Consultante en communication et journalisme, Julie Martin Rybak présente également Européen(ne) ! Et alors ?!, un podcast qui a pour objectif d’en savoir plus sur l’impact concret de l’Europe dans votre quotidien. A travers des épisodes de 5 minutes, sa présentatrice promet de ne pas perdre son auditoire dans « la théorie qui peut parfois paraître trop complexe du processus décisionnel ».
L’occasion était toute trouvée pour interroger Julie Martin Rybak.
Quel est votre premier souvenir « européen » ?
Ayant de la famille proche en Pologne, nous y allions pendant mon enfance dans les années 80 et 90 deux fois par an. Je me souviens des heures passées à la frontière germano-polonaise à attendre que les agents douaniers contrôlent minutieusement chaque voiture. Mon père devait parfois sortir tous les bagages du coffre sur le bord de la route et puis, tout ranger. Et la voiture était pleine à cette époque car on en profitait pour amener des produits qui n’étaient pas disponibles en Pologne du temps du communisme. Puis, il y a eu ce moment très émouvant de la chute du Mur. Les contrôles se sont allégés et ce n’est que fin 2007 que le contrôle douanier a été supprimé à la frontière quand la Pologne a rejoint l’Espace Schengen. Vive l’Espace Schengen et la libre circulation des personnes !
Quel est le plus grand espoir que vous attendez de la politique de l’Union européenne ?
Je place beaucoup d’espoir en l’Union européenne pour qu’elle reste le moteur de la lutte contre le changement climatique, qu’elle arrive à conscientiser et à motiver à l’action, à l’urgence climatique, les Européen(ne)s mais aussi les autres continents. Aujourd’hui, le Pacte Vert pour l’Europe est une référence en la matière puisqu’il propose un ensemble de mesures pour engager l’UE sur la voie de la transition écologique, l’objectif ultime étant de rendre l’Europe climatiquement neutre à l’horizon 2050, conformément à l’accord de Paris.
Si je peux me permettre un second grand espoir, et j’en ai tant d’autres encore, en l’Union européenne, j’espère qu’elle continuera à protéger ses citoyens contre les potentielles dérives de notre ère moderne. Elle a déjà agi pour protéger nos données personnelles. Je suis rassurée de savoir qu’elle se penche sur la question de l’intelligence artificielle (IA) pour savoir comment encourager l’innovation au profit des citoyens et des entreprises, tout en nous protégeant et en nous donnant un sentiment de sécurité en la matière. Chat GPT était à peine sorti que l’Europe s’est emparée de la question de l’IA en axant son approche sur l’excellence et la confiance.
Quelle dernière actualité européenne vous a fait réagir (pas forcément dans votre podcast) ?
En juillet dernier, j’ai été très inquiète au moment du vote au Parlement européen sur la loi sur la restauration de la nature. Cela s’est joué à quelques voix près ! Heureusement, car cette législation constitue un pilier, un texte emblématique, du Pacte Vert. Malheureusement, pour pouvoir être votée, cette législation a dû être allégée notamment au niveau des objectifs chiffrés mais aussi en excluant certaines zones. C’était le prix à payer mais au moins, nous avons évité un immense pas en arrière en matière de lutte contre le changement climatique. C’est le jeu de la démocratie. Ce jeu a failli faire perdre notre environnement mais les députés européens défenseurs de cette loi se sont battus jusqu’au bout pour convaincre de son indispensable nécessité !
Les députés européens nous représentent, c’est pourquoi il est essentiel de bien les choisir en fonction de leurs priorités et de leurs valeurs. Et à ceux qui pensent que l’Europe n’est là que pour mettre des limites ou pire, qu’elle ne sert à rien, je leur parlerai des frais d’itinérance qu’ils ne doivent plus payer, de leurs droits en tant que passagers aériens ou ferroviaires, de l’amélioration de la qualité de l’eau dans laquelle ils se baignent, ou encore du chargeur unique universel qui sera bientôt obligatoire… Tout cela, nous le devons à l’Europe car cela s’est décidé au niveau européen !
D’accord, il vaut mieux garder espoir qu’être négatif et se plaindre mais quand même. Mon ambition est que l’UE puisse faire plus que rendre obligatoire des chargeurs universels. Moi j’attends l’unification des etas civils afin de rendre caduque les traductions sermentées pour présenter des documents entre les administrations des État membres.
J’attends de l’UE la fin totale du roaming entre États membres, l’unification du marché de l’automobile, des assurances, des banques. Surtout je veux une UE fédérale, écologique et solidaire, car c’est l’unique garantie pour contribuer à stopper la dérive vers des gouvernements nationaux nationalistes, xénophobes qui remettent en question les droits fondamentaux des minorités plus ou moins visibles et qui nient changement climatique en cours. Le prochain Parlement européen ou sera un Parlement avec une majorité fédéraliste ou risquera d’être le dernier.
Bonjour
Militant de Savons l’Europe, et investi dans une association de soutien à la résistance ukrainienne, je suis assez surpris par les réponses de Julie Martin Rybac, et particulièrement à la dernière question: « quelle dernière actualité européenne vous a fait réagir ? ». Il n’est absolument pas question de la sauvage guerre que mêne les Russes à leurs voisins ukrainiens. La question climatique est certes importante, et des mesures sont prises, mais n’oublions pas le terrible calvaire que vit aujourd’hui, le peuple ukrainien, et qui doit toujours être soutenu et aidé.
Par bonheur, la France, la Pologne, l’Europe ne faiblissent pas dans leur soutien !
Bonjour.
Bravo aux deux commentaires ci-dessus, ils résument en grande partie les attentes que j’ai.