Depuis le 1er juillet et jusqu’au 31 décembre, la Slovaquie assume, pour la première fois de son Histoire, la Présidence tournante de l’Union européenne.
Elle succède au Pays Bas et sera suivie par Malte du 1er janvier au 30 juin 2017, en attendant de savoir par quel Etat membre sera remplacée la Présidence tournante de l’UE qui devait être assurée par le Royaume Uni du 1erjuillet au 31 décembre 2017 : Une des conséquences du Brexit : Trois hypothèses : Les Britanniques assurent , comme prévu la Présidence tournante de l’UE « Présidence théoriquement possible, mais politiquement inconcevable » comme le souligne la Députée européenne Sylvie Goulard, l’Estonie Etat membre qui devait assurer la présidence tournante » du 1er janvier 2018 au 30 juin « remplace » la présidence britannique, enfin la présidence Maltaise qui est aux manettes de l’Union européenne du 1er janvier au 30 juin 2017, assure cette présidence sur toute l’ année 2017. A situation inédite solution inédite.
PRESIDENCE SLOVAQUE : Sa capitale est Bratislava, sa superficie est d’environ 4.9000 km2, sa population d’environ 5 500 000 habitants. La langue officielle est le slovaque, son régime politique est une République parlementaire (depuis le 1er janvier 1993), avec un Président de la République : M. Andrej Kiska (depuis le 15 juin 2014). Son adhésion à l’Union européenne date du 1er mai 2004. Elle dispose de 13 sièges au sein du Parlement européen, 10 Conseillers au sein du Comité économique et social européen et de 9 représentants élus auprès du Comité des Régions, au sein de la Confédération européenne des Syndicats – CES – une confédération slovaque y siège : KOZ. Du côté des employeurs, l’Association des Unions et des organisations patronales de la République Slovaque regroupe 37 unions d’employeurs.
La Slovaquie est membre de la zone euro depuis 2009 et de l’espace Schengen depuis le 21 décembre 2007.
Le Commissaire européen slovaque est Maros Sefcovic, vice-Président chargé de l’énergie.
La Présidence slovaque s’annonce difficile, elle devra faire face aux premières conséquences du divorce d’un Etat membre au sein de la famille. Une première pour laquelle aucune expérience n’existe. Mais surtout le premier Ministre slovaque Robert Fico (depuis le 15 mars 2012) a annoncé les couleurs : Il ne veut pas entendre parler de solidarité migratoire. Il réclame moins de pouvoir pour Bruxelles à l’image des orientations du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque) et annonce vouloir redéfinir la politique en matière de réfugiés et ce dans le droit fil des positions slovaque qui s’est déjà insurgée en son temps, contre les propositions de la Commission européenne instaurant un système de quotas entre les Etats membres permettant de garantir l’accueil de réfugiés. A ce propos, fin 2015, la Slovaquie a porté plainte devant Cour de justice de l’UE contre la Commission européenne.
Quatre priorités annoncées par la Présidence :
- Une Europe économiquement forte favorisant un environnement accessible aux investissements, la mise en œuvre de projets européens fédérateurs,
- Un marché unique moderne autour de l’énergie et du numérique,
- Une politique soutenable sur les questions de migration et d’asile
- Une Europe pleinement engagée sur la scène mondiale
Trois principes :
- Obtenir des résultats concrets afin de démontrer aux citoyens que l’Europe apporte des améliorations de leur qualité de vie,
- Resserrer les liens entre les Etats membres au sein du marché unique,
- Mettre les citoyens au centre des préoccupations pour restaurer la confiance des citoyens dans le projet européen
La Présidence espère donc contribuer à renforcer l’économie européenne, moderniser le marché unique dans les domaines de l’énergie, de l’économie numérique, et travailler à une politique migratoire et d’asile durable
Dialogue social :
A trois jours du début la Présidence Slovaque, un accord du dialogue social a été signé le 27 juin au siège de la Commission européenne. Celle-ci et la Présidence des Pays Bas « reconnaissent le rôle fondamental du dialogue social européen en tant qu’élément significatif de l’élaboration des politiques de l’emploi et des politiques sociales de l’UE ». La Présidence du Conseil s’assurera de l’implication des syndicats nationaux dans l’élaboration des politiques économiques. La Commission européenne « encouragera et contribuera à améliorer les discussions et les négociations entre syndicats européens, employeurs, et institutions européennes, y compris lors des cycles de coordination de la politique économique de l’UE. La Confédération Européenne des Syndicats – CES – et les employeurs encourageront et assisteront leurs membres nationaux à recourir au fonds social européen, y compris pour la promotion du dialogue social et le renforcement de ses capacités »
Cet accord a été signé par le vice-Président de la Commission européenne Dombrovskis, la Présidence néerlandaise, la CES, le Directeur général de Business Europe (employeurs privés), le CEEP (employeurs des services publics, et l’UAPME (pour les petites et moyennes entreprises).
Une première depuis bien longtemps !!! Espérons que la présidence Slovaque reprenne à son compte ce « nouveau départ pour un dialogue social fort » car la signature de cet accord est une chose, sa réalisation et mise en œuvre reste à démontrer.