Le Syriza français a une sale gueule

Comme de nombreux pays européens, la France vit aux régionales la remise en cause de sa classe politique. Mais ici, point de Syriza ou de Podemos proclamant la fin de l’austérité, l’alternative a une sale gueule. Le scénario que l’on voit se profiler serait plutôt hongrois ou polonais. Il n’est pas utile de gloser sur ce qu’est le Front National, sur ce qu’il représente, sur ce qu’il propose. Nous savons qu’il n’a pas changé, il le démontre tous les jours. Les citoyens le savent aussi, et mettent tout de même leur bulletin. Ou ne le mettent pas. Chez les jeunes, le divorce est plus profond encore, ils ne fréquentent plus la démocratie. Les moins de 25 ans se sont abstenus à 54% aux dernières municipales, et à 61% cette semaine.

Pourquoi? La classe politique française s’est tuée par refus d’assumer. Refus d’assumer le cadre européen, réduit à une suite d’obligations qui nous seraient imposées. Refus d’assumer l’ouverture relative de nos frontières, qui est un fait. Refus d’assumer la dureté de la crise en attendant la baisse du chômage, toujours en arrivée imminente sur la voie 3. Les politiques de tous bord sont ainsi apparus impuissants, se justifiant en permanence à coup de « c’est pas moi », et dans des crises personne ne souhaite être gouverné par des impuissants. Le spectacle occasionnel de la corruption et le théâtre permanent des prébendes a fait le reste, alors même que le gouvernement a mis en place de nombreuses mesures ambitieuses pour les faire reculer.  L’irresponsabilité totale de la gauche du PS, toute occupée à se déchirer et à s’exhiber en modèle réduit de tous les vices concentrés de la classe politique, a interdit de ce côté une alternative digne d’être considérée.

Refus d’assumer nos valeurs également. Alors que le message des victimes du 13 novembre était on ne peut plus clair, une panique morale s’est emparée de la classe politique, lancée dans un concours Lépine fou des mesures les plus dures. Tout ce qui était impossible, interdit, inimaginable et d’ailleurs inutile un mois avant est désormais sur la table, fruit d’un consensus entre tous les républicains responsables. Cela a-t-il légitimé le Front National, partisan de longue date des mesures dures, folles et inutiles? Sans aucun doute. Cela a surtout puissamment délégitimé la parole de tous les républicains, dont la foi et la constance apparaissent bien fragiles.

Le territoire européen est frappé de plein fouet par deux crises: l’économie et les migrants. La première est née aux Etats-Unis, la seconde à nos portes en Syrie. Que faire?

Les Etats-Unis ont en partie surmonté la crise économique, pas l’Europe. Pourquoi? Contrairement à nous, ils n’ont pas versé dans l’austérité budgétaire et monétaire. Qui a imposé cette austérité en Europe? Les gouvernements nationaux, par crainte que des mesures communes finissent par mutualiser une partie des coûts de la crise. L’évolution de la BCE sous Trichet a été une prise d’indépendance qui a sauvé l’économie européenne, et elle a été violente à l’égard de l’Allemagne.

La crise des migrants est une réalité simple: un à deux millions de personnes, fuyant une guerre civile, se réfugient en Europe. On se perd dans des discussions proprement confondantes sur la nécessité morale ou non d’accepter leur entrée. Comme si nous avions le choix! Comme si en remettant des douaniers, nous allions bloquer le flux de personnes qui n’ont plus rien à perdre! Arrête-t-on un tsunami sur la plage en y plaçant deux gardes-côte? Là encore, la solution est au niveau européen: se répartir entre pays la charge de cette arrivée, chercher à les traiter humainement dès lors qu’ils sont là, s’occuper de la Syrie pour leur redonner un pays. Mais non, chaque gouvernement national croit pouvoir jouer cavalier seul et tenir bien closes ses petites frontières.

Dans les deux cas ce qui est en jeu n’est pas l’Europe, mais sa paralysie totale. Pour faire face à des crises de cette ampleur, nous avons besoin de gens capables de les gérer parce qu’ils sont à la bonne dimension et qu’ils ont la légitimité démocratique pour le faire. La dernière Commission européenne est issue des urnes, enfin! Contre la volonté de la plupart des gouvernements nationaux. Qui le voit? Quel pouvoir, quelle aura la Commission en tire-t-elle? Les gouvernement nationaux l’écrasent, pour mieux organiser leur impuissance collective.

Au départ de la crise, nous avions averti où nous menait cette mécanique, dans une initiative appelée « Qui va payer? ». L’heure des comptes arrive. Sacrifiés pour le confort des petits privilèges existants, les jeunes divorcent du consensus national. Les plus de 25 ans, qui ont vécu la rupture du pacte social, votent Front national. Les moins de 25 ans, à qui plus rien n’est promis, ne votent plus. Il est temps de faire face et de reconstruire. A notre échelle, nous poussons les initiatives qui sont à notre portée et chacun devrait faire de même. Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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48 Commentaires

  1. Le Syrisa français a toujours eu une sale gueule et une grande gueule démagogique; je vous laisse lui mettre un nom!

    Globalement vous écrivez vrai.
    Les pays et les électeurs ont perdu toute boussole.
    Les pays se sauvent de l’Europe impotente et provocatrice (hotspots, Turquie), les électeurs se sauvent des politiciens incapables de traiter leur première crainte: le chômage, puis la perte de statut.

    Le FN est une vague brune, tous ses arguments sont démagogiques, bâtis sur les enquêtes , réputés solutions, ils sont des pièges à voix.
    Le FN est le batard du régime de Vichy et Pétain, et de l’OAS.
    Les LePen, Philippot et autres Saint Just sont les Fourrier du 21ème siècle; ils mentent et racolent, le pouvoir est l’objectif, pas pour le Peuple.

    J’espère que le Peuple va se ressaisir.
    C’est malheureusement improbable, et les agitations et éructions des politiciens pyromanes n’en font pas des politiques pompiers.

    Le FN sera au 2eme tour des présidentielles de 2017, contre Hollande, si Sarkozy l’emporte aux primaires de 2016, contre Juppé, s’il l’emporte en 2016.

    Juppé homme providentiel?
    Je ne le crois pas, mais il a une bonne méthode d’analyse, j’espère aussi d’action, et sa détestation du FN est réelle.

    Il est temps qu’un président commence à redresser vraiment la France, dans les valeurs de la République qui peuvent seules la préserver, s

  2. L’arbre ne peut donner que ce qui est dans la graine,
    une France et une Europe qui ont coupés leurs racines chrétiennes ne peuvent produire que la barbarie !

    • L’Europe a été pleine de chrétiens de 1618 à 1648, de 1756 à 1815, au cours de phase de conquêtes impérialistes, puis de 1914 à 1918, de 1939 à 1945. C’est à ces époques là que vous voulez retourner. On croit entendre du Pétain!

    • Les racines chrétiennes ont fait trébucher ou voulu faire trébucher la Science , les Lumières et le Protestantisme.
      C’est qui les barbares ?

  3. Merci pour ce coup de gueule, oh combien salutaire et lucide.
    Mais arrêtons de dédouaner et d’excuser le citoyen. L’abstention n’est pas forcément un acte très réfléchi. Mettre le bulletin du FN dans une enveloppe l’est beaucoup plus. Nous ne sommes pas obligés individuellement d’avoir un comportement moutonnier et de verser dans la connerie.
    En même temps 30% de votes FN sur 50% de la population devant voter, cela représente 85% de personnes qui ne votent pas FN.
    Travaillons sur la diffusion d’une information honnête (je ne dis pas objective), non sensationnelle. Détournons nous des BFM, i-télé, chaînes télé qui ont pour seul but l’audience, donc diffusent exclusivement le sensationnel, la peur sans aucun souci de rationalité.
    Expliquons que l’immigration est une chance pour régénérer nos vieux pays, que ceux qui ont le courage de quitter leur pays sont les plus motivés, qu’ils forment une élite. Rappelons que ces discours xénophobes ont été tenus contre les ritals, contre les polacks, parfois avec plus de violence. Rappelons à M Estrosi qu’il est fils d’émigré italien et arrêtons de nous parler de religion. Prouvons à la classe politique que nous avons une cervelle pour réfléchir, demandons leur de nous traiter comme des adultes responsables ! et mobilisons nous, chacun à notre niveau pour refuser l’abstention qui est le cimetière de la démocratie.

  4. Bonjour,

    je trouve la comparaison aberrante l’amalgame est honteux du moment qu’un parti évoque une sortie de l’Europe on les mets dans le même panier ?

    Après étonnez vous que les Français qui rêvaient d’une Europe des citoyens et pas d’une Europe politicienne s’abstiennent dégoûtés que la contestation de l’Europe actuelle soit laissée aux extrême ; alors que cela devrait être un débat de fond que tout parti raisonnable devrait soulever afin que le rêve de départ ne continu sur le cauchemar technocratique de la commission européenne et de son traité atlantique qui continue à avancer contre les PME et Citoyens européens.

    Vous n’avez rien compris et continuez à rester aveugle sur la mort de l’idéal européen.

    • Je ne vois pas l’amalgame dont vous parlez.
      Il est vrai que dans cette « EUROPE DES NATIONS » les gouvernements nationaux ont fait valoir des intérêts particuliers sans comprendre le fond de chaque crise, tant pour la crise économique où ils ont d’abord voulu sauver les banques et imposerais une politique d’austérité qu’il l’affiche ou affiche le contraire.
      Dans le cas de cette arrivée massive de migrants, là encore réaction à courte vue et réflexe de peur.
      l’article signale :
      « Les plus de 25 ans, qui ont vécu la rupture du pacte social, votent Front national. Les moins de 25 ans, à qui plus rien n’est promis, ne votent plus. »
      Ce que je constate, c’est que les premiers n’ont pas vécu, ou ont oublié le gouvernement de VICHY, quand aux seconds il n’ont rien connu de tout cela et sont victimes de la crise économique et sociale.
      Mais tous sont victimes de la peur soigneusement entretenue tant par le maintien du chômage, que par le terrorisme traduit en peur de l’autre. Dans tous les cas c’est l’oubli du partage et de la solidarité, en particulier face à un état qui a perdu sa fonction providence.

    • Nous avons soutenu l’arrivée au pouvoir de Syriza, que nous ne confondons pas avec le FN. Nous disons simplement que les électeurs ont cherché à congédier leur classe politique nationale et se tournent vers des partis extérieurs. En Grèce, c’est Syriza. En France…

  5. @Dominique Carliez
    « une France et une Europe qui ont coupés leurs racines chrétiennes ne peuvent produire que la barbarie »

    Selon D Carliez la civilisation ne peut donc être que chrétienne, hors la chrétienté que la barbarie!
    C’est tellement faux que s’en est risible; Marion Le Pen ne dit pas autre chose en cette matière.

    La France a incontestablement des « racines » chrétiennes.
    Ce ne sont pas les seules, heureusement, des dieux primitifs aux encyclopédistes, et la vraie laïcité (pas celle du FN) est facteur de civilisation.

    La chrétienté, puis le catholicisme, furent obscurantistes et barbares du 4eme siècle de Constantin au 12eme siècle, puis coercitives et barbares avec l’inquisition et les croisades.
    La France laïque, légalement depuis 1905 et la guerre de l’Etat pour assurer ses fonctions régaliennes, est issue de cette évolution historique. D’autres pays, absolument démocrates, n’ont pas connu cette évolution.
    Beaucoup plus nombreux sont les pays dans lesquels la religion est officielle et exclusive.
    Je ne pense pas que les français les envient.

    • Même un athée comme moi reconnait les « racines chrétiennes » de la France. La preuve c’est que je suis ému en passant devant Notre Dame de Paris ou l’abbaye de Tournus…mais pas devant le sacre cœur!
      Soyons sérieux. Cet aspect des choses concerne l’historien mais pas le législateur, liberté pour l’histoire!

      Mais Boualem Sansal a raison en commençant son livre « 2084 » par la phrase: « La religion fait peut-être aimer Dieu mais rien n’est plus fort qu’elle pour faire détester l’homme et haïr l’humanité ». Et pour cet auteur il s’agit de toutes les religions!

      Revenons aux attentats. Dans les romans policiers, les détectives cherchent à qui profite le crime. Chez nous la réponse est simple, au FN. « FN, Daesh même combat », donc voilà les deux ennemis.

      Notre association s’appelle « Sauvons l’Europe », jamais cette appellation n’a été aussi justifiée. Surtout quand notre pays est l’homme malade de l’Europe.

  6.  
    Pour se faire une petite idée de la Hongrie de Viktor Orbán :
    – 11.11 Les gangs néo-nazis en Hongrie – une cartographie de la terreur 
    + une vidéo de France2 (4 minutes30) 
    http://roms.blog.tdg.ch/archive/2011/11/07/les-gangs-neo-nazis-en-hongrie-une-cartographie-de-la-terreu.html
    « il n’y a pas de ligne bien définie, ni de programme spécifique si ce n’est l’extermination pure et simple des Roms associés à des maladies, tout le répertoire médical des maladies infectieuses a été utilisé par ces néo-nazis.
    Toutefois, il constate avec étonnement que face aux discours haineux, la population ne s’en scandalise même plus »
    Cette dernière phrase est terrible car cette accoutumance on la retrouve aussi en Allemagne dans les années 1935…
    – 11.12 Hongrie : l’extrême droite veut une liste des juifs
    http://www.humanite.fr/monde/hongrie-lextreme-droite-veut-une-liste-des-juifs-509664
    – 01.12 Hongrie: Viktor Orban imperator
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/hongrie-viktor-orban-imperator_1070395.html
    « A Budapest, le chef du gouvernement, Viktor Orban, s’empare peu à peu de tous les leviers du pouvoir et façonne une Constitution à sa botte. »
    « Une « démocrature » (état intermédiaire de la démocratie VERS la dictature…) prend forme au sein de l’Europe. Tandis que les pays de l’Union, qui ont d’autres soucis, tardent à réagir.  »
    – 01.12 Viktor Orbán ou le fascisme postmoderne
    Par Paolo Flores D’Arcais directeur de la revue Micromega
    http://www.liberation.fr/monde/2012/01/13/viktor-orban-ou-le-fascisme-postmoderne_787922
    « Cela montre que la peste du fascisme postmoderne, qui n’est soft qu’en apparence, est une force diffuse et une menace croissante, dont Marine le Pen et la droite néerlandaise qui fait partie de la majorité de gouvernement, sont autant d’autres inquiétants icebergs. »

    La grande faiblesse de la démocratie est sa vulnérabilité au populisme et à la démagogie.

  7. Puérilité d’enfants les plus gâtés de l’Europe, nous les français, et jaloux des gâteries du voisin, et lécheurs des plus démagogues donc sans pouvoirs ni compétences, fervents du chantage et du foulard étrangleur dans la cour d’école. Sénilité d’éternels rentiers, paysans anti-européens, ouvriers anti-industrie, fonctionnaires inconséquents, patriotes sans alliés, français éteignant leurs Lumières, masos tendant la fesse. C’est nous entre 31 et 51 %, façon 1935.
    jm b

    • Du calme! La France a toujours juste la Droite la plus bête du monde et…… la Gauche, institutionnelle et contestataire, la plus bête d’Europe. L’Europe a besoin de mieux que Syriza, qui a dit une chose et fait le contraire. Au moins, le peuple grec a fini par comprendre le poids et les responsabilités du passé. Syriza n’a pas de bâton magique.
      C’est toujours mieux que la Rue de Solférino qui exige que la gauche se suicide en province pour que M Holland ait une chance de passer juste devant Sarkozy en 2017. Nous vivons une crise telle qu’elle a été définie par Gramsci: « La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés » Pour être morbide, c’est morbide. Ce n’est pas exactement Thatcher, De Gaulle ou Franco en face. On a peut-être pour 10 ans mais pas davantage.
      Préparons la sortie européenne de crise par la gauche car la droite, avec ses alliés dans l’état et l’économie profonds, sera prête.

  8. Eh ben, cet article et les différents commentaires qui l’accompagnent, révèle dans quelle confusion, dans quelle impuissance, dans quel aveuglement nous nous débattons !
    À la lecture de l’un et des autres, toutes les deux ou trois phrases, je relève des problèmes non résolus, des explications oiseuses, des questions occultées.
    Pas étonnant que les électeurs, principalement les jeunes, se désintéressent de la politique et fuient les scrutins…
    Reprenons, si possible dans l’ordre.
    Syriza proclamant la fin de l’austérité, n’était qu’un leurre, un mensonge… On a vu à quoi a abouti son « référendum » : vous avez dit non ? Alors, on continue.
    Comme l’est le FN qui vocifère sur les malheurs qui nous viennent de l’EU ou de l’euro, mais, alors que la plupart des sympathisants ou militants sont convaincus que le FN veut sortir de l’UE et de l’euro, il n’en a jamais été question de façon officielle. C’est un leurre.
    La preuve ? Le FN est membre du club très fermé des trois partis institutionnels à avoir portes ouvertes et clés des studios pour passer dans les médias de grande audience. Toute l’intelligentsia (médias et leaders politiques) pousse des cris d’orfraies à chaque apparition, mais on lui tend complaisamment et continuellement le micro.
    Par ailleurs, il ne vous aura pas échappé que nous sommes, depuis quelques années, dans une spirale d’islamophobie et d’amalgame avec le terrorisme qui empuantit la vie politique et la vie civile même.
    Nous sommes dans la promotion permanente de l’idéologie d’origine atlantiste de « Choc de civilisations » (voir le livre de Samuel Huttington).
    Or, le FN a bâti son fond de commerce sur ce rejet. De là à dire qu’il est utile à la « cause », il n’y a qu’un pas. Mais la France et la mentalité française est viscéralement opposée à cette conception réductrice. En simplifiant, disons que la mentalité et les valeurs françaises sont d’origine latine, le « Choc de civilisations » est d’origine anglo-saxonne.
    C’est pour cette raison que le FN, malgré les messages omniprésents pour s’alarmer d’une progression irrésistible plafonne depuis des décennies sous un plafond infranchissable de 15% des votants. Sa progression n’est qu’une illusion d’optique due à l’accroissement de l’abstention. 85% de la population est hostile aux thèses du FN et refuse de mettre un bulletin de vote dans l’urne.
    Concernant les affinités avec les régimes d’extrême-droite, là aussi l’hypocrisie est évidente. Qui a attribué une aide de 3 milliards d’euro au gouvernement Porochenko qui a fait alliance avec Svoboda et Pravy-sektor qui sont des mouvements officiellement néonazis, si ce n’est l’UE ?
    Alors, après, il est facile de s’exclamer, de s’émouvoir.
    Un peu d’honnêteté serait pourtant indispensable à ce stade.
    Passons au « refus » des populations…
    « Refus d’assumer le cadre européen, réduit à une suite d’obligations qui nous seraient imposées » : elles nous sont imposées ! Sinon, comment se fait-il que nous soyons encore dans l’UE après le refus de 2005 ?
    « Refus d’assumer l’ouverture relative de nos frontières » : a-t-on demandé l’avis des Français ? Au bénéfice de qui a-t-on imposé cette disparition ?
    « Refus d’assumer la dureté de la crise… » Là, il faut oser ! Il n’y a pas de crise, il n’y a jamais eu de crise. Regardez les profits des banques ! La BCE a comme seul mission de lutter contre l’inflation. Qu’est-ce que lutter contre l’inflation si ce n’est privilégier le patrimoine au détriment du travail ? On se désole que le chômage est à 10%, mais c’est le taux de chômage optimum, dans le cadre du mécanisme NAIRU. Malgré tout ce qui est mis en œuvre indifféremment par nos gouvernants de tout bord depuis des dizaines d’années, rien ne marche. On peut sans risque de se tromper affirmer que toutes leurs déclarations n’ont pas d’autre but que nous convaincre qu’ils luttent pour le faire baisser, que les résultats ne vont pas tarder et que nous devons attendre. Ce ne sont rien d’autre que des mensonges. On ne peut pas faire baisser le chômage si on lutte contre l’inflation !
    « Dans des crises personne ne souhaite être gouverné par des impuissants » : nos gouvernants sont impuissants ! C’est pourquoi rien ne change, qu’on vote à droite ou à gauche ou ailleurs : tout est décidé avec les traités depuis Bruxelles et la BCE !
    Qui d’ailleurs n’ont pas l’intention de modifier quoi que ce soit dans leur politique. C’est austérité, appauvrissement, économies, chômage, précarité, démantèlement des services publics et privatisations à tous les étages ! Y compris en Grèce, on voit où en est la population. Qui est naturellement « aidée » grâce à la « solidarité » de « l’Union ». Demandez-leur si on les aide…
    « Refus d’assumer nos valeurs… » : quelles sont nos valeurs ?… Pour ce qui me concerne, je considère que nos valeurs sont bafouées quotidiennement par nos « responsables et dirigeants » politiques, et en particulier par les obligations qui nous viennent de Bruxelles. Comment nous retrouvons-nous à intervenir en Syrie, par ex. ? À une autre époque, la France aurait dénoncé une intervention illégale au regard du droit international. Aujourd’hui, étant sous commandement intégré de l’OTAN, nous nous retrouvons à cautionner et même à intervenir dans cette opération !

    Je vais m’arrêter là. Il y aurait bien sûr encore énormément de choses à dire.
    J’espère avoir contribué, avec ce commentaire, à remettre un peu les choses en perspective et montré qu’on peut aller plus loin dans l’analyse et la recherche de clés de compréhension avec un peu d’honnêteté…
    PS : je ne relèverai pas le commentaire méprisant pour les Français qui montre, à l’évidence, que le peu de considération que nos « dirigeants » ont pour la population finit par être partagé par ceux-là mêmes qui en sont les victimes… Affligeant.

    • Difficile de vous prendre au sérieux quand vous écrivez: « je considère que nos valeurs sont bafouées quotidiennement par nos « responsables et dirigeants » politiques, et en particulier par les obligations qui nous viennent de Bruxelles. Comment nous retrouvons-nous à intervenir en Syrie, par ex. ? À une autre époque, la France aurait dénoncé une intervention illégale au regard du droit international. Aujourd’hui, étant sous commandement intégré de l’OTAN, nous nous retrouvons à cautionner et même à intervenir dans cette opération ! »
      Certes, le QG de l’OTAN est à Zaventem vers l’aéroport de Bruxelles, mais rien à voir avec l’UE. Et à Zaventem depuis que De Gaulle l’a virée de Rocquencourt en 1967. Et puis vous êtes revenus tous seuls dans le commandement central avec Sarkozy.
      La France est le pays de l’OTAN le plus enthousiaste pour bombarder en Syrie, même avant le 13/11. En 2013, vous étiez volontaires pour bombarder Assad. Les anglais désormais arrivent à votre demande, ou plutôt car les russes y sont; et les américains bombardent et/ou envoient des drones partout, sans trop y croire, et en toute illégalité, comme l’a reconnu Obama dimanche dernier.
      Vous n’avez pas inventé l’eau chaude avec vos ‘analyses’ du Café de Commerce. Mettez l’ordre dans vos affaires en France et l’Europe vous écoutera. Si ça ne vous plait pas, même tarif que pour les anglais, article 50 TFUE. Personne ne vous retiendra dans l’Union avec votre spleen, avec vos bombinettes, vos restes d’empires, vos sièges usurpés à l’ONU et vos prétentions de grandeur.

      • Difficile de vous prendre au sérieux vous-même avec de telles objections !
        Vous dites « le QG de l’OTAN est à Zaventem vers l’aéroport de Bruxelles, mais rien à voir avec l’UE », alors qu’en réalité, être membre de l’UE impose d’être dans l’OTAN. Sans commentaire.
        Quand vous dites revenus tout seuls : vous laissez entendre que les Français, qui avaient rejeté le TCE en 2005, que Sarkozy a ensuite fait ratifier en 2009, auraient dû trouver d’autres moyens de s’y opposer ?
        Quand les médias ne donnent la parole qu’aux tenants du OUI et qu’ils taisent ensuite le scandale de remettre la France dans l’OTAN, vous accusez ensuite les Français au lieu de l’oligarchie et du traître qui leur tenait lieu de « président » et qui a pris cette décision !
        Si vous voulez comprendre un peu ce qui se passe en matière de politique, et plus encore en matière de géopolitique, il vous faut dissocier les populations et leurs opinions de ce qu’en disent les sondages et de leurs dirigeants. Et prendre un minimum en compte que nos médias ne font rien d’autre que de la désinformation, de la manipulation, de la propagande de guerre et du formatage de l’opinion publique. (La France a été classée dernière en Europe pour la liberté de la presse).
        Quand vous dites « La France est le pays de l’OTAN le plus enthousiaste pour bombarder en Syrie », vous seriez plus crédible de le reformuler en « Les dirigeants français, pays membre de l’OTAN, sont les dirigeants les plus enthousiastes pour bombarder en Syrie. »
        Et comme il y a une omerta sur tous ceux qui y sont hostiles, vous ne pourrez vous faire une idée sérieuse de l’opinion publique sur cette question qu’en allant lire les commentaires qu’on peut trouver sur Internet, lorsqu’ils ne sont pas censurés.
        Quant à votre analyse concernant les interventions en Syrie, vous vous abstenez courageusement de dire ce que vous-même en pensez. Dire que les Français sont responsables, c’est faux et ça ne vous dédouane pas de donner votre opinion.
        Quant à la sortie en utilisant l’article 50, si cette option était acceptée dans les médias, elle pourrait se développer, mais ce n’est pas le cas. Par ailleurs, les Français ont déjà exprimé leur opinion sur cette question en 2005, elle a été bafouée.
        Mais si la France n’est pas la première à sortir, un autre pays le fera. Et je peux vous affirmer avec certitude que c’en sera fini de cette prétendue « Union » €uropéenne.
        Enfin, votre réponse pue le mépris. C’est pourquoi je vous réponds sur le même ton.
        Et ce mépris est révélateur d’une hostilité aux thèses contraires à la doxa, à la pensée unique, qui nous est distillée unanimement et continuellement dans les médias et toute opinion contraire est considérée comme blasphématoire et iconoclaste.
        Nous sommes en plein dans le domaine de la foi aveugle, dans l’idéologie pure et le formatage de l’opinion publique…

    • À Michael Killian :
      Difficile de vous prendre au sérieux vous-même avec de telles objections !
      Vous dites « le QG de l’OTAN est à Zaventem vers l’aéroport de Bruxelles, mais rien à voir avec l’UE », alors qu’en réalité, être membre de l’UE impose d’être dans l’OTAN. Sans commentaire.
      Quand vous dites revenus tout seuls : vous laissez entendre que les Français, qui avaient rejeté le TCE en 2005, que Sarkozy a ensuite fait ratifier en 2009, auraient dû trouver d’autres moyens de s’y opposer ?
      Quand les médias ne donnent la parole qu’aux tenants du OUI et qu’ils taisent ensuite le scandale de remettre la France dans l’OTAN, vous accusez ensuite les Français au lieu de l’oligarchie et du traître qui leur tenait lieu de « président » et qui a pris cette décision !
      Si vous voulez comprendre un peu ce qui se passe en matière de politique, et plus encore en matière de géopolitique, il vous faut dissocier les populations et leurs opinions de ce qu’en disent les sondages et de leurs dirigeants. Et prendre un minimum en compte que nos médias ne font rien d’autre que de la désinformation, de la manipulation, de la propagande de guerre et du formatage de l’opinion publique. (La France a été classée dernière en Europe pour la liberté de la presse).
      Quand vous dites « La France est le pays de l’OTAN le plus enthousiaste pour bombarder en Syrie », vous seriez plus crédible de le reformuler en « Les dirigeants français, pays membre de l’OTAN, sont les dirigeants les plus enthousiastes pour bombarder en Syrie. »
      Et comme il y a une omerta sur tous ceux qui y sont hostiles, vous ne pourrez vous faire une idée sérieuse de l’opinion publique sur cette question qu’en allant lire les commentaires qu’on peut trouver sur Internet, lorsqu’ils ne sont pas censurés.
      Quant à votre analyse concernant les interventions en Syrie, vous vous abstenez courageusement de dire ce que vous-même en pensez. Dire que les Français sont responsables, c’est faux et ça ne vous dédouane pas de donner votre opinion.
      Quant à la sortie en utilisant l’article 50, si cette option était acceptée dans les médias, elle pourrait se développer, mais ce n’est pas le cas. Par ailleurs, les Français ont déjà exprimé leur opinion sur cette question en 2005, elle a été bafouée.
      Mais si la France n’est pas la première à sortir, un autre pays le fera. Et je peux vous affirmer avec certitude que c’en sera fini de cette prétendue « Union » €uropéenne.
      Enfin, votre réponse pue le mépris. C’est pourquoi je vous réponds sur le même ton.
      Et ce mépris est révélateur d’une hostilité aux thèses contraires à la doxa, à la pensée unique, qui nous est distillée unanimement et continuellement dans les médias et toute opinion contraire est considérée comme blasphématoire et iconoclaste.
      Nous sommes en plein dans le domaine de la foi aveugle, dans l’idéologie pure et le formatage de l’opinion publique…

      • « alors qu’en réalité, être membre de l’UE impose d’être dans l’OTAN.  » Où ça dans les traités? Les suédois, finlandais, autrichiens, irlandais, sont-ils au courant?
        « revenus tout seuls » dans le commandement intégré de l’OTAN. Rien à voir avec l’UE.
         » « Les dirigeants français, pays membre de l’OTAN, sont les dirigeants les plus enthousiastes pour bombarder en Syrie. » Je suis évidemment d’accord mais où étaient les foules des années 80 qui s’opposaient alors aux missiles de croisière de l’OTAN? Pas un mot de protestation contre le bombardement de la Libye par Sarkozy et Cameron. Qui ne dit mot consent.
        « Enfin, votre réponse pue le mépris. » Je ne dirai pas la même chose de vos efforts. Avec ce genre de langage on passe facilement de l’extrême gauche à l’extrême gauche. Ma réponse transpire la consternation. Vous venez, avec vos demi-vérités d’excité, sur ce site qui défend une Europe démocrate et de gauche et qu’avez-vous à nous proposer?
        Vos propos ne sont ni blasphématoires et iconoclastes. Rien de très original et sans lendemain.

    • « « Refus d’assumer la dureté de la crise… » Là, il faut oser ! Il n’y a pas de crise, il n’y a jamais eu de crise. Regardez les profits des banques !  »
      Il me semble que vous confondez le problème et la façon dont on n’y a répondu!
      Il y a bien eu une crise financière liée à la notion même de « marché ».
      Les gouvernements nationaux (à l’exception de l’Islande) de même que l’UE y ont répondu en finançant les banques et en ajoutant à la crise financière une crise économique laquelle a entraînée une crise sociale.
      Le chômage? je vais être cynique en disant qu’il est « soigneusement entretenu » pour peser sur les ambitions des salariés! Et les gouvernements leurrent les citoyens à prétendre vouloir inverser la courbe du chômage et en écoutant les sirènes de la compétitivité!
      La réalité est que les progrès techniques sont des outils pour remplacer le travail humain et que la seule solution réaliste et humaine est celle du partage tant de ce qui reste comme travail humain productif de biens et de partager les richesses obtenues par ces progrès techniques.
      La réalité est que nous vivons et agissons dans le mensonge. Nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs inconscients en nous mentant à nous mêmes. Posons nous la question : en quoi nous investissons nous (à titre individuel) pour préparer un avenir meilleur? Pour continuer les progrès de nos anciens et éviter leurs erreurs?

    • Hem… La BCE ne lutte pas contre l’inflation mais contre la déflation en ce moment. Les taux de dépôt sont négatifs, les marchés sont inondés de liquidités.
      Quant à l’idée étrange qu’il n’y a pas de crise, ma foi.

  9. Lorsque je participais à des rencontres d’étudiants français et allemands à Dijon et à Mayence au début des années 60, j’espérais que l’Europe deviendrait un État fédéral, que le droit fiscal et social deviendrait progressivement commun, qu’il y aurait une politique étrangère commune que l’ouverture et la fraternité l’emporteraient sur les rejets et les égoïsmes. C’était bien parti puis on s’est arrêté en chemin. Seul un état d’esprit lié à une économie de concurrence et d’égoïsme s’est développé après la chute de l’URSS. Les pays de l’Est, soulagés de l’emprise soviétique, n’ont pas pour autant adhéré à un idéal de justice, d’ouverture, de fraternité. Dans un nombre croissant d’États, le fantôme du fascisme reprend vie. J’y croyais, mais aujourd’hui je me rends compte que j’ai été manipulé, trahi ou plus vulgairement « baisé ». La dynastie Le Pen s’installe en France, qui pourra, avec d’autres pays, se retirer de l’Europe; on pourra remettre des taxes aux frontières, refouler les étrangers, et préparer la guerre, bien sûr uniquement pour se défendre des autres qui voudraient nous envahir. Après 55 ans de militance syndicale et associative j’avoue que je suis aujourd’hui très déprimé. J’espère quand même que beaucoup ont encore une force que je n’ai plus mais…
    Bon courage

  10. J’aimerais _ depuis que j’ai en un contact avec Vous et dont je ne me rappelle plus son origine _ faire quelque chose pour l’Europe.
    Mais je ne sais ni quoi, ni comment faire? L’an dernier , j’ai eu l’idée de réaliser une sculpture pour les prisonniers de la Grande Guerre, témoignant en ceci de leur combat pour la Paix. Et ils étaient ces prisonniers, de toutes nationalités, de tous continents. Je suis allé l’installer à Avocourt, en Meuse, entre Verdun et Varennes en Argonne , non loin de Valmy. Aujourd’hui, cette Région, parmi d’autres, pourrait verser dans la honte, la peste brune. Quid des leçons de l’histoire: replis nationalistes partout en Europe dont chez nous plus forts encore. Faillite donc de nos institutions, prélude à retour à une Guerre, celle contre les Migrants.
    L’Europe telle qu’actuelle va t’elle s’opposer à ce qui pourrait poindre à savoir des Pogroms anti-immigrés, sur notre propre sol?
    J’ai lu ce matin dans Le Monde qu’après la prise du pouvoir FN dans le Nord Pas de Calais Picardie, ce serait l’une de ses premières actions.
    Nous y sommes. Je m’interroge sérieux sur la Chose. Que pourrais-je entreprendre contre ce risque, et ce en relation avec vous?
    Merci de prendre en compte ma réflexion du moment.
    NB: J’ai payé une seule fois ma cotisation; je vous remercie de m’avoir tenu informé de vos débats malgré mon déficit contributif.

  11. Un mot encore sur les poncifs qu’on a entendus pendant des années et qui nous ont conduit à cette « Union » €uropéenne néolibérale.
    On a entendu à longueur d’émissions à la télé ou à la radio qu’il fallait « déréglementer » ou encore « déréguler »
    Mais que fait « l’UE », ou la commission, si ce n’est réglementer et interdire à longueur d’années ? Ils ne font qu’édicter des règlements qui imposent parfois ce qui était auparavant interdit (liberté de mouvements de capitaux, par ex. ou les « fameuses » normes européennes…) et des interdictions pour rendre impossible les lois qui pourraient s’opposer à ces dérives (interdiction de s’opposer aux délocalisations ou aux investissements venant de l’étranger, par ex.).
    Par ailleurs, dans le même esprit, on nous a serinés qu’il fallait supprimer les fonctionnaires, parce que, n’ayant pas à craindre le chômage, ils étaient par conséquent « payés à ne rien faire ».
    Il y avait sans doute des paresseux, mais c’était une minorité qu’on aurait pu mettre au pas et, à l’époque, l’administration française était citée en exemple dans le monde entier.
    Non, il fallait privatiser pour démanteler ces « services publics » et n’avoir plus que des « entreprises privées de service public » avec de simples salariés.
    Fort bien, mais que sont donc en réalité ces bureaucrates, ces technocrates, ces parlementaires et fonctionnaires européens, qui s’occupent de notre pays, n’étant élus par personne, en charge des Français en n’étant pas Français eux-mêmes, si ce ne sont des fonctionnaires grassement payés, justement ?…
    Au nom de slogans et autres mots d’ordres, on nous a fait avaler en réalité l’exact contraire de ce qu’on prétendait abolir, mais ceux qui en bénéficient ce ne sont plus les mêmes…

    • « Ils ne font qu’édicter des règlements qui imposent parfois ce qui était auparavant interdit (liberté de mouvements de capitaux, par ex. ou les « fameuses » normes européennes…) »

      Le problème est celui du vivre ensemble. Plus on est nombreux plus cela devient compliqué et nécessite des règles communes.
      En démocratie, ces règles doivent être établie en commun et servir l’intérêt de tous (égaux en droits)
      Cela signifie aussi qu’elles sont à la fois applicables et connues de tous.
      Il en est de même pour les normes qui ne doivent pas être au service des industriels ou des consommateurs, mais permettre la production et l’utilisation de bien ou services en protégeant les individus, la société et l’environnement. Elles aussi doivent être applicables et appliquées (CF les normes antipollution pour les moteurs thermiques)
      Ce qui est difficile à l’échelle de l’UE sera-t-il impossible au niveau mondial pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences?

    • C’est du pipeau. Tony Blair a créé près d’un million de fonctionnaires en Angleterre sans trouble, et Lionel Jospin a fait les 35h et les emplois jeunes. La réalité est que de nombreux hommes politiques qui souhaitent déréguler s’appuient largement sur le niveau européen pour pouvoir crier qu’on leur lie les mains.

  12. Je me permets de penser qu’il manque crucialement d’une éducation civique à l’attention des jeunes en particulier et de nous tous, et que les média ont une énorme responsabilité dans ce manque d’informations en amont, annoncer les élections déjà, car la plupart des jeunes ne sont tout simplement pas au courant car en effet ça ne les intéresse pas ou plus, en quoi elles consistent, et comment cela fonctionne, rappeler pour chaque élection l’enjeu, ou les enjeux, les modes de scrutin… Apprendre le soir du 1er tour que seules les listes qui obtiendront plus de 10% peuvent se maintenir, et comment se déroulera donc le 2ème tour aux urnes est contre productif, et une fois encore le sempiternel « État de choc » repris à l’unisson une fois le 1er tour passé! Rendre à la Politique son grand P, la rendre lisible, et faire comprendre qu’elle est nécessaire et indispensable et qu’en cela, ce droit de vôte pour lequel nos ancêtres se sont battus est un devoir pour un meilleur avenir pour tous. En particulier alors que les régions ont été « redécoupées » en 13 régions, il semble insensé que ça n’ait pas été l’occasion de plus d’explications et de sujets médiatiques. Grrrrrr que c’est énervant !

    • Avant chaque élection l’État devrait envoyer une information à chaque électeur sur les compétences de l’assemblée à élire et sur les modalités du scrutin

      • Excellente idée pratique.

        Autre chose. La démocratie suppose le compromis. Attention, ne pas confondre compromis et compromission, une confusion malheureusement fréquente chez les français. Malheureusement le système de la Vème république incite au manicheisme, évidemment incompatible avec les compromis qui permettent à des adversaires de coexister. Comme en en moment en Allemagne! Incidemment le pays d’Europe où les populistes sont le moins nombreux.

  13. A lire: http://www.lopinion.fr//edition/international/l-europe-tetanisee-face-fn-92470?utm_source=Email&utm_medium=alerte&utm_campaign=151208&utm_term=pending

    ….avec à la fin:
    « Aux yeux de nos partenaires, la montée du FN reflète d’abord l’échec des élites et des partis politiques français. « La France est malade depuis longtemps de la trahison continue de ses valeurs, écrivait mardi la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son éditorial. Le fossé n’a jamais été aussi profond entre l’image que le pays a de lui-même, celle du “berceau des droits de l’homme” investi d’une mission universelle, et la réalité du déclin ».
    En 2000, la France avait poussé l’arrogance jusqu’à faire imposer des sanctions européennes à l’Autriche, après que le parti populiste FPÖ de Jörg Haider était entré dans la coalition gouvernementale à Vienne. Un FPÖ pourtant bien folklorique et anodin à côté du Front national. Mais quinze ans plus tard, l’Europe n’ose même pas élever la voix contre la France. Car le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité est devenu le pays où la crise de la démocratie libérale s’exprime avec le plus de force, le pays où des thèses suicidaires comme l’abandon de l’euro, la fermeture des frontières ou la préférence nationale rencontrent désormais une adhésion populaire inédite. Le pionnier de l’Europe est devenu son boulet. »

  14. débat intéressant…
    quelle tristesse de voir ainsi notre pays se replier sur lui…
    mais j’aimerais quand même qu’un jour on cesse de ne parler qu’au nom de ceux qui ont voté… car si on le remet dans le contexte réel… que pensent les personnes qui ne se sont pas exprimées ?
    cela remet un peu les pendules à l’heure…
    http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/12/07/veritables-resultats-elections-regionales/
    et à quand une réflexion vraiment européenne chez nos femmes et hommes politiques ? on passe son temps à se regarder le nombril et à crier cocorico !!!
    cessons de tolérer l’abus du bien commun usé par nos responsables et tentons de vivre vraiment en citoyens européens…

  15. Ah, que cet article fait du bien ! Je suis d’accord, pleinement, résolument … Il faut en finir avec les Etats-nations du XVIIIème siècle, inadaptés au monde qui nous entoure, incapables de faire face aux défis de notre époque.
    Allez, me voilà reboosté, je veux y croire encore … merci !

    • Il faut en finir avec les Etats-nations du XVIIIème siècle
      Outre le fait que je suis choqué de lire ça, de voir le peu d’estime et de reconnaissance que vous manifestez pour ces États-nations séculaires dont vous êtes le fils ingrat, je me demande bien par quoi vous comptez les remplacer…
      Et je m’interroge sur le régime des ~160 États qui existent de par le monde. Presque tous les pays du monde seraient donc archaïques ?
      Cela signifie-t-il que vous seriez favorable à la « gouvernance par les entreprises » ?…
      À voir l’état dans lequel se trouve la planète, principalement à cause de l’activité des multinationales, ça me semble une opinion plutôt discutable.
      Mais réjouissez-vous, l’oligarchie en place qui nous tient lieu de dirigeants fait tout pour démanteler les États, qui, contrairement à ce que vous semblez penser, sont le seul rempart qu’ont les populations contre cette nouvelle forme de dictature.
      Loin de résister, vous leur facilitez les choses.

      • Vous aurez bien sur compris que M Ravet condamne ces Etats Nation précisément pour leur incapacité à faire face, et appelle une nouvelle échelle du pouvoir démocratique?

  16. L’Europe s’est construite sur la base de la solidarité. En reste-t-il quelque chose?
    Force est de le constater, NON.
    La protection sociale est anéantie dans la totalité des Etats membres au nom de la compétitivité.
    Dans tous les Etats membres se forment depuis 25 ans des ghettos où les jeunes, sans formation, sans éducations, sans debouchés professionelles, n’antendent rien de leur vie.
    Les Musulmans se transforment en adèptes du jihadisme dont les resultats nous avons pu mésurer le 13 de novembre à Paris.
    Ceux qui sont issues de familles chrétiennes, dans le meuilleur des cas boudent la politique. S’il ne le font pas c’est pour se prononcer à faveur du Front National en France, du néonazi Aube Dorrée en Grèce, de l’UKIP en Angleterre.
    L’Europe a un drôle de parfum des années ’30 dernièrement. A une exception près. Il n’y a plus de présence communiste crédible qui a servi de rempart pour toute la résistance anrtifasciste dees années ’30. Je ne pouvais pas imaginer, les ledemains de la chutte du mûr de Berlin que je sentirais nostalgie pour le communisme. Et pourtant c’est le cas. Dommage

  17. En pleine COP21 la plupart des commentaires (je ne les ai pas tous lus) semblent ignorer que nous avons à régler au niveau mondial la crise climatique au plus vite et que cela ne peut se faire que par un changement de mode de vie qui répartisse les ressources entre les différents peuples de façon plus juste et plus acceptable pour les écosystèmes dont dépend notre vie sur terre. Et cela pourrait du même coup contribuer à régler les crises de l’emploi et des migrants. Or vu l’égocentrisme qui prédomine chez les plus pourvus, cela ne pourra l’être que si la politique retrouve une autorité sur la production de pseudo-richesses aussi néfastes pour l’environnement qu’elles le sont pour l’esprit. Dès maintenant, plutôt que de se perdre en discussions byzantines, chacun peut y contribuer utilement là où il est, par voies associatives et coopératives, en ne se soumettant plus au diktat consumériste et en acceptant – voire innovant – des mesures qui répartissent les ressources et limitent l’usage des « objets » les plus polluants et les plus nuisibles. Voilà un travail très concret qui devrait nous redonner du cœur à l’ouvrage.

  18. Je connais bien la Grèce. Je suis philhellène et même hellénophone, et je trouve absolument scandaleux qu’on puisse se permettre de comparer Syriza et le FN (qui ressemble beaucoup plus à Khrisi Avyi (Aube Dorée), soit dit en passant).
    Je vous rappelle que Syriza a tout fait, jusqu’au reniement de soi-même, pour que la Grèce reste dans l’Euro et dans l’Europe.
    Et voilà que l’on menace d’expulser la Grèce de Schengen ? La Grèce a des milliers d’îles en mer Egée: vous voudriez toutes les enfermer dans des barbelés ?
    Un tel amalgame n’est pas digne de Sauvons l’Europe. Pas étonnant que de nombreux citoyens européens se détournent de l’Europe aujourd’hui.

    • Je pense que la comparaison est évidente :
      – les deux dénoncent avec véhémence les méfaits de « l’Union » €uropéenne et sont présentés dans les médias comme des adversaires farouches,
      – les deux jouent double jeu et trompent effrontément leurs électeurs, en n’ayant jamais eu l’intention de faire sortir leur pays de cette « Union », pas plus que de la monnaie et encore moins de l’OTAN.
      – les deux ont été « adoubés » par l’administration et les médias américains, auxquels ils ont juré allégeance, avant que les médias en France ou en Grèce, ne les soutiennent vigoureusement, tout en poussant des cris d’effroi totalement hypocrites et artificiels, pour les faire passer pour des opposants dangereux.
      Ces deux partis, même s’ils se prétendent opposés sur l’échiquier politique, sont en réalité des leurres, utilisés par le « système » qu’ils prétendent combattre et à qui ils sont bien utiles.

  19. Cher Monsieur Carrière:
    « les deux dénoncent avec véhémence les méfaits de « l’Union » €uropéenne et sont présentés dans les médias comme des adversaires farouches »; vous avez écrit.
    C’est votre première erreur: Syriza ne se présente pas comme adversaire du FN. Il l’est. Parmis ses ministres il ya des personnes qui ont passé beaucoup de temps dans les géôles de la dictature fasciste des colonnels (1967-1974, dans le cas que vous l’ignorez). Sauf si vous considérez leur résistance acte de populisme vous leur devez des excuses.
     » les deux jouent double jeu et trompent effrontément leurs électeurs, en n’ayant jamais eu l’intention de faire sortir leur pays de cette « Union », pas plus que de la monnaie et encore moins de l’OTAN. », vous avez dit.
    Permetez-moi à vous préciser que Syriza n’a jamais prétendu (hélàs, à mon avis, àprès avoir milité pendant 25 ans pour une fédération européenne) vouloir faire sortir la Grèce de l’Union Européenne. Quant à l’Otan, à tort ou à raison, la sortie d’elle n’est plus une priorité pour Syriza dépuis 2012. (Déclaration de Tsipras quelques jours avant les élections de juin 2012). En conséquence il n’a pas trompé ses electeurs ni à l’un ni à l’autre. Le moindre que je peux déduire de votre commentaire est que vous êtes mal – très mal puis-je dire – informé.
    Il n’a pas non plus trahi ses électeurs avec son volte face après avoir gagné le referendum du 5 juillet avec 61%. Il a tout simplement perdu la bataille et obligé à la capitulation. Le reniement de soi-même n’est que la conséquence de cette défaite.
    J’espère sincèrement que le prochain qui menera une bataille paraille en Europe la gagne. Jusqu’à ce jour là, permettez-moi de vous rapeller que seulement les batailles qu’on n’a pas mené sont perdues.
    P.S. J’ai laissé sans réponse la dernière partie de votre commentaire pour des raisons évidentes. Il s’agit d’une estimation qui ne répose pas sur des faits – en ce qui concerne Syriza au moins – et, toujours en ce qui concerne la Grèce et Syriza, n’a aucun rapport avec la réalité.
    Tout cela dit, je tiens à vous préciser que je ne suis pas un militant de Syriza, même pas un sympathisant.

    • Ma formulation était sans doute ambigüe, j’en suis désolé…
      Lorsque j’ai écrit : « …et sont présentés dans les médias comme des adversaires farouches, », je ne voulais pas dire qu’ils se déclarent adversaires l’un de l’autre, mais bien tous les deux adversaires de « l’Union » européenne…
      Vous dites : « il n’a pas trahi ses électeurs, après avoir gagné le référendum, il a perdu la bataille ».
      Mais que peut-on penser de quelqu’un qui demande à son peuple si l’on doit accepter les conditions de la troïka, qui reçoit la réponse non, reste dans l’UE et les accepte ?
      S’il voulait rester dans l’UE, contre qui se battait-il ?
      Pourquoi les Grecs l’ont-il élu, si ce n’est qu’ils étaient convaincus que Syriza ferait sortir leur pays de « l’Union » ? Ne voyez-vous pas la tromperie ?
      Et c’est exactement sur cet ambigüité que joue le FN.
      Et il tiendra à ses électeurs en France le même discours le moment venu : « Nous sommes farouchement contre « l’UE », mais il n’est pas question d’en sortir. »

      • Cher Monsieur Carrière,
        Vous dîtes: « Pourquoi les Grecs l’ont-il élu, si ce n’est qu’ils étaient convaincus que Syriza ferait sortir leur pays de « l’Union » ? ».
        C’est là votre erreur. Les Grecs (qu’il me plaise ou non) ont voté Syriza non pour sortir le pays de la UE mais pour obtenir un accord meuilleur. Ceci est demontré par tous les sondages et coïncidait avec le programme de Syriza.
        De plus il s’est averé par les sondages que même pas la moitié de ceux qui, comme moi ont voté à la faveur du NON au referendum du 5 de juillet, ne partageaient l’avis qu’ « il est temps de sortir de l’UE ».
        Il est pourtant clair que Syriza a échoué à son effort d’obtenir un accord avec les institutions européennes meilleure, qui aurait permi gérer la crise humanitaire et relancer l’économie, et qu’il a dû capituler. Ceci est un échec et pas une trahison ou trompérie.
        En ce qui me concerne, après avoir combattu pour 25 ans à faveur de la création d’une Fédération Européenne, les cinq ans de crise et le comportement des institutions européennes m’ont convaincu que cette union n’a pas de futur et qu’il falait mieux que Grèce sorte d’elle le plus vite possible. Mais, pour l’instant, je suis une voix bien minoritaire, croyez-moi.

  20. Très facile de débiter des jugements à l’emporte-pièce et de faire des amalgames quand on est confortablement assis dans son fauteuil à Paris (ou ailleurs).
    C’est très différent quand on va sur le terrain, et je remercie Yannis Chryssoverghis, qui lui – à en juger par son patronyme – doit bien connaître le terrain.

    Les Grecs, en tous cas ceux que je connais (et je ne prétends pas connaître 11 millions de Grecs), n’ont jamais voulu sortir de l’Europe. Ils SONT l’Europe, le phare de notre civilisation. Athènes éclairait la Méditerranée du flambeau de la démocratie à l’époque où les ancêtres de Schaüble étaient des barbares sanguinaires qui se terraient dans leurs sombres forêts.
    Les Grecs sont des Européens et pas un mélange de « Levantins, de Bulgares et d’Arméniens » comme l’a publié die Welt. (Sympa, pour les Bulgares et les Arméniens, soit dit en passant !)

    Tsipras n’a pas trahi son électorat; il a effectivement perdu la bataille. Mais qui pouvait croire qu’il en irait autrement ? David ne gagne contre Goliath que dans les contes pour enfants.

    Pour ceux qui conservaient quelques illusions, l’Eurogroupe a enfin montré son vrai visage: des technocrates au service des oligarques et de la finance internationale et pas au service des citoyens européens dont ils se soucient comme d’une guigne.
    Où est passée la solidarité qui devrait être le fondement d’une Union Européenne ?
    Si nous voulons construire une Europe progressiste, il va falloir s’y prendre autrement !

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