A quelques encablures du prochain scrutin européen, le « Pacte migratoire » a été adopté non sans remous au Parlement européen le 10 avril dernier. Une affaire éminemment existentielle pour la Première ministre italienne, elle-même en migration politique au sein des droites européennes où les migrations idéologiques d’opportunité vont bon train…
Pour rappel, en 2023, environ 380 000 entrées irrégulières ont été enregistrées aux frontières extérieures de l’Union européenne. Avec 100 000 entrées, les Syriens étaient les plus représentés, suivis des Guinéens et des Afghans. Les femmes et les enfants constituent 10% de ces entrées. En hausse constante depuis la fin de la période Covid, ces arrivées « irrégulières » représentent toutefois 0,0008 % de la population européenne, mais le sujet « migration » reste avant tout l’exemple type du fantasme politique.
Prenons l’exemple de l’Espagne qui est la grande économie à la croissance la plus rapide au sein de l’UE. Soit une hausse du PIB de 2,5 %, contre moins de 1% pour la France et une contraction de 0,3% pour l’Allemagne. Une réussite qui s’explique notamment par le fort rebond du marché du travail, ayant atteint un niveau record en mars. Environ 40 % de toutes les nouvelles embauches sont des travailleurs non Espagnols. L’Espagne est ainsi devenu l’un des pays les plus accueillants pour les immigrants de l’UE.
Au contraire, l’Italie accueille un grand nombre d’arrivées de migrants par la Méditerranée qui veulent généralement se rendre dans d’autres pays. Mais en vertu de l’ancienne règlementation de Dublin, ils étaient tous censés déposer leur demande d’asile dans le premier État membre de l’UE dans lequel ils arrivent et s’enregistrent. D’où crise dans la Péninsule.
Pacte migratoire européen : Meloni s’adapte à son public… électoral
C’est justement un autre partage des charges que met en place le nouveau Pacte migratoire européen, tel qu’adopté par le Parlement européen la semaine dernière. La réforme, composée d’une dizaine de législations liées entre elles, ambitionne de renforcer la lutte contre l’immigration illégale, réduire le délai de traitement des demandes, accélérer la reconduction aux frontières des personnes en situation irrégulière et rendre les Etats membres plus solidaires avec des pays comme l’Italie ou la Grèce.
Giorgia Meloni avait misé tout son capital politique sur cet accord. Contrairement au tribun Matteo Salvini, elle faisait le pari selon laquelle, pour atteindre ses priorités électorales en matière d’immigration, il valait mieux travailler avec l’UE que contre elle. Pari gagnant ! Sauf que l’ensemble de ses amis et alliés européens ont tous voté contre le pacte, y compris le PiS polonais, le RN de Marine Le Pen ou le Fidesz de Viktor Orbán. Sans surprise pour ceux qui ont su capter les signes de l’intérêt de Meloni pour une forme de fédéralisme européen quant aux sujets régaliens de Défense et de politique extérieure, la lente marche de son parti vers des pâturages droitiers moins extrêmes de l’Hémicycle européen semble se confirmer. A moins que cela ne soit le contraire. Il y a tant de migrants ces temps-ci…
Petit problème de pourcentage : les chiffres donnés représentent 0, 08% de la population européenne (environ 1/1000) ou 0,0008 (sans mettre : %)
Exact ! L’un des chiffres pertinents est le ratio des naissances dans l’UE (qui est d’environ 3,8 millions) rapporté à celui des immigrés « irréguliers » donné par HL (380 000). Le ratio est donc de 0,10 autrement dit, il y a environ 10 naissances dans l’UE pour 1 immigré « irrégulier ». Si on rajoute l’immigration « régulière » et les demandeurs d’asile, on comprend que la perception de l’immigration par la population ne correspond pas aux 0,0008 % de HL Toujours se méfier des chiffres : parole de scientifique !
Oui, oui, c’est le contraire, Henri Lastenouse, c’est l’hémicycle européen qui fait un pas de plus vers l’extrêmisme de droite. Ce pacte est une honte, dénoncé par l’ensemble des ong tiers-mondistes et protectrices des droits humains. A sa suite, les Etats négocient des traités avec des pays limitrophes à l’Europe pour la rétention des migrants dans des camps, sur leur territoire. La Belgique, par exremple, négocie avec le gouvernement marocain dont on connaît les valeurs démocratiques… Cahez ces migrants climatiques, économiques et politiques (souvent les trois ensemble) que l’Europe ne saurait voir. Sans doute, de bonnes âmes y verront le fameux verre à moitié plein, puisque, à part l’Italie, les autres partis d’extrême droite ont voté contre le pacte. Mais si le verre est à moitié plein, c’est par un liquide nauséabond.
Honte à cette UE hypocrite et« vertueuse », qui au lieu d’aider au développement et à la lutte contre le réchauffement climatique les pays d’où partent les migrants qui n’arrivent plus à y vivre, achète son confort, paie les pays frontaliers comme la Tunisie, Mauritanie, l’Égypte, la Libye, la Turquie… pour refouler ces migrants vers leurs pays d’origine au mépris total des droits de tout homme : incarcérations arbitraires, déplacements forcés, viols, tortures, esclavagisme, rançonnages…
Sans compter la double peine, celle qui attend ces migrants qui arrivent à passer nos frontières au risque de leur vie, triés comme du bétail, avec un sous-statut précaire selon les intérêts de nos entreprises qui pillent leurs pays!
0, 08% de la population européenne, à ce rythme là le grand remplacement risque de s’étaler sur un grand nombre d’années…
Heureusement pour nos intrépides entrepreneurs, les changements climatiques vont précipiter les choses, puisque d’ici peu le tiers de la population devra fuir les régions du monde devenues inhabitables.
Je plussoie sur le commentaire précédent. Quand on utilise les pourcentages, il faut le faire correctement, il n’y a pas 47 milliards d’européens.