dispose d’attributs assimilables à des fonctions étatiques.
      Ainsi, après divers tâtonnements, l’Union en tant que telle a été explicitement dotée d’une « personnalité juridique » propre (ce qui fut également le cas des premières Communautés européennes), comme l’énonce l’article 47 du traité sur l’Union européenne, l’une des deux branches de celui de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009. Cette reconnaissance a deux effets :
      – dans l’ordre interne, à savoir dans chaque Etat membre, aux termes de l’article 335 du traité sur le fonctionnement de l’UE constituant l’autre branche du traité de Lisbonne, « l’Union possède la capacité juridique la plus large reconnue aux personnes morales par les législations nationales »
      – sur le plan externe, outre le droit d’agir en justice et celui de négocier et conclure des accords internationaux en son nom propre, elle est pourvue d’un dispositif diplomatique : sous la houlette d’un « haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité » (lui-même – ou elle-même – occupant une vice-présidence de la Commission européenne), un « service européen pour l’action extérieure », composé de fonctionnaires du Conseil et de la Commission ainsi que d’un personnel détaché des services diplomatiques nationaux, repose sur le déploiement de « missions » implantées dans près de 150 pays tiers ou accréditées auprès de plusieurs organisations internationales (ONU, OCDE, Union africaine, etc.). Du reste, chaque chef de mission bénéficie aujourd’hui du titre officiel et explicitement reconnu d’« ambassadeur », ce qui le rattache au Corps diplomatique avec tous les attributs liés à ce statut.
      Certes, d’autres entités internationales fonctionnent sur un modèle comparable. Mais la combinaison de cet appareil extérieur avec le développement étendu des politiques internes de l’UE renforce la singularité de cette dernière en se déployant dans les deux sens : « oreille » destinée à ausculter la situation dans les pays d’affectation et à en informer le siège à Bruxelles, l’ambassade de l’Union est également la « voix » habilitée à faire connaître aux interlocuteurs locaux les activités et les prises de position de l’UE.
      Quant aux aspects institutionnels, si l’Union ne peut se prévaloir du statut d’«Etat », une comparaison avec diverses structures nationales peut néanmoins apparaître comme éloquente : un Parlement européen élu au suffrage universel aux accents d’Assemblée nationale ; un Conseil faisant office de Sénat des Etats membres ; un exécutif symbolisé par une Commission européenne dotée d’un pouvoir de proposition et de compétences de gestion. Peu d’organisations internationales classiques peuvent se prévaloir d’un tel schéma politique global.
      Bref, à défaut de prétendre à une formule du genre « l’Etat, c’est moi », l’UE peut-elle au moins se réclamer d’un certain état… de fait.

  2. Il faut être conscients que le vice-président Vance n’a pas dit que des choses fausses. La liberté d’expression a été largement réduite en Europe au cours des 40 dernières années, c’est un fait. La France est le seul pays de l’Europe actuelle a avoir dépensé suffisamment pour posséder aujourd’hui une vraie capacité de défense, c’est un fait. L’Ukraine n’existe en tant qu’État indépendant que depuis quelques années (pendant des siècles elle a été dans l’orbite de Moscou, ce qui explique que les Russes veuillent la récupérer) et elle est plus près de Moscou que de Bruxelles, c’est un fait. Une part grandissante des européens rejette l’immigration sous sa forme actuelle, c’est un fait. Et enfin, les structures européennes ont agi de sorte qu’elles sont maintenant rejetées par la majorité de ses habitants, c’est un fait.
    Dire tout cela, c’est se faire immédiatement considérer comme étant de Droite -extrême ? – ce qui est un peu raide quand on est de Gauche et qu’on essaie juste de s’en tenir aux faits tels qu’ils sont et non tels qu’on voudraient qu’ils soient. Si Vance pouvait avoir contribué à l’aggiornamento de la Gauche et des instances européennes, on aurait fait un grand pas. Mais ne rêvons pas : rien ne changera… c’est tellement plus facile de dire que Vance est un grand méchant et de manœuvrer en vue du prochain congrès du PS. 🙁

      • Qui paye « Sauvons l’Europe » ? La réponse n’est pas difficile à trouver lorsqu’on suit sur le long terme la vie de cette association: des cotisants épris de progrès dans la démocratie. Ce n’est, hélas !, pas ce qui constitue le trait caractéristique le plus flagrant de nombre de trolls profitant de cette tribune pour étaler leurs rancœurs nostalgiques de velléités dictatoriales. Cela prouve aussi que Trump n’a nul besoin de la CIA pour infiltrer l’Union européenne: nombre d’intervenants critiques des propos d’Arthur Colin font très bien le boulot !

    • Commençons par la fin : Sauvons l’Europe est transpartisan et n’a jamais été un véhicule du PS quand ce dernier était puissant à gauche; il n’y aurait pas de sens à ce que nous le devenions aujourd’hui.

      Pas que des choses fausses ? Vance représente un pouvoir qui censure ses journalistes pour des vétilles, a soutenu une tentative de renversement des élections par la force, a gracié tous les émeutiers coupables de violences et viré les enquêteurs ayant participé à leur poursuite. Ils viennent également de supprimer toutes directives et cellules d’enquêtes sur les ingérences extérieures dans leur pays ainsi que de manière plus large sur la corruption. Les leçons de démocratie et de liberté d’expression qu’il peut donner sont à prendre avec un grain de sel.

      Oui, nous avons des règles sur les temps de parole et le financement politique pendant les élections. Nous avons l’expérience que ça facilite une vie démocratique honnête. Oui, nous avons des limites à la liberté d’expression sur l’appel au meurtre et à la haine.

      Vous avez une vision, disons très particulière de l’histoire. A l’est les frontières ont beaucoup bougé pendant des siècles et on peut dire autant de la Pologne que de l’Ukraine. Les Ukrainiens ont choisi d’être européens et ça devrait suffire ?

      Je vous engage à regarder le nombre réel de l’immigration par rapport aux années 70. L’idée que les vannes sont grandes ouverte est fausse. Nous avons littéralement payé des camps au sud de la Méditerranée pour empêcher les traversées. Enfin l’approbation de la Commission et de l’Europe est majoritaire chez les citoyens européens (mais nettement minoritaire en France je vous l’accorde)

      • Merci Arthur Colin, je suis avec vous sur toute la ligne, et j’espère que cet après-midi on vous entendra. Je souhaite mourir dans une Europe large et solide, pas pour moi, mais pour mes petites-filles et toute cette jeunesse qui verra sans doute l’an 2100… Si les humains reprennent leur destin en mains intelligemment. C’est pas du tout joué d’avance.

  3. Enfin l’Europe ne fait plus paillasson devant les USA. Malheureusement cette fois pour les mauvaises raisons. Les USA veulent la paix avec la Russie, l’UE veut la guerre , alors qu’en plus elle n’en a même pas les moyens mais selon l’UE les ukrainiens doivent continuer à se faire massacrer et se faire rogner leur territoire. Tel est la stratégie européenne, continuer la guerre ad vitam eternam pour ne surtout pas avoir à reconnaître que la Russie a gagné. Et c’est la gauche et le centre qui défendent cela ! Trump propose de diminuer de moitié les investissements dans l’arsenal nucléaire, personne ici pour s’en réjouir. Quand à la liberté d’expression c maintenant l’extrême droite qui la revendique pendant que l’UE souhaiterait multiplier les contrôles de l’information afin qu’on ne puisse avoir accès qu’à sa version des évènement. En réalité Un plan de sécurité est à établir d’urgence en Europe mais il doit inclure la Russie. Il faut en finir avec cette propagande anti russe et anti Poutine. Europe de la pointe de Brest à Vladivostok! Et ce n’est pas parce qu’on défend cela qu’on est pour autant d’extrême droite. Le peuple d’Europe en a soupé de ces marionnettes de politiciens globalistes corrompus juste bons à détruire les états et à remplir les poches de leurs copains actionnaires . Du balai ! Van der Leyen ne devrait plus en avoir pour longtemps. Il serait qu’on l’envoie là où elle devrait être: en prison !

      • Judicieux conseil ! Cela dit, avant de chausser des lunettes mieux adaptées à la perception des réalités européennes, peut-être n’est-il pas superflu que l’intéressé soit aussi invité à se délester des œillères empêchant une vision latérale de ces dernières à titre complémentaire…

  4. La raison, on le ressasse depuis des décennies, c’est l’instauration d’un Etat européen, souverain vis-à-vis du reste du monde, fédération de ses membres afin de respecter et de protéger les identités nationales. Etat qui assume souverainement sa politique extérieure et sa défense. Et autres questions d’envergure continentale. La réalité est que, tout imprégnées des vapeurs opiacées du national-souverainisme cause du somnambulisme de la Belle Epoque et qui a fait de l’Europe de la première partie du XXè siècle le « continent des ténèbres » (cf.Mark Masower, The Dark Continent), les Nations européennes veulent être souveraines. On n’a pas encore compris ce que disait à la fin des années 1940 l’européiste belge Paul-Henry Spaak: « Il n’y a plus de grandes nations en Europe [c’est-à-dire capables de jouer un rôle effectif sur l’échiquier international], mais certaines n’en ont pas pris conscience ». De sorte que, chacune se référant à son incomparable grandeur, on a fait politiquement de l’Ue un troupeau de chats: chacun pour soi – et tous noyés. La situation actuelle aura-t-elle un effet de thérapie de choc? On ne peut que l’espérer.

  5. Evidemment, JD Vance n’a pas été tendre avec les Bisounours. Il a dit les choses avec une franchise et un manque de tact assez étasunien finalement; ce discours, finalement, ils l’ont tenu aux Amérindiens, aux Mexicains, puis au Tiers monde en général, puis à la Russie… Seuls les Européens, pour des raisons familiales peut-être, avaient été épargnés jusqu’ici. On les ménageait, on en riait sous cape, on les méprisait en silence. Désormais c’est fait: ils nous disent en face ce qu’ils pensent de nous.
    Cela dit, il a parlé de paix avec la Russie. Et c’est affligeant de voir les Européens s’horrifier des perspectives de paix qui se dessinent alors qu’on est passé si près d’une « WW3″… d’origine européenne une fois de plus ! Ces incompétents corrompus élus par personne semblent la vouloir à tout prix. Heureusement, ils ne sont plus rien et ne pourront plus rien. Les grandes puissances vont s’arranger entre elles et les Européens vont enfin avoir l’occasion de se taire.

      • L’argument « ad Hitlerum »… quelle surprise ! Quelle créativité ! Quelle précision dans l’analogie !
        Dans votre esprit Hitler était donc russe? Allons au bout du raisonnement: si Poutine est Hitler, qu’il est comme son ancêtre soutenu par une majorité de gens excédés de voir leur pays bafoué et humilié, serait-ce que l’inexorable avancée de l’Otan ressemble un peu au traité de Versailles ? Les Russes tiennent le même raisonnement que vous, mais avec plus de raison. « L’Otan a envahi toute l’Europe de l’Est, dispose partout des bases et des missiles, observent-ils. Si on lui donne encore l’Ukraine, les missiles avancent à 500 km de nos frontières. Ensuite la Biélorussie ? Jusqu’où s’arrêteront-ils ? Faut-il ensuite leur ouvrir les portes de la Russie ? Héberger leurs bases dans les oblasts de Kursk et de Smolensk ? »

        • Dans votre esprit Hitler avait donc un peu raison d’envahir toute l’Europe parce que son pays a été humilié.

          Et je suis toujours fasciné par le choix des termes pour l’OTAN qui aurait « envahi » l’Europe de l’Est. La Russie envahit un bon nombre de ses voisins depuis 20 ans, lesquels cherchent à se prémunir de ses invasions en concluant des alliances défensives. Ce que vous dites est simplement que la Russie a un genre de droit à envahir ses voisins et à les assujettir.

          • Presque oui. Hitler était la réaction à « l’Allemagne paiera » que même Wilson trouvait trop féroce. On ne connaissait pas en 1933 toutes les implications et toutes les conséquences qui allaient suivre. On en avait assez de l’impérialisme et de la germanophobie., point. Apparemment ce programme séduit certains européens d’aujourd’hui et ils voudraient voir ce que ça donnerait de répéter l’expérience. Encore une fois, l’Europe c’est la paix s’en va-t-en guerre. Pour la dernière fois ? C’est quand même triste de constater que Trump (nan mais TRUMP quoi !) est plus raisonnable que les européens. Lesquels heureusement n’ont plus rien à dire ni à faire personne ne les écoute.

  6. Sauvons l’Europe est va en guerre…. Au service de l’impérialisme US, et néolibérale (sous Biden et en général). Lamentable.

        • En fait, vous les aimez bien nos beaux dirigeants européens pro-nationalistes ukrainiens (de la région ex-polonaise de Liv avant 1945,/ et leurs alliés islamistes syriens et tchétchène ), et pro-néoconservateurs américains…

        • Pour une fois, je suis bien d’accord avec vous. Vous en avez du mérite à répondre à tous ces intervenants venant d’ailleurs (pas de la gauche, en tous les cas). Quant à l’Europe-Etat, nous n’en avons jamais été aussi éloigné, avec les nationalismes progressant dans chaque Etat européen. Nous n’en sortirons qu’n favorisant l’union des gauches, d’abord dans chaque pays, puis à l’échelle européenne. L’Espagne en est un bon exemple à cet égard. C’est un combat long et difficile, nécessitant de mettre tous les sectarismes idéologiques et les egos de côté.

          • Une fois de plus, je partage votre clairvoyance, notamment quant au retour vers un obscurantisme nationaliste porté par les intervenants « venus d’ailleurs ». Pour ce qui est de l’Europe-Etat, j’ose espérer que la longue (et peut-être fastidieuse) explication que j’ai cru utile de donner à ce sujet contribuera à éclairer une autre face de cette patiente quête. J’en profite pour exprimer à François Mennerat, « européiste » convaincu, que je demeure sensible à son infatigable combat, même s’il m’arrive d’inviter à explorer d’autres pistes que la voie – trop classique à mes yeux – du fédéralisme.

  7. J’avoue ne rien comprendre aux commentaires de ce post.
    Personne ne parle du déclin de l’empire américain, or pourtant, Trump nous y envoie direct, sans préambule.
    S’il nous « abandonne » ainsi, c’est parce que la puissance des USA ne lui permet plus de mener la guerre sur tous les fronts, et que le front chinois est pour lui le plus important (je crois qu’il a raison). Cette perte de puissance est représentative du déclin dont je parlais, mais celui-ci ne va pas ses faire dans la joie et l’allégresse, bien au contraire.
    Il y aura des victimes collatérales, l’Europe en étant l’une des premières.
    Mais tout n’est pas écrit d’avance et l’Europe a (encore) les moyens de réagir en existant, comme entité, à l’écheloon international, en nouant des alliances tous azimuts avec, notamment, les pays des BRICs.
    Pour cela, je suis d’accord avec Robum21 : »Du balai ! Van der Leyen ne devrait plus en avoir pour longtemps. ».

  8. Bonjour.

    Certains d’entre nous l’ont maintes fois écrit et depuis longtemps, seul nous sommes des nains, unis nous aurions été respectés, c’est loin d’être le cas actuellement.

    Beaucoup de nos représentants sont des incompétents et des êtres cupides, menteurs et manipulateurs, jamais d’anticipation ni de grands projets unificateurs donnant l’espoir ?
    Ils mettent à mal nos démocraties, les transformant quelques fois en démocrature.

    Avant de commencer à intégrer, il fallait finaliser le projet européen pour créer la nation européenne, se contenter de créer un marché unique nous soumettait de fait aux influences extérieures, inutile d’avoir fait l’ENA ou POLYTECNIQUE (les écoles des incompétents tous formatés de la même façon) pour le comprendre.

    Concernant la politique migratoire, oui nous devons être une terre d’accueil mais pas en faisans n’importe quoi, nous avons des devoirs envers les nouveaux arrivants mais eux en ont aussi.

    La culture du contrôle est inexistante, cette absence est la source de nombreuses dérives, de pertes se content en milliards d’Euros.

    Compter dans les négociations, oui à condition d’être reconnu et non être considéré comme une entité négligeable comme c’est le cas actuellement.

    Avoir une armée européenne, bien sûr, c’est évident et depuis longtemps mais à condition d’avoir un état européen qui assume certaines fonctions régalienne, on ne fera pas cette nation européenne avec tous les états, faisons là avec 2 ou 3 états au début, fabriquons nous même les armes qu’ils nous faut pour éviter d’engraisser l’ONCLE SAM.

    • Bonjour,

      Comme vous le savez depuis que nous échangeons sur le présent site, je demeure quelque peu sceptique sur la création « forcée » d’une nation européenne: une telle réalisation, me semble-t-il, ne se « décrète » pas, elle se forge.

      L’impulsion ne peut venir que de la base et, même celle-ci une fois donnée, c’est un cheminement qui réclame de la ténacité et de la patience. Certes, comme vous le soulignez à juste titre, des « États pionniers » en nombre restreint peuvent ouvrir la voie – Jacques Delors, parmi d’autres, en avait eu l’intuition. Du reste, cette possibilité est prévue par le traité de Lisbonne, tout en obéissant à un certain nombre de conditions afin de modérer la tentation de tirer dans tous les sens. Evitons un cours de droit, mais, à la faveur d’un autre échange, nous pourrions revenir sur le détail de ce dispositif.

      Cela étant dit, une autre réalité caractéristique de l’évolution récente de l’Union européenne ne peut, à mon sens, être ignorée: à savoir que – contrairement à une perception erronée de ce qui « se décrète » à Bruxelles – c’est parfois, et surtout dans des moments de haute tension, que la capacité d’improvisation des institutions de l’UE peut permettre des progrès. Ce fut le cas en réaction aux turbulences économiques provoquées par les répercussions de la crise des « subprimes » aux États-Unis il y a quelques années. Ce fut également le cas, plus récemment, avec la réponse européenne -timide, voire anarchique au commencement, mais mieux coordonnée par la suite – à la pandémie de Covid. Cette action à l’échelle de l’UE a fait prendre conscience de la nécessité de mettre sur pied une véritable « Europe de la santé ». Elle a également permis de déroger, même temporairement, au carcan d’un Pacte dit « de stabilité » conçu en d’autres temps dans le cadre d’une approche économique exagérément rigide.

      Ces quelques exemples montrent que le terme de « résilience » de plus en plus fréquent dans le « discours » européen ne se limite pas à une coquetterie de vocabulaire. Verrons-nous ce concept encore à l’œuvre face à l’entente russo-américaine (j’allais écrire « sovieto-yankee ») qui semble actuellement se dessiner par-dessus la tête de l’UE ? Résilience et non résignation, telle doit être la réponse…

  9. Pour ce qui est de la création d’une armée européenne, projet vouable en soi, il faudrait d’abord que les Européens aient des intérêts communs. Sur l’Ukraine, plusieurs Etats épousent la position de la Russie : Hongrie, Slovaquie et bientôt peut-être la Roumanie. Donc si on crée une armée européenne et qu’on décide d’envoyer des troupes en Ukraine, cette armée se fera sans ces deux Etats. Est-ce possible? Voyez ensuite le Groenland que Trump convoite : la France serait je pense prête à envoyer des navires de guerre pour instaurer un rapport de force avec les Etats-Unis. Mais même le Danemark s’y refuse! Ensuite, pour ce qui est de la défense des DOM français : nous savons tous que la souveraineté de la France sur la Nouvelle Calédonie est menacée par les manipulations de l’Azerbaidjan qui agit pour le compte des Russes et des Chinois. Pensez-vous vraiment que les autres Européens aideraient la France militairement pour maintenir l’île dans la France? Je suis presque sûr qu’ils ne le feraient pas. Enfin, voyez la vente des missiles européens à la Turquie, au grand dam de la Grèce qui en a été choquée, elle qui pensait que ces missiles seraient réservés à des Etats qui, comme elles, en avait achetés ou à des pays acquéreurs non hostiles à l’UE .La presse grecque ne parle que de ça, dans l »indifférence des médias des autres Etats européens.. Donc au final, dans quelles circonstances une armée européenne pourrait-elle être effective si la réalité des faits tend à démontrer que les Européens ne partagent pas la même opinion sur les dangers qui les menacent et que, surtout, les Etats ne semblent même pas être solidaires entre eux?

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