C’est déjà le troisième Conseil européen convoqué en 2011 et pourtant, aucune leçon ne semble avoir été tirée. Le scénario de ce nouveau rassemblement des chefs d’Etat et de gouvernements des 27 est déjà écrit. En amont, on annonce systématiquement que le sommet à venir est celui de la dernière chance pour la zone euro, en aval que les propositions trouvées seront efficaces et durables. Quelques semaines plus tard, tout est à refaire et l’Europe s’enfonce de plus en plus dans la crise. Malgré les propositions franco-allemandes, il en sera probablement de même pour ce nouveau sommet.
Cette descente aux enfers ne pourra cesser que lorsque nos leaders reconnaîtront que ce n’est pas l’euro qui est en crise mais la structure politique même de l’Union Européenne. L’Europe souffre aujourd’hui des échecs flagrants d’un inter-gouvernementalisme qui montre depuis bientôt deux ans ses limites.
Madame Merkel et Monsieur Sarkozy croient, à tort et en négligeant les 25 autres Etats-membres, ramener par leur prise d’initiatives l’Union sur la bonne trajectoire. Les mesures présentées manquent pourtant incroyablement d’ambition : la maîtrise des déficits sera renforcée par des sanctions automatiques contre les Etats fautifs ? Le plan valide cependant une clause leur permettant d’éviter ces sanctions par un vote à la majorité qualifiée. Il y a fort à parier qu’il y aura toujours une bonne raison pour les Etats de justifier un laisser-aller et de s’entendre pour actionner ce levier. Les chefs d’Etat des pays de la zone euro se réuniront chaque mois pour renforcer la convergence de leurs économies ? Il est néanmoins impossible que des pays avec des intérêts divergents puissent aboutir par eux-mêmes à des plans de rapprochements cohérents.
Le plan franco-allemand est minimaliste, bâti sur des perspectives de court-terme. Pire, si un nouveau traité est signé, nous entérinerons cette méthode du tout-Etat comme le nouveau standard de l’intégration européenne.
Les marchés punissent l’Europe qu’ils souhaitent voir économiquement plus intégrée. Pour sortir de cette spirale il nous faut un plan de grande envergure : un agenda d’intégration progressive vers le fédéralisme économique et politique. A 27 si possible ou à 17 faute de mieux, nos dirigeants doivent saisir l’opportunité historique que nous offre cette crise de franchir le pas. Seul un gouvernement économique européen de type fédéral nous permettra de maîtriser durablement nos déficits publics et de rassurer les investisseurs. Seul un Haut représentant à l’économie intégré à une Commission Européenne beaucoup plus politisée et reconnue démocratiquement pourra lancer efficacement des plans d’investissements globaux dont l’Union a besoin. Seule une Banque Centrale indépendante ayant pour objectifs non seulement la maîtrise de l’inflation mais également la croissance durable et l’emploi nous donnera les armes pour affronter les futures crises.
Ce changement de structure sera long et difficile mais conserver la stratégie actuelle serait encore plus dangereux. L’Union Européenne est depuis bientôt dix ans au milieu du gué. Madame Merkel, Monsieur Sarkozy, il est temps d’avoir le courage de chefs d’Etats responsables et de passer sur l’autre rive. Pour que la crise se finisse dites oui au fédéralisme pour une Europe des citoyens !
Aurélien Caron, Président des Jeunes Européens-France
Fabien Chevalier, Président de Sauvons l’Europe
Comme s’il suffisait de dire OUI au fédéralisme ! Vous oubliez que nous sommes pieds et mains liées par le traité de Maastricht, que nous n’avons plus aucun pouvoir sur la situation, si ce n’est qu’il reste un peu de démocratie pour que nos élus demandent la dénonciation du traité de Maasticht. Mais combien le demande aujourd’hui ? Pratiement personne !
Seule l’Europe est liée par un tel traité. Par exemple, le Brésil a choisi de faire une politique plus sociale, et a pu le commencer, car ils n’ont pas commis l’erreur de se fagoté dans un tel traité.
Sauvons l’Europe, mais c’est impossible dans une telle prison : Maastricht. Il faut que nos élus retrouvent leur primauté du Politique et l’assument. Pour l’instant, ils ne l’ont pas. C’est un déni de Démocratie. Notre situation est absurde, mais elle est récupérable par la volonté de ses électeurs. Désinformés comme ils le sont, ils ne savent que faire. Que des militants qui ont compris, les ré-instruisent.
Et on y arrivera.
Je viens de lire que les agences de notation allaient s’attaquer aux services publics: sécurité sociale, caisse des dépôts et consignation (pourtant florissante) RFF…
C’est une véritable guerre financière qui nous est déclarée pour remplir les poches des spéculateurs étrangers.
Quel monde! Il n’ ya que l’Union bien solide et constructive pour mettre fin à ces attaques complètement immorales et dévastatrices…