Chers compatriotes de l’Europe,
Certes Nicolas Sarkozy pourra sans doute convaincre Angela Merkel, Jose-Luis Zapatero, ou encore Romano Prodi du bien-fondé de son traité simplifié. Cependant, une ratification de ce traité par le parlement (fut-il bon ou mouvais) entrainerait une nouvelle fois une frustration des français qui se sentiraient une nouvelle fois exclus d’un débat qui se déroule à nouveau entre grands de ce monde (à juste titre), alors que ce genre d’erreur avait déjà été commise ces dix dernières années à plusieurs reprises avec, comme clou du spectacle, un élargissement complètement fou, hâtif, conduisant à la paralysie, et surtout décidé sans aucune consultation populaire.
Cependant, et surtout, même si Tony Blair ou son successeur (en espérant qu’il ait la fibre européenne, ce qui est loin d’être gagné d’avance) accepte de signer ce traité, il est presque impossible que le nouveau parlement britannique ou son peuple tout entier accepte de le ratifier.
Se pose donc à nouveau la question : quels pays acceptent l’Europe politique pouvant aboutir un jour au fédéralisme, et quels pays ne veulent que d’une zone de libre échange ? Et sur ce point, il faudra bien que tous nos dirigeants posent un jour cette question tabou à leur peuple : restons-nous dans cette Europe pour former le rêve fédéraliste de Victor Hugo, ou devons-nous rester à l’écart de ce projet ?
Tôt ou tard nous serons forcément tous à la croisée des chemins : la question ne pourra plus être éludée et chaque pays devra choisir. La seule chose qu’il s’agira de savoir, c’est : quand et combien de pays formerons l’Etat unique européen ? Le problème, c’est que, à force de vouloir éluder la question durant des années, en attendant l’Union Européenne est complètement en panne.
