La société civile pro-européenne doit s’investir dans ce processus démocratique
Nul ne l’ignore, le Parti socialiste a choisi de désigner son candidat à l’élection présidentielle de 2012 dans le cadre de primaires citoyennes, en commun avec le Parti radical de gauche. Cet approfondissement démocratique présente deux innovations fondamentales. En premier lieu, les primaires sont ouvertes à tous les citoyens, ce qui permet d’aborder pleinement et de manière transparente les questions qui sont aujourd’hui fondamentales. En second lieu, elles vont conduire sans nul doute à la désignation du candidat progressiste susceptible de participer au second tour de l’élection présidentielle, ce qui en fait un moment décisif de la genèse politique des années à venir. Aussi, nous appelons tous nos adhérents et sympathisants à participer à ces primaires, y compris ceux qui sont proches d’autres organisations politiques, afin d’assurer la victoire d’un candidat qui permettra de redonner un sens au projet européen.
En effet, l’incapacité des responsables conservateurs européens actuels à décider de mesures communes fédérales de long terme aggrave la crise financière qui nous frappe. La détérioration des budgets européens et nationaux et la promesse de rigueur jusqu’au-boutiste ont fait prendre conscience à chacun que les questions européennes sont bien en réalité des affaires intérieures. Plus que jamais, Sauvons l’Europe défend l’idée que seule une politique progressiste s’emparant pleinement du cadre européen peut nous tirer de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. C’est pour cela que l’engagement européen des candidats doit être un critère fondamental de choix. Dès lors, nous attendons de l’ensemble des candidats aux primaires un engagement clairement europrogressiste car tous ceux qui se reconnaissent dans notre combat doivent pouvoir se prononcer en connaissance de cause.
Depuis 2005, nous contribuons par notre engagement au débat public. Nous avons diffusé 30 propositions pour un europrogressisme comme cadre de réflexion pratique sur les desseins utiles en Europe. Plus spécifiquement, nous nous sommes engagés sur deux initiatives cadres. Avec Qui va payer ?, nous demandons que les jeunes générations en Europe ne soient pas les victimes de la crise actuelle. Une forme de taxe européenne est indispensable pour trouver de nouvelles ressources et assurer l’intégration des jeunes dans la société européenne. Avec l’initiative Averroès, nous faisons des relations entre l’Europe et le Maghreb une des clés des décennies à venir. En particulier, nous pensons que l’échange entre les étudiants des deux rives de la Méditerranée doit être favorisé si nous voulons créer un esprit commun, et défendons actuellement cette position devant le Parlement européen où plus de 300 eurodéputés nous soutiennent déjà.
L’ensemble des militants de Sauvons l’Europe doit ainsi promouvoir les convictions qui nous animent auprès des différents candidats aux primaires, obtenir des engagements fermes. Une Europe plus fédérale est une Europe plus efficace, une Europe plus progressiste, une Europe plus juste. Nous ne pouvons laisser les partisans du repli sur soi, les adversaires plus ou moins repentis de la construction européenne, préempter le débat public. Soyons certains que la victoire de la gauche à l’élection présidentielle ne pourra avoir lieu sans le soutien des forces pro-européennes. Nous y prendrons toute notre part.
bonjour
je lis toujours avec interet vos articles….je suis un des signataires , en tant que militant syndical , de l appel lançant « sauvons lEUROPE » suite au desastreux rejet francais au referendum de 2004
ces resultats ont ete autant portés par une droite extreme , alliée de circonstance d’une certaine gauche….extreme aussi sans doute en majorité mais pas seulement….
pour moi l Europe est essentielle et vitale et encore plus aujourdhui qu avant.et j espère que la crise terrible actuelle sera l occasion d’une prise de conscience generale même si les discours entendus ici ou là me laissent perplexes et désolés…D’un mal peut surgir une réaction positive….
aussi votre appel tres ciblé laissant entendre que le salut ne peut venir que ds « progressistes (pour globaliser mon expression)et les primaires socialistes une « obligation » dans ce sens me laisse dubitatif ….
je ne crois pas que sur cette question primordiale de l EUROPE , il y ait un « camp » plus privilégié qu’un autre…c’est l affaire de TOUS sans dictinction d’opinions politiques…En tant que militant syndical mon experience me l’a prouvé souvent….Ne melangeons pas les genres…quand on veut aboutir, il fait rassembler et non diviser …
Bien cordialement
elb
Bonjour, il y’a peu de doute que le candidat du parti socialiste et du parti radical sera progressiste. La question que nous posons aux différents candidats à la primaire est, clairement, celle de l’Europe.
Ensuite, nous pensons effectivement et nous défendons une Europe progressiste, au sens large. Si nous sommes trans-partis, nous ne pensons pas que les conservateurs partagent notre vision d’une Europe plus sociale, là où le centre, les radicaux, les socialistes, les écologistes et d’autres peuvent partager une approche commune. C’est ce qui nous distingue, en particulier, du Mouvement européen avec qui nous travaillons également, mais qui rassemble l’ensemble des pro-européens, au risque souvent de ne pas trouver de position commune sur des sujets concrets.
Arthur
L’Europe divise autant la gauche que la droite. Nous l’avons bien observé lors du référendum. Les partisans d’une Europe progressiste peuvent se trouver au delà de la gauche socialiste. En revanche le vote aux primaires sera le fait d’un « public plutôt partisan » qui fera émerger plutôt… une chef de parti soutenue par des tenants divisés sur la question européenne. Pour l’Europe, les français devraient eux plutôt choisir une candidate ou un candidat plus ouvert aux voix centristes et à celles d’une droite ouverte, européenne. Le vainqueur des primaires pourra-t-il au premier tour des élections présidentielles élargir sa base sans « trahir », sans risquer à nouveau de réveiller les divisions ? Un candidat libre de primaire (mais tout autant social) et affirmant ses priorités européennes d’entrée de jeu aurait sans doute de meilleures chances de rassembler les français.
Etant de gauche et pro-européen fervent, votre démarche m’interpelle. Mais!
S’il y avait clairement un candidat pro-européen et un autre anti-européen en lice, je comprendrais mieux le sens de cette démarche. En l’état, je m’interroge…
En tout cas, je ne me sens pas assez concerné pour participer au primaires du PS. Je ne suis ni adhérent ni sympathisant du parti (en fait je suis adhérent EELV), et rappelons quand même qu’il ne s’agit absolument pas d’une primaire ouverte pour sélectionner un candidat représentant toute la gauche (comme par exemple en Italie). Au contraire on peut le représenter comme une mascarade à visée hégémonique, destinée à marginaliser les autres candidats de gauche.
Ceci dit, s’il y avait une efficacité à favoriser l’un ou l’autre des candidats, je pourrais y songer. Mais alors il faudrait argumenter : D’instinct, je pressens Aubry comme la plus européenne; Hollande, je ne sais pas ce qu’il a dans le ventre.