Nous apprenons le décès d’un ami de Sauvons l’Europe, Gérard Nafilyan, professeur au Collège des Hautes études européennes et au collège de l’Europe de Natolin, maître de conférences honoraire à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne).
Enfant de l’entre deux guerre, à la famille aux origines multiples, il avait vite réalisé que « l’avenir ne se présentait pas sous les meilleurs auspices », mais avait aussitôt résolu d’adopter « une attitude combative pour affronter les décennie suivantes ».
Ce combat, sera au sortir de la guerre, celui de la Construction européenne aux côté notamment de deux mentors, Pierre Henri Teitgen et ensuite de Simone Veil.
Au fil de son engagement européen, il sera notamment parmi les fondateurs du premier centre d’études européennes à la Sorbonne et assurera quelques décennies plus tard la direction du centre d’information de l’Union européenne à Paris, à l’Arche de la Défense.
A son contact bienveillant, de nombreuses générations d’étudiant(e)s et de hauts fonctionnaires ont découvert leur vocation européenne, cela durant près d’un demi-siècle de conférences et d’enseignements « urbi et orbi ».
Témoins de l’Europe des premiers enthousiasmes comme de celle, plus récente, des interrogations et des doutes, il avait tiré un petit bréviaire pour partager l’essentiel, où il rappelait notamment :
Il y a lieu de se focaliser sur une autre perspective européenne (…) ceux qui défendent la civilisation tant sur le plan littéraire que culturel et spirituel, incarnée par l’Europe des lumières et tout ceux qui contribuent à son image : les créateurs de beauté (…) les amoureux de la pensée et les serviteurs du savoir et de la raison.
Pour retrouver son ouvrage : « Une vie européenne »
Ecoutez la carte blanche radiophonique de Gérard Nafilyan
Une cérémonie religieuse sera célébrée en l’église Saint-Thomas-d’Aquin, à Paris 7ème, le mercredi 15 mars 2023 à 10 heures
« A son contact bienveillant, de nombreuses générations d’étudiant(e)s et de hauts fonctionnaires ont découvert leur vocation européenne »: ce fut effectivement mon cas, juste avant la grande agitation de mai 68. Gérard, aux côtés de notre « maître commun » en droit européen, Pierre-Henri Teitgen, et de son assistante, Colette Mégret, a en effet compté parmi ceux qui ont éclairé mon chemin vers Bruxelles. A mon grand regret, je ne l’ai pas revu depuis de nombreuses années, mais je conserve encore un souvenir ému des conversations que j’ai pu avoir avec cet Européen convaincu au calme qui en imposait.