Les élections seules ne font pas une véritable démocratie

Plus les enjeux se rapprochent du local et du citoyen et plus cette affirmation, les élections ne font pas seules une véritable démocratie, se révèle juste. C’est pourquoi une démocratie a autant besoin de citoyens intelligents et solidaires que d’élu(e) s en capacité de faire confiance en même temps qu’ils donnent à voir au-delà des particularismes locaux. La dictature des corporatismes tout comme celle des individus, auxquels les élu(e)s cèdent de plus en plus, ne font pas une politique de bien commun.

D’autres démocraties votent pour leur administration, ce n’est pas le cas en France, il n’empêche qu’une administration ouverte, efficace et bien décentralisée est indispensable à la communauté et à la cohésion sociale.

Tous nous devons être en capacité de gérer la tension entre les libertés individuelles et le sens du social. Le renouvellement de la démocratie impose donc une amélioration de la gouvernance régionale et du comportement des citoyens.

Nous sommes dans un régime démocratique ou la liberté d’expression devient plus relative que réelle à cause de la complexité et des méthodes des différents groupes de pression.

Cela devient encore plus compliqué, quant au-delà de l’expression, nous souhaitons être véritablement co-auteur de notre vie collective.

Ce qui va compter c’est l’après élection. Dans ce cadre, et dans ce qui a un lien avec ce que nous développons comme activités, cette campagne, ne nous a pas complètement satisfait.

L’avenir de l’Europe est à reconstruire. Le comité des régions avec le livre blanc sur la gouvernance multi niveaux tout comme la commission, « La Présidence espagnole a placé la dimension régionale de l’Union européenne au rang de ses priorités. Ceci répond par ailleurs à la propre expérience de l’Espagne, un État formé par un ensemble de communautés autonomes ».

Notre souhait de construire un réseau européen en région et une maison de l’Europe dans la capitale régionale doit être pris en compte. De même il devient impératif de favoriser l’implantation de tête de réseau européen en région (ex : groupements d’employeurs)

Les débats actuels sur la représentation territoriale et les futurs conseillers territoriaux ne sont pas repris dans la campagne. Tout autant que les résultats, cette future représentation, pour laquelle la société civile n’a à aucun moment été consultée, va bouleverser notre quotidien ainsi aussi que celui des élus. Les associations sont particulièrement inquiètes. Au-delà de leur légitime survie financière, ce sont les relais, indispensables à la communauté régionale. Elles sont de plus en plus considérées comme prestataires et mise en concurrence. Face au « business social » elles ne feront pas le poids si une réflexion visant au renouvellement de leur responsabilité dans la société, n’est pas rapidement engagée.

L’économie solidaire ainsi que les droits de la femme, sont maintenant dans la grande nébuleuse de la DGCS (Direction Générale de la Cohésion Sociale). S’éloigne ainsi notre engagement de rapprocher tous les modèles économiques. Le social n’est plus le supplément d’âme de l’économie. Les entreprises intègrent de plus en plus la responsabilité sociale et environnementale. Le social aussi ne se gère plus comme la charité. Ce qu’il est convenu d’appeler la crise, pour éviter de penser autre chose et faire croire que cela reviendra comme avant, devrait nous permettre de repenser ensemble, la globalité du système. Plutôt que de rechercher les boucs émissaires et dénoncer à tout va, nous devrions, comme le souligne Edgar Morin « énoncer » et partager. De nombreuses solidarités se sont développées ces dernières années, les citoyens n’ont pas attendu les changements. Tout cela doit être considéré autrement que comme « expérimental, local et supplétif ».

Notre dernier forum (décembre 2009) avait pour thème « la société civile dans le développement des territoires : penser, s’organiser et produire ensemble », cela restera notre fil rouge pour l’après élection. Il s’agit de reconstruire le Pacte Social de l’après guerre, de l’adapter pour résoudre la vraie crise, celle de la confiance.

La crise de notre modèle de développement est structurelle et globale. Elle est économique, sociale, écologique, culturelle et politique. Le pire ne pourra être évité sans une transformation radicale de nos modes de vie, de nos manières de penser, de consommer, de produire, d’être solidaires.

Pensez donc à voter deux fois ! Une fois pour la liste d’élu (e)s que vous souhaitez et une fois pour ce que vous allez faire pendant les 4 ans du nouveau mandat. Une démocratie moderne fonctionne sur trois pieds : des citoyens responsables et organisés, des élus et une administration et des services compétents.

France Joubert

Président du CERGE (Centre européen des groupements d’employeurs)

Président de Sauvons l’Europe Forum Poitou-Charentes

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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