J’ai au moins deux convictions…

Ce qui importe aux socialistes, dans le capitalisme total et mondialisé, c’est de parvenir à renouveler l’équation de la prospérité et de la solidarité. Autrefois, dans la France de la fin du 19ème siècle, on appelait cela le « solidarisme ». Il faudra la synthèse de la République et du socialisme pour consolider, pour humaniser le nouvel ordre individualiste et penser enfin les premières assurances sociales.

Il me semble que nous vivons à nouveau une transition de ce genre. Nous avons à nous reposer, dans un contexte radicalement différent, celui de la post-modernité, celui de l’évanouissement des Etats-nations, l’éternelle question des rapports de l’individu à la société.

Quelles régulations, quelle autorité est-il légitime d’imposer à l’individu affranchi ? La question vaut dans tous les domaines : au sein de la famille, dans l’entreprise, dans la rue, à l’université, devant la feuille d’impôts… En ce qui concerne le monde du travail, la réponse sociale-démocrate s’appelle « flexisécurité » et repose sur une conscience claire des conditions de l’économie de la connaissance. Cela suffit-il ? J’ai deux convictions, l’une pour l’Europe, l’autre pour la France :

  • Le Parti Socialiste Européen doit soutenir une flexisécurité européenne appuyée sur un dialogue social mené à l’échelon du continent et ne pas se contenter d’une addition de flexisécurités concurrentes, repliées derrière les frontières nationales. « Vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà », a dit un esprit décidément visionnaire… Si cette formule de Pascal vaut encore aujourd’hui, alors la nouvelle Europe sociale fera long feu.
  • Les socialistes français doivent saisir la chance du nouveau new deal de la flexisécurité. Je vois trop de chercheurs dépités et sans emploi autour de moi, trop de talents gâchés sous prétexte qu’en France le titre, le diplôme, les certitudes des administrations et des grands corps priment sur l’expérience et l’esprit d’initiative. Les socialistes de France et d’Europe devront veiller à ne pas défendre le statu quo, les droits acquis, les corporations statutaires nationales parce qu’en nos temps où tout va vite, non seulement nous n’empêcherons certainement pas la flexibilité, mais nous priverons à coup sûr les travailleurs de sécurité et donc l’Europe de militants.

Yohann Abiven
Secrétaire général de Sauvons l’Europe

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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