Sous l’égide de son nouveau Premier ministre, Rishi Sunak, le Royaume-Uni s’est écarté des positions les plus idéologiques du Brexit pour développer des approches pragmatiques. En effet, avant que Boris Johnson ne l’emporte au sein du camp Brexiter, la sortie de l’Union Européenne n’était guère envisagée. Hormis quelques jusqu’auboutistes, personne n’imaginait priver le Royaume-Uni de l’accès au marché européen. Mais la nécessité d’accepter les normes européennes relatives aux produits a précipité la rupture, Boris Johnson considérant que la souveraineté ne se négocie pas par morceau. Il était inconcevable, dans ce climat de révolution souverainiste où les positions les plus pures dévoraient chaque jour les plus modérées, que le Gouvernement ne puisse décider de la forme des rétroviseurs sur les poids lourds.
Cette vague d’absolu commence à se retirer et de nombreuses coopérations sont désormais envisagées. La sécurité, l’aide à l’Ukraine sont les premières concernées, mais des sujets aussi sensibles que le contrôle des personnes à la frontière sont désormais discutés, les Britanniques n’acceptant plus d’être traités comme des tiers quand ils se rendent en Europe.
C’est dans ce contexte qu’un pas majeur vient d’être fait : le Royaume-Uni a décidé de participer à nouveau au grand marché de 500 millions de consommateurs ! Outre une baisse massive des droits de douane sur les produits, le coeur du traité annoncé est la reconnaissance mutuelle des procédés de fabrication et des normes de qualité, qui est le fondement de longue date de l’unification du marché européen. Ainsi donc, le Royaume-Uni ne pourra plus, dans le cadre du grand marché, interdire sur son sol un produit alimentaire ou industriel au motif qu’il serait contraire à ses propres normes dès lors qu’il est autorisé par les normes du bloc commercial ou de l’un de ses pays membres. Il s’interdit également d’aider ses propres entreprises pour concurrencer les entreprises des autres pays membres, y compris sur son territoire. Enfin, il se soumet à la Cour de justice du marché commun. Il s’agit ici d’une reconnaissance massive par le gouvernement britannique de ce qu’une souveraineté totale est incompatible avec l’intégration économique mondiale. Et le Gouvernement Sunak a le courage d’assumer cette rupture politique.
1/ We have just agreed the biggest trade deal since Brexit.
Joining 11 other countries in the Indo-Pacific, it’s set to boost the UK economy by £1.8bn.
Here’s how the CPTPP will deliver on our pledge to grow the economy 🧵 pic.twitter.com/PQF268M2u3
— Rishi Sunak (@RishiSunak) March 31, 2023
Tous les poncifs européens conspués pendant la campagne référendaire sont désormais mobilisés par le Gouvernement et ses soutiens : l’importance d’un marché de 500 millions de personnes, l’opportunité extraordinaire que représente pour les entreprises britanniques la suppression des paperasses et la capacité d’exporter directement, l’ouverture directe sur le marché mondial, la puissance dont on dispose à plusieurs plutôt que seuls…
Les lecteurs de Sauvons l’Europe les plus fins auront noté que nous sommes le premier avril, et trouveront peut-être que la farce est un peu grosse. Mais tout est exact. Pour sacrifier à la tradition du poisson d’avril, on s’est contenté d’oublier jusqu’ici de quel marché unique il s’agit.
Le Royaume-Uni s’apprête avec enthousiasme à s’intégrer dans un marché situé exactement de l’autre côté du monde : le marché commun du Pacifique, ou CPTPP. Il s’agit d’un choix stratégique profond, puisque le fait de reconnaître les produits de ce marché rend impossible – ou très délicat – un retour dans le marché européen qui n’accepte que des produits conformes à ses propres normes. Les sacrifices en termes de souveraineté sont comparables à ce qui serait demandé pour un accès au marché unique européen, mais les avantages sont immenses ! Certes le bénéfice officiel projeté est une croissance de l’économie britannique de 0,08 % dans dix ans, certes il faudra accepter les produits industriels et alimentaires de pays comme la Malaisie qui ne partagent peut être pas exactement les mêmes exigences, mais le Royaume pourra désormais discuter essentiellement avec ses anciennes colonies !
Rappelons que selon les sondages, les citoyens britanniques souhaitent désormais à 60 % le retour de leur pays au sein de l’Union européenne.
Faut-il noyer le poisson ?
Soyons prudents dans la réponse à cette question: notre nouveau président s’appelle en effet Colin… rapprochement malheureux que je commets chaque année à pareille époque…
Economie : Oikos Nomos
La loi de la maison…
Maison dont la Racine MAN en indo-européen signifie aussi…. La Main
La Maison… Elle devient ce que la main en fait…
Et cette Main, est la seule façon d’apprivoiser la bête…
Cette bête économique aux 7 têtes et au 10 cornes que personne n’entend, ne regarde, ne comprend… C’est ainsi… Un signal radio
7-1-6 et 1-6 soit t’il… Ici doit commencer la sagesse… I.6 doit commencer la sagesse
Tel est le nombre de la bête
Ici et main.. tenant…
Right here, right now
Malheureusement vous êtes trop optimiste. Le Windsor Framework ne concerne que le problème de l’Irlande du Nord. Pour le reste c’est toujours l’accord de coopération entre l’Union européenne et le Royaume-Uni qui s’applique. Et il ne s’agit absolument pas du marché unique. Il s’agit d’un accord de la même nature que celui que nous avons avec par exemple le Canada, même s’il y a une différence de taille, à savoir qu’il n’y a aucun droit de douane sur les produits fabriqués au Royaume-Uni ou dans l’UE. Par contre dès lors qu’il entre dans un produit des composante en provenance d’un pays tiers, les « règles d’origine » font qu’au delà d’un certain seuil il y a des droits de douane. Et en tout état de cause il y a un tas de paperasserie qui n’existe pas à l’intérieur du marché unique. Qui plus est, le marché unique a quatre libertés: pas seulement la liberté de circulation des marchandises, mais aussi celle des travailleurs, des services et des capitaux. Pour ce qui de la des travailleurs salariés et la liberté d’établissement des travailleurs non salariés (entreprises, professions libérales) il n’y a absolument pas de marché unique. Quant aux règles techniques et de sécurité applicables aux produits tant que les règles britanniques ne sont pas différentes des règles de l’Union, il n’y a pas d’obstacles à la circulation, mais rien n’empêche l’une ou l’autre partie de modifier ses règles. C’est en pratique surtout un problème pour les entreprises britanniques. Quant à la Cour de Justice de l’Union, rien de nouveau, c’est simplement l’application du protocole sur l’Irlande du Nord qui était annexé à l’accord de retrait. Pour ce qui est de l’ensemble du Marché unique, par contre, le Royaume Uni n’accepte absolument pas la compétence de la Cour.
Well done !