Les performances faramineuses de l’économie russe !

La Russie se rit des sanctions alors que l’Europe s’est tiré une balle dans le pied. D’ailleurs le FMI le dit lui-même ! Cessons bien vite cette folie ! Voici le genre de discours que l’on entend des ambassades russes, des experts de l’économie russe sur leurs sites internet maintenant qu’ils n’ont plus table ouverte sur l’antenne de Russia Today, des partis politiques en France qui sont soucieux de ne pas faire de Pen à Vladimir Poutine.

D’emblée, le bon sens se révolte. Quoi, la Russie serait imperméable à des sanctions coordonnées par les deux plus grandes puissances de la planète ? Nos propres économies en retour seraient si fragiles qu’elles ne peuvent supporter une confrontation avec une puissance moyenne ? Comment est-ce possible, et surtout comment les deux affirmations peuvent elles être possibles en même temps ? Eh bien elles ne le peuvent pas. La Russie souffre énormément des sanctions, et s’il n’en fallait qu’une seule preuve elle a cessé de rendre publiques la plupart de ses statistiques officielles. Autant dire qu’il y’a des choses à cacher.

Commençons par le Rouble. La monnaie va bien, très bien ! Elle a récupéré le terrain perdu et devenu la plus forte monnaie mondiale. C’est bien la preuve de la solidité de l’économie russe ? Seul léger problème : il n’est plus possible d’acheter ou de vendre librement du Rouble. Les transactions en Rouble relèvent uniquement de paiements obligatoires dans cette monnaie pour certaines opérations internationales. Autant dire que le cours officiel du Rouble est purement fictif. En réalité, un marché noir s’est reconstitué et la monnaie a désormais deux cours en Russie; on parle du double au triple.

Ensuite la caractéristique centrale de l’économie russe : elle est d’abord une productrice de matières premières et de moins en moins une puissance industrielle. En particulier, ses pièces détachées et ses machines sont achetées à l’Occident. Les sanctions de 2014 ont ainsi mis fin à la production de masse de chars de combat modernes ; comment ce problème auquel aucune solution n’a été trouvée en près de dix ans aurait-il été résolu en quelques mois ?

Des chercheurs de Yale nous donnent la réponse dans une étude qui a été très médiatisée, à raison : la solution n’a pas été trouvée, l’économie russe est en train de s’enfoncer et les histoires conquérantes sont des fariboles permises par la dissimulation de la majeure partie des statistiques officielles.

Résumons la à grand trait :

En matière d’énergie, les ventes de gaz ont baissé de moitié, l’Europe représentant plus des quatre cinquième des ventes russes. Ceci ne peut être compensé par une hausse des prix, et le gaz ne peut physiquement pas être vendu à d’autres clients que l’Europe avant de longues années parce que les pipelines pour l’acheminer vers l’Asie n’existent pas. Tous les signaux venant de la Chine et de l’Asie centrale sont d’ailleurs plutôt négatifs à l’heure actuelle pour un tel « pivot vers l’Est » . Le pétrole est un sujet plus inflammable, qui représente trois fois plus de revenus que le gaz pour la Russie. L’Europe n’en absorbe que la moitié, et une substitution est donc matériellement possible. La Chine a d’ailleurs augmenté ses commandes depuis le début de la guerre, mais a négocié 35 $ de réduction de prix par baril. Le pétrole russe se vend donc aujourd’hui à une marge très faible et du fait de ses gisements difficiles à exploiter, la situation ne devrait pas s’améliorer. La Russie est donc dans une passe très difficile, sachant que l’énergie représente la moitié de ses exportations et près de 20% de son PIB.

En matière d’importations, c’est pire, si l’on peut dire. Les statistiques russes claironnent que des fournisseurs de substitution ont été trouvés aux Européens et aux Américains. Mais qui donc ? La Chine a baissé ses exportations de moitié vers la Russie, comme à peu près tout le monde. Et c’est logique : les entreprises chinoises ne voient dans la Russie qu’un petit marché, et ne veulent pas prendre le risque de tomber sous le coup des sanctions. Si l’on prend la somme des statistiques d’exportations des autres pays vers la Russie, les importations russes ont été divisées par plus de deux. Or comme on l’avait évoqué, les importations sont centrales pour l’industrie russe puisque les pièces et les machines viennent de l’étranger.

En conséquence, l’industrie russe est en forte baisse de production, ce qui apparaît même dans les statistiques officielles. Ceci ne conduit pas seulement à des ruptures de stock, mais également à des baisses de qualité significative. Pour prendre un exemple, ni l’airbag ni l’ABS ne sont plus obligatoires sur les voitures russes. Les branches les moins touchées sont les industries de production de matières premières, avec 10% de réduction de la production. Pour des produits plus finis, on navigue entre 15% et 50% de perte de production.

La partie la moins quantifiable de l’étude, et qui est son cœur de spécialité, consiste à estimer le retrait des capitaux étrangers hors de Russie. Les auteurs ont suivi l’ensemble des annonces publiques par des entreprises se retirant de Russie à des degrés divers, et aboutissement à une estimation comparable à celles d’autres équipes de chercheurs. Plus de 1.000 entreprises se retirent de Russie, pour une activité qui représente 40% du PIB russe, et sont suivies par 15.000 cadres spécialisés, soit 20% de la force de travail la plus spécialisée en Russie. L’impact de ces chiffres est délicat à estimer sur le fonctionnement de l’économie russe dans les prochains mois puis les prochaines années, mais on peut le résumer ainsi : c’est l’ensemble des investissements extérieurs dans le pays depuis 30 ans qui est en cours de disparition, ou la quasi-totalité de l’intégration dans la mondialisation par la Russie.

Notons de fait que les instituts économiques russes tiennent désormais pour acquise la fin de la mondialisation et préconisent soit une voie régionale avec des économies voisines intégrées à la Russie (de force car personne ne semble volontaire), soit une autonomie russe avec une économie dirigée par l’Etat (ou l’économie soviétique à laquelle on ajouterait désormais l’élite la plus corrompue du monde). Ces discours semblent hautement contradictoires avec une Russie qui aurait trouvé sur le marché mondial des substituts immédiats aux occidentaux.

Enfin, les auteurs rappellent que le Kremlin s’est lancé dans un « quoi qu’il en coûte » pour éviter l’effondrement de l’économie russe, alors même que le pays est coupé des marchés financiers. La bourse est interdite aux étrangers, et la Russie ayant fait défaut sur sa dette ne peut plus emprunter à l’extérieur. Si vastes soient-elles les réserves financières issues des ventes d’énergies ne sont pas infinies et cette politique ne peut continuer plus de quelques années.

En substance : l’économie russe est durement touchée, les sanctions empêchent la fabrication de nouveaux matériels de guerre (qui sont de moins en moins bonne qualité) et le potentiel de développement de l’économie est très amputé.

Les sanctions doivent être maintenues. Elles ne dissuadent pas le Kremlin de faire la guerre, elles réduisent effectivement sa capacité à le faire et de plus en plus à mesure que les armes doivent être renouvelées.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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21 Commentaires

  1. « Le pétrole russe se vend donc aujourd’hui à perte  » à cause d’une forte réduction avec certains clients. C’esr faux, il reste de la marge entre le prix mondial assez maintenu par l’OPEP+ et les coûts de production + distribution. Oui l’économie russe souffre des sanctions plus qu’elle ne l’admet. Mais l’Europe souffre aussi et court d’énormes risques si la guerre et les sanctions durent. De toutes façons, il faut supprimer les sanctions 5russie, Iran, etc); le préalable est la justice internationale, les 2 poids et 2 mesures. Poutine devrait dire  » Je suis prêt à aller devant un tribunal international, mais après MM Bush, Blair, et Sarkozy, Cameron…et quelques autres… »

    • Discuter les sanctions internationales, c’est légitime. Mais poser en préalable l’instauration d’une justice internationale, c’est un peu osé. Vous voyez Bush Jr., Blair, Sarkozy, Cameron ou Poutine trainés jusqu’à La Haye pour y être jugés ? Tous ces dirigeants plus ou moins démocratiquement élus ont fait en conscience ce qu’ils imaginaient être le meilleur pour leurs peuples, sans se soucier des conséquences qu’ils refusaient de prévoir.
      En attendant, il n’y a malheureusement que les rapports de force.

    • 1. Vous avez raison sur le pétrole, c’est à terme compte tenu de la hausse des coûts de production sur les gisements disponibles que la rentabilité n’est plus possible. Je le corrige.
      2. Il n’y a pas de préalable pour arrêter une guerre qui massacre des civils. Blair est une question séparée.
      3. En termes de deux poids deux mesures, les guerres de Tchétchénie ont tué entre 15% et 25% de la population civile, et en Ukraine les centrales nucléaires deviennent des objets de chantage. Blair est une colombe en comparaison et pourrait écoper d’un simple rappel à la loi si on traite les crimes proportionnellement à leur gravité.
      4. Les sanctions ne sont pas une mesure de justice, elles sont un moyen de pression sur l’économie russe pour limiter sa capacité à faire la guerre sur la durée. Et elles marchent.

      • Blair colombe! Non avec G W Bush menteurs et agresseurs, responsables de la destruction d’un pays et d’un million de morts, d’une constitution inadaptée, de l ‘importation de vieux opposants corrompus pour en faire des PMs. Un serveur de restaurant, lui, a eu le courage de le dire à Blair, en refusant de le servir. Les services US, sur la suggestion de Zbigniew Brzeziński, ont amorcé la pompe à mercenaires jihadistes financée par l’Arabie saoudite dès juillet 1979 pour perturber le gouvernement afghan d’alors, plusieurs mois avec l’intervention directe de l’armée rouge à Noël; cette perversion criminelle a continué ensuite dans le Caucase. Remontons les choses et causes dans l’ordre, comme le ferai un magistrat.

        • 1 Million ! Les estimations du nombre de morts en Irak varient entre 100.000 et un million (ce dernier chiffre selon un seul sondage), soit de 0,25% à 2,5% de la population. La quasi totalité des études est en dessous de 200.000 morts, soit 0,5% de la population. La Tchétchénie c’est entre 15% et 25% de la population. Clairement il ne s’est pas passé exactement la même chose dans ces deux pays !

          • Il se trouve que je connais très bien l’Iraq, depuis 1969, y ayant travaillé pour le PNUD en 1979-82 puis souvent après. Le sabotage et/ou contrôle de ce pays au pétrole le plus abondant et surtout le moins cher à produire au monde a repris dès juillet 1972 avec KIssinger (accords secrets CIA-Savak-Mossad), cités par le sénateur Pike après enquête sur les Covert Actions). Puis avec les actions pour provoquer la guerre Iraq Iran (524 provocations aux frontières toutes notifiés à l’ONU), l’entretenir avec soin grâce au coup d’état militaire turc du 12/9/1980, et en lien avec Begin et un peu la France. Puis avec l’entretien April Glaspie au printemps 1990 avec Saddam Hussein « nous n’avons pas d’accord de défense avec le Koweït » en un temps où le secrétaire d’Etat James Baker avait des actions dans le pétrole koweïtien et où les USA poussaient le Koweït à dépasser son quota. Puis en montrant des images satellites truquées au Mitterrand seulement lettré et madré, qui n’avait pas dit à son ministre de la défense et même à son futur remplaçant qu’il s’était déjà engagé avec Bush père. Puis ça continua sous le fils Bush, avec Rumsfeld décidé à raser l’Iraq dès le soir ou lendemain du 11/09/2001 (ref carnet de notes en réunion, produit en plaidoirie), Rumsfeld qui était venu vendre des armes chimiques à l’Iraq. Il ne restait plus qu’à inventer des mensonges. BC X68,Ing Civil GREF, arabisant, connaisseur de tout le M-O depuis 1968

  2. Osé,dites-vous, mais justement il faut oser réclamer cette justice internationale, comme le fit Chirac le 16 Janvier 1991 à l’Assemblée: « Certes, les problèmes ne sont pas les mêmes, mais qui empêchera-t-on de penser qu’il y a de par le monde deux poids et deux mesures ?/// Le règlement de la crise du Golfe doit permettre de créer un précédent opposable à toutes les atteintes portées aux libertés des peuples et des hommes, et c’est là la justification essentielle et primordiale de notre intervention dans cette région. »
    L’impunité actuelle est la mère de la prochaine guerre. Alors osons la jurisprudence internationale. Sans l’application de la justice la Charte de l’ONU et le droit de veto ne servent qu’à protéger les 5 Membres Permanents de poursuites pour leurs crimes d’agression et de guerres! A qui le tour ? Il ne reste que la Chine…Alors n’attendons plus. Voir aussi mon article de sept.2015 dans Afrique Asie.

    • C’est clair… Pour combattre et condamner Poutine commençons par combattre et condamner les démocraties occidentales…

  3. Ne déformez pas ce que j’écris. Il s’agit de juger les crimes décidés par des présidents sans aval démocratique transparent.

  4. Il faudrait alors plutôt commencer par démocratiser l’ONU. Sinon, qui serait en mesure de traîner en justice toutes les personnes ayant commis des crimes de guerre? Vous avez notamment oublié dans votre liste de citer Netanyahou et d’autres…

  5. La relation Russie-Chine n’est-elle pas quelque peu sous-évaluée dans cet article ? En particulier, concernant la Russie, la phrase indiquant que « ses pièces détachées et ses machines sont achetées à l’Occident » n’est-elle pas excessive, sachant que l’Occident achète lui même une grande part de ses pièces détachées et machines en Chine (hors matériels sensibles, et encore pas tous).
    Avec ces sanctions, les Occidentaux ne sont-ils pas en train de souder une alliance de facto entre Russie, Chine, Afrique et pays émergents… Bref, n’êtes-vous pas un peu trop optimiste concernant la situation de l’Occident, dans cette affaire. De plus, croyez-vous vraiment à une communauté d’intérêts absolue entre les États-Unis et l’Europe ?

    • Très bonne question ! Réponse en trois temps :
      1. Malgré l’image, la Chine n’est pas l’usine du monde. Une bonne partie des machines chinoises dans les usines sont fabriquées en Europe ou USA. La répartition des productions industrielles en valeur ajoutée le montre d’ailleurs. Les chaines de valeurs sont internationalisées et dépendent de la coopération industrielle de nombreux pays. Si ces chaines sont rompues, comme pour la Russie, un seul pays ne peut y suppléer, même la Chine.
      2. Comme indiqué dans l’article, les entreprises chinoises ont réduit de moitié leurs exportations vers la Russie. L’Europe et les USA sont des marchés bien plus importants et personne ne souhaite y renoncer pour les beaux yeux de la Russie.
      3. Politiquement, dans le contexte actuel, un tel rapprochement chinois serait une décision politique de la Chine et se traduirait par une mise sous tutelle de la Russie. Cette dernière le veut-elle ? Si Poutine ne parvient pas à emporter la décision en Ukraine, il préférera peut être rester à la tête d’un pays sous embargo que d’un pays sous tutelle…

  6. La propagande, autant grossière que grotesque, de la « voyoucratie « , qui plus est, criminelle, du régime poutinesque, n’est plus à démontrer.

    De par son action instrumentale, à usage extérieur (du pays; on sait que la production de voitures s’est écroulée; par ex)) comme intérieur, dans sa dimension aliénante, et dans sa vocation liberticide. Une opinion dissidente pouvant toujours être refroidie. Au sens propre…. comme figurée.

    De plus il se dit que l’économie russe, si on lui soustrait (de son PIB) le poids de ses énergie fossiles, c’est l’équivalent du PIB de la région île-de-France. La propagande, comme tout solide, finit toujours, par se dissoudre.

    • Pour le PIB et la Région Ile de France, c’est un ordre de grandeur qui n’est pas complètement faux. En réalité le PIB russe est un tiers à moitié plus élevé que celui de la région IdF si on soustrait l’énergie. Mais l’image est pertinente.

  7. Bonjour.

    L’article, vos divers commentaires sont intéressant et très pertinents.

    Oui, que ce soit hier ou aujourd’hui, les agissements des grands de ce monde ne sont pas très reluisant, tous coupables et responsables de millions de morts et ce n’est pas fini.

    Il faut en finir avec ce « merdier », avec ces politiques corrompus et manipulateurs à des niveaux qu’on a du mal a imaginer.

    Certains jouent les Messieurs propres alors qu’ils possèdent des comptes secrets bien garnis dans les divers paradis fiscaux, pour preuve les divers revirement dans divers domaines qui ont été s’en doute monnayés en espèces sonnantes er trébuchantes, autres exemples, comment se fait-il que des oligarques et d’autres bandits de même natures ont pu investir en France et en Europe leur argent sale, cherchez l’erreur avec TRACFIN ?

    Comment peut-on admettre que des Présidents européens manigancent avec POUTINE, comment peut-on admettre de discuter avec un ERDOGAN qui ne cesse de jouer un double jeu ?

    Ou est cette Europe indépendante des autres puissances USA inclus ?

    Oui la Russie de POUTINE ou POUTINE ment à la RUSSIE et au monde concernant l’efficacité des sanctions, est’il le seul à nous mentir ?

    Pourquoi l’Europe et la France n’anticipe t’elle pas pour résoudre les problèmes qui se présentent à elle ?

    Sur des évènements prévisibles et cruciaux, pourquoi attend t’elle d’être toujours au pied du mur pour agir ( céréales UKRAINES, incendies, insécurité, non protection de la propriété, éducation nationale, etc …) ?

  8. Excellent article… Humoristique ! Je comprends mieux d’où vient le « sauvons l’Europe » : c’est un organe de la propagande atlantiste qui veut nous expliquer qu’un pays démocratique qui en détruit un autre à 10 000 km de ses frontières, c’est bien, alors qu’un pays pas démocratique qui se défend sur ses frontières en faisant quand même attention à la population civile (ne serait-ce que pour éviter des guerres civiles et des rancunes à long terme sur ces mêmes frontières) c’est le diable réincarné. Excellent travail, poursuivez, je suis fan. Vive l’Europe et ses valeurs démocratiques sur l’autel desquelles on travaille avec le Qatar, l’Arabie saoudite et autres USA (mais surtout pas la Russie) à démanteler ce qu’il nous reste de technologie et d’industrie. Hip hip hip hourra!

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