Dans un passé récent, « Sauvons l’Europe » s’était distingué par sa campagne en faveur de plus d’Europe à la télé. Sans que cet objectif soit perdu de vue, une autre sonnette d’alarme mérite d’être tirée et de recevoir ici-même un écho dans la mesure où elle concerne la voix de la France en Europe et, plus largement, dans le monde.
En effet, comme de nombreux compatriotes installés à l’étranger – voire leurs amis « autochtones » – j’ai vécu en direct, en ce début de janvier, l’impossibilité de capter désormais France Inter par radio à la suite de son basculement sur les ondes FM.
Les permanents de service à qui l’on a confié la tâche ingrate d’entendre les plaintes téléphoniques des auditeurs frustrés ne peuvent que répondre par le conseil, prodigué par leur hiérarchie, de se reporter sur internet. Et, en effet, je m’imagine très bien sous la douche, à essayer de suivre sur ordinateur les chroniques politiques de Thomas Legrand ou de Bernard Guetta…
Survenant quelques mois après l’éviction du chroniqueur britannique très francophile Alex Taylor, une telle décision ne peut qu’accentuer la perte de crédit d’une radio de service public à laquelle beaucoup sont attachés depuis des décennies.
Le député (Assemblée nationale) des Français de l’étranger pour la circonscription du Benelux, Philip Cordery, s’était fait récemment le porte-parole des mécontents avant que cette maladresse à courte vue ne produise ses effets. Dans un courrier adressé le 9 décembre 2016 à Mme Azoulay, ministre (avec un passé de non-élue, ce qu’on reproche d’ordinaire aux commissaires européens), le parlementaire s’est ainsi ému de ce fait accompli ayant pour conséquence immédiate de priver des centaines de milliers d’auditeurs de la possibilité d’écouter leur radio favorite dans les conditions habituelles. Selon lui, il s’agit, « pour les Français résidant hors de nos frontières », de la rupture d’un lien particulièrement important avec le pays d’origine. Dans son interpellation, il soulignait que la réception de France Inter constituait par ailleurs un vecteur de diffusion de la culture française et de la francophonie à l’étranger. En conclusion, il invitait la ministre à réévaluer sa décision.
On ajoutera qu’à défaut un avatar aussi emblématique d’une atteinte au principe de non-discrimination pourrait peut-être, à l’occasion, intéresser les juges…
Gérard Vernier, ancien fonctionnaire à la Commission, enseignant à l’Université Libre de Bruxelles
Vous avez entendu parler d’Internet ? C’est un outil formidable qui permet de recevoir France Inter dans le monde entier. Si vous avez, comme la majorité des Européens, un smartphone, vous avez même toutes les chaînes de France Info (et même des centaines d’autre chaînes européennes) dans votre poche.
C’est exactement ce que je fais, mais il faut internet en illimité ce qui a un coup plus élevé dans les autres pays que la France. Et en voiture sur les grandes distances seules les grandes ondes permettaient une qualité d’écoute sans coupure, les zones blanches en FM sont plus importante que ce que prétende les responsable de France inter, idem par internet avec les Smartphones qu’il faut réinitialiser régulièrement et avec une qualité du son médiocre.
Même dans le jura français, et sans doute dans d’autres provinces, on ne peut souvent pas écouter France Inter en FM!
Alors vive RTL et autres!
Et dans ces mêmes zones, Internet ne passe pas suffisamment!
Alors?
Ce que vous dites à propose de RTL me rappelle un dessin qui, je crois, était de Plantu. On y voit des grévistes d’Air France en train de peindre sur la carlingue d’un gros porteur: « A nous de vous faire préférer le train »…
Allez plaider ce genre d’argument auprès des personnes âgées ! C’est en particulier à elles, qui sont loin d’avoir toutes Internet, que j’ai songé en rédigeant ce cri du coeur.. Quelques réponses que j’ai reçues à titre personnel m’autorisent à penser que j’ai visé juste.
L’illimité n’est pas plus cher en Suède ou en Tanzanie (!) où j’habite maintenant qu’en France. Si c’est plus cher en Belgique, il vous revient de faire les arbitrages que vous souhaitez. Sur le courrier du député, heureusement que la diffusion de la culture française ne repose plus uniquement sur les OL… internet permet une diffusion bien supérieure aux OL et OC. Et quant à la saisine des juges ! pitié…
La diffusion de France inter et de la culture française ne doit pas disparaitre des ondes radios. C’est un vieux skipper qui vous le dis. C’est un lien social fort, sur trois océans, bien des mers et combien d’îles et d’archipel.
Un poste radio, c’est le moyen le plus simple et accessible d’être connecté au monde, même lorsqu’on est humble ou éloigné.
Pourquoi ne pas podcaster ? C’est ce que je fais tous les jours sur mon téléphone via une très bonne appli (podcastaddict), et cela n’utilise pas autant de flux que l’écoute en continue via internet.
Jacques Guin.
Couple franco – danois, séjournant plusieurs semaines par an au Danemark depuis plus de 50 ans, les ondes longues étaient jusqu’ici le seul moyen de capter parfaitement France Inter durant le voyage en voiture comme en Scandinavie.
Quand on y est « nomade », c.a.d. sans résidence fixe, il ne peut être question d’internet.
De surcroît, durant ce demi-siècle nous avons « éduqué » des dizaines d’amis danois francophiles à suivre l’actualité française par ce moyen sur leurs récepteurs les plus communs.
La décision d’arrêter la diffusion en G.O. est un mauvais coup porté à la francophonie.
Mon courrier au médiateur de Radio France n’a même pas fait l’objet d’un accusé réception.