Pour un Erasmus universel !

Depuis des années, Sauvons l’Europe est convaincu qu’Erasmus est une des immenses réussites européennes et doit être répliqué et adapté de la manière la plus large possible pour toucher tous les européens. Nous avons ainsi grand plaisir à relayer la tribune lancée par le réseau antiraciste européen EGAM en faveur d’un Erasmus universel.

 

Les attentats qui ont frappé Paris et Copenhague ont constitué un sommet paroxystique des tensions identitaires qui gangrènent notre continent. L’a-t-on assez souligné ? Ce sont de jeunes Européens qui, mûs par l’idéologie islamiste, ont tué d’autres Européens pour ce qu’ils étaient, juifs, pour ce qu’ils pensaient ou ce qu’ils faisaient, libre-penseurs, défenseurs de la liberté d’expression, journalistes, cinéaste, représentants des forces de l’ordre.
Ces attentats génèrent d’autant plus de tensions dans nos sociétés qu’ils ont eu lieu dans un contexte de montée de l’antisémitisme, du racisme, de la xénophobie et des discriminations.

Contrairement à ce que certains sont tentés de penser, cette montée n’est pas due uniquement à la crise, et ne disparaîtrait pas avec elle. Bien plus profondément, elle résulte de l’amoindrissement de la place de l’Europe dans le monde, engendré par la mondialisation, et du manque de perspectives démocratiques proposées pour y faire face, dû à une déficience de leadership politique.

En effet, l’Europe a définitivement perdu la position de puissance mondiale dominante qui fut la sienne pendant si longtemps. Aujourd’hui, la peur du déclassement individuel résonne avec la peur du déclassement collectif, national et européen, dont la crise constitue un catalyseur.
Le nationalisme et l’islamisme sont pour l’heure les seuls projets politiques qui proposent un sens à ces bouleversements et des perspectives pour y faire face. Pour eux, nous serions en proie à une « guerre civile européenne » et il faudrait réaliser, en Europe comme au niveau international, une confrontation synonyme de discrimination, ségrégation, violence et meurtre entre des populations définies racialement ou religieusement.
Force est de constater que c’est au sein de la jeunesse européenne que ces idéologies recrutent leurs forces vives.

Le danger de voir nos sociétés tomber dans le piège de la mise en tension et se remettre à la seule vision politique, funeste et mortifère, qui leur est aujourd’hui proposée devient menaçant. Il est d’autant plus urgent de regarder en face les bouleversements que connaît l’Europe et d’élaborer des perspectives collectives fondées sur les valeurs de la démocratie, dont les manifestations post-attentats ont montré qu’elles étaient bien à même de faire ciment pour les peuples.

Il est donc temps de relancer une grande aventure européenne novatrice, inclusive, égalitaire et émancipatrice, de définir une nouvelle frontière démocratique à aller conquérir ensemble. La constitution d’une société et d’une identité européennes, à même de permettre à nos sociétés de se projeter ensemble vers l’avenir, est pour nous cette nouvelle frontière. Pour l’atteindre, la mise en dynamique des populations, en particulier de la jeunesse, autour d’actions concrètes est nécessaire.
C’est dans ce cadre que nous appelons à la création d’Erasmus universel !
Cela signifiera que non seulement toutes les catégories d’étudiants et d’apprentis, mais également tous les élèves, du primaire au lycée, bénéficieront de temps de circulation, d’échange et de rencontre en Europe. Bien évidemment, les modalités de ces échanges seront différentes selon les âges, par exemple de quelques jours encadrés au primaire à un trimestre ou un semestre au lycée.

Erasmus universel participera de la fondation d’une société et d’une identité européennes de manière novatrice.
C’est un projet inclusif, qui permettra à des jeunes de classes d’âge entières de vivre ensemble une expérience partagée. Au sein d’un continent vieillissant, il remettra la jeunesse au cœur du projet européen.
C’est un projet porteur d’égalité, qui concernera tous les élèves, quels que soient leurs nationalités, leurs classes sociales et les territoires où ils vivent, en apportant, grâce à la circulation internationale, une circulation sociale, territoriale et identitaire qui fait tant défaut à nos sociétés. La démocratie ne sera pas un concept creux mais signifiera des bénéfices tangibles, pour tous.
C’est un projet émancipateur, qui offrira aux individus la possibilité de se construire dans l’échange. On n’est jamais autant de son pays qu’à l’étranger, et l’on n’est jamais autant soi-même que lorsque l’on s’invente sa propre identité et son propre parcours de vie.
Ainsi, Erasmus universel permettra la constitution d’une société et d’une identité européennes, posant les fondements d’un projet d’avenir démocratique et européen à même de susciter l’adhésion populaire et de l’emporter, notamment au sein de la jeunesse, sur ceux proposés par le nationalisme et l’islamisme.

Ce projet pourrait être couplé avec la mise en place d’un service civil européen tourné vers le monde en développement, sur l’exemple notamment des Peace Corps américains, permettant à chaque jeune de faire acte de solidarité internationale et à l’Europe, par sa jeunesse, de renouveler son rapport au monde.

Erasmus universel, couplé à un service civil européen, paraîtra trop audacieux à certains, trop compliqué à mettre en œuvre à d’autres. Ce serait oublier que l’Europe réunit déjà tous ses éléments fondamentaux : la liberté de circulation, même si elle est attaquée par le nationalisme, et le programme Erasmus, même si la bureaucratie a failli le détruire. Surtout, soyons assurés que ce n’est que par des initiatives ambitieuses, c’est-à-dire à la hauteur des enjeux auxquels notre continent doit faire face, qu’il sera possible de nous inventer un avenir ensemble.
En cela, Erasmus universel est aussi fondamental qu’urgent pour les Européens.

Benjamin Abtan, Président du Mouvement antiraciste européen EGAM, et les dirigeants des syndicats lycéens, étudiants, associations de jeunesse et antiracistes de 28 pays :

Aldo Merkovi, Porte-parole du Mouvement Mjaft ! (Albanie), Isabella Albert, Membre du bureau de l’Union nationale des associations étudiantes d’Allemagne FZS (Allemagne) Anetta Kahane, Présidente de la Fondation Amadeu Antonio (Allemagne), Claudia Schäfer, Directrice générale de Zara (Autriche), Viktoria Spielmann, Présidente de l’Union des étudiants d’Autriche (Autriche) Christina Goetsch Hofer, Présidente de AKS “Initiative of Critical Students” (Autriche), Carlos Crespo, Président du Mrax (Belgique), Alma Masic, Directrice de Youth Initiative for Human Rights – Bosnia (Bosnie Herzégovine), Milica Sljivic, Présidente de l’Association de l’école secondaire ASUBiH (Bosnie Herzégovine), Krassimir Kanev Directeur du Comité Helsinki bulgare (Bulgarie), Deyan Kolev, Directeur du centre culturel Amalipe (Bulgarie) Mario Mazic, Directeur exécutif de Youth Initiative for Human Rights –Croatia (Croatie), Steffen Andersen, Président du syndicat lycéen Landssammenslutningen af Handelskoleelever (Danemark) Jette Moller, Présidente de SOS mod racism (Danemark) Nadia Wolff, Vice-Présidente du syndicat étudiant Erhversskolernes Elev-Organisation EEO (Danemark), Merle Haruoja, Membre du bureau de l’institut estonien pour les droits de l’homme (Estonie), Lele Luup, Présidente de l’Union des étudiants d’Estonie EOEL (Estonie) Martin Noorkoiv, Président du Conseil étudiant de l’université de Tartu (Estonie), Sandra Vokk, Présidente de la fondation Unitas (Estonie), Jonathan Karvonen, Responsable des affaires internationales de l’Union des lycéens de Finlande SLL (Finlande), Musa Jallow, Président de l’Association des étudiants de Finlande Sakki (Finlande), Zoia Guschlbauer, Présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (France), Corentin Durand, Président de l’Union nationale lycéenne (France), William Martinet, Président de l’Union nationale des étudiants de France – UNEF, Dominique Sopo, Président de SOS Racisme (France), Ahmed Moawia, Président du Forum grec des migrants (Grèce) Stefania Kapronczay, Directrice exécutive de la Hungarian Civil Liberties Union – TASZ (Hongrie), Erika Muhi, Directrice de Neki (Hongrie), Angela Scalzo, Secrétaire générale de SOS Razzismo (Italie), Gianluca Scuccimarra, Coordinateur national de l’Union des universités – Unione degli universitari– UDU (Italie), Raba Gjoshi, Directrice exécutive de Youth Initiative for Human Rights – Kosovo (Kosovo), Sigita Odina, Membre du Bureau du Centre letton pour les droits de l’homme (Lettonie), Hristo Ivanovski, Président de l’Alliance pour les droits de l’homm (Macédoine), Valerian Mamaliga Directeur – Moldovan Institute for Human Rights (Moldavie) Boris Raonic, Président de l’Alliance civique (Monténégro), Phillip Aepler, Président de l’Association internationale des étudiants en sciences politiques – IAPSS (Pays-Bas), Rene Danen, Directeur de Bekent color foundation (Pays-Bas), Paula Sawicka, Présidente de Open Republic (Pologne), Klaus Witold, Directeur de l’Association pour l’intervention légale – SIP (Pologne), Miroslav Broz, Président de Konexe (République Tchèque), Marek Szeles, Vice-président de l’Union des lycéens de république tchèque – CSU (République Tchèque), Marian Mandache Directeur de Romani Criss (Roumanie), Horia-Serban Onita, Président du Conseil étudiant Consiliul Elevilor (Roumanie) Anita Mitic, Directrice de Youth Initiative for Human Rights – Serbia (Serbie), Jovana Vukovic, Directrice du Central national pour les minorités (Serbie) Anita Ramsak, Directrice de l’Institut Ekvilib (Slovénie), Kalle Larson, Directrice de Centrum mot rasism (Suède), Kristin Solvik, Directrice des Bureaux antidiscrimination (Suède) Levent Sensever, Porte-parole de Durde! (Turquie), Anastasiia Boichuk, Présidente de l’Union des étudiants d’Ukraine – CKP (Ukraine)

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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19 Commentaires

  1. Faisons un rêve.
    Que les bénéficiaires du système Erasmus soient fortement encouragés à apprendre l’Espéranto pour pouvoir communiquer plus facilement entre eux.

  2. Pardonnez mon long commentaire: preuve que votre article m’onteresse!
    À mon avis, l’UE n’a pas créé ERASMUS. C’est plus ancien que Maastricht.
    C’est une variante du Club Méd subventionné par des fonds collectés auprès des pays de l’Union….
    Un des buts serait de mettre en rapport des jeunes de différents pays de l’UE afin de favoriser les rapprochements et de créer des générations de pluri-nationaux. Pourquoi pas.

    Au sujet des attentats: a-t-on assez souligné que ces attentats étaient une réponse terroriste à des actes militaires perpétrées par la France et son maître, l’OTAN, envers des populations musulmanes, au-delà de nos frontières?

    Vous évoquez « L’amoindrissement de la place de l’Europe dans le Monde… » zut, je croyais que grâce à l’UE, nous serions plus forts face au reste du Monde et aux USA en particulier? On m’aurait trompé?
    « Manque de perspectives démocratiques et déficience du politique »: entièrement d’accord.

    Vous affirmez: « L’Europe a définitivement perdu la position de puissance mondiale dominante »: définitivement? Comme vous y allez…! C’est bon pour le moral de se résigner? Quel jeu jouez-vous?

    Je vous cite: « Force est de constater que c’est au sein de la jeunesse européenne que ces idéologies (discrimination, ségrégation, violence) recrutent leurs forces vives. »
    Ah bon? Sur quoi appuyez-vous cette affirmation? Les derniers votes FN en France qui soutiennent cette discrimination sont surtout portés par des anciens plus que par des jeunes…

    Vous parlez « d’élaborer des perspectives collectives fondées sur les valeurs de la démocratie ».
    « Les valeurs de la démocratie »…, c’est quoi? C’est la démocratie. Mais sommes-nous en démocratie en UE si l’on se réfère au rejet de notre vote NON au dernier référendum sur l’UE?
    Depuis ce jour funeste, la majorité des Français ont compris que nous n’étions plus en démocratie. Si on écoute les représentants de l’UE qui refusent aux peuples de l’UE de s’exprimer, qui les considèrent comme irresponsables et qui leur interdit tout recours à de nouveaux référendum…, on cherche en vain une petite trace de démocratie….
    Les Français ont-ils leur mot à dire dans toutes les orientations de l’UE? La guerre, ici ou là, la position sur l’Ukraine imposée par les USA, le futur TAFTA, l’extension du périmètre de l’UE, l’impossibilité de débattre de notre appartenance à l’UE ainsi qu’évoquer l’existence de l’article 50 du TUE? Que penser de Juncker, parangon de vertu, qui impose l’idée qu’il n’y a pas de solution démocratique pour sortir de cette UE… Idem les propos du triste sire Moscovici.

    Vous espérez « La constitution d’une société et d’une identité européennes, à même de permettre à nos sociétés de se projeter ensemble vers l’avenir, est pour nous cette nouvelle frontière. »
    Pourquoi essayer de créer identité européenne alors que notre identité française est en pleine désintégration? Serons-nous plus heureux si nous oublions nos racines, notre culture pour adopter une identité européenne qui ne ne procurera rien d’équivalent: il n’y a pas d’identité européenne, pas de culture européenne. C’est l’identité française qu’il faut reconstruire et préserver afin de redevenir forts et fiers et de tirer vers le haut cette Union qui nous entraîne irrémédiablement vers les profondeurs du néant… Vous dites « L’Europe (?) a définitivement perdu la position dominante »…

    Je vous cite: « Erasmus universel participera de la fondation d’une société et d’une identité européennes de manière novatrice ».
    C’est quoi le projet européen? C’est quelque chose que l’on trouve écrit dans les traités ou bien c’est encore ce doux rêve soporifique, dans le genre de « L’Europe, c’est la paix, la prospérité, le progrès social » etc… Il y a encore quelqu’un en Europe qui croit encore à ce slogan créé par deux Gronounours pour endormir les petits européens?
    Sérieusement, ça fait combien de dizaines d’années que l’on nous ment et que nous dégringolons inexorablement? Ce n’est pas vous qui allez nous réveiller!…

    Vous avez une responsabilité dans ce qui nous arrive. Tous ces gens qui meurent en Grèce, se suicident, se désespèrent, n’ont plus de quoi vivre décemment, ont tout perdu… Ça ne vous fait rien? Et vous me parlez de rêves, de vacances « aux frais de la Princesse » pour de jeunes favorisés, afin de faire croire que l’UE, c’est bien… Vous n’avez pas honte?…
    Le jour où le Monde se réveillera, ils seront nombreux ceux qui devront rendre des comptes…
    Placez-vous au moins du bon côté…

    • Cher ami
      Notre Europe ne parvient pas à se construire parce que nous refusons de donner à la monnaie le rôle qu’elle doit jouer dans l’Economie. Ce n’est pas à la finance privée de régir le monde.
      La Monnaie est un bien collectif entre les mains des Etats. Elle est l’outil de fonctionnement du Politique et de l’Economie.
      L’Europe ne se construire qu’en revenant aux institutions que le Général de Gaulle avait rétablies le 3 Septembre 1944, et les étendre à toute l’Europe.
      D’ailleurs, c’est ce qu’est en train de mettre en place le BRICS.
      Très cordialement.

      • Oups… La monnaie. Ce n’est pas un bien collectif, (dans le sens européen, multi-national) c’est un outil au service d’une économie… Une identité peut-être en ce sens qu’elle est le reflet de l’économie d’un pays… Et pas d’un regroupement totalement hétéroclite de nations, de peuples: il n’y a pas de peuple européen, il n’y a pas de démocratie non plus, de fait.
        Le pauvre De Gaulle, à force d’entendre ce genre de propos, doit se retourner dans sa tombe bien souvent.
        Il voulait défendre l’intégrité du pays, comme des millions de Français. Combien ont donné leur vie pour leur pays. Et vous voulez tout renier? Mais que proposait-donc Pétain?…
        Le BRICS, que je sache, ce n’est pas la fusion des peuples dans un machin dépolitisé à vocation uniquement économique. Chacun y trouve son compte, alors qu’en UE, hein…
        C’est la finance mondiale qui est derrière l’UE: il suffit de lire les traités pour s’en convaincre. Lire…
        Le retour aux monnaies nationales est la seule solution pour sauver les économies des 19; plus de 150 économistes de renommée internationale, dont des prix Nobel d’économie, le demandent avec insistance: ce sont peut-être tous des andouilles…!

    • Bonjour, J’insère ici un commentaire de Gérard Vernier que les systèmes automatiques de publication de notre site censurent, sans que nous parvenions à le régler.

      On ne peut que partager vos encouragements à bien lire les traités. Certes, pour ce qui concerne leur révision, il est vrai que l’exigence d’unanimité a été en principe maintenue… en tant que concession à la « timidité » (restons modéré) des Etats membres. Mais il ne faut pas non plus méconnaître, sur la base d’une lecture approfondie du couple TUE/TFUE, que celui de Lisbonne a quelque peu assoupli et modulé les modalités de la révision. Ainsi :

      – à côté de la procédure de révision « ordinaire », obéissant à un schéma classique empreint d’une certaine solennité, l’article 48 TUE, qui a, du reste, élargi le droit d’initiative du Parlement européen en la matière, a introduit une procédure « simplifiée » susceptible d’être appliquée essentiellement aux modifications à apporter aux politiques internes de l’UE et pour laquelle les promoteurs d’une révision sont dispensés de faire usage du lourd mécanisme du recours à une Conférence intergouvernementale

      – mais surtout, le même article, relayant l’article 31 § 3 TUE, a généralisé le mécanisme de ce que les juristes appellent la « clause passerelle », en vertu de laquelle le Conseil européen peut décider, certes à l’unanimité (mais on y pratique plus volontiers la culture du consensus que le vote formel rigide) et après approbation du Parlement européen, d’étendre le champ de la majorité qualifiée à un domaine jusque là régi par la règle de l’unanimité au sein du Conseil

      – par ailleurs, un certain nombre d’articles spécifiques (p .ex : art.25 TFUE en matière de citoyenneté ; article 126 § 4 TFUE applicable à la procédure en cas de déficit excessif, etc.) autorisent le Conseil à modifier le champ d’application des dispositions concernées. Si, là encore, l’exigence d’unanimité prévaut, il existe au moins une disposition qui ne la requiert pas : l’article 300 § 5 TUE, qui régit la composition du Comité économique et social européen et du Comité des régions

      – enfin, on n’oubliera pas les progrès que permettent d’atteindre les « coopérations renforcées » par lesquelles un groupe restreint d’Etats membres peut approfondir la construction européenne dans un domaine déterminé, possibilité étant laissée à tout ou partie des autres Etats membres de se rallier ultérieurement à ces travaux « pionniers ».

      Quant aux aspects touchant à la démocratie, il y aurait sans doute lieu d’y revenir de manière réfléchie dans un commentaire – voire une chronique – ultérieur(e), toujours avec le souci de restituer ce que disent VRAIMENT les traités et ce dont témoigne leur mise en œuvre.

  3. J »approuve pleinement ce projet, surtout s’il est aussi étendu aux jeunes ouvriers à la recherche d’une meilleure formation technique, voire aux jeunes paysans, Trop souvent tentés par la crainte d’une concurrence ruineuse.
    La recherche d’une union européenne est l grande espérance de notre temps; et il n’y a pas lieu de l’opposer à un amour de nos pays respectifs; à tout prendre la France s’est aussi construite par perte des indépendances bretonnes, occitanes, savoyardes… .Mais ces pertes sont compensées par l’apparition d’un nouveau patriotisme, qui a aussi ses lettres de noblesse au point que certains craignent de le voir disparaître.
    Les opposants ont sans doute raison de relever que l’Europe actuelle, trop purement marchande, présente bien des inconvénients; mais c’est justement ce côté marchand ( et non l’aspect européen) qui en est cause; et cela conduit à approuver l’aspect d’abord culturel ddu projet erasmus, qui n’a rien à voir avec un Club med de la sous culture des loisirs et d’une société du spectacle ( voire de la frime à qui ira le plus loin
    Le projet européen a pu en outre éviter la reprise des guerres ruineuses entre nous; et c’est dès 1924 ( les jeunes l’ont oublié) que Briand a entamé un dialogue avec l’allemand Streseman pour entamer sa longue construction; bien sûr,ce projet appelle à la solidarité plus qu’à un égoïsme national et il est crucial d’aider celui qui est momentanément le plus en péril ( aujourd’hui la Grèce), sans pour autant lui infliger des leçons; après tout c’est à elle qu’est due l’invention de la démocratie; et cela vaut bien une certaine reconnaissanceSi des jeunes européens sont tentés par d’autres utopies ( chauvinisme, islamisme ou autre) c’est un renouveau cultiutrel qui peut seulleur faire sentir la chance denotre démocratie européenne nourrie d’une longue histoire, même si elle a aussi connu des moments douloureux voire des tentations totalitaires.
    Jaxques Delors disait en fin de vie regretter d’avoir commenc »é la construction européenne par ses aspects économiques et non culturels. Il revient aux jeunes ( ce que je ne suis plus depuis longtemps) de compenser cette insuffisance

    • Jacques Gervet: la propagande européiste s’exprime à travers vos propos… Vous parlez d’espérance, d’amour etc. Vous rêvez que l’UE soit différente…! Normal, elle n’a pas été créée pour vous, pour les peuples mais pour des intérêts marchands, les multinationales, les banques. Vous voulez que ça change? Eux, non. Et d’ailleurs, en écrivant ces traités dans leur seul intérêt, ils ont fait en sorte que vous ne puissiez plus les changer ! L’unanimité des 28 est requise pour changer une ligne d’un article.
      Ce qui me fait réaliser que vous n’avez pas lu ces traités… Comme tant d’autres, pékin lambda ou politicien: chacun veut croire que l’UE est la grande idée généreuse qui est notre seul avenir ! Sauf que ce n’est pas son but.
      Amusant de croire que c’est grâce à l’UE qu’il y a la paix… L’UE date de Maastricht. Avant c’était la CEE. Des intérêts marchands qui obligent à maintenir la paix, c’est original. Parlez-en à l’Irak… L’équilibre de la terreur entre l’est et l’ouest, ce n’est pas plus fort? L’arme nucléaire française? Négligeable pour vous? Propagande…
      Réveillez-vous, svp.

  4. Cette initiative correspond tout à fait à ma réflexion : l’EUROPE doit se construire définitivement POUR la jeunesse et PAR la jeunesse. Combien de personnes en place parmi les élus de l’UE sont à la hauteur de leur tâche ? Je laisse aux intéressés, en leur âme et conscience, calculer le pourcentage. A contrario si les jeunes pouvaient prendre le pouvoir par le biais d’ERASMUS UNIVERSEL, ils seraient d’autant plus efficaces qu’ils prendraient en mains leur propre avenir. Sans nul doute ils feraient preuve d’une immense efficacité. Cela n’est pas le cas actuellement ,en particulier depuis le désastre des dernières élections européennes. Depuis le départ de Jacques DELORS, qui avait tout compris, personne n’a été en mesure de lui succéder honorablement : c’est-à-dire agir dans l’intérêt général et non pas dans l’intérêt personnel de chaque pays membre . Je suis persuadé que le Président de la Commission devrait être élu au suffrage UNIVERSEL. Le mode de scrutin actuel est désastreux. Cela aurait pour effet de responsabiliser chaque citoyen électeur européen . L’ avant dernier message pour aujourd’hui que je veux délivrer et pour lequel je me suis exprimé un certain nombres de fois concerne l’information : « IL NOUS FAUT UNE CHAÎNE DE TELEVISION EUROPEENNE SPECIFIQUE » pour l’ensemble des pays membres diffusant des messages dans la langue de chacun de ces pays . Comment pouvons-nous susciter l’intérêt de chaque citoyen européen sans les informer au jour le jour des décisions prises par l’UE ? Pour terminer mon texte de ce jour je veux rappeler que je propose le service civique européen depuis plusieurs années ainsi donc vous confirmez ce que j’ai proposé depuis plusieurs années et pour lequel j’ai fait une proposition de loi que j’ai remise  » en mains propres à un responsable qui ne s’est pas représenté aux dernières élections européennes.
    NB : ERASMUS UNIVERSEL ET LE SERVICE CIVIL EUROPEEN SONT PARFAITEMENT COMPLEMENTAIRES

    • « Je suis persuadé que le président de la Commission devrait être élu au suffrage universel… »
      Voilà, vous avez tout compris sans bien le réaliser…
      L’UE n’est pas démocratique et ce n’est pas un hasard.
      Un système non élu qui regroupe un pouvoir législatif ET un pouvoir exécutif n’est pas une démocratie mais une dictature. L’UE a été créée dans le but de diriger autoritairement un espace économique dépolitisé: pourquoi voulez-vous que ce système accepte de revenir démocratique? Rêvez…
      Avant d’obtenir une chaîne de télévision européenne, demander plutôt la liberté d’expression que l’on nous a volée ! Quoi, en UE, nous ne pouvons plus nous exprimer ? Oh, ce n’est pas possible (cris d’orfraies…)… Euh, le référendum sur la Constitution européenne, vous avez oublié… Papademos qui voulait demander au peuple grec par référendum l’acceptation du programme de réformes…
      Essayez de demander en France un simple débat sur les avantages et les inconvénients de notre appartenance à l’UE… Essayez de débattre de l’intérêt d’appliquer le fameux article 50, celui qui permet à un État européen de quitter unilatéralement l’UE…. Liberté d’expression… Oups!
      Vous-aussi, réveillez-vous !

      • Erreur, l’UE est désormais démocratique.
        Pour la première fois, la dernière élection européenne a désigné le Président de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker était le candidat de la droite, a dirigé sa campagne et déterminé son programme, et a gagné les élections. La plupart des grands systèmes de médias a continué à traiter les élections européennes comme de petites élections nationales, mais le basculement démocratique de l’UE est fait.

  5. Non à l’espéranto, la diversité des langue est trop riche et une trop belle école de la place à la différence dans nos vies.
    Oui, la démocratie existe si peu ou si mal mais elle est à construire et un projet comme celui-ci peut y contribuer s’il ne reste pas élitiste.

    • Tout à fait d’accord avec votre remarque au sujet de l’espéranto. Ce produit préfabriqué s’apparente aux fleurs en plastique que l’on peut artificiellement parfumer mais qui sont rigides et sans ces racines qui puisent leur force dans le terreau de la nature… en l’occurrence celui nourri par le parler populaire et non par des constructions imposées par des grammairiens.

    • La démocratie est à construire… C’est un rêve.
      Si l’UE devait être un tant soit peu démocratique, elle l’aurait été dès le début!… Maintenant, c’est trop tard.
      Le croire serait s’accrocher à des rêves d’enfants.
      Lisez les traités, bon sang…
      Il est vrai que l’UE a toujours été présentée comme un rêve. Et ça a presque marché mais il y a trop d’insomniaques! Heureusement. Par contre, ceux qui dorment ont le sommeil profond…
      -:)

      • On ne peut que partager les encouragements à bien lire les traités. Encore faut-il qu’en retour vous vous appliquiez la même discipline. Or, vous ne semblez en retenir que ce qui pourrait alimenter les thèses « négationnistes » de la réalité de la construction européenne.

        Pour prendre l’exemple de la révision des traités, il est vrai que l’exigence d’unanimité demeure… en tant que concession à la « timidité » (restons conciliant dans les termes) des Etats membres. Mais il ne faut pas non plus méconnaître, sur la base d’une lecture APPROFONDIE des traités, que celui de Lisbonne en a quelque peu assoupli les modalités. Ainsi:

        – à côté de la procédure de révision « ordinaire », l’article 48 TUE, qui a, du reste, élargi le droit d’initiative du Parlement européen en la matière, a par ailleurs introduit une procédure « simplifiée » applicable essentiellement aux politiques internes de l’UE et pour laquelle les promoteurs de la révision sont dispensés de faire usage du mécanisme
        lourd de la Conférence intergouvernementale

        -mais surtout, le même article, relayant l’article 31 § 3, a généralisé le mécanisme de ce que les juristes appellent la « clause passerelle », en vertu de laquelle le Conseil européen peut décider – certes à l’unanimité (mais on y pratique le consensus davantage que le vote formel, ce qui n’est pas qu’une nuance ) et après approbation du Parlement européen – d’étendre le champ de la majorité qualifiée à un domaine jusque là régi par l’unanimité

        – on n’oubliera pas non plus les progrès que permettent les « coopérations renforcées » par lesquelles un groupe restreint d’Etats membres peut approfondir la construction européenne dans un domaine déterminé.

        Quant aux aspects touchant à la démocratie, il conviendra d’y revenir dans un commentaire ultérieur, toujours avec le souci de restituer ce que disent VRAIMENT les traités et que concrétise DANS LES FAITS leur mise en oeuvre.

      • On ne peut que partager vos encouragements à bien lire les traités. Certes, pour ce qui est de leur révision, il est vrai que l’exigence d’unanimité a été maintenue en tant que concession à la « timidité » (n’employons pas de termes abrupts) des Etats membres. Mais il ne faut pas non plus méconnaître, sur la base d’une lecture approfondie du couple TUE/TFUE, que celui de Lisbonne a quelque peu assoupli et modulé les modalités de la révision. Ainsi:

        – à côté de la procédure de révision « ordinaire », l’article 48 TUE qui a, du reste, élargi le droit d’initiative du Parlement européen en la matière, a introduit une procédure « simplifiée » susceptible d’être appliquée essentiellement aux modifications à apporter aux politiques internes de l’UE: dans ce cas, les promoteurs d’une révision sont dispensés de faire usage du lourd mécanisme de recours à une Conférence intergouvernementale formelle

        -mais surtout, le même article, relayant l’article 31 § 3 TUE, a généralisé le mécanisme de ce que les juristes appellent la « clause pa

    • Il y a environ 200 langues parlées en Europe. L’Union Européenne a 24 langues officielles, en théorie égales entre elles… En pratique (pour des raisons logistiques et financières) il n’y a que 3 « langues de travail » : le français, l’anglais et l’allemand.
      Je pense que, pour réellement se construire, l’Europe a besoin d’une langue de communication commune. Cette langue serait simple à apprendre (et donc forcément limitée, du moins au départ) pour être adoptée rapidement. Elle ne menacerait en rien les autres langues et la diversité européenne : Le but est simplement que les citoyens Européens puissent, a minima, se comprendre et travailler ensemble.
      Pour le moment, que ça plaise ou non, c’est l’anglais qui joue de plus en plus le rôle de cette langue transverse (aidée par le poids des Etats-Unis et des pays du Commonwealth). Donc, ou nous acceptons cela (une généralisation de l’anglais, ou plutôt du « globish ») ou nous décidons de faire autrement, et dans ce cas l’esperanto est une des réponses possibles (probablement la plus crédible car elle a déjà un nombre non négligeable de pratiquants dans le monde, même si c’est une création « artificielle »). En refusant cette langue de communication européenne c’est, sans le vouloir, accepter la première solution.
      On pourrait aussi imaginer, par exemple, 2 langues de communication officielles : une inspirée par le latin et le grec (l’esperanto ?) et une autre plus proche des langues anglo-saxonnes (le globish ?) afin de satisfaire européens du sud et du nord ? (même si tous ne seraient pas satisfaits, comme les hongrois ou les polonais).
      Une autre solution est qu’un ou deux pays se mettent à croitre énormément (au niveau économique, culturel, etc) et du coup aient assez de poids pour arrivent à imposer leur langue en tant que langue commune. Mais je ne crois pas à cette option dans les prochaines décennies.
      Peut-être que la technologie (traduction automatique) rendra un jour ce débat obsolète, mais je n’y crois pas non plus à court terme.

      En tout cas l’idée d’élargir Erasmus est bonne, et il faudrait d’abord que plus d’étudiants y accèdent (même si cela concerne désormais près de 280.000 étudiants et 35.000 enseignants par an).

      • Logiquement, dans ces 28 régions de la Grande Europe (comme la voulait Hitler – à lire Lacroix-Riz), il ne devrait y avoir qu’une seule langue officielle: l’allemand.
        Pourquoi essayer d’en choisir plusieurs, d’en inventer une: parlons tous l’allemand et le problème sera réglé. Ou l’anglais, pourquoi pas: on appellerait ça « l’européen », eh hop, tout le monde serait content… (?)
        Dommage quand même: pensons à la richesse de nos langues respectives: notre langue, c’est notre identité, notre force ou notre faiblesse, notre subtilité, notre finesse, notre précision, notre intelligence…
        Qu’importe, passons à « l’européen » et oublions le reste: pour que l’UE existe, nous devons bien faire des sacrifices…! Pour devenir ce peuple européen tant voulu par nos élites européistes, nous devons aseptiser ces 28 États dans ce qu’ils ont de particulier; javelliser leurs différences. Tout sera plus facile après. Des moutons de la même taille, de la même couleur, du même bêêê… Un vrai grand unique troupeau. Mais qui sera le « berger »? Zut, une bonne question ! Elle m’a échappée…
        Pas d’accord? Non?
        🙂
        Tout cela m’amuse…

    • Idem Gérard Vernier:
      Tout à fait d’accord avec votre remarque au sujet de l’espéranto. Ce produit préfabriqué s’apparente aux fleurs en plastique que l’on peut artificiellement parfumer mais qui sont rigides et sans ces racines qui puisent leur force dans le terreau de la nature… en l’occurrence celui nourri par le parler populaire et non par des constructions imposées par des grammairien

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