Le multilinguisme a été un des principes fondamentaux de la Communauté, garant de l’égalité de chaque langue avec les autres et du respect de la diversité linguistique et culturelle. Il s’est « traduit » en action concrète dès les premiers instants, bien avant d’être défini formellement comme une politique à part entière: ainsi, aucun acte législatif ne peut entrer en vigueur au niveau européen s’il n’est produit dans les 23 langues officielles. Tel est le sujet de la conférence que la DG Traduction de la Commission européenne a organisé, vendredi 12 mars 2010, à Bruxelles sur le thème de « La traduction à la Commission européenne: 1958-2010, une communauté multilingue @ travail ».
Elle a présenté à cette occasion une étude sur le fonctionnement multilingue de la Communauté économique européenne
L’étude montre le rôle de la traduction pour rapprocher les citoyens de l’Europe car « le sentiment de citoyenneté européenne naîtra de la sensation d’être compris, accepté et respecté dans sa culture ». Le multilinguisme est aussi un défi pour l’Europe et ses citoyens ainsi que pour les institutions européennes qui ont dû s’adapter en permanence aux élargissements successifs et aux exigences imposées par le régime linguistique. Le recours aux traducteurs ainsi qu’aux interprètes sera, à l’avenir, toujours plus fréquent car il est évident que personne ne sera en mesure de maîtriser toutes les langues de l’Union. La traduction représente donc « ce pont entre les nations, cette clé de la compréhension de l’autre, cet élément qui permet à l’UE d’être toujours plus humaine ». Aujourd’hui, il ne devrait plus être possible de concevoir une politique européenne sans intégrer le multilinguisme comme facteur premier, clé pour l’assise démocratique de l’Union européenne, pour sa capacité d’innovation et pour l’évaluation de son impact et de sa pertinence. depuis l’Europe des Six jusqu’à l’Union actuelle des vingt-sept États membres et des vingt-trois langues officielles. Compilée à partir des archives historiques de l’institution et de la contribution d’une soixantaine de fonctionnaires, il s’agit de la première tentative de retracer le fonctionnement concret du multilinguisme à la Commission depuis la CECA.