La crise financière : quelle réponse européenne ?

Vous trouverez ci-dessous la première réaction de la « blogosphère » suite à la réunion de SLE IdF sur la crise financière. Les photos de ce RDV sont disponibles sur le site de SLE.

Comme annoncé dans l’un de nos précédents articles, l’association « Sauvons l’Europe » a organisé un débat sur le thème de la « crise financière et la réponse européenne » autour de Mme C. Guy-Quint députée européenne, (PSE/PS), M. P. Defraigne, ancien Haut fonctionnaire européen, directeur de la fondation du Collège d’Europe et M. JP Moussy ancien secrétaire confédéral CFDT et membre honoraire du Conseil Economique et Soial et Environnemental.

 

JP Moussy a dressé le diagnostic de la crise actuelle. La 1ère crise au niveau mondial suppose une réponse aux niveaux mondial et européen. Cette crise de la mondialisation financière comporte des facteurs de contagion depuis les subprimes jusqu’à toucher l’économie réelle, donc une crise systémique. Les prévisions de croissance dans l’Union européenne oscille entre – 0,9 % à – 2 % et pour la France – 1, 9 %.

Selon la député européenne (PS/PSE), la stagnation économique n’est pas une nouveauté. De nouveaux outils sont à inventer afin de réagir à cette crise.

A propos du budget européen, il s’agit d’en revoir les modalités de mise en oeuvre notamment dans les politiques structurelles et de cohésion. En effet, les contributeurs nets veillent à la transparence des fonds. Il s’agit de remettre de l’intelligence.

La problématique de la relance budgétaire européenne : le plan de relance totalise 200 milliards d’euros dont 170 milliards à la charge des budgets nationaux et 30 à celui de l’Union européenne dont seulement 5 milliards sont des fonds supplémentaires, les 25 autres sont du redéploiement ou de l’anticipation sur les budgets à venir. Le 1er instrument de relance est confié à la Banque Européenne d’Investissement (BEI) notamment pour le financement des PME innovantes ou encore en lien avec le changement climatique. L’argent n’est pas fléché et l’attribution n’est pas décidée par l’Union européenne. Qu’en est-il du pouvoir démocratique ? De plus, personne n’a fourni à la Commission de contrôle budgétaire du Parlement européen que la BEI pourra tenir le ratio d’intervention. Des études financières ont été faîtes mais non publiées et non transmises au Parlement européen. Faire de la BEI le 1er instrument du Plan de relance dans sa partie européenne revient à acter un glissement vers une mise en cause de la solidarité. A propos de ces 5 milliards supplémentaires, 10 Etats-membres bloquent la décision en vertu du principe du juste retour. Il est triste de constater que l’esprit européen disparaît. Enfin, les problèmes liés au réchauffement climatique nécessitent beaucoup plus de moyens au moins 150 à 170 milliards d’euros soit le budget européen actuel. Il est important de cultiver la certitude que nous pouvons donner à chaque citoyen un avenir si nous sommes solidaires.

Pour P. Defraigne, la phase de stabilisation n’est pas encore achevée. L’idée se fait jour progressivement de court-circuiter toute la finance et que l’Etat prenne le relais. La relance européenne est modeste. D’après le think tank Bruegel, I/3 des financements sont nouveaux. Un décalage d’échelle existe entre ce que les Etats européens et les Etats-Unis sont prêts à faire.

Si ce 1er Plan de relance ne suffit pas, il faudra en remettre une couche et encore une autre…

A propos de la régulation financière, le point important est celui des paradis fiscaux notamment à l’intérieur de l’Union européenne. Si l’Union européenne ne traite pas en interne de ce problème, il n’est pas très utile de se rendre au G20, le 2 avril prochain, à Londres.

La régulation financière à l’échelle de la mondialisation sera le vrai test.

Pierre Defraigne a évoqué une prochaine probable division du monde. En effet, on pourrait assister à un repli de l’Asie sur elle-même. Quant à l’Union européenne, elle n’est pas prête. L’horizon n’est pas viable. Aucune outil n’existe au niveau de la zone euro pour venir en aide à un pays en difficulté. Il faut un budget européen supérieur à 1 % du RNB européen mais plutôt à 4 à 5 %. Pour cela, le système des ressources budgétaires doit évoluer notamment avec des impôts européens sur les sociétés, la fiscalité de l’épargne financière et encore une taxe énergétique. Nous n’avons toujours pas de régulation européenne. Tout cela devrait aboutir à un gouvernement économique européen.

La crise actuelle va générer un coup d’accordéon formidable. Tout d’abord, cela va être le bordel avec des réponses divergentes puis on pourrait assister à un remodelage de la structure européenne. En effet, celle issue de l’élargissement n’est pas apte. La bonne base pourrait en être la zone euro. Un impératif immédiat s’impose que les citoyens se rendent compte que les Etats n’ont plus la taille adaptée et que l’Union européenne est à la bonne dimension. On va construire cette Europe dans la crise…comme souvent.

Un débat animé avec la salle s’en est suivi.

MJ FLEURY
http://europ2mjo.over-blog.com/

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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