Eurodéputés : ça bosse ?

Le problème de l’absentéisme des députés est bien connu des électeurs, mais habitués qu’ils sont à un parlement national transparent, ils ne prennent pas souvent la mesure du problème que cela peut poser pour le Parlement européen. Ce Parlement n’a en effet pas de majorité claire, et donc pas de vote acquis à l’avance pour les propositions de la Commission, et son activité principale est d’amender et réécrire les projets de directives qu’on lui transmet. Au lieu d’avoir un simple vote oui / non à réaliser, où tous les députés d’un bord votent en bloc contre ceux de l’autre, cela nécessite par conséquent d’analyser les textes et de négocier des modifications pour parvenir à un consensus rassemblant suffisamment de députés. C’est donc une masse de travail sans commune mesure pour les députés avec celle que l’on connait en France.

Mais alors, il convient d’éviter les feignants, les cossards, les jean-foutres? Oui! Comment les reconnaitre?

La réponse évidente est le registre de présence. Qui est là, qui n’est pas là? C’est ainsi que l’Express publie son classement de l’assiduité des eurodéputés français. C’est simple, c’est clair, c’est précis et c’est trompeur. Car on repère avec surprise dans le bas du tableau des gens comme Michel Rocard, Gilles Savary ou Alain Lipietz, qui ont là-bas plutôt la réputation d’être des bûcheurs. Alors?

Alors il est difficile de se fonder simplement sur la présence, puisque le travail se situe bien en amont des votes qu’il s’agit de préparer, la pression du bouton pouvant être déléguée à n’importe qui. Ceux qui rédigent les textes, qui conduisent des enquêtes d’information, qui exécutent des missions diplomatiques de représentation du Parlement dans d’autres contrées, ont de bonnes chances de ne pas se trouver en séance au même moment.

Qui veut estimer la masse de travail de son député doit donc aller à la source: sa fiche individuelle sur le site du Parlement. On peut y voir ses fonctions, ses questions posées, les rapports et les propositions de résolutions qu’il a rédigés, etc… Il est bien évident qu’une ou deux questions ne demandent pas un grand investissement, ce qui n’est pas le cas de la rédaction de rapports par exemple.

Le citoyen acharné qui sommeille en chacun peut désormais déchaîner son sens critique en toute connaissance de cause!

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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